La commune de Faa’a organise régulièrement des sessions d’initiation à « l’agriculture naturelle ». Elle en est actuellement à sa troisième session. Après les cours théoriques, la pratique.

 

C’est encore La Dépêche de Tahiti (édition papier du 1er avril, page 31) qui fait part de la tenue actuellement de cours pratiques tenus dans le jardin partagé de Hotuarea, mis à disposition par l’association Hotuarea Nui. Des cours assurés par l’ancien ingénieur agronome Émile Buillard. Au programme de ces travaux pratiques, confection de terreau à base de terre, de branches et de feuilles broyées. Également un compost  et la préparation de semis pour des plantations, courant avril. 

Pour le programme, voir sur le site Internet de Tahiti Infos : Faa'a: Les sessions de formations gratuites à l’agriculture naturelle reprennent !

 

Agriculture « raisonnée », « biologique » et « naturelle » : quelques précisions

 

À noter quelques précisions concernant le terme d’« agriculture naturelle », tel que défini dans le programme animé par Émile Buillard. Il s’agit en particulier d’un réapprentissage du calendrier traditionnel, "incontournable en agriculture raisonnée et naturelle… ", comme expliqué dans un communiqué de la Ville de Faa’a, relayé par Tahiti Infos. 

Il s’agit aussi d’une « sensibilisation au respect de la nature et de ses cycles », sans que l’on puisse ici employer au sens strict le terme d’ agriculture « biologique », soumise à un cahier des charges bien précis et telle que peut la garantir notamment le SPG (système participatif de garantie) BioFetia, ou un organisme certificateur international. L'agriculture « raisonnée » "peut permettre une plus grande sensibilisation des agriculteurs à l'environnement", indique Wikipedia, mais ses détracteurs "lui reprochent de ne pas aller assez loin dans les interdictions (les OGM sont autorisés en agriculture raisonnée) ou dans les limitations (les pratiques exigées en agriculture raisonnée conduisent à optimiser les quantités de produits utilisés mais il n'est établi aucune norme maximale nationale)".

 

À savoir également que le terme précis d’agriculture « naturelle », ainsi que le précise Wikipedia est "une pratique agricole passive qui exclut pratiquement toute intervention humaine sur les cultures". Le Japonais Masanobu Fukuoka, à l'origine de cette méthode, la définit "comme l'agriculture du non-faire ou du non-agir, et l'appelle aussi agriculture sauvage". Cette dernière est basée sur quatre principes fondamentaux : pas de labour, pas d'engrais, pas de sarclage et pas de pesticide. Un cinquième principe est parfois rajouté : pas de taille. Une technique qui, selon son auteur permet d’obtenir "des rendements égaux ou supérieurs à ceux de l’agriculture moderne ou dite scientifique".

 

En tout état de cause, il s'agit néanmoins d'un programme ayant en vue une approche respectueuse de l'environnement et soucieuse de la santé des agriculteurs et des consommateurs. "Les objectifs de ces formations, précise encore le communiqué de la Ville de Faa’a,  sont nombreux et passent par un véritable changement des mentalités en privilégiant un « mode de vie » plus sain par l’autoproduction –par exemple- de légumes et de fruits, sans danger pour la consommation. Allier autonomie alimentaire et « réductions des maladies cardio-vasculaires et donc du déficit de la CPS » est un but clairement avoué qui replacera, également, le Maohi dans son élément, à savoir sa terre…".