Le Pacifique se trouve au carrefour de toutes les problématiques de l’environnement et du développement durable, étant à la fois l’une des régions les plus riches du monde pour la diversité de son milieu, mais également l’une des plus vulnérables. Des réflexions et des initiatives doivent se mettre en place au niveau régional mais aussi au niveau local. Un point sur la situation en septembre.

- Organisée aux Samoa dans la première semaine de septembre par le PROE (programme régional océanien pour l’environnement), une réunion stratégique a été l’occasion pour les ministres de l’Environnement des pays du Pacifique d’échanger des idées et des expériences sur trois thématiques importantes : le changement climatique, les océans, les pollutions et les ressources minières marines. Les participants ont l’intention de présenter leur déclaration commune lors des grands évènements à venir sur l’action climatique et la préservation de la biodiversité, notamment la COP 25 qui se tiendra au Chili en décembre prochain et lors du One planet Summit prévu à Papeete en avril 2020.

Les ministres de l’Environnement du Pacifique se rencontrent aux Samoa (TNTV)

- Au niveau local, plusieurs initiatives de protection sont à signaler: études, propositions d'actions, aides à projets... ou encore travaux d'aménagement.  

◊ Des chercheurs du CNRS Criobe viennent de publier une évaluation de l’efficacité des aires marines protégées (AMP) de Moorea selon leur niveau de protection, avant la mise en place du Plan de gestion de l’espace maritime et neuf ans après leur mise en place. Les résultats montrent qu’il est primordial de mettre en place des aires marines protégées entièrement protégées (interdites à toute pêche), plutôt que des AMP autorisant certaines formes de pêche. Un haut de niveau de protection est nécessaire pour atteindre les objectifs de conservation fixés, dans un contexte socio-économique complexe.

Aires marines protégées : Une efficacité malmenée (La Dépêche)

Cette étude montre que les cinq aires marines totalement protégées de Moorea ont eu un impact positif sur l'environnement, dix ans après leur mise en place. Bien plus que les trois aires marines partiellement protégées de l'île-sœur.

Aires marines protégées de Moorea : le bilan 10 ans après (Tahiti Infos)

◊ Les associations locales se mobilisent de plus en plus pour protéger les lagons et l’océan. Le programme Pew-Bertarelli en Polynésie française et la Fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) Te Ora Naho souhaitent contribuer à cet élan en lançant un troisième appel pour la préservation des ressources marines et la valorisation du concept traditionnel du rahui.

Environnement - Pew et la Fape lancent un nouvel appel à projet (La Dépêche)

◊ L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) prépare la prochaine édition de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets, prévue du 16 au 24 novembre. Elle a organisé un séminaire, le 4 septembre, afin d'aider les éventuels futurs porteurs de projets dans leurs démarches. Plus de renseignements sur le site : http://serd.ademe.fr/

L'Ademe attend vos projets écolos (Tahiti Infos)

◊ Une nouvelle campagne d’inscriptions est lancée pour la plateforme gratuite d’enseignement à distance Manea. Ce site consacré aux récifs coralliens existe depuis 2015. Comme dans une université, plusieurs Unités d’enseignement sont proposées. Pour participer à la nouvelle session de formation, les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 30 septembre. Les cours seront accessibles du 15 octobre au 16 décembre 2019…

Manea : une plateforme d’enseignement à distance pour sensibiliser à la protection des récifs (TNTV)

◊ Greg est un passionné de culture polynésienne. Il a sculpté une tortue en béton cellulaire qu'il a mise en vente aux enchères sur Internet afin de recueillir des fonds au profit de l'association Te mana o te moana la clinique des tortues marines, à Moorea. La tortue est à l’effigie de l’association.

Passionné par la Polynésie, il organise une vente aux enchères en faveur de Te Mana O te Moana (TNTV)

◊ Peu de gens le savaient... Mais selon le nouveau code de l'environnement polynésien, rentré en vigueur en 2018, les prises de vues des espèces menacées et protégées des catégories A et B et leurs diffusions sont passibles de... deux ans d'emprisonnement et d'une amende de... 17,8 millions francs (!). C'est cher la photo ! Ces mesures sont prises dans le but de protéger la faune et la flore, indique-t-on à la direction de l'environnement. Leur application est cependant loin d'être simple. Du côté des professionnels ou amateurs, photographes, botanistes, moniteurs de plongée ou sociétaires de whale watching, ce nouveau code de l'environnement ne fait pas l'unanimité et suscite pas mal de malentendus, voire de tensions. Pour pallier cela, des dérogations peuvent être demandées...

La loi qui interdit les photos de baleines, vini, tiare... (Radio 1)

La photographie des espèces protégées fortement règlementée (Polynésie 1ere)

Prospection et travaux

◊ Le Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC) a adopté un projet de "loi du pays" instituant un code des mines et des activités extractives de la Polynésie française. Sous réserve, naturellement, de la prise en considération d’un certain nombre d’observations et de recommandations…Le défi consiste en effet à concilier les enjeux économiques qu’elles représentent avec les exigences d’un développement durable et équilibré.

Pour une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux de l’industrie minière (Tahiti News)

Le Cesec favorable au code des mines et activités extractives proposé par le Pays (TNTV)

◊ Travaux sur le littoral de Moorea. Le service du Tourisme a entamé des travaux d’aménagement pour lutter contre l’érosion du littoral sur la plage de Tahiamanu. Ce site est partiellement fermé depuis fin juillet en raison de ces travaux. Un pompage de sable à proximité du chenal est programmé et engendrera des nuisances sonores et de nombreux mouvements dans l’eau. Pour des raisons de sécurité, une aire marine localisée par des balises, est mise en place pour une durée de deux mois à compter du 13 septembre 2019.

Travaux à Tahiamanu : 
la prochaine étape risque d’être bruyante (Tahiti Infos)

Moorea : travaux de pompage sur la plage de Tahiamanu (Radio 1)

Travaux contre l’érosion du littoral à Moorea : une aire marine localisée à partir du 13 septembre (TNTV)

Le projet de la marina de Tevaitoa, à Raiatea, n’a pas fini de faire couler de l’encre. Suspendu depuis décembre 2018, en mars 2019, la justice annulait l’arrêté prononçant l’utilité publique du projet. Mais coup de théâtre, les représentants de l’association A Paruru ia Tevaitoa ont appris qu’une nouvelle expertise du site est sur le point de démarrer.

Une nouvelle étude d’impact dans le lagon de Tevaitoa (TNTV)