Agrandissement stoppé du Sofitel sur la plage de Temae : le tribunal administratif interdit toute nouvelle construction de bungalows sur pilotis dans le PGEM de Moorea ; Exploitation du phosphate : la SAS Avenir Makatea n’a pas baissé les bras, les associations de l’île parlent d’un risque de « dégâts irréparables » ; Quel est l’impact réel des travaux de la villa Quintessence sur le motu Terurumi, à Bora Bora ; Quid du nouveau projet hôtelier sur la zone très convoitée du Tahara'a ; travaux douteux sur le motu Moea, à Moorea.

 Cette revue de presse est une base de données qui pourrait nourrir plusieurs travaux de recherche (master, thèse) et/ou alimenter la  formation pédagogique autour du développement durable : évolution de la thématique globale de la transition écologique en Polynésie française, en cours depuis plus de 8 ans, analyses sectorielles (pollutions, biodiversité, énergie, alimentation, alternatives, économie bleue, réactions sociales, etc…). En savoir plus: Ava-Infos : les revues de presse du fenua durable (AvA-Infos)

 

# Le tribunal administratif a annulé deux dispositions du PGEM de Moorea : la possibilité de déroger à l’interdiction de construire sur le domaine public maritime, envisagée pour agrandir le Sofitel sur la plage de Temae, et l’obligation pour les voiliers en long séjour de mouiller en baie de Cook, qui ne dispose ni de corps morts ni d’infrastructures d’accès à terre.

C’est une victoire pour la fédération d’associations Aimeho To’u Ora, l’Association des habitants de Temae à Moorea et deux propriétaires individuels qui contestaient l’exception introduite en 2021 dans le plan de gestion de l’espace maritime de Moorea, et qui aurait permis à l’hôtel Sofitel l’éventuelle construction de pilotis supplémentaires. C’est pour le tribunal administratif une modification « importante », qui contrairement au PGEM d’origine, « n’a pas été soumise à la concertation et à l’information complète de la population » ni à la commission locale de l’espace maritime, le gouvernement considérant à l’époque que cette disposition nouvelle relevait d’une loi d’incitation fiscale. Il y a donc « erreur de droit » et « détournement de procédure », et la disposition litigieuse est annulée.

Le PGEM de Moorea prend deux plombs dans l’aile (Radio 1)

Le tribunal administratif de Papeete a annulé l'arrêté pris en catimini par le gouvernement en septembre 2021 pour autoriser "une exception" à l'interdiction de toute nouvelle construction de pilotis dans le PGEM de Moorea. (…) L'affaire avait été portée devant la justice administrative par la fédération Aimeho To’u Ora, l’association des Habitants de Temae à Moorea et certains particuliers. Ils dénonçaient le fait qu'après six ans de consultations pour arriver à la rédaction du PGEM, le gouvernement avait dévoyé la portée du plan de gestion en y ajoutant, par un simple arrêté pris en conseil des ministres le 8 septembre 2021, un article permettant "une exception au principe d'interdiction générale de toute nouvelle construction sur l'eau, flottante ou sur pilotis dans les zones à vocation sécuritaire, environnementale et touristique".

À Moorea, les pilotis c'est bien fini (Tahiti Infos)

Pour rappel : Environnement et projets immobiliers : deux dossiers devant la Justice (AvA-Infos)

Depuis quelque temps, un vent de contestation souffle sur Moorea. Face aux nombreux projets immobiliers, la population de l'île n’hésite plus à se lever et à agir. Si les manifestations et les courriers restent lettre morte, c'est par la voie judiciaire qu'elle compte se faire entendre. (Le 20 septembre) le tribunal administratif a tranché en sa faveur concernant la construction de bungalows sur pilotis dans la zone de Temae, protégée par un PGEM. (…) Une bataille gagnée par les associations de protection de Moorea mais la guerre n'est pas finie pour autant. Conscientes que leurs voix ne sont pas forcément entendues par les politiques, depuis les associations se spécialisent en justice. Elles comptent bien se servir du droit pour protéger leur île.

Moorea : pas de bungalows sur pilotis à Temae a décidé la justice (Polynésie 1ère)

Après l’annulation de la modification du rapport final du PGEM2 révisé par le tribunal administratif, les associations requérantes se satisfont de la décision de justice. La fédération Aimeho To’u Ora regrette toutefois que d’autres modifications faites par le gouvernement dans le PGEM révisé n’aient pas été supprimées. Elle annonce vouloir faire appel.

PGEM de Moorea : les associations satisfaites, mais... (Tahiti Infos)

 

 

# La société créée en 2012 par Colin Randall pour relancer l’exploitation du phosphate de Makatea a tenu plusieurs réunions d’information ces derniers jours aux Tuamotu. Le but : informer la population et surtout les ayant droit sur la « mise à jour » du projet de réhabilitation des sites miniers, dans la perspective d’une enquête publique. Environnement, emploi, développement… Les arguments, eux, n’ont pas évolués et ne convainquent toujours pas les opposants au projet.

Lancée en octobre 2012, la SAS Avenir Makatea n’a pas baissé les bras. La société, crée par Colin Randall et aujourd’hui filiale du néozélandais Chatham Rock Phosphate, a enchainé les réunions publiques ces derniers jours. Mataiva, Tikehau, Makatea bien sûr, puis Rangiroa où vivent aujourd’hui beaucoup de familles originaire de l’île haute des Tuamotu. L’idée était justement « d’aller à la rencontre » de ces « ayants droit » pour « répondre à leur question » et les informer sur la « mise à jour » du projet toujours sur la table du Pays. (…) L’exploitation, qui doit s’étendre sur « 25 à 30 ans » nécessiterait la construction d’infrastructures, la livraison de machines, sur lesquelles la direction ne s’étend pas beaucoup. Elle insiste en revanche sur l’embauche et la formation « sur site ». (…) La crainte c’est que le projet de la SAS fasse beaucoup plus de mal que de bien. Les membres de l’association (Fatu fenua no Makatea), qui parlent d’un risque de « dégâts irréparables » mettent systématiquement en avant l’exemple de Nauru, île dévastée par l’exploitation du phosphate.

Dix ans après, la SAS Avenir Makatea veut plus que jamais convaincre (Radio 1)

 

# L’eau de la lentille sur le motu Terurumi à Bora Bora est « infestée de bactéries fécales », annonce la mairie de Bora Bora. Des prélèvements dans les puits réalisés par la Polynésienne des Eaux, mais dont les résultats devront être confirmés par des analyses du Bureau de santé environnementale demandées par le ministre de la Santé.

La commune de Bora Bora, dans un communiqué publié assez tardivement sur Facebook, informe les riverains du motu Terurumi – où se construisait la villa Quintessence – que « suite aux résultats alarmants des analyses bactériologiques effectuées dans le cadre d’une mission de recensement des puits situés sur le motu Terurumi, plus précisément de la parcelle IE34 à la parcelle IK17, l’eau de la lentille est infestée de bactéries fécales (E.Coli, entérocoques et coliformes totaux). »  (…) Les opposants (à la construction de la villa), défendus par Mes Varrod et Millet, ont obtenu de la justice la nomination d’un expert en génie civil qui doit se prononcer sur l’impact réel des travaux de la villa, un processus qui prendra encore de longues semaines, voire plusieurs mois.  Ils attendent également, pour le 29 septembre, la décision du tribunal administratif sur l’occupation illicite du domaine public maritime.

Motu Terurumi : contamination de la lentille d’eau aux bactéries fécales (Radio 1)

 

# Un nouveau projet hôtelier sur la zone très convoitée du Tahara'a a été dévoilé mardi par le tāvana de Mahina Damas Teuira qui s'y est dit très favorable. Il s'agit d'un hôtel 5 étoiles et d'une résidence de villas où les promoteurs promettent d'allier luxe et respect de la nature. Baptisé Piha'apape estate, il représente un investissement de près de 12 milliards et pourrait voir le jour prochainement.  Le cadre exceptionnel du Tahara'a semble inspirer les investisseurs.

Après le projet présenté par le groupe City côté Arue, qui a déjà fait couler beaucoup d'encre (Pour rappel : Environnement et projets immobiliers : deux dossiers devant la Justice (AvA-Infos), c'est celui d'un hôtel 5 étoiles, côté Mahina qui a été dévoilé mardi par le maire de la commune Damas Teuira… (…) Le projet est présenté comme écologique, durable et respectueux de la nature en privilégiant la permaculture, l'aquaponie, le recyclage et l'usage des énergies renouvelables. D'autre part, il prévoit de soutenir la communauté locale grâce à la création d'un fonds (financé par une participation obligatoire des clients de l'hôtel) qui sera réinvesti dans la culture locale, l'écologie et les activités sociales de Mahina.

Un projet hôtelier de 12 milliards à Mahina (Tahiti Infos)

Après les annonces du président Edouard Fritch lors du dernier congrès des communes, Damas Teuira, tavana de Mahina, espère obtenir davantage de compétences en matière de gestion des espaces maritimes et du littoral. La commune abrite la pointe Vénus et la baie de Matavai, très prisées des pêcheurs et des plaisanciers. Faut-il aller plus loin dans le développement et la réglementation de ces espaces ? Le maire en est convaincu. Un hôtel cinq étoiles au Tahara'a, une promenade jusqu'à Orofara, des activités nautiques encadrées...le tavana de Mahina espère élargir ses compétences en matière de gestion de son littoral, le champ des possibles est ouvert après le congrès des communes. (…) Développer sans dénaturer, tout l'enjeu de l'aménagement d'un territoire. La promesse de bien des maires.

Aménagement du littoral : le maire de Mahina fourmille d'idées après le congrès des communes (Polynésie 1ère)


# Après plusieurs litiges sur Bora Bora, c’est un permis de construire régularisant des travaux d’aménagements sur un motu à Moorea qui était examiné par le tribunal administratif mardi. Le rapporteur public a conclu que la parcelle étant manifestement inconstructible, l’autorisation accordée par le ministre du Logement et de l’Aménagement devait être annulée. L’affaire avait déjà créée quelques remous entre prestataires touristiques sur l’ile sœur. En mai 2021, la presse s’était fait l’écho des critiques émises sur l’occupation et la réalisation de travaux sur le motu Moea dans le district de Tiahura à Moorea. Apprécié des touristes, l’îlot abritait désormais deux prestataires concurrents et voisins, l’un d'eux accusant l’autre d’avoir détérioré le site avec des aménagements importants et des retraits de coraux. (…) …la parcelle concernée est sur une zone NDm du Plan général d’aménagement de Moorea. Une zone qui concerne uniquement les motu et sur laquelle il a été fixé comme objectif “de limiter l'urbanisation de ces terrains jugés dangereux en cas de montée des eaux et fragiles en cas d'urbanisation intensive”.

​Travaux douteux sur le motu Moea à Moorea (Tahiti Infos)