Un accord a été adopté samedi 22 novembre à Belém, au Brésil, où se déroulait la 30e Conférence des Parties pour tenter de donner une réponse internationale à la crise climatique. Dix ans après l'accord de Paris, quel horizon se dessine pour l’habitabilité de la planète ? Quel bilan tirer de cette COP30 ? Un accord a été adopté à Belém, cependant la réponse n'est pas à la hauteur des attentes, puisque la signature d’un texte minimal ne mentionne pas explicitement la sortie des énergies fossiles. Les médias locaux ont très peu abordés ce sujet qui a néanmoins suscité l’interrogation des maires de Polynésie réunis en congrès à Paris et inquiets, notamment, de la montée des eaux. Quant à l’accord sur l’organisation de la prochaine COP, la COP31, par la Turquie, il suscite l’indignation dans le Pacifique.

 

# Près de 200 pays réunis en Amazonie brésilienne ont adopté samedi à la COP30 un modeste consensus sur l'action climatique, sans plan de sortie des énergies fossiles, un résultat décevant pour l'Europe, mais salué par d'autres dans une année bouleversée par les rivalités géopolitiques.
Le Brésil espérait un symbole en Amazonie, il a réussi à montrer que la coopération climatique n’était pas morte, alors que les batailles douanières et les guerres ont pris le pas politiquement sur le climat pour de nombreux gouvernements. Les États-Unis étaient le seul grand pays absent à Belem. « La communauté internationale avait le choix: continuer ou abandonner. Nous avons choisi la première option », s’est félicité Luiz Inacio Lula da Silva, depuis le G20 à Johannesburg, affirmant que « le multilatéralisme a(vait) gagné ». (…) Plus de trois décennies après le Sommet de la Terre à Rio, dix ans après l’accord de Paris sur le climat, l’humanité continue à brûler chaque année davantage de pétrole, de charbon et de gaz pour générer de l’électricité, se chauffer ou se déplacer. De Tuvalu, dont les habitants se préparent à émigrer en Australie face à la montée du Pacifique, à la Jamaïque, frappée par l’ouragan le plus puissant dans l’Atlantique depuis près d’un siècle, les pays les plus menacés sont choqués de ces records et de la réponse apathique du monde. Ils supplient les grandes économies de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre beaucoup plus vite pour contenir le réchauffement de demain. Et demandent davantage de dons et de prêts pour s’adapter aujourd’hui.  Les promesses financières de samedi sont une demi-victoire pour eux. (…)

En Amazonie pour la COP30, modeste consensus sur l’action climatique (TNTV)

 

# Comme chaque année, à la veille du lancement du Congrès des maires, la séquence « rencontre des élus d’outre-mer » mobilise les politiques. Ce lundi 17 novembre au Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux, les ultramarins ont livré un message d’urgence : montée des eaux, effondrement des sols, cyclones dévastateurs, crise de la biodiversité… Ils demandent des outils juridiques adaptés et des fonds en adéquation avec la situation. Un article de nos confrères d'Outremers360.
« Les Outre-mer vivent, de façon précurseure, mais aussi exacerbée, toutes les crises de notre époque : crises climatiques, géopolitiques, sécuritaires. » C’est David Lisnard, président de l’Association des maires de France, qui a donné lundi matin le ton de la journée au Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux. « Nous assistons à la fin d’un cycle long qui a été le cycle de l’européanisation du monde, et les Outre-mer placent la France au cœur des rivalités des grandes puissances.» (…) Dans la foulée, la première séquence consacrée aux « Impacts du changement climatique et à la transition écologique » aura permis de prendre conscience de la réalité de certaines communes ultramarines : inondations récurrentes, ravines meurtrières, territoires submergés, espèces au bord de l’extinction… (…)

Au Congrès des maires, les élus des Outre-mer sonnent l’alarme climatique (TNTV)

Le Congrès des maires s'est achevé hier, à Paris. Concernant les outre-mer, il a notamment été question du trafic de stupéfiants et de la lutte contre la montée des eaux. Pour le maire de Maupiti, « il faut arrêter de parler et passer à l’action ». Cette 107ème édition a été marquée par l'inquiétude des maires face aux coupes budgétaires annoncées par le gouvernement. « Nous savons tous que la crise financière touche la France en ce moment avec une dette absolument colossale, il faut donc être réaliste à propos du budget des Outre-mer qui a été raboté de quelques millions d'euros. Il faut faire avec malheureusement. Nous, ce qu'on demande, c'est que l'État puisse agir, puisse nous aider si on en a besoin », estime Woullingson Raufauore, le maire de Maupiti.
L'élu a fait le déplacement à Paris et a participé, notamment, à la Rencontre des élus d'Outre-mer lundi dernier. Pour lui, deux sujets majeurs ont été abordés : la lutte contre le trafic de drogue et le changement climatique. (…)

Congrès des maires : « C'est toujours la même chanson, il n'y a pas d'avancée concrète », dénonce Woullingson Raufauore (Polynésie 1ère)

# Plusieurs figures des îles du Pacifique ont dénoncé jeudi la décision de l'Australie de renoncer à co-organiser la COP l'année prochaine avec plusieurs de ces Etats insulaires touchés par le dérèglement climatique, au profit de la Turquie. (…). L’Australie avait insisté pour accueillir la COP31 en 2026 aux côtés de ses voisins, menacés par la montée des eaux et les catastrophes liées au changement climatique. (…). Elle a finalement cédé et s’est dite prête lors d’une réunion à Belem, au Brésil, à ce que la Turquie accueille le sommet. Un accord était nécessaire car selon les règles des COP, un consensus est requis pour désigner les pays-hôtes.
« Les pays du Pacifique devraient sérieusement repenser leur relation avec l’Australie » , a déclaré jeudi à l’AFP Bikenibeu Paeniu, ex-Premier ministre de l’archipel des Tuvalu, déjà en partie submergé par la montée des eaux. Les experts craignent que les Tuvalu ne soient plus habitables d’ici la fin du siècle. (…)

L’accord sur l’organisation de la COP31 par la Turquie suscite l’indignation dans le Pacifique (TNTV)

Plusieurs figures des îles d'Océanie dénoncent la décision de l'Australie de renoncer à co-organiser la COP l'année prochaine avec plusieurs de ces États insulaires touchés par le dérèglement climatique. C'est la Turquie qui accueillera le sommet.
L'Australie avait insisté pour accueillir la COP31 en 2026 aux côtés de ses voisins, menacés par la montée des eaux et les catastrophes liées au changement climatique. Elle a finalement cédé et s'est dite prête lors d'une réunion à Belem, au Brésil, à ce que la Turquie accueille le sommet. Un accord était nécessaire car selon les règles des COP, un consensus est requis pour désigner les pays-hôtes. (…) « Alors que les regards se tournent vers la Turquie, les habitants de l'Océanie continuent de se battre tous les jours pour la sécurité de nos îles », rappelle Suluafi Brianna Fruean, militante écologiste samoane. Justin Tkatchenko critique l'ensemble du processus. « Qu'est-ce que la COP a accompli au fil des ans ? Rien », lâché-t-il. « Ce n'est qu'un festival de discussions qui ne fait pas porter leurs responsabilités aux grands pollueurs », ajoute le ministre. (…) Seule concession pour notre région : la traditionnelle conférence pré-COP aurait lieu en Océanie.

L’Australie cède l’organisation de la COP à la Turquie, colère en Océanie (Polynésie 1ère)

L’Australie s’est dite prête à renoncer à l’organisation de la COP 31 dans un an, au profit de la Turquie. Un revirement qui n’a pas du tout plu aux pays du Pacifique. Certains responsables politiques présents à la COP 30 au Brésil ont fait part de leur « mécontentement » et de leur « déception ». Certains mettant même en question leur relation avec l’Australie. (…) Ce revirement de l’Australie est difficile à avaler pour les responsables politiques et les militants du Pacifique. Car si l’Australie avait postulé, c’était bien pour justement mettre en avant la région pacifique et toutes ces îles qui font face au changement climatique. L’AFP rappelle que le président de Palau, Surangel Whipps Jr, s’était enthousiasmé sur l’organisation de la COP en Australie : « Faire venir la COP dans le Pacifique permettrait au monde de voir la crise, mais aussi les solutions réelles, locales et adaptables que nos îles proposent. »

L’Australie prête à renoncer àla COP : les pays du Pacifique mécontents et déçus (Radio 1)