La houle océanique a frappé plusieurs littoraux du fenua. Si l’un des poumons de la planète, l’océan, tousse, il est nécessaire d’explorer des façons novatrices d’accroître sa capacité à combattre la crise climatique : Selon l’Institut français des relations internationales (IFRI), les aires marines protégées (AMP) de la zone Pacifique représentent un dispositif privilégié pour la gestion de l’espace maritime et la protection de la biodiversité ; un point sur l'économie bleue avec le président du Cluster maritime ; La problématique des déchets perlicoles est au cœur de la politique menée par le Pays ; Plusieurs dispositifs en place pour leur protection : baleines, corail, poissons... 

 

Houle destructrice

En ce mois de juillet 2022, la houle océanique a frappé plusieurs littoraux du fenua. Sans rentrer ici dans les détails de ces événements, on rappelera que cette situation a amené le Conseil des ministres a acté l'état de catastrophe naturelle.

Houle: le conseil des ministres acte l’état de catastrophe naturelle (Tahiti News)

Les Aires marines protégées (AMP), un dispositif privilégié pour la gestion de l’espace maritime et la protection de la biodiversité 

Dans l’océan Pacifique, le contrôle de l’espace et des ressources maritimes est devenu un enjeu majeur pour l’Europe et en particulier pour la France qui est présente avec la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie et Wallis-et-Futuna. Dans une étude publiée ce vendredi, l’Institut français des relations internationales (IFRI) souligne que les aires marines protégées de cette zone représentent un dispositif privilégié pour la gestion de l’espace maritime et la protection de la biodiversité. À ce titre, l’auteure de la note préconise un rapprochement entre décideurs et experts européens et océaniens pour renforcer l’efficacité et l’équité des systèmes de gouvernance des océans. (…) Selon l’auteure, pour que les AMP soient jugées légitimes, les savoirs traditionnels sur l’océan des communautés locales ainsi que leurs besoins économiques devraient être pris en compte à chaque étape de l’élaboration de mécanismes de protection, dans une démarche participative. (…) Il s’agit donc de faire converger les données scientifiques collectées à grande échelle et les savoirs locaux afin de concevoir de nouvelles solutions au service d’un développement durable.

Aires marines protégées du Pacifique : un enjeu géopolitique considérable, selon une étude de l’IFRI (TNTV)

Aires marines protégées du Pacifique : un enjeu géopolitique considérable, selon une étude de l’IFRI (Radio 1)

 

Point sur l’économie bleue

Le Cluster maritime, créé en 2014, a présenté au Conseil économique, social, environnemental et culturel, mercredi, un bilan de ses actions. L'occasion de faire un point sur l'économie bleue en Polynésie avec Stanley Ellacott, membre fondateur et vice-président du Cluster maritime à sa création, et représentant du Cluster au Cesec depuis quatre ans. (…) (L’économie bleue) représente 10 % du produit intérieur brut [5,2 % du PIB en 2019 selon l'ISPF, NDLR] et 40 milliards de Fcfp en revenus propres à la Polynésie. (…) "Dans notre zone économique exclusive (ZEE), on ne pêche qu'un léger pourcentage par rapport à la ressource existante. On a 70 bateaux qui pêchent en Polynésie. Ce n'est rien par rapport aux milliers qui sont tout autour de la ZEE… "

Stanley Ellacott : "L'économie bleue a un potentiel énorme" (Tahiti Infos)

 

La problématique des déchets perlicoles

La problématique des déchets perlicoles est au cœur de la politique menée par le Pays. Dans la continuité des actions entreprises récemment pour le rapatriement des premiers déchets des fermes stockés à terre, un appel d’offre a été lancé par la Direction des Ressources Marines (DRM) pour continuer le rapatriement des déchets dans 13 îles des Tuamotu Gambier, marché qui s’étalera sur 3 années. En complément de ces actions de nettoyage, un projet de réglementation sera bientôt présenté pour amener les producteurs à présenter un plan de gestion individuel des déchets. Parallèlement à cela, la DRM incite les producteurs à s’orienter vers l’utilisation de matériaux compostables. Des décisions majeures ont également été prises concernant la gestion des concessions maritimes octroyées aux fermes perlicoles. Il a ainsi été décidé de retirer, voire d’annuler, toute carte de producteur et toute autorisation d’occupation du domaine public si durant 2 ans, ou 4 ans pour les premières demandes, il n’est déclaré aucun employé, aucune nacre greffée ; aucune production de perle et aucune vente de perle.

Perliculture : du nouveau dans la gestion des concessions maritimes (TNTV)

Lors du dernier conseil des ministres, le ministre de la Culture, de l’Environnement, en charge également du portefeuille des Ressources marines, a présenté le bilan du Conseil de la perliculture qui s’est tenu les 9 et 10 juin derniers. L’occasion pour le gouvernement d’entériner des décisions, dont celle de retirer ou d’annuler des concessions si aucune activité n’y a été enregistrée durant deux ou quatre ans. L’objectif : orienter la production vers un modèle plus durable. Pour certains producteurs, dont l’activité a été mise à l’arrêt par la pandémie, la décision est considérée comme trop dure.

Perliculture : de nouvelles orientations sans concessions (Radio 1)

 

Biodiversité marine : baleines, corail, poissons

# Elles restent pour l'instant discrètes, mais certaines ont tout de même pu être observées au large de Tahiti et Moorea. Les baleines sont arrivées au fenua. Les associations, elles, ne relâchent pas leurs efforts de sensibilisation. (…) Si de plus en plus de personnes sont sensibilisées au respect des règles d’approche, beaucoup continuent de les enfreindre. Dans un objectif pédagogique, les associations du fenua ont mis en place plusieurs dispositifs. Mata Tohora publie tous les mercredis sur les réseaux sociaux, des vidéos.

Les baleines de retour en Polynésie, les associations sur le front de la sensibilisation (TNTV)

# Sensible aux problématiques de l’environnement, Mathieu Kerneur a orienté son activité professionnelle vers la préservation et la restauration de l’environnement. Il a mis au point une technique de bouturage de corail qui fait ses preuves. (…) Aux clients des établissements touristiques, il propose sur cette base une expérience les pieds dans l’eau. Celle-ci donne l’occasion aux visiteurs de découvrir le bouturage de corail et d’en savoir plus sur ce singulier organisme marin, sur son rôle dans l’environnement lagonaire et les menaces qui pèsent sur lui.

Mathieu Kerneur, jardinier de corail (Tahiti Infos)

# Ce n'est pas la beauté qui compte. Pas toujours, si l’on en croit une étude menée grâce à une intelligence artificielle sur l’appréciation par les humains de la “beauté” des poissons. Il en ressort que ce sont les poissons jugés les plus “moches” qui sont en réalité ceux qui sont le plus menacés. (…) … il convient en conséquence de changer le regard que nous portons sur les différentes espèces. “Si on comprend mieux ce qui nous émeut, on pourra à terme bâtir des actions de conservation plus acceptables pour les humains, et donc plus efficaces.” Cesser donc le délit de sale gueule des poissons, dans un souci de préservation de l'écosystème.

Une intelligence artificielle analyse la “beauté” des poissons, et c'est pas joli joli (Tahiti Infos)