Parler et agir en matière de développement durable implique d’avoir une approche transversale et une réflexion portant sur les diverses dimensions de ce concept : scientifiques, économiques, éthiques et civiques. À découvrir, dans cette revue de presse, la réflexion d’un universitaire sur les défis auxquels le fenua et sa région sont confrontés ; puis retrouver les différents articles de la presse locale consacrés à quatre thématiques du DD : Économie circulaire/Énergie/Climat – Production locale et autonomie alimentaire – Aménagement du territoire – Protection des océans.

 

REFLEXION :

Nouvel essai de Jean-Marc Regnault, Ne vous laissez pas submerger par le monde qui vient : des choix « drastiques » pour l’avenir du pays face aux pressions économiques, climatiques ou géopolitiques ;

ÉCONOMIE CIRCULAIRE/ÉNERGIE/CLIMAT :

Bientôt la fin des flacons et bouteilles en plastique au fenua ? ; Comment peut-on agir pour réduire l’impact du secteur textile sur la planète ? ; Nouveau Plan climat de la Polynésie : un état des lieux de la situation actuelle présenté à la population, prochainement ; Subvention attribuée à la FOL pour le fonctionnement de l’Espace Info Énergie (EIE)

PRODUCTION LOCALE ET AUTONOMIE ALIMENTAIRE

Projet pilote à Huahine : une serre de pastèques et de melons ; Slogan diffusé lors de la course de la Hawaiki Nui Va’a : “Les produits locaux, carburant des aito” ; 22 ème édition du salon Made in Fenua ;

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Les zones prioritaires d'aménagement de Moorea à la loupe ; Des projets de l’État « réalistes » et « à l’échelle de Hao » ; À Bora Bora : Eau potable sur les motus ‘’grâce au projet des milliardaires’’, selon GTS ;

PROTECTION DES OCÉANS

L’exemple de Hawaii : les aires marines protégées sont une solution durable pour protéger et surtout conserver les ressources marines.

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REFLEXION :

# Ne vous laissez pas submerger par le monde qui vient, c’est le titre du dernier ouvrage – à paraître – de Jean-Marc Regnault. Un opuscule d’une quarantaine de pages, présenté comme un « appel solennel » à prendre conscience de l’évolution rapide des défis auxquels le fenua et sa région sont confrontés. Pour l’historien, aucun doute, l’heure n’est plus à des débats statutaires, mais à faire des choix « drastiques » pour l’avenir du pays face aux pressions économiques, climatiques ou géopolitiques.

Trois ans et de profonds changements pour l’Océanie. C’est le constat de Jean-Marc Regnault, qui consacre un nouvel essai, à paraître dans quelques jours, aux « changements de paradigmes en Asie-Pacifique ». Parmi les évolutions multiples – et rapides – identifiées par l’historien : le réchauffement climatique, la hausse des prix, les risques de pénuries, et la géostratégie qui évolue rapidement avec la guerre en Ukraine, dans le Pacifique comme dans le reste du monde. « Tous ces phénomènes sont en train de se coaliser et de se renforcer les uns les autres et c’est pourquoi les périls sont très grands. »

Jean-Marc Regnault alerte sur les « très grands périls » qui guettent l’Océanie (Radio 1)

Pour l'historien, reconverti en lanceur d'alerte, il est urgent de changer de paradigme politique et de prendre des décisions radicales pour évoluer vers une plus grande justice sociale. Au cours d'un entretien, il revient pour Tahiti Infos sur les grandes lignes de cet appel.

“Autonomie et souveraineté sont dépassées” (Tahiti Infos)

Pour rappel : Environnement, ressources marines : le Pacifique, enjeu international (AvA-Infos)

 

ÉCONOMIE CIRCULAIRE/ÉNERGIE/CLIMAT :

# Bientôt la fin des flacons et bouteilles en plastique au fenua ? Un premier pas sera fait l'année prochaine à Tahiti. Il était l’un des intervenants du Tech4islands Summit : Nicolas Moufflet, expert en éco-conception et création d’emballages, a créé en 2015, la société Lyspackaging. Deux ans plus tard en 2017, Lyspackaging produisait des bouteilles “biosourcées, biodégradables et compostables certifiées alimentaires et certifiées compostables par un laboratoire Français indépendant”.

Des bouteilles à base de végétaux pour remplacer le plastique, bientôt produites en Polynésie (TNTV)

Pour rappel : 4ème édition du Tech4Islands Summit : des solutions concrètes pour de nouveaux modèles économiques (AvA-Infos)

# Comment peut-on agir pour réduire l’impact du secteur textile sur la planète ? C’est le thème retenu cette année pour la semaine européenne de réduction des déchets. Elle se déroulera du 19 au 27 novembre. En amont, l’ensemble des acteurs concernés par la thématique a fait un état des lieux avec un constat : il n’existe aucun circuit de traitement et de valorisation dédié aux déchets textiles en Polynésie. (…) Pour compenser, des initiatives ont vu le jour. Des associations comme Te Vai Hotuarea, œuvrent pour valoriser les textiles en allongeant leur durée de vie. (…) Très peu d’initiatives comme celle-ci existent. Pour tenter de faire bouger les choses, le rendez-vous annuel national de la « semaine européenne de réduction des déchets »  sera axée sur le thématique du textile.

Près de 1000 tonnes de déchets textiles chaque année (TNTV)

# Présenté en juillet 2022, le nouveau Plan climat de la Polynésie se veut plus long que le précédent, mais surtout plus ambitieux, puisqu'il a pour objectif de réduire de moitié nos émissions de gaz à effets de serre (d’ici 2030). Pour y arriver, tout un panel d'actions devra ainsi être étudié et mis en place. (…)

Les trois principaux secteurs d’émissions de gaz à effets de serre en Polynésie sont les transports, l’énergie et les déchets (…) En Polynésie, 60% de notre empreinte carbone est liée aux importations. Les 40% restants sont liés aux voitures, à la production de l’électricité avec les centrales thermatiques comme à la Punaruu. (…) Prochaine étape de ce plan climat : un état des lieux de la situation actuelle présenté à la population prochainement.

D’ici 2030, la Polynésie espère réduire de moitié ses émissions de gaz à effets de serre

Pour rappel : Le Plan Climat de la Polynésie française 2022-2030 est lancé (AvA-Infos)

# Sur proposition du ministre en charge de l’Energie, le conseil des ministres a attribué une subvention à la Fédération des œuvres laïques (FOL) de Polynésie française pour le financement du fonctionnement de l’Espace Info Energie (EIE). (…) L’EIE est un outil conçu et soutenu par l’ADEME, qui a pour mission de délivrer une information de qualité et conseiller gratuitement le grand public sur les réflexes simples à adopter et les solutions à mettre en œuvre afin de réduire sa consommation d’énergie et de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En Polynésie française, cet espace est porté depuis avril 2015 par la FOL.

Subvention attribuée à la FOL pour le fonctionnement de l’Espace Info Énergie (EIE) Compte-rendu du Conseil des ministres du 26/10 (Tahiti News)

 

 

PRODUCTION LOCALE ET AUTONOMIE ALIMENTAIRE

# En déplacement à Huahine, le président Edouard Fritch accompagné du ministre de l’Agriculture Tearii Te Moana Alpha, et des maires des îles Sous-le-Vent s’est rendu sur le motu de Maeva afin de visiter une exploitation expérimentale. Il s’agit de la première serre pilote de pastèques et de melons. Pour rappel, le motu Maeva situé près de l’aéroport est un site emblématique pour les plantations des melons et des pastèques à Huahine. Cette serre de 350 mètres carrés regroupe quelques 2 500 plans suspendus.  Un projet pilote qui pourra s'étendre dans un futur proche à l'ensemble de la Polynésie. Il sera ainsi possible de fournir les cantines scolaires et les différents marchés de consommation. (…) Ce programme rentre dans la politique d’autosuffisance alimentaire du pays. Ce type de culture apporte le double avantage d’une production intensive sans pesticides ni insecticides.

Huahine : une serre pilote de pastèques et melons sur le motu Maeva (TNTV)

Huahine : les melons d'Atae Fouché poussent très bien en hauteur (Polynésie 1ère)

Le motu Maeva, terre de prédilection pour produire pastèques et melons (Tahiti News)

# “Les produits locaux, carburant des aito”, c’est le slogan diffusé lors de la course de la Hawaiki Nui Va’a. Pour mettre en valeur et promouvoir la qualité nutritive des produits locaux, le ministère de l’Agriculture a souhaité proposer du ma’a Tahiti et de l’eau de coco à boire pour les aito du Va’a. En parallèle, le samedi 22 octobre, le ministre de l’Agriculture, Tearii Te Moana Alpha s’est rendu sur le site de la construction du tout premier atelier d’agro-transformation à Huahine. Le bâtiment de 130 m2 d’un coût d’environ de 70 millions Fcfp sera livré en janvier 2023, pour être ensuite confié à un opérateur privé.

À la Hawaiki Nui va’a, le Pays fait la promotion des produits locaux (TNTV)

Hawaiki Nui va'a : les aito pourront carburer avec des produits locaux (Polynésie 1ère)

Un appel à candidature sera publié en novembre 2022, afin de sélectionner le futur exploitant proposant le projet le plus en phase avec l’agro-transformation des produits locaux.

Un premier atelier d’agro-transformation implanté à Huahine (Tahiti News)

 

Le Salon Made in Fenua pour renforcer la production locale

La 22 ème édition du salon Made in Fenua se tiendra du 27 au 30 octobre au parc expo de Mama'o

145 exposants Made in Fenua cette année (Tahiti Infos)

Le salon Made in fenua en grand cette année (Tahiti Infos)

Le “made in fenua”, un défi pour maintenir le juste prix (TNTV

 

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

# Les membres du comité d'orientation stratégique (COS) de Moorea se sont réunis samedi (22/10) afin de présenter leurs axes de travail au sujet des futures zones prioritaires d’aménagement et de développement durable (ZPADD) de l’île. De très nombreux sujets ont ainsi été abordés, du besoin de logements, au réseau d'eau potable en passant par la mise en place de mesures de protection de l'île et de concertation face aux nombreux projets touristiques, résidentiels ou commerciaux qui y fleurissent.  

Les zones prioritaires d'aménagement de Moorea à la loupe (Tahiti Infos)

# La quatrième compagnie du RSMA est désormais officiellement installée à Hao. Une nouvelle très bien accueillie par les habitants de l’île mais qui ne suffira pas, pour ses élus, à assurer un développement suffisant. (…) l faut dire que les investisseurs chinois, qui avaient posé la première pierre à Hao en 2015, avec très peu d’avancées concrètes par la suite, promettaient gros à Hao : 32 milliards de francs d’investissement, 600 embauches locales… À ce projet qualifié « d’exotique », « d’aventureux », « d’incertain » voire « d’improbable » par Emmanuel Macron lors de son passage au fenua, le Haut-commissaire Éric Spitz a opposé des projets de l’État « réalistes » et « à l’échelle de Hao ». (…) La mairesse se dit ouverte à tout nouveaux projets de développement, encourage l’État à y prendre part. Et évoque, pourquoi pas, une ferme aquacole, sans les investisseurs chinois. Elle s’interroge sur la faisabilité d’un projet qui se ferait grâce au Pays et à des investisseurs locaux

Hao salue l’arrivée du RSMA, mais reste ouverte à d’autres « opportunités » (Radio 1)

# Les chiffres du tourisme sont très bons. De nouveaux hôtels sortent de terre, comme celui du groupe City à Bora Bora, sur le motu Toopua près de la passe, mais aussi 60 bungalows dont 52 sur pilotis près de l'aéroport. Une affaire est en justice* car une lentille d'eau douce aurait-été abimée lors de la construction d'une villa sur un motu*. En matière de préservation de l'environnement, quelles sont les garanties obtenues auprès des investisseurs ? La question a été posée au maire de l'île, Gaston Tong Sang. "Avec 22 ans de pavillon bleu de manière continue c'est déjà une preuve comme quoi l'île de Bora Bora s'intéresse énormément à son environnement. Le projet qui défraye malheureusement les chroniques, les médias, à propos de cette lentille douce, il faut savoir que l'eau des lentilles d'eau douce, de toutes les lentilles d'eau douce de Bora Bora, ne sont pas consommables, ne sont pas propres à la consommation. Et au contraire, nous allons compenser en amenant de l'eau potable sur ces motus. Grâce d'ailleurs au projet des milliardaires."

Bora Bora: Eau potable sur les motus grâce au projet des milliardaires (Polynésie 1ère)

* Pour rappel: Environnement menacé : projets immobiliers et infrastructures communales sous observation (AvA-Infos)

 

PROTECTION DES OCÉANS

#  Une étude scientifique qui peut conforter  les Aires marines protégées de Polynésie française

Une nouvelle étude parue dans la revue Science confirme les bénéfices de la plus grande Aire Marine Protégée au monde pour les stocks de thons et la pêche industrielle. Avec plus d’1.5 million de km2, c’est la plus grande zone marine protégée au monde. Papahānaumokuākea, monument national américain inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et situé dans l’archipel de Hawaii, a fait l’objet d’une étude dont les résultats ont été publiés dans la revue Science. Les scientifiques ont analysé les captures réalisées par les palangriers hawaiiens depuis la création de l’aire marine. L’étude démontre que “les protections accordées à deux espèces migratrices, le thon obèse et l’albacore, ont entraîné des effets de débordement auparavant observés uniquement pour populations de poissons résidentes”.

Hawaii : une réserve marine a permis la reconstitution des stocks de thons (TNTV)

Les aires marines protégées, une solution pour la conservation de la ressource halieutique (Polynésie 1ère)

(Plus de détails) Une immense réserve marine dans l'océan Pacifique a permis la reconstitution des stocks de thon (geo.fr)

Pour rappel : Protéger l’océan : Rahui, aire marine gérée, aire marine protégée (AvA-Infos)

 

En savoir plus sur :

Ava-Infos : les revues de presse du fenua durable