Vladimir Poutine ayant annoncé le test d'un drone sous-marin russe à capacité nucléaire, le président américain Donald Trump a déclaré le 30 octobre avoir demandé au département de la Défense de reprendre immédiatement les essais des armes nucléaires américaines. Ce qui n'a pas manqué d'inquiéter la classe politique polynésienne. Alors que la Polynésie française "porte encore les conséquences humaines, sanitaires et environnementales de 193 essais menés entre 1966 et 1996", les partis Tapura et Ahip ont déposé une proposition de résolution à l'Assemblée (APF) pour marquer leur opposition à cette éventualité. Une initiative saluée par le Tavini. Si ces essais ne sont plus atmosphériques, ils représentent cependant des menaces géo-stratégiques internationales qui peuvent inquiéter en activant des tensions politiques dangereuses. Parallèlement - sans lien direct avec cette actualité internationale, néanmoins - l’État a publié son rapport 2024 sur la surveillance de Moruroa et Fangataufa, sur le plan de la géomécanique et sur celui de la radioactivité. Selon ce rapport, « la radioactivité résiduelle mesurée est à l’état de trace (…) et ne présente pas de danger pour la population ». Selon ce même rapport, le risque de survenue d’un événement majeur d'ordre géo-maécanique est quant à lui "au niveau zéro de l’échelle des risques depuis la fin des essais".
# Donald Trump annonce vouloir relancer les essais nucléaires aux États-Unis. Une déclaration floue, qui laisse planer l’incertitude sur la nature des tests visés. Le pays n’a pas fait exploser de bombe atomique depuis 1992. Plusieurs experts et élus américains s’interrogent sur la pertinence de cette décision.
Le président américain Donald Trump affirme vouloir remettre les États-Unis "sur un pied d’égalité" avec la Russie et la Chine en matière d’essais nucléaires. Il justifie cette décision par les programmes militaires de ces deux puissances, bien qu’aucune d’entre elles n’ait procédé à une explosion nucléaire depuis plus de trente ans. (…)
Donald Trump relance le débat sur les essais nucléaires américains (Polynésie 1ère)
À noter que Vladimir Poutine a répondu, lors d'une réunion de son Conseil de Sécurité, aux déclarations troubles de Donald Trump sur une potentielle reprise des essais nucléaires américains...(...)
En réponse à Trump, Poutine envisage à son tour une reprise des essais nucléaires (Radio 1)
# Dans un communiqué envoyé aux rédactions ce vendredi (31/10) après-midi, le parti d'Edouard Fritch dépose une résolution pour s’opposer à la reprise des essais nucléaires américains. Le Tapura Huiraatira s'étonne également du silence des indépendantistes.
Le Tapura Huiraatira a appris avec stupéfaction l’annonce de la volonté du Président Donald Trump de relancer des essais nucléaires américains. "Alors que la Polynésie française porte encore les conséquences humaines, sanitaires et environnementales de 193 essais menés entre 1966 et 1996, une telle déclaration constitue une inquiétude majeure et un grave recul pour la paix, la sécurité internationale et la stabilité régionale". (…). Le Tapura Huiraatira "appelle à l’unité de la représentation polynésienne, au-delà des clivages, afin que la voix du Fenua et celle des peuples du Pacifique soient clairement entendues : plus jamais d’essais nucléaires, nulle part, et par personne".
Reprise des essais nucléaires américains: le Tapura Huiraatira dépose une résolution à l'APF (Polynésie 1ère)
Comme annoncé vendredi par le Tapura, Ahip s’est joint au parti d’Edouard Fritch pour déposer une résolution à l’Assemblée pour s’insurger face à l’annonce d’une possible reprise des essais nucléaires américains dans le Pacifique. Si les élus du Tavini n’ont pas signé le document, le Tapura précise qu’Oscar Temaru et Antony Géros se sont dit favorables à une “résolution commune”. Elle pourrait être étudiée dès ce mercredi matin (05/11) en commission des institutions. (…). Stupéfaits par l’annonce du président Donald Trump de reprendre les essais nucléaires américains dans le Pacifique, les autonomistes du Tapura sont passés à l’acte. Rejoints par les trois élus de Ahip, ils ont déposé ce mardi une proposition de résolution à Tarahoi pour marquer leur opposition à cette éventualité. (…). Un document qui “pourra éventuellement être amendé par la majorité”, précise le Tapura qui insiste pour que le sujet du nucléaire ne soit pas “partisan” mais au contraire “un combat commun” à mener “pour la santé publique, la mémoire des victimes et la sécurité de nos générations futures”. (...)
Nucléaire : Tapura et Ahip déposent leur résolution (Tahiti Infos)
(…). Les déclarations de Donald Trump sont souvent « abracadabrantesques » mais la dernière en date, sur sa volonté de reprendre les essais nucléaires américains, a de quoi inquiéter. Elle est intervenue après que Vladimir Poutine a annoncé des tests concluants d’une torpille à propulsion nucléaire et d’un nouveau missile balistique. Des « vecteurs » capables d’emporter des armes nucléaires, qui sont d’ailleurs régulièrement testés par tous les pays qui en disposent, mais sans têtes nucléaires dans ce cas. Il y a évidemment une part de provocation dans cette annonce, alors que l’armée russe s’enlise en Ukraine. (…) La Russie a conduit son dernier essai nucléaire en 1990, le Royaume-Uni en 1991, les Etats-Unis en 1992, la Chine et la France en 1996, l’Inde et le Pakistan en 1998. Mais tous continuent à produire des armes nucléaires et à agrandir leur arsenal. La Corée du Nord est le seul pays à avoir procédé à des tests depuis le début du siècle, ce qui lui vaut sa réputation de paria international. (…) Le parti rouge et blanc annonce donc qu’il dépose une proposition de résolution à l’Assemblée de la Polynésie « afin d’affirmer l’opposition de notre pays à toute reprise des essais nucléaires (...) »
Une résolution du Tapura contre la reprise des essais nucléaires américains (Radio 1)
Front commun contre une reprise d’essais nucléaires par les Etats-Unis. A Here ia Porinetia a rejoint le Tapura Huiraatira qui a déposé cet après-midi une résolution à l’Assemblée en réponse aux déclarations du président Trump. Une initiative saluée par le Tavini.
Unis sur le fond… pas tout à fait encore sur la forme. A Here Ia Porinetia a d’ores et déjà signé la résolution du Tapura « afin d’affirmer l’opposition du pays à toute reprise des essais nucléaires » après les déclarations de Donald Trump. Si le Tavini soutient la démarche, il n’a pas encore signé le document. « Mieux vaut tard que jamais » sourit le président de l’Assemblée de Polynésie française et vice-président du Tavini, Antony Géros, surpris de voir les autonomistes se mobiliser aussi rapidement sur ce sujet. Pour autant le parti indépendantiste soutient la démarche, mais souhaite d’abord prendre connaissance du texte dans les détails et s’assurer que celui-ci est « exhaustif ». En particulier sur le niveau de perfectionnement de ces armes. (…). La déclaration du président Trump a en tout cas suffi pour réveiller des craintes à la fois internationales et régionales. Dans un communiqué diffusé vendredi, le Tapura Huiraatira s’était dit « stupéfait ». (…) Avec 193 essais entre 1966 et 1996, la Polynésie porte aujourd’hui encore les stigmates de ces expérimentations. Le président du Tapura et ancien président de la Polynésie, Edouard Fritch, la menace est trop grande pour ne pas faire front commun. (…)
Essais nucléaire : front commun des élus contre les déclarations de Trump (TNTV)
Après l’annonce d’une possible reprise des essais nucléaires américains dans le Pacifique, le groupe Tapura Huiraatira confirme que la proposition de résolution annoncée a été déposée, hier mardi 4 novembre 2025, au secrétariat général de l’Assemblée de la Polynésie française. (Lire le communiqué dans son intégralité)
« Plus jamais d’essais d’armes nucléaires, nulle part, et par personne » (Tahiti News)
En contrepoint de la menace crainte ci-dessus:
La séance annuelle de la commission d'information auprès des anciens sites d'expérimentations nucléaires du Pacifique a réuni représentants de l’État, élus et associations. Objectif : exposer les mesures 2023-2024, répondre aux questions et détailler la veille technique conduite par le ministère des Armées et l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR). « La radioactivité résiduelle mesurée est à l’état de trace (…) et ne présente pas de danger pour la population », a indiqué le communiqué de la commission. Les analyses, menées jusqu’à 12 milles nautiques, concluent à l’absence de migration des radionucléides vers les lagons. (…). L’ASNR confirme des niveaux « dans la continuité » des années précédentes sur l’ensemble du territoire. La dose efficace moyenne annuelle à Tahiti est estimée à 1,7 mSv, à 99,9 % d’origine naturelle ; la part artificielle est inférieure à 0,003 mSv/an. « Très bas », résume l’institut.
Moruroa : "la radioactivité résiduelle mesurée ne présente pas de danger pour la population" selon les représentants de l'État et des Armées (Polynésie 1ère)
La commission d’information annuelle relative à la surveillance des atolls de Moruroa et Fangataufa s’est tenue ce mardi 28 octobre à Punaauia.
Créée en 2015 par arrêté ministériel, cette commission permet aux représentants du ministère des Armées et des Anciens combattants de rendre compte aux membres désignés de la commission du bilan de la surveillance des anciens sites d’expérimentations nucléaires du Pacifique, et de répondre aux éventuelles interrogations. Présidée par le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, Alexandre Rochatte, accompagné des représentants du ministère des Armées et des Anciens combattants, cette commission a pour objet de présenter les résultats de la surveillance géomécanique et radiologique de Moruroa et Fangataufa aux autorités civiles et militaires, aux représentants du Pays, aux élus et aux associations. (…). Ces deux atolls bénéficient d’une surveillance continue (collecteurs d’aérosols et mesure de l’exposition ambiante) et d’une surveillance ponctuelle par campagne de prélèvements. (…). La radioactivité résiduelle mesurée est à l’état de trace dans la biosphère des atolls de Moruroa et Fangataufa, et les résultats montrent qu’elle ne migre pas depuis les cavités de tir et les puits de déchets vers le lagon. Elle ne présente pas de danger pour la population. (…) Le docteur Anne-Marie Jalady a également présenté le bilan 2024 des résultats de la surveillance géomécanique de Fangataufa par campagnes topographiques, et de Moruroa par le système “TELSITE”complété par les campagnes topographiques. Comme les années précédentes, ils montrent que les mouvements de la couronne coralienne des atolls sont quasiment revenus au niveau naturel. Le risque de survenue d’un événement majeur est au niveau zéro de l’échelle des risques depuis la fin des essais. En cas d’évolution du niveau de risque, les autorités seraient informées sans délai. (…) Les résultats et films relatifs à la surveillance sont consultables sur les sites internet indiqués dans l’article.
Anciens sites nucléaires: la radioactivité artificielle reste «à un niveau très bas » (Tahiti News)
L’État publie son rapport 2024 sur la surveillance de Moruroa et Fangataufa, sur le plan de la géomécanique et sur celui de la radioactivité. Les événements microsismiques continuent de décroitre au fil des ans : « le risque de survenue d’un événement majeur est au niveau zéro ». L’exposition aux rayonnements ionisants issus des essais est à moins de 0,003 millisiverts/an, ont ainsi appris les membres de la Commission d’information auprès des anciens sites d’expérimentations nucléaires du Pacifique.
Les résultats de la surveillance géomécanique des atolls de Moruroa et Fangataufa en 2024 montrent une très faible activité microsismique (63 événements, tous d’une magnitude inférieure à 0,8), et surtout aucune « évolution de la géométrie des secteurs où l’activité se produit, les déplacements en surface restent extrêmement lents : maximum 0.1 à 0.2 millimètres par mois », peut-on lire dans le rapport rendu public chaque année (voir ci-dessous). Conclusion : « Depuis la fin des essais nucléaires, les mesures montrent un ralentissement progressif des mouvements du sol et sous-sol de Moruroa et Fangatafau. On observe la stabilisation du massif corallien. » Autrement dit, selon le communiqué du Haut-commissariat, « les mouvements de la couronne coralienne des atolls sont quasiment revenus au niveau naturel. Le risque de survenue d’un événement majeur est au niveau zéro de l’échelle des risques depuis la fin des essais. »
La surveillance de la radioactivité, elle, est effectuée dans chaque archipel polynésien : Tahiti, Bora Bora, Maupiti, Hao, Rangiroa, Takapoto, Hiva Oa, Mangareva et Tubuai). Le rapport note, à Tahiti, une exposition naturelle aux rayonnements ionisants de 1,7 mSv/an. À titre de comparaison, l’exposition naturelle d’un résident en métropole est de 3 mSv/an, Cette exposition est causée par les rayonnements cosmiques et telluriques, l’ingestion d’eau et d’aliments, et l’inhalation. L’exposition artificielle ou « dose efficace moyenne annuelle », hors exposition médicale, représente la rémanence des retombées atmosphérique des essais nucléaires « en Polynésie et dans le reste du monde ». Elle est donnée à moins de 0,003 mSv/an. (…)
Sites nucléaires : risque géologique « zéro » et exposition aux radiations inférieure à 1,7 mSv/an (Radio 1)