Le "développement durable" d'une société doit en tenir compte. La souffrance est devenue un référent pour agir dans de multiples domaines et une explication de problèmes parfaitement hétérogènes. En Polynésie, l’addiction aux drogues en est une facette : l’association Varuatahi Vaa Tahiti porte un projet d’immersion culturelle dans la nature pour “déconnecter” des “”addicts” ; Quid de l'extension au fenua de deux textes nationaux sur l'égal accès aux soins palliatifs et l'aide à mourir ? ; Les affaires de maltraitance animale continuent de bouleverser la Polynésie…

 

 

 

# C’est le projet de l’association Varuatahi Vaa Tahiti de Stanley Paie-Ellis, en partenariat avec Haururu : emmener une dizaine de personnes, pendant plusieurs semaines, au Fare Hape du fond de la Papenoo, pour les sortir de leur addiction à l’ice. Une immersion culturelle, dans la nature, pour les « déconnecter » de leur environnement toxique. Ancien dépendant à l’ice, le porteur du projet s’inspire de son parcours pour accompagner les autres. Moetai Brotherson a annoncé que le Pays financera la première session qui pourrait être lancée en septembre.
(…) Mais ce projet de cure est particulièrement compliqué à mettre en place. Il faut répondre à des règles strictes et précises, comme avoir un médecin sur place 24h/24, un plan d’évacuation avec le Dauphin, du personnel soignant pour encadrer les patients… L’association Varuatahi Vaa Tahiti y travaille. Elle s’est entourée de partenaires pour y arriver : l’association Haururu de la Papenoo, le Centre de prévention et de soin des addictions (CPSA) et l’hôpital où se trouvent des professionnels formés à ces problèmes. C’est un séjour d’un mois qui est en train de se mettre en place, avec une coupure totale des proches et du quotidien pendant deux semaines pour « faire le ménage dans leur vie » et aussi, très concrètement, « dans leur téléphone ». (…) Pendant la cure, un travail sera également fait auprès des familles pour les préparer à l’après-cure et faciliter le retour de l’ancien addict. Pas question de les laisser sortir sans rien prévoir : ils seront suivis et deviendront eux-mêmes des parrains pour les suivants.

Des cures d’un mois au fond de la Papeno’o pour décrocher de l’ice (Radio 1)

 

 

# Les élus du Tavini et du Tapura de la commission santé de l’Assemblée (APF) ont voté en faveur de la résolution déposée par le groupe majoritaire pour s'opposer à l'extension des deux textes nationaux sur l'égal accès aux soins palliatifs et l'aide à mourir. Le Cesec, qui doit se prononcer en séance plénière ce jeudi, semble lui aussi se diriger vers un avis défavorable tandis que, paradoxalement, la consultation citoyenne lancée en juin dernier par l'institution a déjà recueilli 82 % d'opinion favorable pour que ces textes soient étendus à la Polynésie. 
Le sujet a déjà fait couler beaucoup d'encre et anime les débats depuis que le gouvernement central a décidé, par voie d'ordonnance, d'étendre à la Polynésie deux propositions de loi : la première concernant un égal accès aux soins palliatifs et la seconde créant une aide à mourir. Deux textes qui ont déjà été adoptés par l'Assemblée nationale et qui doivent maintenant être examinés par le Sénat en septembre prochain. L'assemblée de Tarahoi sera de son côté saisie pour avis avant ce passage au Palais du Luxembourg. Mais le sujet est particulièrement sensible au Fenua.

Fin de vie : opposition politique, adhésion citoyenne (Tahiti Infos)

Comment accompagner la fin de vie ? Comment accompagner une personne atteinte d'une maladie incurable qui la fait souffrir ? La question fait l'objet de deux propositions de loi que le Cesec, le conseil économique, social et culturel, a étudiées. Résultat : les conseillers sont contre l'aide à mourir (30 voix contre et 14 pour). En revanche, pour les soins palliatifs, c’est un « oui » à l’unanimité.
(…) Un accès égal aux soins palliatifs et la création de l’aide à mourir. Ces deux propositions de loi s’étendront in fine à la Polynésie par voie d’ordonnance. Mais cela n’empêche aucunement les élus du fenua de réagir. « On demande à ne pas étendre à la Polynésie automatiquement, de sorte à mettre en place un débat, mais un débat éclairé des Polynésiens. » précise Teremuura Kohumoetini-Rurua, représentante à l’Assemblée de Polynésie française. « Qu'on nous demande d'abord notre avis et non pas décider pour nous. (…). Ces textes de loi ont déjà été adoptés par l’Assemblée Nationale. Ils seront ensuite examinés par le Sénat en septembre prochain.

Projets de loi sur la fin de vie : le Cesec est pour les soins palliatifs mais contre l'aide à mourir (Polynésie 1ère)

Le Cesec s’est prononcé à l’unanimité en faveur de la proposition de loi nationale qui vise à garantir l’égalité à l’accès aux soins palliatifs. En revanche, la proposition de loi instaurant un « droit à l’aide à mourir » a recueilli un avis défavorable par 30 voix contre 14. L’institution s’oppose donc à l’extension à la Polynésie de ce deuxième texte, et recommande de privilégier le développement des soins palliatifs.
Saisi par le président du Pays sur l’opportunité d’une extension à la Polynésie de deux propositions de loi nationales, le Cesec a rendu un avis favorable unanime à celle qui vise à améliorer l’accès aux soins palliatifs, et un avis défavorable à celle qui instaure un « droit à l’aide à mourir ». Pour rappel, ces deux propositions de loi ont été adoptées par l’Assemblée nationale (sans les voix des députés polynésiens) et seront bientôt examinée au Sénat.
(…). Les membres du Cesec expriment un doute sur « la valeur du consentement », qui risque d’être influencé « par la douleur, la solitude, la peur ou un sentiment de charge pour l’entourage ».  C’est aussi l’avis des médecins de l’équipe mobile de soins palliatifs du CHPF et de HAD nati ea, qui affirment que les demandes réelles d’aide à mourir sont « extrêmement rares, de l’ordre de 1 pour 100 ». (…). Pourtant, toute la profession médicale ne parle pas d’une seule voix. Des soignants rappellent que dans certains cas, la sédation ne suffit pas à soulager les souffrances. Et que ce nouveau cadre légal pourrait réduire les « euthanasies clandestines », dont le nombre estimé est de 2 500 et 4 000 par an en France – « des décisions prises dans le non-dit, génératrices de tensions morales et de risques juridiques. » (…). L’avis défavorable à l’application au fenua du droit à mourir a été adopté par 30 voix contre 14, assorti d’une recommandation de « consultation et concertation approfondies, d’une évaluation des soins palliatifs sur le territoire, et d’une sensibilisation large de la population. » 

Droit à l’aide à mourir : pour le Cesec, la Polynésie n’est pas prête (Radio 1)

Le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) a émis un avis favorable à l'unanimité sur l'extension du texte national en Polynésie concernant l'égal accès aux soins palliatifs. En revanche, il a émis un avis défavorable concernant le droit à l'aide à mourir, estimant qu'un “débat éthique” et une “concertation locale approfondie” sont nécessaires en amont. L'institution prend ainsi le contre-pied du résultat de la consultation citoyenne qu'elle a elle-même lancée et qui a recueilli 84 % d'opinion favorable.
C'est un avis de 12 pages qu'a rendu le Cesec ce jeudi matin concernant les deux propositions de loi nationales qui doivent être étendues en Polynésie française par voie d'ordonnance : la première afin de garantir l'égal accès de tous à l'accompagnement et aux soins palliatifs, et la seconde relative au droit à l'aide à mourir. (…)
Rappelons que la proposition de loi nationale prévoit en effet des conditions cumulatives pour recourir à ce droit à l'aide à mourir, comme notamment le fait d'être atteint d'une affection “grave et incurable qui engage le pronostic vital”, et de présenter “une souffrance physique ou psychologique réfractaire aux traitements et insupportable”. Cette demande doit par ailleurs être personnelle, réitérée par écrit et formulée sans pression, dans un contexte de discernement confirmé. Il faut aussi qu'elle soit évaluée par une équipe collégiale (médecin référent, médecin indépendant, soignant) dans un délai de 15 jours. Si l'avis est favorable, un délai de réflexion de deux jours est encore imposé au malade avant qu'il ne confirme sa demande par écrit. C'est à ce moment-là qu'il peut s'administrer par voie orale ou en intraveineuse la substance létale, ou faire appel à un professionnel s'il n'en est physiquement pas capable. Le texte prévoit aussi une “clause de conscience” pour le soignant lui permettant de refuser d'administrer ce produit. Malgré ces garde-fous, le Cesec considère que la Polynésie n'est pas prête pour appliquer de facto ce texte “en l'état” au regard de “ses spécificités culturelles, religieuses, sociales et sanitaires”. (…)

Le Cesec dit oui aux soins palliatifs, non à l'aide à mourir (Tahiti Infos)
https://www.tahiti-infos.com/Le-Cesec-dit-oui-aux-soins-palliatifs-non-a-l-aide-a-mourir_a232106.html

`Invité du journal (de TNTV) ce vendredi (15/08), Monseigneur Jean-Pierre Cottanceau met en garde contre le vide intérieur qui conduit certains jeunes polynésiens vers l’ice et rappelle le rôle de l’Église pour leur offrir des repères. L'archevêque de Papeete s'est aussi expliqué sur son opposition à la législation sur l’aide médicalisée à mourir. Interview. (Vidéo et transcription écrite)
(…)
(Extrait)
- TNTV : Le 8 août dernier, le Cesec a rendu un avis défavorable à la loi votée à l’Assemblée nationale sur l’aide à mourir. La religion a pesé sur ce choix. Pourquoi l’Église est-elle contre cette aide à mourir ?
- J-P. C : « Il faut rectifier le terme. L’Église n’est pas contre l’aide à mourir. Le problème, ce n’est pas d’aider à mourir, c’est comment on va aider à mourir. Et l’Église s’oppose à la solution qui consisterait à dire que quand on est dans une difficulté, on va précipiter la mort et on va permettre aux gens de se donner eux-mêmes la mort. Ce qui est contraire à tout l’esprit de fraternité qui doit nous unir avec les gens qui souffrent.
(…)

Pour Mgr Cottanceau, « proposer à quelqu’un de le faire mourir, c’est profaner la dignité de cette personne » (TNTV)

 

 

# Deux affaires de maltraitance animale bouleversent la Polynésie et la toile. À Paea, un chien a survécu après qu’une barre de fer a été enfoncée dans son pénis. À Pueu, un autre a été retrouvé avec une plaie béante au cou. Associations et vétérinaires appellent à agir face à tant de cruauté.
Mercredi 13 août, la clinique vétérinaire de Paea a révélé un cas de maltraitance d’une cruauté extrême : un chien a été retrouvé avec une barre de fer enfoncée dans son pénis. Opéré en urgence, l’animal a survécu. « La maltraitance animale est un crime. Si vous êtes témoin d’un tel acte, prévenez immédiatement les autorités », rappelle la clinique. (…). En Polynésie, plusieurs associations, comme SCATahiti mais aussi Plum, tentent de secourir et replacer les chiens abandonnés, parfois jusqu’en métropole. 
Chaque brigade de gendarmerie dispose également d’un référent « bien-être animal », auprès duquel il est possible de signaler tout cas de maltraitance.

Deux nouveaux actes de barbarie contre des chiens provoquent l’indignation (Polynésie 1ère)

Secourue vivante cette semaine par une association, la chienne souffrait d’une grave infection au tétanos. Elle est décédée dans la nuit du 15 au 16 août. Une procédure judiciaire a été ouverte contre ses propriétaires.
Ce nouveau cas de maltraitance animale endeuille les défenseurs de la cause en Polynésie. Alors que deux cas avaient indigné associations, vétérinaires et internautes, l'un des chiens concerné est décédé. Il s'agit de la petite chienne blanche et marron, découverte à Pueu avec une plaie béante au cou. (…) Une plainte a été déposée contre les propriétaires et une enquête est en cours. Des sanctions sont prévues par le Code Pénal et sont applicables en Polynésie, à savoir des amendes qui vont de 750 euros (soit près de 100 000 Fcfp) jusqu'à 60 000 euros (soit plus de 7 millions Fcfp) en fonction de la gravité. Des peines de prison peuvent s'ajouter. Au-delà de l’application du droit national, la Polynésie a mis en place plusieurs mesures (…)

Maltraitance animale en Polynésie : la chienne de Pueu retrouvée avec une plaie au cou est décédée (Polynésie 1ère)

Pour rappel: Maltraitance animale: stop ! (AvA-Infos)