La climatisation marine, ou SWAC (Sea Water Air Conditioning) utilise une source renouvelable et locale d’eau froide située à proximité pour refroidir un bâtiment. La Polynésie, pionnière en la matière, a construit plusieurs SWAC depuis près de vingt ans. La société Airaro ambitionne d’exporter cette technologie en Outre-mer et à l’international. La Sofidep, bras financier du Pays, a annoncé une prise de participation dans cette société qui estime à 260 milliards de francs CFP le potentiel du marché mondial du Swac et pouvoir signer pour 20 milliards de projets.
Portée par de nouveaux partenariats industriels stratégiques et par l’entrée de la Sofidep à son capital, Airaro dispose désormais des moyens et atouts nécessaires au déploiement d’un programme ambitieux d’exportation de sa technologie SWAC en Outre-mer et à l’international.
Fondée en 2012, Airaro conçoit et déploie des solutions innovantes répondant à l’urgence climatique et à la croissance constante des besoins en climatisation à l’échelle mondiale. Le système de climatisation par pompage d’eaux océaniques profondes permet notamment de réduire jusqu’à dix fois la consommation d’électricité nécessaire à la production de froid.
Le marché mondial identifié du SWAC est évalué à plus de 260 milliards de francs. Forte de son avance technologique, Airaro vise à en conquérir jusqu’à 10 % dans les 12 prochains mois. Pionnière dans les énergies marines renouvelables, Airaro développe également des solutions en énergie thermique des mers pour produire de l’électricité et associant la technologie SWAC. (…)
La Sofidep au capital d’Airaro, entreprise de technologie SWAC (Sea Water Air Conditioning) et OTEC (Ocean Thermal Energy Conversion) (Tahiti Infos)
La société souhaite exporter sa technologie en Outre-mer et à l’international. Selon un communiqué de la Sofidep, le marché mondial identifié du Swac est évalué « à plus de 260 milliards Fcfp. Forte de son avance technologique, Airaro vise à en conquérir jusqu’à 10 % dans les 12 prochains mois ». (…). Pour Gaspard Toscan du plantier, directeur général de la Sofidep, « cet investissement illustre pleinement la mission de la Sofidep d’orienter ses financements vers des solutions durables et porteuses d’avenir pour l’économie polynésienne ». Airaro fait partie des 15 solutions pour la durabilité des océans ayant le plus d’impact au monde, promues par la Fondation Solar Impulse. Airaro a également participé à la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan en juin 2025.
Énergies marines renouvelables : la Sofidep entre au capital de Airaro (TNTV)
La Sofidep, bras financier du Pays, a annoncé une prise de participation dans Airaro, société locale qui revendique une expérience unique, au niveau mondial, dans les Swac. Après avoir travaillé sur ceux de Bora et Tetiaroa, et piloté la création de celui du Taaone, le plus long du monde, il s’agit d’exporter la technologie. Des discussions sont en cours avec des acteurs publics ou des hôteliers de la Réunion à la Grenade, en passant par Maurice ou la Jamaïque. L’investisseur public offre à la start-up la « sécurité financière » pour boucler ces marchés, et espère bien en tirer une partie des fruits. Objectif : signer pour 20 milliards de francs de contrats, 10% du potentiel mondial estimé, dans les 12 prochains mois et les concrétiser dans les cinq prochaines années.
Le Pays n’en a pas fini avec les Swac. Mais après avoir construit le plus long système de « Sea-water air conditioning » du monde pour climatiser le CHPF, c’est plutôt comme un produit d’export que le gouvernement aborde cette technologie qui a connu, ces vingt dernières années, toutes ses grandes premières, ses galères et ses succès au fenua. (…)
Entre Airaro et le Swac, c’est une longue histoire. Le cofondateur de l’entreprise David Wary avait supervisé la réalisation des Swac du Thalasso Bora Bora, inauguré en 2006, puis celui de l’hôtel Brando à Tetiaroa. La société spécialisée, lancée en 2012 aux côtés de Jean Hourçourigaray, a assuré la maintenance des deux installations du groupe Pacific Beachomber jusqu’en 2019. Elle a surtout été chargée par le Pays de l’assistance à maitrise d’ouvrage du Swac du Taaone, finalement inauguré en 2022, et qui permet depuis à l’hôpital d’économiser quelques 300 millions de francs par an en facture d’électricité. (…) Pour convaincre la société publique de financement, avec qui Airaro est en discussion « depuis deux ans », il a fallu mettre en avant des chiffres et surtout des plans très concrets. Des plans qui s’étendent des Caraïbes à l’océan Indien. À la Réunion, où l’intérêt pour le Swac est exprimé depuis longtemps, et où, après plusieurs échecs de grands groupes de BTP, le spécialiste polynésien est très courtisé, un appel d’offres devrait être lancé avant la fin de l’année pour équiper l’aéroport de l’île. (…) Au global, Airaro estime à 260 milliards de francs le potentiel du marché mondial du Swac et estime pouvoir signer pour 20 milliards de projets – soit 10% du total – dans les 12 prochains mois, et assurer ces prestations dans les cinq prochaines années. (???). L’objectif est donc clair : faire de la filière Swac « une vraie filière d’exportation ». À titre de comparaison, les exportations de perle ont pesé 7 milliards de francs et celles de poisson 2,3 milliards de francs, en 2024. (…). Dans son communiqué, la Sofidep note que Airaro a aussi du potentiel pour une autre technologie, l’Otec, ou énergie thermique des mers (ETM), qui attend toujours sa première application concrète, en Polynésie comme ailleurs. (…)
20 milliards en cinq ans : les Swac future « filière d’exportation » polynésienne (Radio 1)