La protection de l'environnement peut passer par différentes phases : sensibiliser, agir, légiférer et contrôler... Dans cette revue de presse, une demi-douzaine d'actions à découvrir : SENSIBILISER: Une plantation de coraux de Coral Gardeners financée par un parfumeur ; Cinquième édition du concours de photos 'L’Œil du climat'  / AGIR : Des centaines de batteries ramassées le long du littoral, à Punaauia /  LÉGIFÉRER ET CONTRÔLER : Fin des contenants alimentaires en plastique et en aluminium  ; Gestion des zones de mouillage  ;  Conséquences des essais nucléaires.

 

SENSIBILISER

Une plantation de coraux de Coral Gardeners financée par un parfumeur


# Le parfumeur Kenzo s’engage pour la protection des coraux. Il finance une plantation de coraux de Coral Gardeners et sort un parfum, L’Eau Pure, inspiré de l’eau. Ce sont les jardiniers de l’association tahitienne qui en sont les ambassadeurs. Une société locale a réalisé le spot publicitaire du parfum. 
« La nature est notre inspiration la plus précieuse » indique le parfumeur fondé par Kenzo Takada, aujourd’hui marque de la galaxie LVMH. « Nous sommes fiers d’annoncer que nous soutenons Coral Gardeners pour redonner des couleurs à l’océan », a ajouté la marque. Titouan Bernicot, le fondateur de Coral Gardeners, est heureux de voir l’aboutissement d’un long travail qui, espère-t-il, touchera un large public « plutôt jeune »  : « Effectivement ça fait trois ans qu’on est sur ce projet. C’est une manière d’utiliser l’influence de ces maisons-là pour toucher un maximum de monde. »  « On essaye vraiment de toucher les gens qui ne sont pas près de la mer, on a tous besoin des récifs coralliens autour du monde, qu’on soit à Paris, à Sydney ou à New York, on respire tous de l’oxygène qui vient de l’océan avec des écosystèmes en bonne santé », dit Titouan Bernicot. (…) Le parfumeur a contribué à la formation d’environ 250 enfants des communautés locales à la protection des récifs coralliens. Une partie des recettes de ‘'L’Eau pure'' de Kenzo financera la plantation de 23 000 coraux, dont 11 000 sont déjà en nurserie. (…)

Le nouveau parfum Kenzo, une « collab' » avec Coral Gardeners (Radio 1)

 

Cinquième édition du concours de photos "L’Œil du climat"

# Météo-France et le magazine Géo lancent conjointement la cinquième édition du concours de photos L’Œil du climat, ouvert jusqu’au 18 septembre prochain. L’objectif : illustrer les effets visibles du changement climatique en France et dans les outremers.
(…) un concours photographique qui invite les amateurs et professionnels à saisir, derrière leur objectif, les traces du dérèglement climatique. Déployée du 5 juin au 18 septembre 2025, cette initiative s’inscrit dans la continuité d’une démarche engagée depuis 2021, traduisant la volonté de documenter visuellement, et sans filtre, les bouleversements en cours.
Ce concours unique se distingue par son périmètre étendu : de la métropole aux outremers, en passant par les zones vulnérables soumises aux événements extrêmes (pluies torrentielles, sécheresses, canicules, cyclones, submersions marines…). Chaque cliché est ainsi une pièce du puzzle climatique, révélant l’impact du réchauffement encore trop discret pour l’œil non averti. À l’occasion de l’Année de la Mer et de la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan, Unoc‑3 (Nice, 9–13 juin 2025), un Prix Spécial Océan distinguera également la photographie la plus évocatrice des conséquences climatiques en mer. (…)
 
Le concours L’Oeil Du Climat est ouvert  (Tahiti Infos)

 

AGIR

Des centaines de batteries ramassées le long du littoral 

Ce jeudi matin (26/06) au parc Vairai les bénévoles de l’association Mama Natura ont retroussé une nouvelle fois leurs manches pour nettoyer la zone du motu. Le constat est effrayant : des centaines de batteries ont été ramassées le long du littoral et sous l’eau.
Jamais ces bénévoles n’avaient ramassé autant de batteries lors d’une opération de nettoyage du littoral. En 2 heures, plus de 400 batteries ont été trouvées immergées entre la côte et le motu… à quelques mètres de la plage publique du parc. L’association Mama Matura poursuit sans relâche les actions de dépollution. Il y a quelques mois, elle était déjà intervenue sur ce site pour nettoyer la partie terrestre. (…) Le parc Vairai appartient au pays. Le nombre de batteries et autres déchets récoltés indique que la zone est polluée depuis de nombreuses années. Des habitants qui vivent dans des conditions insalubres sur cette zone, prêtent main forte à l’association pour tenter d’évacuer le maximum de déchets. Un club de plongée participe aussi au nettoyage des fonds. (…)

L’association Mama Natura débarrasse le parc Vairai de plus de 400 batteries (TNTV)

Ce jeudi matin, les bénévoles de Mama Natura ont de nouveau mené une opération de ramassage des déchets et de dépollution au parc Vairai, à Outumaoro, ainsi que sur le motu situé en face. L’association a pu compter sur l’aide des Bourdons de Moorea, mais aussi sur la mobilisation des habitants présents sur place, d’un club de plongée, et de la mairie de Punaauia. Une équipe à terre, l’autre en mer : 448 batteries, près d’une tonne d’encombrants et 550 kilos de déchets du quotidien ont été récupérés. L’association et la mairie appellent le Pays, propriétaire du site, à mettre en place des solutions pérennes.
Malgré une précédente opération menée en avril dernier, le constat reste le même. Les bénévoles ont retrouvé une zone envahie de déchets en tous genres. Pourquoi ? « Les habitants n’ont pas de bacs pour mettre leurs déchets », dénonce Adeline Yvon, présidente de l’association Mama Natura.
(…) Et ces infrastructures de gestion des déchets devraient être mises en place par le Pays, d’après Mahai Lay, responsable du pôle tri des déchets à la mairie : « C’est au territoire de fournir des bacs, puisque le terrain occupé par les habitants lui appartient. La commune ne va pas collecter gratuitement les déchets d’une partie de la population qui, justement, occupe le foncier du territoire. » (…). Au final, Mama Natura comme la mairie appellent le Pays à se mettre en relation avec la commune pour trouver des solutions pérennes. (…)

Une tonne d’encombrants, 550 kg de déchets et 448 batteries ramassés au parc Vairai (Radio 1)

 

LÉGIFÉRER ET CONTRÔLER

 

Fin des contenants alimentaires en plastique et en aluminium

# (…). A compter de ce mardi 1er juillet, les barquettes jetables en aluminium ou en plastique sont interdites à la vente et à l'utilisation. Il est interdit également de distribuer ces contenants lors de festivals ou de rassemblements, également dans les hôtels, pensions, restaurants et roulottes. Le Pays précise qu'il mènera des contrôles inopinés. Des rappels à la loi pourront être faits, suivis si besoin, d'une mise en demeure. En cas de non respect de la loi, il est prévu : jusqu'à 1,5 millions de francs Pacifique d'amende pour les entreprises ; jusqu'à 300 000 francs Pacifique d'amende pour les personnes physiques ; jusqu'à 11,933 millions de francs Pacifique d'amende si vous poursuivez votre activité malgré une mise en demeure. Cette nouvelle loi vise à ne plus fabriquer de déchets du tout et préserver le million d’animaux marins qui meurent chaque année à cause de la pollution plastique. (…)

1er juillet : la fin des contenants alimentaires en plastique et en aluminium (Polynésie 1ère)

Distribution, usage, détention et même don à titre gratuit de certains contenants en plastique à usage unique sont désormais interdits en Polynésie. Une nouvelle réglementation est entrée en vigueur ce 1er juillet. Objectif : réduire notre dépendance au plastique. Si certains commerçants ont anticipé le changement, d’autres peinent encore à s’adapter.
Fini les gobelets, assiettes, boîtes alimentaires et couverts en plastique à usage unique. Cette nouvelle loi du Pays vise à réduire notre impact environnemental. Depuis l’annonce de l’interdiction en début d’année, certains professionnels se sont déjà adaptés. (…) Désormais, ces produits ne peuvent plus être ni vendus, ni même donnés. Ils doivent être détruits. Pour les commerçants, c’est une perte sèche.  (…) Et du côté des consommateurs, le changement ne fait pas l’unanimité. Beaucoup restent attachés aux habitudes. (…) L’interdiction ne concerne pas que le plastique ! Les barquettes en aluminium sont aussi visées. Si vous continuez d’utiliser ces contenants, sachez que vous risquez gros. Jusqu’à 300 000 Fcfp d’amende pour un particulier, et 1,5 million pour un professionnel.Enfin, la direction de l’Environnement confirme que des contrôles inopinés débuteront dans les prochains jours.

1er juillet : le plastique à usage unique, c’est officiellement fini (TNTV)

 

Gestion des zones de mouillage

# Le Pays veut engager une mue attendue de la gestion de ses zones de mouillage. À partir de ce lundi, le dispositif Escales, jusqu’ici réservé aux paquebots et yachts de luxe, s’étendra aux navires de plaisance dans plusieurs archipels. Une phase pilote, expérimentale mais ambitieuse, qui vise à reprendre la main sur des espaces maritimes de plus en plus saturés et les tensions grandissantes entre riverains et “voileux”. (…)
De plus, la mise en place de ce télé-service n'est qu'une première étape. En lieu et place des ancres traditionnelles, qui labourent les fonds marins, des ancrages écologiques (bouées) seront progressivement installés dans les nouvelles zones réglementées. À Taiarapu-Ouest dès cette année, à Raiatea et Taha’a en 2026, puis dans les autres îles à l’horizon 2027. (…). Quant à l’instauration de sanctions à l’encontre des plaisanciers réfractaires aux nouvelles règles, le cadre reste à préciser. “Il nous faut consulter l’État sur ce point. Mais nous attendons son retour depuis 2021”, déplore le ministre. En attendant un éventuel dispositif répressif, le gouvernement entend s’appuyer sur la vigilance citoyenne. Dans les îles les plus isolées, c’est la population locale qui sera invitée à relayer et faire respecter les consignes.

Dans les lagons, la plaisance est désormais plus encadrée (Tahiti Infos)

Annonce par le ministère de tutelle d’une série de mesures destinée à renforcer les actions structurantes du Gouvernement pour organiser l’accueil des navires dans les lagons polynésiens.  La hausse de fréquentation maritime de ces dernières années engendre en effet plusieurs situations qu’il convient d’encadrer : mouillages sauvages, conflits d’usage, dégâts sur les coraux, bateaux échoués ou abandonnés, nuisances et tensions grandissantes entre usagers de la mer et riverains. 
Dans la continuité des travaux menés pour la mise en place de la plateforme de gestion et de réservation des escales, utilisée par les paquebots de croisières et les yachts depuis deux ans, le dispositif « Escales » étend son périmètre d’intervention aux navires de plaisance sur certaines zones maritimes de Polynésie française. Ces zones « pilotes », sélectionnées au regard de leur importante fréquentation, concernent les îles de Tahiti – Taiarapu Ouest, Raiatea, Taha’a, Huahine et Fakarava, pour un déploiement du dispositif dès le 30 juin 2025.

Le dispositif « Escales » étendu aux navires de plaisance (Tahiti News)

 

 

 Conséquences des essais nucléaires

# La députée polynésienne Mereana Reid-Arbelot a porté la création de la récente commission d’enquête parlementaire sur les conséquences des essais nucléaires au Fenua. Elle en a également été la rapporteure. Pour Tahiti Infos, elle revient longuement sur ce rapport, de la méconnaissance du sujet en métropole aux nombreuses recommandations formulées, en passant par les enjeux d’un travail qui vise à sortir le fait nucléaire du silence. (…)

Mereana Reid-Arbelot : “L’histoire nucléaire est une histoire commune” (Tahiti Infos)

Dans le cadre du dispositif d’indemnisation créé par la loi Morin, la mission « aller vers » a accompagné 662 nouveaux dossiers en 2024 contre 857 un an plus tôt. Elle a transmis 426 dossiers complets au CIVEN (contre 254 en 2023), soit plus de 56% des demandes réceptionnées par le CIVEN en 2024 (816). Enfin, les agents se sont déplacés dans dix-sept îles ou communes associées (contre 18 en 2023) et ont pu y informer directement environ 500 personnes.

Loi Morin: bilan 2024 de la mission « Aller vers » (Tahiti News)

Depuis trois ans, la mission “Aller vers”, mise en place par le haut-commissariat, renforce l’accès au dispositif d’indemnisation des victimes des essais nucléaires, notamment pour les habitants des îles éloignées. En 2024, elle a accompagné 662 nouveaux dossiers.
Créée fin 2021 dans le sillage d’un engagement présidentiel, la mission “Aller vers” poursuit un objectif clair : permettre aux habitants des îles éloignées de la Polynésie française d’accéder, malgré les obstacles géographiques, linguistiques et administratifs, au dispositif d’indemnisation prévu par la loi Morin. Cette loi de 2010 reconnaît un droit à réparation pour les personnes atteintes d’une maladie radio-induite liée aux essais nucléaires français réalisés entre 1966 et 1996. (…)

La mission “Aller vers” intensifie son action dans les îles éloignées (Tahiti Infos)