Durant cette première quinzaine du mois de juillet, la presse locale a relevé une actualité inhabituellement intéressée à rapporter des contacts entre humains et animaux. Empathie, cruauté, fascination, intérêt économique… Et si la pandémie causée par la maladie de la Covid-19 était, aussi, l’occasion de questionner la relation entre l’Humanité et son environnement.

 

Les habitats naturels se réduisant, du fait de l’extension des installations industrielles, agricoles et urbaines, ainsi que des voies de communication (terrestres, marines et aériennes)… sur l’ensemble de la planète, les populations d’animaux sauvages et les populations humaines multiplient les contacts. Les recherches scientifiques sur l’origine de la crise incitent à penser à une mutation d’un coronavirus qui serait passé – au départ en Chine - de la chauve souris ou du pangolin vers l’être humain… Cette problématique a touché le fenua, certes indirectement mais très sûrement. En tout état de cause au niveau social et économique.

Ces cas rapportés récemment dans les médias locaux nous incitent à nous interroger sur notre rapport à ces « autres » que sont les animaux. Amis ? Ennemis ? Utiles ? Nuisibles ?

 

+ C’est un véritable feuilleton que l’on a pu suivre à propos de cette petite otarie retrouvée sur une plage de Tubuai, aux Australes. Une histoire qui, malgré les soins qu’on a voulu lui apporter, s’est finalement terminée par la mort de ce mammifère marin de la famille des otariidés.

Tubuai : un bébé otarie retrouvé sur une plage (Polynésie 1ere)

La petite otarie retrouvée à Tubuai dans un état critique (Tahiti Infos)

Tubuai : l’otarie retrouvée faible et amaigrie, a été prise en charge (TNTV)

Otarie retrouvée à Tubuai : "On va donner le maximum pour essayer de lui donner ses chances" (Polynésie 1ere)

L’otarie recueillie à Tubuai a été relâchée (La Dépêche)

L’otarie de Tubuai a retrouvé la mer (Radio 1)

L’otarie échouée à Tubuai a été retrouvée morte (Radio 1)

L’otarie de Tubuai retrouvée morte (Tahiti Infos)

Relâchée, l’otarie de Tubuai n’a pas survécu (Tahiti News)

 

+ À Tautira, à la Presqu’île de Tahiti, c'est une baleine à bec de Cuvier qui a bénéficié d’une intervention des pompiers de Taiarapu-Est. Croyant au départ à un baleineau errant dans le lagon de Tautira, et finalement identifiée par la biologiste marine Agnès Benet, ils l’ont aidée à retrouver plus de profondeur.

Tautira - Une baleine à bec sauvée par les pompiers (La Dépêche)

 

+ Un portrait est par ailleurs dressé de la fondatrice de l’association Mata Tohora, association pour la protection des mammifères marins de Polynésie

Agnès Benet, l'océan dans la peau (Tahiti Infos)

Agnès Benet, l'ange gardien des baleines (Tahiti Infos)

 

+ Toujours du côté des mammifères marins, des plongeurs ont été témoins d'un instant touchant : un dauphin femelle transportant son nouveau-né mort.

Le comportement touchant d'une maman dauphin avec son nouveau-né mort (Polynésie 1ere)

 

+ Les bénitiers - des créatures de la mer, elles aussi – on attiré l’attention de Nabila Gaertner-Mazouni et de Jean-Claude Gaertner. Travaillant depuis une dizaine d’années, avec un collectif d’auteurs sur leur écophysiologie, leurs liens avec l’environnement naturel et humain, leurs capacités de résistance, leur vulnérabilité… ils viennent de publier un ouvrage : “Les Bénitiers, l’autre perle du Pacifique”.

Le bénitier, "bizarre" et "fascinant" (Tahiti Infos)

 

+ Plus dramatique, la vidéo d’une tortue blessée par une flèche (!) a été réalisée par l’équipe de l’inspection de l’émissaire de la station d’épuration de Taapuna, dans la zone de la passe. Il est rappelé que les tortues marines font partie des espèces protégées ! Le cas échéant, prévenir la direction de l’environnement (Diren) qui mettra en œuvre les moyens nécessaires pour la capturer et lui retirer la flèche.

Une tortue blessée par une flèche filmée à Taapuna (TNTV)

 

+ Côté faune aviaire, les premiers résultats d’une étude de l’Université de la Polynésie française (UPF) et de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) montrent qu’au moins 8 espèces d’oiseaux endémiques protégées par le code de l’environnement finissent dans l’estomac de… chats sauvages. Ces travaux sont financés par l’Office français de la biodiversité (OFB) et par le Pays via la Délégation à la recherche. Au départ réalisés aux Marquises et à Mahina, ils seront étendus aux Australes et sur un autre site de Tahiti. A l’échelle mondiale, les chats sont responsables de la disparition de 63 espèces de mammifères, oiseaux et reptiles depuis 500 ans. D’où l’importance de ne pas les lâcher dans la nature.

Huit oiseaux endémiques menacés par les chats (TNTV)

 

+ Les agents de la cellule phytosanitaire ont procédé au contrôle d’un navire de type cargo en provenance des Etats-Unis. Lors de ce contrôle, un spécimen d’Oryctes rhinoceros, un insecte hautement nuisible, a été détecté dans l’une des cales du navire amenant les agents à une intervention sanitaire immédiate. L'orycte du cocotier ou scarabée rhinocéros du cocotier, une espèce d'insectes coléoptères de la famille des Dynastidae, représente l’une des cibles prioritaires en termes de biosécurité pour le fenua

Un insecte hautement nuisible détecté : le ministre de l’Economie verte demande le renforcement des activités phytosanitaires (TNTV)

Contrôles de biosécurité pour lutter contre l’introduction de l’insecte nuisible Oryctes rhinoceros - CM du 8/7 (Tahiti News)

 

+ Enfin, et ce de façon plus heureuse, l'association A Ti'a Matairea a obtenu une subvention de la part de la Fondation Brigitte Bardot pour mener à bien son projet de stérilisation de chiens errants sur l'île de Huahine. Ce projet est né de la volonté de cette association de trouver une solution durable et positive au problème du nombre grandissant de chiens errants sur cette île. Selon un recensement effectué en février dernier, il y en aurait plus de... 2 800 !

La Fondation Brigitte Bardot offre son aide pour stériliser 1500 chiens errants à Huahine (TNTV)

 

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Depuis plusieurs années, un faisceau de données scientifiques convergent pour souligner l’importance de la dégradation de la biodiversité à l’échelle mondiale, notamment sous l’effet de l’anthropisation des écosystèmes…

Ces "faits divers" nous interrogent: Comment mieux prendre en compte les interactions entre l’Humanité et la nature pour limiter, anticiper et gérer les risques sanitaires ? Comment mieux protéger les écosystèmes ? Quelles implications sur l’évolution de notre système alimentaire et sur notre rapport au vivant ?

Quelles interactions humains-nature, mondialisation et pandémies ? (Lire le pdf en ligne sur strategie.gouv.fr)