À Fare Ute, la présence de ces dépôts d’hydrocarbures à proximité immédiate de Papeete, dans la zone industrielle et dans l’axe de la piste de Tahiti-Faa’a, pose un problème de sécurité. La vétusté des installations laisse en outre craindre de possibles nuisances sur l’environnement. Un communiqué du Conseil des ministres précise les termes de leur transfert, d’ici 2021, vers l’extrémité Est de la digue de Motu Uta, puis le démantèlement et la dépollution du site. 

Le 20 mai, « le vice-président a présenté en Conseil des ministres, le nouveau protocole d’accord établi entre les différents acteurs du secteur sur le déplacement et le démantèlement des cuves de stockage des hydrocarbures de Fare Ute. Ce protocole fait place au protocole signé en juin 2008 dont le programme prévisionnel n’a pas pu être respecté du fait des coûts exorbitants du projet. En effet, suite à la constatation de la vétusté  des cuves, à l’évolution des normes et à l’extension de la ville de Papeete, un protocole avait été signé entre le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, le président de la Polynésie française, le directeur du Port autonome de Papeete et les représentants pétroliers pour programmer le transfert des dépôts d’hydrocarbures de Fare Ute vers Motu Uta. 

Après plusieurs mois de discussions entre les parties, un nouveau projet de construction de nouvelles cuves aux normes de sécurité et à un coût rendu plus acceptable, du fait de l’évolution de nouvelles technologies, a été trouvé. Le protocole prévoit 17 mois d’études, dont la mise en œuvre pourrait être étalée entre le deuxième trimestre 2016 et le premier semestre 2020. A cela, 36 mois supplémentaires seront nécessaires pour démanteler le dépôt de Fare Ute et dépolluer le site. Ce projet donnera ainsi un nouveau paysage de la zone industrielle de Fare Ute ». (Communiqué du CM)

 

En savoir plus :

 

- Jugées vétustes, les anciennes cuves seront démantelées et de nouveaux équipements de stockage seront érigés dans le respect des normes de sécurité et à un coût acceptable pour le pays, estime Jean Christophe Bouissou, porte parole du gouvernement : (vidéo sur polynesie.la1ere.fr

- L’opération, dont le coût a été estimé à 3,5 milliards Fcfp sera à la charge des sociétés importatrices d’hydrocarbures (Tahiti-Infos). 

- Cet accord remplace celui signé en juin 2008 mais dont le programme prévisionnel n’a pas pu être respecté du fait des coûts importants du projet. (…) L’explosion de l’une des deux cuves de gaz de 2.800m3 situées à proximité du pont de Fare Ute aurait des conséquences graves. Elle provoquerait alors la destruction de toutes installations dans un rayon de 500m autour du centre. Au-delà, l’effet de « Boil-over » n’épargnerait aucun bâtiment et ses occupants (portdepapeete.pf). 

 

Au-delà de la problématique sécuritaire et environnementale de ce transfert (il avait été question un moment du port de Faratea, à Taravao), se pose celle d’un modèle économique fondé en grande partie sur l’utilisation dominante de ressources en énergie fossile (pétrole, gaz). Quid de la réflexion sur la transition énergétique ?  Voir l’exemple des Îles Cook qui visent le 100% solaire