Donner les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges est essentiel pour le développement durable. La santé des populations et de son écosystème " terre " ne peuvent qu'aller de pair. Les problèmes sont récurrents en Polynésie française : alcool, tabac, obésité, diabète…, il y a encore des progrès à faire. Mais des initiatives positives sont engagées

Deux études organisées avec le concours de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) montrent qu’en 15 ans le nombre de personnes consommant de l’alcool a doublé pour atteindre 67% de la population et que les violences intra-familiales sont quatre fois plus élevées que la moyenne nationale.

En Polynésie, le nombre de personnes consommant de l’alcool a doublé en 15 ans (Radio 1)

En 2018, près de 223 tonnes de tabac ont été importées localement. C’est moins qu’en 2017 et en 2016  mais cela reste important. Si une prise de conscience de la population a pu jouer, de même que l’essor des cigarettes électroniques, le principal facteur explicatif est, selon les professionnels, la hausse des prix. Elle a été de près de 40% en 2017, ce qui a dissuadé une partie des fumeurs. Un marché parallèle s’est cependant installé et certains fumeurs se sont tournés vers le tabac à rouler. Selon les derniers chiffres disponibles, 41% des habitants de Polynésie fument. Et particularité locale, ils commencent très jeunes : deux tiers avant l’âge de 14 ans, avec les conséquences sanitaires (et économiques pour la CPS) que cela comporte.
La consommation de tabac en baisse au fenua (TNTV)
Même si cela fait baisser les taxes perçues, le gouvernement persiste dans cette direction. Par ailleurs, si son projet de loi est adopté en début d'année 2019, il sera interdit de fumer dans  les lieux touristiques, les hôtels et  sur les plages. Le gouvernement souhaite mettre en avant un tourisme « santé ».
Tabac : le gouvernement veut l’interdire sur les plages (Polynésie 1ere)

Le sucre, "cet ami qui vous veut du mal", est en fait l'ennemi public numéro 1 en Polynésie française avant même le tabac, l'alcool ou certaines drogues. Début décembre, l’Assemblée devait examiner un texte ajoutant de nouvelles taxes sur les produits sucrés. 3 à 10% d’augmentation afin de dissuader les consommateurs à acheter sucré alors qu’une part importante de la population est touchée par le diabète. Pour rappel : En Polynésie française, une personne sur cinq est diabétique (AvA-Infos)

Le sucre : ennemi public numéro 1 en Polynésie française (Polynésie 1ere)

Des initiatives positives voient le jour

 

Papara est la première commune de Polynésie française à mettre en place d'un comité de santé primaire. Un dispositif qui permettra à plusieurs acteurs du Pays et de la commune de se retrouver et d'échanger sur les différents fléaux qui touchent les populations. Les soins de santé primaires (SSP) sont une stratégie sanitaire fortement basée sur la prévention et mise en œuvre via la participation communautaire. D'autres communes sont également intéressées à mettre en place leur comité de santé primaire.
Comité de santé primaire : Papara se lance dans l'aventure (Tahiti Infos)

36% des enfants polynésiens de 7 à 9 ans sont en surpoids et 16% d’entre eux sont obèses. L’école élémentaire de Teavaro à Moorea s’est vue décerner le label éco santé de l’Organisation Mondiale de la Santé en récompense de son approche en matière de santé et de protection de l’environnement.
Le label éco santé de l’OMS récompense l’école élémentaire de Teavaro (Polynésie 1ere)
La commune de Faa’a veut suivre ce bel exemple et obtenir également son label : le label "ville en santé".
Faa’a veut son label "ville en santé" (Polynésie 1ere)

Fin novembre, les 36 classes du collège de Taravao, à la Presqu’île de Tahiti, se sont défiées de manière singulière autour de l’action "Marche Pour Ta Santé" en partenariat avec la CPS et l’USSP.
Marche pour ta santé : Quand les collégiens de Taravao s’y mettent (Polynésie 1ere)

 

Les conséquences des essais nucléaires en Polynésie française n'ont pas fini de faire parler d'elles. Entre 1966 et 1996, la Marine nationale française a effectué des tirs aériens et souterrains, exposants civils et militaires à d'importantes retombées nucléaires. Pour rappel: Essais nucléaires français : quelles retombées sur Tahiti ? (Futura-sciences.com)
Le sujet, outre que d’être environnemental et sanitaire, est aussi politique et il concerne les réactions de la société civile.
L’Église protestante maohi a ainsi engagé une démarche afin que l’ONU enquête sur les conséquences sanitaires, sociales et environnementales des essais nucléaires français en Polynésie.
L’Église protestante maohi veut une enquête de l’ONU sur les conséquences des essais (Polynésie 1ere)

L’institution représentant la société civile, le Conseil économique, social et culturel (CESC), demande que l'État aille plus loin dans la reconnaissance du fait nucléaire à travers le projet de loi organique, actuellement en cours, modifiant le statut d'autonomie de la Polynésie française.
Nucléaire : le CESC demande aussi une « véritable politique de réparation » (Tahiti Infos)

Le 4 décembre, le Sénat a donné son feu vert à une hausse des crédits, proposée par le gouvernement, permettant de rallonger les délais de recours des victimes des essais nucléaires en Polynésie. Un rapport sur l'indemnisation des victimes des essais nucléaires en Polynésie française avait été remis en novembre au Premier ministre. Il était le fruit du travail d'une commission présidée par Lana Tetuanui, sénatrice centriste de Polynésie française.
Indemnisation des victimes des essais nucléaires : feu vert du Sénat à une hausse des crédits (Tahiti Infos)

Indemnisation des essais nucléaires en Polynésie : feu vert du Sénat à une hausse des crédits (Polynésie 1ere)