L’ISPF lance une enquête pour comprendre les habitudes de consommation des ménages et leurs priorités budgétaires dans un contexte d’augmentation des prix ; Un colloque consacré à la vie chère avait été organisé à l’Assemblée les 19 et 20 mars derniers ; Dernièrement, le président du MEDEF Polynésie, Steve Hamblin, a manifesté son désaccord avec les conclusions de ce colloque dans un courrier adressé à Antony Géros, le président de l'institution. De son côté, la délégation sénatoriale aux outremers a rendu son rapport d’information sur la lutte contre la vie chère dans les territoires ultramarins français ; À Tahiti, la communauté de communes Tereheamanu organise des ateliers participatifs au cours desquels la population et les acteurs économiques sont invités à s’exprimer sur le devenir de leur commune ; Le conseil des ministres a validé, vendredi 4 avril l’attribution de huit subventions pour la réalisation de huit opérations communales en matière d’adduction en eau potable et de gestion des déchets ; À Mahina, la ressourcerie a annoncé l’ouverture de sa friperie solidaire.
La question de la vie chère est cruciale pour le quotidien des habitants d’outre-mer. Toutefois, le débat va bien au-delà : il s’agit de bâtir une économie autonome et durable, en conciliant les avancées modernes avec des valeurs d’humanisme et d’écologie. Le coût de la vie dans les territoires d’outre-mer est au centre d’un débat qui s’intensifie depuis plusieurs décennies, amplifié par des crises successives. La hausse des prix et la dépendance aux importations mettent en exergue les fragilités économiques locales, poussant à repenser les politiques économiques et à chercher des alternatives pour un modèle plus résilient. * voir la note en bas d'article
# Steeve Hamblin, le président du MEDEF Polynésie, se désolidarise des conclusions du colloque sur la vie chère organisé à l'Assemblée le 19 et le 20 mars 2025. C'est le sens d'un courrier envoyé par le patron des patrons à Antony Géros, le président de l'institution.
Le MEDEF Polynésie n'est pas en phase avec les conclusions du colloque organisée par Antony Géros au mois de mars et il le fait savoir par l'intermédiaire d'un courrier. L'organisation patronale, qui a participé aux échanges, dénonce notamment la conduite des débats qui se sont tenus le 19 et 20 mars à l'Assemblée de Polynésie française. « Nous avons été particulièrement préoccupés par la conduite des débats, qui nous ont semblé, à plusieurs reprises, orientés et influencés par certains animateurs ». Selon le courrier signé par Steeve Hamblin, « de nombreux sujets n'ont pas fait l'objet d'un consensus, mais ont été présentés comme des opinions unanimes, ce qui est loin de la réalité ». (…) Pour le président du Medef, les propositions des chefs d'entreprise ont été écartées « au profit de mesures coercitives ». Le MEDEF avertit que de telles mesures conduiraient à une augmentation du coût de la vie pour les Polynésiens.
Colloque sur la vie chère : Le MEDEF dénonce une méthodologie manipulée et des conclusions trompeuses (Polynésie 1ère)
(…) Le président du Medef, qui alerte en outre sur le risque de récession dans les mois à venir, met en garde le président de l’assemblée contre toute mesure coercitive. Et invite plutôt à travailler sur la réforme du Code du travail ou sur la réduction des coûts de fonctionnement de l’administration. (…). Aucun doute pour Steeve Hamblin, les entreprises polynésiennes ont déjà déployé des « efforts considérables » pour faire baisser les prix, « la libre concurrence sur notre marché fonctionne de manière saine et efficace », contrairement à l’analyse qu’en a fait le groupe d’experts de « Isle », constitué, entre autres, de responsables de différentes autorités de la concurrence. Et les « nouvelles mesures coercitives » qui ont été suggérées, en matière, par exemple, d’exclusivités d’importation ou de transparence et de contrôle des grands groupes, « conduira à un renchérissement inévitable du coût de la vie pour les Polynésiens ».
Le chef d’entreprise met en garde le chef de la majorité Tavini sur d’éventuelles initiatives dans ce sens. Et pointe donc les « pistes » qui méritent selon lui d’être explorées : « la hausse constante des coûts de fonctionnement de l’administration », qui « engendre inévitablement une augmentation de la fiscalité », le code du Travail, dont le Medef demande depuis longtemps un assouplissement « indispensable pour renforcer notre compétitivité », ou encor des « travaux structurants » pour favoriser l’initiative entrepreneuriale et l’emploi. (…)
Vie chère : le Medef blâme le Code du travail et l’administration plutôt que les marges (Radio 1)
Pour info : L’Assemblée de la Polynésie française a organisé, les 19 et 20 mars 2025, un colloque consacré à la vie chère, avec un focus particulier sur le secteur alimentaire, principal poste de dépense des ménages polynésiens. Cet événement s’inscrit dans une démarche de réflexion et d’action face aux défis économiques rencontrés par la population. À travers des panels analytiques, des ateliers collaboratifs et une restitution finale, il a réuni des élus, experts économiques, acteurs du monde économique et social afin d’identifier des solutions concrètes et d’élaborer un plan d’actions à court et moyen terme. (…)
Colloque sur la vie chère (assemblee.pf) mars 2025
# La délégation sénatoriale aux outremers a rendu jeudi à Paris son rapport d’information sur la lutte contre la vie chère dans les territoires ultramarins français. Un document qui vient s’ajouter à la longue liste des rapports déjà édités sur le sujet. Le dernier en date avait été réalisé par l’Assemblée nationale en juillet 2023. (…). “La réalité de la cherté de la vie en outre-mer ne souffre pas de contestation”, explique le communiqué qui a suivi le rapport. “À l’origine de crises à répétition, elle requiert des solutions à la fois immédiates et durables.” Le travail de la délégation sénatoriale vient en complément du travail engagé ces dernières semaines par le nouveau ministre des Outre-mer, Manuel Valls. Les sénateurs se sont ainsi penchés sur trois problématiques : “Les produits du quotidien, les dépenses automobiles et le fret maritime et aérien”. “On ne peut plus se contenter de pansements, il nous faut des vrais remèdes”, a lancé la sénatrice Les Républicains de Saint-Barthélemy et présidente de la Délégation sénatoriale aux Outre-mer, Micheline Jacques, en préambule de la conférence de presse sur le rapport d’information contre la vie chère en Outre-mer.
“Pour le secteur de l’alimentaire, on ne parle plus d’une vie chère mais plutôt d’une extrême vie chère”, s’inquiète pour sa part la sénatrice socialiste Viviane Artigalas, rapporteure de la mission d’information. “Tout le long de la chaîne de distribution, des marges artificielles sont opérées par les entreprises et les intermédiaires”, assume Viviane Artigalas. Le rapport vise à “rétablir une confiance” en garantissant une “juste transparence” des entreprises. Teva Rohfritsch, a ajouté : “Au cours des 15 dernières années, le Parlement a doté les Outre-mer d’un arsenal législatif riche, mais qui est dans les faits peu utilisé. Les outils sont là, à nous d’accroître l’autorité de la concurrence pour les rendre effectifs”. (…) Au terme de leurs travaux, les six rapporteurs, Viviane Artigalas, Jocelyne Guidez, Micheline Jacques, Evelyne Perrot, Teva Rohfritsch et Dominique Théophile pointent les écueils qui empêchent de sortir du cycle infernal des crises récurrentes : chercher un coupable, courir après le mirage hexagonal, alourdir la dépense publique, négliger la faiblesse des revenus ou encore suradministrer. Ils recommandent un socle de 24 mesures “anti-vie chère” articulées autour de cinq axes. (…)
La vie chère soignée à coups de rapports (Tahiti Infos)
# L’Institut de la Statistique de la Polynésie lance ce lundi (07/04) une enquête qui s’étalera sur un an. L’objectif ? Comprendre les habitudes de consommation des ménages et leurs priorités budgétaires dans un contexte d’augmentation des prix. Les agents se rendront dans les foyers tirés au sort et les réponses resteront confidentielles.
Comment va se dérouler l'enquête budget de l'ISPF auprès des foyers polynésiens ? À partir de ce lundi 07 avril, l’enquête Budget Familles débute auprès de 4 435 foyers tirés au sort dans les cinq archipels, pour étudier les dépenses et les habitudes de consommation. (…). Des ménages de 19 îles du Pays ont été sélectionnés. Une photographie de la société qui permettra de mieux calibrer les politiques sociales, d’actualiser l’indice des prix, ou encore de mieux évaluer le niveau de vie. (…). Dans les rues de la capitale, la population est mitigée sur le sujet. Les personnes interrogées espèrent que ces données seront utiles à améliorer leur quotidien.
L'ISPF précise que les familles ont été sélectionnées au hasard et que leurs réponses resteront confidentielles. L'enquête se poursuivra jusqu’en mars 2026.
Comment va se dérouler l'enquête budget de l'ISPF auprès des foyers polynésiens ? (Polynésie 1ère)
# La communauté de communes Tereheamanu organise des ateliers participatifs à partir de demain, mardi 8 avril. Les cinq communes rurales de Tahiti invitent la population et les acteurs économiques à s’exprimer sur le devenir de leur commune. Un projet concerté "qui va nous faire réussir ces transitions économiques, sociales, et ne pas nous dénaturer" annonce Tearii Alpha, son président, qui était l'invité du journal télévisé de ce lundi 7 avril. La communauté de communes Tereheamanu organise des ateliers participatifs à partir de demain, mardi 8 avril. Les cinq communes rurales de Tahiti, de Papara à Hitiaa o te rā, invitent la population et les acteurs économiques à s’exprimer sur le devenir de leur commune. Plusieurs sujets seront abordés : l'urbanisation, le changement climatique ou encore de préservation des savoirs traditionnels. Tearii Alpha, président de la communauté de communes Tereheamanu, était l'invité du journal télévisé, ce lundi (07/04)
“70% du territoire de Tahiti, 30% seulement de la population et à peine 20% des emplois salariés et du développement économique de notre île. Donc, nous avons dès le départ souhaité un projet résilient et concerté, un projet qui va nous faire réussir ces transitions économiques, sociales et ne pas nous dénaturer. On doit garder notre originalité culturelle, naturelle. C'est ce qu'on souhaite proposer à travers cette vision qui va être concertée et partagée avec la population qui viendra dans nos ateliers...” (…)
La communauté de communes Tereheamanu : un projet concerté pour réussir les transitions et "ne pas nous dénaturer" (Polynésie 1ère)
# Le conseil des ministres a validé, vendredi 4 avril l’attribution de huit subventions pour la réalisation de huit opérations communales en matière d’adduction en eau potable et de gestion des déchets relevant du contrat de développement et de transformation (2024-2027). Lors de sa signature le 23 juillet 2024, le Président de la Polynésie française et le Haut-commissaire de la République en Polynésie française ont concrétisé leur volonté de s’inscrire dans la continuité des contrats précédents, marquant à nouveau le soutien financier aux communes en matière d’investissement sur les services publics environnementaux (eau potable, eaux usées, déchets).
Eau potable et gestion des déchets au coeur de huit opérations communales (Tahiti News)
# La ressourcerie a annoncé l’ouverture de sa friperie solidaire à Mahina. Les donateurs peuvent venir déposer leurs vêtements les lundi matin et mercredi après-midi et les familles dans le besoin venir y choisir des produits suivant les dates d’ouverture annoncées sur la page Facebook de la ressourcerie. Chaque personne pourra choisir jusqu’à cinq vêtements, avec un accès limité à une fois par mois.L’association Ti’ai fenua a annoncé l’ouverture de la friperie solidaire à Mahina. Elle est installée dans les locaux de la ressourcerie, elle-même installée dans l’ancienne école Amatahiapo de la commune (sur la route de la Pointe Vénus). Après quatre années à proposer des ateliers de réparation ponctuels à Tahiti et dans les îles, l’association Ti’ai Fenua a ouvert cette ressourcerie permanente à Mahina en juin l’année dernière. Et elle élargit petit à petit ses activités. L’ouverture d’une friperie est donc une nouvelle étape franchit par ce « projet pilote » porté par Moea Pereyre, cofondatrice de l’association Ti’ai Fenua. (...)
Une friperie solidaire à Mahina (Radio 1)
# Réunion lundi après-midi du Comité de pilotage de l’agriculture qui dresse le bilan des actions entre l’État et le Pays pour développer l’agriculture polynésienne. Le bilan technique et financier de la politique agricole de l’année 2024 a ainsi été présenté, avec notamment la participation de l’État à hauteur de 1,4 milliard F CFP pour financer principalement les dispositifs de formations professionnelles diplômantes. Le Haut-Commissaire de la République, Eric Spitz, a rappelé que le secteur Primaire fait partie des secteurs soutenus par le Contrat de Développement et de Transformation 2024-2027 dont la première programmation (2024) a permis de financer le projet d’Aménagement d’un réseau hydraulique sur le domaine de Faaroa (Raiatea). (…). Par ailleurs, deux programmes phares financés par France 2030 ont été présentés, l’un décliné notamment au sein de la restauration scolaire, Transition agroécologique vivrière et d’agro-transformation (TAVIVAT) et l’autre dans le contexte insulaire de nos atolls (SATAAP), visant à améliorer les modes de production et de consommation des produits locaux pour asseoir la souveraineté alimentaire et la meilleure santé de la population de Polynésie française. (…)
L’État met la main à la terre pour 1,4 milliard de Fcfp (Tahiti News)
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Pour réflexion : La problématique de la vie chère est de nature structurelle, et ne peut donc être réglée par des mesures conjoncturelles et limitées dans le temps. Pesant lourdement sur le quotidien des habitants, elle trouve ses racines dans des dysfonctionnements structurels profonds qui nécessitent une refonte complète du modèle économique et social pour être résolus. Toute solution durable à cette question doit passer par un changement de paradigme qui prenne en compte les spécificités locales, notamment la dépendance économique, les monopoles de distribution, les inégalités sociales et le cadre législatif particulier des collectivités d’outre-mer.
En savoir plus : (...) Aujourd’hui, les acteurs locaux s’interrogent : est-il possible de réformer ce modèle, ou faut-il le réinventer de fond en comble ? Cette question divise les opinions et semble cristalliser deux approches principales. (...)
Vie chère en Outre-Mer : réforme ou réinvention du modèle économique ? (lasantral.com)