La Chine est devenue un acteur majeur de l’exploration des fonds marins. Tests exploratoires dans l'océan Pacifique autorisés par l’AIFM à la China Minmetals. À ne pas confondre à des permis d’exploitation, à l'instar de ce que projette l'entreprise canadienne The Metals company (TMC) qui a annoncé avoir déposé la première demande d'exploitation minière dans les eaux internationales, demande déposée auprès des Etats-Unis dont le président vient d'ouvrir la porte à cette industrie controversée. L'enjeu: établir les règles d’extraction commerciale de minéraux convoités pour la transition énergétique tout en préservant les fonds marins. Un sujet qui sera abordé prochainement à Nice, lors de la 3e conférence des Nations Unies sur les océans (Unoc 3). Une conférence à laquelle les États-Unis n'ont toujours pas confirmé leur présence ; De son côté, la France a appelé les pays du monde entier à ratifier "de manière urgente", le traité des Nations unies pour protéger la haute mer. En Polynésie française, un nouveau rapport du CESEC alerte sur les dangers qui menacent notre océan, toute en proposant des solutions.

 

L'exploitant minier China Minmetals a obtenu le feu vert de l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM) pour mener des tests exploratoires dans l'océan Pacifique dans le courant de l'année, a annoncé mardi la compagnie étatique chinoise.
Le rapport d’impact environnemental soumis au comité technique et juridique de l’AIFM, organisme placé sous l’égide de l’ONU, a été récemment approuvé, accordant de fait à China Minmetals l’autorisation de tester des véhicules collecteurs d’échantillons dans une zone précise du plancher océanique pacifique, a précisé la compagnie minière étatique dans un communiqué. Minmetals a demandé à explorer une zone réservée aux nodules polymétalliques de la zone de Clarion-Clipperton, dans l’océan Pacifique oriental. Couvrant une superficie de plus de 72 740 km², elle est composée de huit sous-blocs répartis globalement dans les zones est, centrale et ouest. La Chine est devenue un acteur majeur de l’exploration des fonds marins qui regorgent de métaux et minéraux utilisés notamment dans la fabrication de batteries et cruciaux pour l’accomplissement de la transition énergétique. (…) La Chine, dont le président Xi Jinping a souligné l’importance des « trésors » des fonds marins, est le principal contributeur de l’AIFM, selon la Fondation Carnegie pour la paix internationale, un cercle de réflexion. D’autres pays ont des visées sur ces richesses des profondeurs, à l’instar du président américain Donald Trump** qui a décidé le mois dernier de s’affranchir des règles internationales en signant un décret demandant à son administration d’accélérer l’examen des candidatures et la délivrance de permis d’exploitation, y compris dans les eaux internationales, s’attirant les foudres de l’AIFM et de Pékin. Dans la foulée, l’entreprise canadienne The Metals Company * a annoncé avoir déposé auprès des autorités américaines la première demande d’exploitation en haute mer pour des parcelles dans une zone du Pacifique. (…) L’AIFM négocie depuis plus de dix ans le « code minier » devant établir les règles d’extraction commerciale de minéraux convoités pour la transition énergétique tout en préservant les fonds marins, classés « biens commun de l’humanité ». De leur côté, les organisations environnementales mettent régulièrement en garde contre le coût environnemental de leur extraction. 

China Minmetals autorisé à effectuer des tests dans les fonds marins du Pacifique (TNTV)

Pour rappel:
L'exploitation minière en eaux profondes continue de faire polémique (AvA-Infos)09/04/25
Une entreprise canadienne dépose la première demande d’exploitation minière en haute mer (TNTV)2
9/04/25

** # Les États-Unis n'ont toujours pas confirmé leur présence à la 3e conférence des Nations Unies sur les océans (Unoc 3), qui s'ouvre le 9 juin à Nice, a indiqué vendredi l'ambassadeur français pour les pôles et les enjeux maritimes Olivier Poivre d'Arvor, qui s'est dit "orphelin de nos collègues scientifiques américains".
" Il y a toujours un suspense, évidemment, en ce moment avec les États-Unis. Dès que je serai en mesure de vous communiquer qui représente ou qui ne représente pas les États-Unis, je ne manquerai pas de le faire" , a déclaré M. Poivre d’Arvor, lors d’un briefing en visioconférence avec la presse. En dehors des Etats-Unis, " je crois qu’il y aura des délégations de tous les pays", a-t-il ajouté, affirmant qu’il y avait « à ce jour, 50 délégations conduites par des chefs de gouvernement et chefs d’État" , dont la délégation brésilienne conduite par le président Lula. Cent quarante-neuf scientifiques américains participeront cependant au congrès scientifique précédant l’Unoc, principalement issus de fondations ou d’universités, selon les organisateurs. (…)  "L’Unoc est un sommet de combat pour la science. Dans le moment actuel, c’est une affaire importante", a souligné l’ambassadeur. Donald Trump, ouvertement climatosceptique, a retiré les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat au premier jour de son second mandat.

Océans : la participation des Etats-Unis au sommet de Nice toujours incertaine (TNTV)

 

 

# La France a appelé lundi (19/05) les pays du monde entier, et notamment européens, à ratifier "de manière urgente", et si possible dès le sommet ONU sur l’océan (UNOC), le traité des Nations unies pour protéger la haute mer.
« Mesdames et messieurs les élus du peuple, ne tournez pas le dos à l’océan » , a demandé dans une tribune l’ambassadeur français pour les pôles et océans et envoyé spécial du président de la République à l’UNOC, Olivier¨Poivre d’Arvor, à trois semaines du début du sommet à Nice. « À quoi bon décider de négocier un traité historique si on le laisse dans un tiroir? Un traité signé ne protège rien, mais un traité ratifié change tout (…). Il n’y a aucune gouvernance possible de la mer sans ratification » , a-t-il martelé lors d’une conférence de presse. Le traité pour la haute mer, adopté en juin 2023 après des années de négociations, vise à mettre à l’abri des écosystèmes marins vitaux pour l’humanité menacés par des pollutions multiples, dans les eaux internationales qui couvrent près de la moitié de la planète. (…). si le traité sur la haute mer n’était pas ratifié par la majorité des signataires d’ici la fin de l’année, ce serait « le signe d’un grand échec » . La ratification pourrait au contraire être « l’acte fondateur d’un multilatéralisme océan crédible » et l’UNOC peut être un « accélérateur » pour y parvenir.

La France appelle à ratifier « de manière urgente » le traité pour protéger la haute mer (TNTV)

 

 

# Alors que le Sommet Mondial des océans, prévu du 9 au 13 Juin à Nice, approche, la Polynésie fait entendre sa voix. Un nouveau rapport du CESEC alerte sur les dangers qui menacent notre océan, toute en proposant des solutions : Plastiques, surpêche, non-respect des rāhui….Entre espoir et réalité, où en sommes-nous ? « Te Moana Nui a Hiva, notre océan, notre avenir », C’est le message fort du dernier rapport du CESEC, le Conseil économique, social, environnemental et culturel de la Polynésie française. (...) Face aux défis liés à la pression sur les ressources, la pollution et le changement climatique… Le rapport du CESEC propose des actions concrètes, comme créer un lycée de la mer pour former les jeunes, interdire les DCP dérivants en haute mer, renforcer la protection des récifs, et surtout remettre les savoirs traditionnels au cœur des décisions. Ce rapport de 107 pages servira de boussole pour les décideurs et les choix de demain. 

Le CESEC fait un état des lieux des problématiques et des enjeux du patrimoine marin polynésien (France Info) actualisé le 23/05

Pour rappel : Menace sur la préservation d’un vaste sanctuaire marin situé au beau milieu du Pacifique (AvA-Infos)22 avril 2025