Quatre exemples en cours de la transition vers des systèmes alimentaires et agricoles plus durables : Un 3e bâtiment prévu pour l'Agropol, le centre de recherche, d’innovation et de valorisation en agriculture de Papara. Objectif: la sécurité alimentaire et le maintien de la biodiversité ;  Les JO 2024 à Teahupo’o, prétexte pour développer l'autonomie alimentaire du fenua et la mise en valeur de notre alimentation traditionnelle polynésienne et de ses produits locaux ; Un cacao polynésien d’exception, qui produit ses arômes grâce à un terroir singulier, primé par le Club des croqueurs de chocolat, une confrérie basée dans l’Hexagone qui regroupe 150 spécialistes du cacao ; Petit portrait d'un éleveur de poules pondeuses bio sur le plateau de Taravao.

 

 

# Le centre de recherche, d’innovation et de valorisation en agriculture de Papara aura bientôt un 3e bâtiment. La pose de la première pierre a eu lieu ce jeudi matin (03/08). L’agropol, laboratoire de la direction de l’Agriculture, regroupe depuis 10 ans les activités de recherche dans le domaine des productions végétales et animales. C’est dans un futur bâtiment moderne et technologique, que la direction de l’Agriculture compte stocker des semences de plants essentiels à l’autonomie alimentaire et au secteur primaire. En cas de cyclone et en prévision des changements climatiques, les stocks permettraient ainsi de relancer des productions. (…) Autre innovation très attendue : une zone de quarantaine pour les espèces végétales importées au fenua. (…) L’objectif est de protéger le fenua de toute nouvelle espèce invasive. Car les pestes ont un lourd impact sur les productions agricoles. (…) Julie Grandgirad, entomologiste agricole, mène un programme de recherche de lutte biologique, grâce aux insectes qui vont attaquer les ravageurs. (…) L’agropol 3 est financé par le Pays et l’État pour un montant de 300 millions de Fcfp. Il devrait être fonctionnel début 2025.

Agropol 3, futur temple de la biosécurité (TNTV)

La future extension de l’Agropol doit accueillir, d’ici 18 mois, le « stock stratégique » de semences que le Pays veut avoir à disposition en cas de catastrophe naturelle. Le bâtiment sécurisé, dont la première pierre a été posée ce matin, doit surtout servir de quarantaine végétale. Objectif : éviter les importations de champignons, bactéries, insectes ou virus, qui pèsent sur la production agricole du fenua… Et même sur le pouvoir d’achat. (…) Cette arche de Noé réfrigérée pour végétaux pourra ainsi être mobilisée en cas de catastrophe, comme un cyclone ou une sécheresse extrême qui ravagerait les cultures locales. « Ça nous permettra de pouvoir fournir aux agriculteurs des semences qui auront été protégées », et ainsi relancer au plus vite la production, précise Taivini Teai, qui parle d’un outil de « sécurité alimentaire ». (…) Mais à l’Agropol, qui abrite déjà plusieurs laboratoires spécialisés dans la protection et la valorisation de la production locale, c’est surtout l’autre fonction de cette extension qui est attendue : la quarantaine végétale. (…) En attendant, Taivini Teai rappelle que les plantes indigènes de Polynésie, qui ont évolué à 4 000 kilomètres des côtes continentales, ont développé très peu de mécanismes de défense contre les pestes extérieures, toutes importées par l’homme. « On se retrouve avec des virus, des éléments pathogènes, des bactéries, qui ensuite se propagent dans la végétation qui n’est pas protégée, et on se rend compte qu’on est à la merci de ces intrusions extérieures, explique le ministre (du Secteur primaire). Il est donc important de faire ces déclarations au niveau de la biosécurité, et ensuite de coopérer avec la Direction de l’agriculture ». Seul objectif : préserver la sécurité alimentaire et la biodiversité du fenua.

À Papara, un sas d’entrée et une arche de Noé pour les végétaux (Radio 1)

Cofinancé par l’État et le Pays à parts égales pour un total de près de 300 millions de francs pour “soutenir la politique agricole durable mise en œuvre par le gouvernement”, ce nouveau bâtiment AGROPOL 3 est complémentaire des deux précédents. “Il abritera la quarantaine végétale et la réserve stratégique de semence maraîchère. Cette nouvelle infrastructure constituera un outil indispensable pour sécuriser l’introduction de nouvelles variétés ou espèces végétales en vérifiant l’absence de pestes. De plus, en cas de problèmes climatiques, elle permettra de pouvoir fournir aux agriculteurs des semences qui ont été protégées. Il était important que la Polynésie française se dote de cette méthode utilisée dans beaucoup de pays”, précise le Pays dans un communiqué. (…) Dix-huit mois de travaux sont prévus avec l’intervention de 14 entreprises. “Le bâtiment sera construit de façon durable et écologique, avec par exemple l’utilisation de matériaux tel que le bambou, ou l’installation d’un système de récupération et de traitement d’eau de pluie”, est-il également précisé.

Un troisième bâtiment AGROPOL dédié à la quarantaine végétale et aux semences maraîchères stratégiques (La Dépêche)

Le ministre de l’Agriculture et des Ressources marines, en charge de l’Alimentation et de la Recherche, Taivini Teai, a procédé ce jeudi matin, à la pose de la 1ère pierre du bâtiment Agropol 3,situé à Papara. Dans le secteur de l’Agriculture, la Polynésie française doit faire face à plusieurs pestes phytosanitaires, telles que le virus TYLCV, qui impacte la filière tomate depuis 2014, ou encore la cochenille du papayer, les mouches de fruits, la tristeza des agrumes etc. Ces quelques exemples de pestes qui ont été introduites au fenua ces dernières années portent un préjudice énorme à l’économie agricole polynésienne et à la sécurité alimentaire du Pays. «Chaque introduction est un risque pour notre agriculture. Notre souveraineté alimentaire n’est pas à prendre à la légère, au contraire elle est tout aussi importante que notre culture car elle définit notre identité polynésienne» a indiqué le ministre de l’Agriculture. (…) Il était important que la Polynésie française se dote de cette méthode utilisée dans beaucoup de pays. Dans un contexte de transition agro-écologique et de relance de l’activité économique de notre Pays, ce projet offre à quatorze entreprises du BTP de faire se cohabiter différents corps de métiers pendant dix-huit mois de travaux. Le bâtiment sera construit de façon durable et écologique, avec par exemple l’utilisation de matériaux tel que le bambou, ou l’installation d’un système de récupération et de traitement d’eau de pluie.

L’Agropol 3 ou comment préserver notre sécurité alimentaire (Tahiti News)

 

 

# Le conseil des ministres de ce mercredi (02/08) a inscrit la volonté de faire manger local au surfeurs lors des Jeux olympiques 2024.  Dans le cadre de la préparation des JO 2024, le Conseil des ministres a entériné ce jour la cession gratuite de plants vivriers et de graines maraichères au profit de la Chambre de l’Agriculture et de la Pêche Lagonaire (CAPL).  En effet, le gouvernement souhaite promouvoir, à l’occasion de l’évènement planétaire JO 2024, la mise en valeur de notre alimentation traditionnelle polynésienne constituée de produits locaux agricoles et de la pêche.

Un an pour faire manger local aux JO (Tahiti Infos)

(…) Le gouvernement est bien décidé à mettre en avant les produits locaux et « l’alimentation traditionnelle » lors de l’épreuve de surf des Jeux olympiques, en juillet 2024. Pour s’assurer que les « compétiteurs, staff et spectateurs » y aient accès, il a chargé la Chambre de l’agriculture de « booster » la production locale dans les prochains mois. La CAPL pourra pour cela profiter d’un accès gratuit aux boutures, graines et plants des pépinières du Pays.  Le « carburant de nos aito ». C’est la formule – un futur slogan ? – employée en conseil des ministres ce mercredi pour parler de « l’alimentation traditionnelle polynésienne constituée de produits locaux », issus de la pêche ou de l’agriculture. Une alimentation que le gouvernement est bien décidé à « faire découvrir » et à « mettre en valeur » à l’occasion des JO. Car l’épreuve de surf olympique, qui doit se dérouler sur le spot de Teahupo’o à la fin du mois de juillet 2024, attirera une attention « planétaire » sur le fenua, rappelle l’exécutif, et sera en même temps un vecteur de communication important au sein du pays. Il s’agit donc de s’assurer que les « compétiteurs, le staff et les spectateurs » de l’épreuve, Polynésiens y compris, puissent avoir sur leur table « une alimentation plus saine, plus nutritionnelle »… Bref, du ma’a local.  (…) Le « carburant », espère la chambre, ne servira pas qu’aux aito : « ce qu’on aimerait, comme le gouvernement, c’est lancer une dynamique à l’échelle de la Polynésie ».

Aux JO, le ma’a local comme « carburant des aito » (Radio 1)

 

 

 

# Le club des croqueurs de chocolat vient de primer le chocolat tahitien. Cette confrérie basée dans l’Hexagone regroupe 150 spécialistes du cacao. Des noms prestigieux tels que Ducasse ou Pierre Hermé font partie de ce club très fermé. Avec ses qualités gustatives exceptionnelles, le cacao de Tahiti s’est donc illustré en décrochant une « tablette d’argent ». (…) Présentée en fin d’année dernière au club très fermé des croqueurs de chocolat, la tablette de Morgane Richard aux motifs polynésiens a décroché le titre de « tablette d’argent ». Une distinction prestigieuse puisqu’elle est couronnée parmi 600 références issues du monde entier. Une consécration pour la chocolatière qui peaufine sa technique depuis quatre ans…(…) Un cacao polynésien d’exception qui produit ses arômes grâce à un terroir singulier, mais également grâce à ses origines. Appelée criollo, cette espèce de cacao est selon les grands maitres chocolatiers la plus rare et donc la plus recherchée : « C’est un cacao vraiment très fin. Les fèves de cacao sont blanches. À l’intérieur, c’est vraiment très particulier, très doux, et on a vraiment beaucoup de chance parce que c’est très peu en production » (…) Un cacao unique et rare que Morgane travaille au quotidien pour développer cette filière promise localement à un bel avenir « Aussi bien les industriels que les épiceries fines du monde entier sont intéressés par ce produit, par quelque chose qui vient de Polynésie. Du chocolat de surcroit. Il faut vraiment arriver à structurer le plus vite possible et dans les meilleures conditions possibles cette filière cacao »...

Le chocolat tahitien primé par le club des croqueurs (TNTV)

Pour rappel: Le cacao, nouvel or noir de Polynésie ? et Le « Bisou de Ua Pou », du chocolat 100% marquisien (TNTV) sur Youtube

 

 

# Portrait : Des poules qui gambadent en plein air avec vue sur Tahiti Nui et le lagon. Perché sur les hauteurs du plateau de Taravao, c’est le cadre idyllique qu’a choisi Kenny Chane pour implanter son élevage de poules pondeuses bio, il y a trois ans. (…) Les œufs bio du plateau de Taravao sont disponibles à la vente dans plusieurs supermarchés et hypermarchés de Tahiti. Bientôt aidé par une employée, le jeune éleveur nourrit plusieurs projets de développement dans les années à venir, comme la création d’un éco-lodge pour partager son mode de vie à la ferme.

Kenny Chane : au paradis des poules pondeuses (La Dépêche)