Formations d’initiation à la permaculture à Tahiti et à Moorea afin de promouvoir cette forme d’agriculture respectueuse de l’environnement ; Anthony Tchekemian, maître de conférences en géographie et urbanisme à l'UPF, s'intéresse aux jardins urbains collectifs en tant que réponse aux problèmes d’approvisionnement en produits frais, tant du point de vue économique que sanitaire ; Organisation à l'APF de la première édition du Forum des métiers du primaire et de l’artisanat traditionnel ; Le Centre des métiers d’art fabrique du papier 100% local grâce à des végétaux du fenua ;  Les algues rouges (remu ‘ura en tahitien) objets d'une nouvelle production en aquaculture à Vairao ; Des pistes de réflexion pour sauver la ressource halieutique de Bora Bora.

 

 

# Une formation de permaculture a été organisée samedi à Pihaena au profit de 10 stagiaires de Moorea. L’objectif de Guerrero Santiago, formateur de Tanu Maitai, est de promouvoir les avantages de cette technique d’agriculture respectueuse de l’environnement.
Tanu Matai, un petit organisme de formation du fenua, met actuellement en place des formations d’initiation à la permaculture à Tahiti et à Moorea afin de promouvoir cette forme d’agriculture respectueuse de l’environnement.

(…) La formation vise à enseigner aux stagiaires les principes de la permaculture qui sont de cultiver la terre de sorte que ce soit naturel, durable dans le temps et respectueux de la nature. Il s’agit en fait de créer des mini-forêts dans lesquelles on va condenser et mélanger des plantes pour que celles-ci soient comestibles, productives et harmonieuses avec la nature. On tient compte de la qualité du sol, de la diversité des plantes, de la diversité des insectes, etc. On va essayer d’amener un équilibre dans son jardin. La permaculture s’applique aussi à des grandes plantations ou à des grandes forêts” détaille Guerrero Santiago, le fondateur et formateur de Tanu Maitai.

La permaculture comme clé des champs (Tahiti Infos)

 

# Anthony Tchekemian, maître de conférences en géographie et urbanisme, soutient (jeudi 19 octobre) à l’UPF son habilitation à diriger des recherches. Son thème : les jardins urbains collectifs en tant que réponse aux problèmes d’approvisionnement en produits frais, tant du point de vue économique que sanitaire.

Partant du constat que la « malbouffe » est partout, en Polynésie comme dans le reste du monde, le géographe Anthony Tchekemian a choisi, pour obtenir son habilitation à diriger des recherches, d’examiner le dispositif des jardins collectifs. « Je me suis rendu dans les quartiers prioritaires pour voir comment fonctionnaient et qu’apportaient les jardins collectifs que l’on a vu fleurir notamment depuis 2011-2012, et le bilan est positif », dit-il, particulièrement pour la plus jeune génération qui découvre les « bons gestes ».

(…) Anthony Tchekemian, même s’il est conscient des limites imposées par la disponibilité du foncier en zones urbaines, recommande davantage d’aides et de formations pour les habitants les plus démunis afin de leur « expliquer l’importance de l’équilibre alimentaire. » Il déplore toutefois que le Pays ne parvienne pas à réglementer la production et l’importation de produits trop gras et trop sucrés.

Agriculture vivrière et jardins collectifs : rendez-vous ce soir à l’UPF (Radio 1)

 

# La première édition du Forum des métiers du primaire et de l’artisanat traditionnel s’est tenue ce jeudi à l’Assemblée (APF). Un évènement attendu par le public mais surtout par les professionnels du secteur qui se voient enfin reconnus. Beaucoup espèrent que désormais les jeunes s’investissent dans ce secteur, non plus par défaut, mais par envie. Le Forum des métiers du primaire et de l’artisanat traditionnel avait pour but de mettre en valeur le secteur primaire et les savoir-faire des nombreux artisans locaux. Susciter des vocations était le mot d’ordre de cette manifestation, mais aussi présenter les différentes formations et aides à la disposition de ceux qui désireraient se lancer dans ce domaine.

Stands des métiers de l’artisanat, des métiers de la mer et de l’aquaculture, des lycées agricoles ou professionnels, et organismes de financement ont fait le plein de visiteurs tant adultes qu’adolescents. (…)

Les métiers du secteur primaire s’affichent et attirent (Radio 1)

Le hall de l’Assemblée de la Polynésie française accueillait, ce jeudi 19 octobre, le premier forum dédié aux métiers du secteur primaire et de l’artisanat. Objectif de cet évènement, organisé par le service de l’Artisanat traditionnel : susciter de l’intérêt et créer des vocations chez les jeunes du fenua. Pour cela, les organisateurs ont pu compter sur la présence des professionnels des deux secteurs. Parmi eux, Tehina, artisane autodidacte. (…) Vaiana Giraud, cheffe du service de l’Artisanat traditionnel explique que le forum est en préparation depuis plus d’un an et que le service qu’elle dirige a pu compter sur les partenariats de la Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL) et de la direction des Ressources humaines, notamment pour choisir les exposants. Selon la cheffe de service, l’artisanat traditionnel “a un lieu très fort avec la terre, du fait des matières premières” et l’organisation de ce forum est un moyen de redorer le blason de ces secteurs, parfois mal-aimés.

Forum du secteur primaire et de l’artisanat – Tehina, autodidacte, prodigue ses conseils à la jeunesse (La Dépêche)

 

# Le Centre des Métiers d’Art fabrique du papier 100% local grâce à des végétaux du fenua. Depuis quelques mois, les membres du Centre travaillent avec leur propre machine dans le but de réaliser des supports d’œuvres artistiques. Des étudiants ainsi que des professeurs étaient présents pour expliquer aux élèves comment fabriquer du papier avec des feuilles de bananier, de ‘uru ou encore de purau. (…) Le Centre des métiers fabrique du 100% local grâce à des végétaux du fenua. Depuis quelques mois, les membres du Centre travaillent avec leur propre machine dans le but de réaliser des supports d’œuvres artistiques. (…) Ce retour aux compétences manuelles fait d’autant plus écho en Polynésie là où l’art et l’artisanat font partie intégrante de la culture.

Les jeunes redécouvrent le papier sous toutes ses formes au Salon du Livre (TNTV)

Et si le Centre des Métiers d'Art ouvrait une nouvelle page dans l'histoire du papier en Polynésie ? Professeurs et élèves font depuis le mois de septembre une expérimentation audacieuse : la création de papier à partir de matières premières locales, en l'occurrence et pour le moment, des troncs de bananier. Le procédé est relativement simple et rapide : des morceaux de tronc de bananier sont finement découpés avant d'être mis dans une "pile hollandaise". Une machine ancestrale qui permet de fabriquer la pâte à papier. (…) Et qui sait, c'est peut-être le début d'une grande aventure : celle du papier 100% recyclé et 100% local !

Des livres en papier de bananier ? Le CMA ouvre une nouvelle page ! (Polynésie 1ère)

 

# En matière d’aquaculture, en Polynésie, ce sont souvent les animaux qui sont mis en avant, comme les crevettes, les poissons, les mollusques ou les rori. À Vairao, une équipe de la Direction des ressources marines (DRM) planche depuis deux ans sur le développement d’une filière végétale : les algues. Une initiative qui a reçu le soutien du 11ème Fonds européen de développement (FED), via le programme PROTEGE. À ce stade, ce sont les travaux sur les algues rouges (remu ‘ura en tahitien, ogonori en japonais, gracilaria en latin) qui sont les plus aboutis.

(…) Cette algue est présente localement, mais elle est trop rare pour envisager la cueillette, comme le remu vine à Tubuai, d’où l’intérêt de la cultiver. Deux approches sont possibles. (…) Pas besoin d’écloserie puisque les algues rouges se multiplient, ce qui permet d’échapper à cette contrainte technique et économique. Pas besoin non plus d’aliment pour ces végétaux qui se contentent de lumière et de carbone. (…) Au Fenua, la commercialisation des algues rouges devrait intervenir au deuxième semestre 2024. Objectif visé : afficher un prix de vente capable de concurrencer les algues importées d’Asie, comme les wakame congelés. Afin de diversifier l’offre et de varier les plaisirs, des recherches sont en cours sur d’autres espèces locales, comme le Codium ou imu tutae kioe, la “truffe de mer” des Marquises. (…) Au niveau des saveurs, les amateurs de produits au goût iodé seront servis… (…) L’argument santé plaide aussi en la faveur de cette algue. (…)

Les algues rouges, ou remu ‘ura, bientôt dans nos assiettes (La Dépêche)

 

La gestion des ressources marines est un sujet qui concerne tous les utilisateurs du lagon de la perle du Pacifique, en particulier les familles qui s’en nourrissent au quotidien. Pour le professeur René Galzin, qui a tenu une conférence sur le sujet dans le cadre des “Mercredis du savoir”, la préservation passe par une politique active de sensibilisation et d’aménagement concerté.
 Force est de constater que l’action humaine ne fait que fragiliser la ressource halieutique à Bora Bora. C’est ce qu’a mis en valeur René Galzin, spécialiste des poissons coralliens et de l’écologie marine, lors d’un exposé qu’il a présenté au public mercredi dernier en présence du maire de l’île Gaston Tong Sang, dans le cadre du cycle de conférences des “Mercredis du savoir”. Le professeur a fait part de ses inquiétudes, après l’étude qu’il a menée sur les populations de poissons à Bora Bora.

L’importance de la préservation des espaces où ils vivent a tout d’abord été mise en lumière, 90% des poissons occupant des territoires inférieurs à 20 m2. (…) En outre, il a souligné que la santé du lagon dépend étroitement de celle des récifs. Ainsi, après les épisodes d’invasion de la taramea, espèce géante d’étoile de mer dévoreuse de corail, le nombre de poissons a toujours été déterminant. En effet, les algues se développent sur les zones mortes, empêchant la renouvellement du corail. Seuls les poissons, s’ils sont en nombre suffisant, sont capables de dévorer ces algues, favorisant ainsi la renaissance du corail. (…) Face à ce constat, le professeur Galzin a présenté une dizaine de propositions, parmi lesquelles la mise en place d’un rahui, espace protégé qui n’est efficace selon lui que s’il est surveillé. Cette solution controversée est loin d’être l’unique possibilité avancée par le professeur, qui affirme qu’“il faut assurer la protection des poissons du lagon comme ressource de subsistance pour les populations précaires”. (…)

Des pistes de réflexion pour sauver la ressource halieutique de Bora Bora (Tahiti Infos)