La protection de l’environnement est toujours d’actualité en Polynésie. Les écosystèmes, menacés par la pollution, doivent faire l’objet d’une surveillance constante. Mais de nombreuses initiatives heureuses peuvent être signalées pour le dernier mois de l’année 2019.

- Les habitants de Faaone, sur la côte Est de Tahiti, ont eu la désagréable surprise de voir leurs plages jonchées de sacs en plastique…

Encore des sacs plastiques échoués à Faaone (Tahiti Infos)

Vague de sacs plastique sur une plage de Faaone (La Dépêche)

Pollution aux sacs plastiques à Faaone : les habitants révoltés (Polynésie 1ere)

Comme quoi la pollution est une problématique que l’on doit considérer sur le temps long. Ces sacs viendraient d’un navire chinois coulé en octobre 2018 après avoir heurté un autre navire en pleine mer.

Les sacs de Faaone propriété d’un navire chinois coulé (Tahiti Infos)

Les sacs de Faaone tombés d’un palangrier chinois (Tahiti Infos)

Pour les officiels chinois, « les sacs en question n’étaient pas des déchets rejetés du navire, mais les débris flottants suite à son naufrage, et qui ont dérivé jusqu’ à la plage de Tahiti. »

Pollution à Faaone. Les sacs proviendraient d’un navire coulé en 2018 (La Dépêche)

 

+ La Direction de l’environnement (Diren), les communes, les industriels et les associations se mobilisent pour donner un coup de propre aux rivières avant l’arrivée des grosses pluies. Car à proximité, vivent plus de 1 800 familles menacées en cas d'inondations. Une étude réalisée par la Diren révèle que 90% des cours d’eau ont subi des dégradations moyennes ou importantes et doivent être réhabilitées.

Coup de propre dans les rivières de Tahiti (Polynésie 1ere)

Nettoyage de la Punaruu avant les grosses pluies (Polynésie 1ere)

45 rivières à réhabiliter avant les fortes pluies (Polynésie 1ere)

 

+ Déjà sensibilisés à la question de l’utilisation massive de pesticides, notamment sur les terrains agricoles, les maires de Ua Huka et Hiva Oa ont décidé de prendre des arrêtés avant le Matavaa o te Henua Enana, qui s’est tenu, à Ua Pou, du 16 au 19 décembre derniers. Le thème de ce festival qui a rassemblé tout l’archipel était « Comment notre culture peut-elle contribuer à la protection et à la préservation de notre environnement ? »

Pesticides : Ua Huka et Hiva Oa premières communes d’outre-mer à légiférer (TNTV)

Hiva Oa entre en guerre contre les pesticides (Polynésie 1ere)

Hiva Oa et Ua Huka interdisent l’utilisation de pesticides (La Dépêche)

 

+ Pour deux années, 10 km2 de lagon situés entre la pointe Aifa à Mataiea et la passe Te Avaraa de Papara sont sous la protection d’un rahui. Dans cette zone, il sera totalement interdit de pêcher, sauf à l’extérieur du récif à une distance de 100 m. Une initiative mise en place pour renouveler les stocks de poissons et revitaliser la flore aquatique. Afin de mener à bien ce rahui, la commune de Mataiea s’est entourée de l’ONG Pew-Polynésie française.

Mataiea et Papara unies pour sauvegarder leur lagon (Radio 1)

+ L'un des moyens d'agir pour sauver et protéger l'océan est en effet de créer des zones de protection, des rahui, des PGEM (plans de gestion de l'espace maritime), des aires marines protégées, etc. afin de laisser l'écosystème en paix et qu'il puisse se ressourcer. "Il faudrait protéger jusqu'à 30% des zones ; actuellement seules 3% sont protégées alors que l'ONU avait fixé le seuil de 10% en 2020, soit dans quelques semaines. On est loin du compte", constate Jérôme Petit, directeur de Pew Polynésie.

Il est à noter que cette même ONG, en partenariat avec la fédération des associations de protection de l’environnement (FAPE) Te Ora Naho, a sélectionné et récompensé une dizaine de projets choisis dans le cadre de l’appel à projet lancé en septembre dernier. En décembre, ceux-ci ont bénéficié d’une subvention de 500 000 Fcfp chacun.

Pew récompense dix projets pour la protection des lagons (Radio 1)

Onze projets pour protéger les lagons polynésiens (Tahiti Infos)

Dix bourses de 500 000 F pour protéger le lagon et soutenir le rahui (La Dépêche)

Protection des lagons : coup de pouce financier pour 10 associations (Tahiti Infos)

Voir les 10 lauréats de l'année précédente sur la page FB de Pew

 

+ La Khaled bin Sultan Living Oceans Foundation a publié ses conclusions à la suite de la plus grande expédition d'étude et de cartographie des récifs coralliens jamais effectuée en Polynésie française. Ce rapport offre un résumé complet des conclusions des recherches menées au cours de l’expédition, une évaluation de l’état de santé et de la résilience des récifs coralliens de Polynésie française, et des recommandations visant à préserver l’avenir des récifs coralliens de Polynésie française. Selon le Dr Sam Purkis, auteur principal de l’étude, “les récifs coralliens des archipels de Polynésie française font partie des plus sains et des plus vastes de la planète” (…) “De récents modèles suggèrent que la Polynésie française pourrait servir de refuge et permettre aux récifs de survivre aux changements climatiques. Ces facteurs renforcent la valeur des incroyables récifs de Polynésie française”.

Les récifs coralliens de Polynésie feraient partie des plus sains de la planète (TNTV)

Une bonne nouvelle, donc ?

Il y a dix ans, le rapport sur l'état de santé des récifs de corail dans le monde en 2008 de l'ICRI (International Coral Reef Initiative) était plus nuancé en ce qui concerne les principales îles habitées. Un article publié dans le blog Mediapart de Benoît Buquet - notant que la santé des récifs coralliens était inversement proportionnelle à la pression démographique sur l'île qu'ils entourent - donnait “l’exemple cruel en Polynésie, où les îles les plus peuplées ont détruit un cinquième de leurs récifs”. La situation des récifs et lagons était jugée "préoccupante" dans les îles très densément peuplées et touristiques de la Société : Tahiti, Moorea, Raiatea et Bora Bora: L'homme continue de détruire les récifs coralliens en Polynésie


+ Les résultats de la plus récente évaluation des stocks de thonidés, à l’occasion de la 16e session de la Commission des pêches du Pacifique occidental et central (WCPFC) tenue à Port-Moresby (Papouasie-Nouvelle-Guinée), révèlent que les stocks des quatre principales espèces de thons de cette partie du Pacifique sont en bonne santé. Néanmoins, bien que les stocks de thonidés du Pacifique occidental et central soient actuellement en bonne santé, d’autres défis persistent — par exemple, certains stocks de poissons à rostre et de requins de cette région nécessitent une attention urgente. Pour éviter toute complaisance et relever ces défis, la WCPFC s’emploie à élaborer et à mettre en oeuvre des stratégies de pêche adaptées aux principaux stocks de thonidés. Elle vise en particulier à atteindre certains objectifs à long terme comme l’amélioration de la performance économique de la pêche tout en assurant la viabilité des stocks. 

BIODIVERSITÉ – Bonne santé des stocks de thonidés du Pacifique (La Dépêche)

Les stocks de thonidés du Pacifique sont en bonne santé ... (TNTV)

 

+ C’est l’un des derniers refuges du monarque de Tahiti, (Pomarea nigra) une espèce rare de passereaux de la famille des Monarchidae, classé en danger critique d’extinction. Et pourtant, la vallée de Papehue regorge d’espèces menaçantes. Le rat noir, le chat, le merle ou encore le bulbul à ventre rouge pèsent lourd sur la survie de cet oiseau unique au monde. Financée par le programme européen Best, l’association Manu ne ménage pas ses efforts pour sauver les derniers individus. Depuis que l’Europe finance sa conservation, le monarque de Tahiti a retrouvé quelques plumes. D’une poignée d’individus il y a 20 ans, ils sont passés à 80. Preuve que le travail des bénévoles, pour réguler les espèces invasives dans la vallée de Papehue, porte ses fruits.

Vallée de Papehue : le monarque de Tahiti n’y laisse plus ses plumes (TNTV)

 

 

+ Rimatara, la plus petite île des Australes, recèle aussi un oiseau unique au monde, l’une des plus belles perruches du Pacifique : le ‘Ura, le Lori de Kuhl. Mais l’espèce est menacée. En cause : le rat noir, un rongeur invasif, qui a fait disparaître de nombreux oiseaux en Polynésie. Rimatara est préservée de cette invasion, mais des campagnes de dératisation sont menées à titre préventif.

Pour permettre d’assurer la survie du ‘Ura, il a été décidé de créer une population de réserve. En janvier 2007, 27 individus ont été capturés et introduits à Atiu, aux îles Cook, où l’oiseau avait complètement disparu. Douze ans après la réintroduction du Vini Kuhlii à Atiu, aux îles Cook, le bilan est positif.

Aux îles Cook, le bilan de la réintroduction du ‘Ura est positif (TNTV)

 

 

+ Terminés les rassemblements de voitures "boum boum" dans la vallée de la Punaruu les week-ends ? Un arrêté de police interdisant « les rassemblements de personnes susceptibles de créer des nuisances sonores ou des troubles à l’ordre public dans la vallée de la Punaruu » a été signé par le maire de Punaauia. La vallée était régulièrement prise d’assaut par des jeunes souvent mineurs qui commettent des dégradations sous l’emprise de l’alcool et de la drogue. “Les individus qui ne respecteront pas cet arrêté seront passibles d’une amende. En cas de récidive, leur matériel sonore pourra être saisi”, souligne la commune.

Deux portails contre les nuisances à la Punaruu (Radio 1)

Bientôt une barrière à l'entrée de la Punaruu (Polynésie 1ere)

La Punaruu interdite aux rassemblements dès le week-end prochain (Radio 1)

Punaruu : l’arrêté interdisant les “car bass” sera signé mercredi (TNTV)

De leur côté, les propriétaires de car bass demandaient un site réglementé pour continuer à pratiquer leur passion…

Car Bass : "une passion comme les autres" (Polynésie 1ere)

On peut le comprendre... Mais est-ce une passion “comme une autre ” ? Ce type de “musique”, qui peut s'entendre à plusieurs centaines de mètres (en particulier la nuit), représente une vraie pollution sonore surtout si on la subit de façon régulière et répétée. Fondée en 1999, l'association Te Ora Hau   lutte contre les nuisances sonores en Polynésie française et a pour vocation de recevoir et d'écouter les victimes qui souffrent de ce type de désagréments.

 

+ La Route du Sud, projet d’autoroute à 4 voies, a pour objectif de fluidifier la circulation automobile sur la côte Ouest de Tahiti, en but à des embouteillages récurrents. 600 familles (3 000 personnes) et 70 hectares seraient concernées par des expropriations. L’association Mata Atea, qui estime en outre que ce projet “pharaonique” serait à l’origine de graves nuisances écologiques et culturelles (lire Transport : Peut-on trouver des alternatives au "tout bagnole" ? sur AvA-Infos) ne manifeste pas seulement une opposition au projet mais propose des alternatives. Le 10 décembre, le conseil municipal de Paea a rejeté à l’unanimité l’inclusion du projet de la route du Sud dans son plan général d’aménagement (PGA). À la grande satisfaction de Mata Atea, qui s’oppose à la route, mais qui réfute les propos tenus à l’Assemblée par Édouard Fritch sur le sujet.

Paea dit non à la Route du Sud, le collectif Mata Atea applaudit (Radio 1)

Unanimité contre l’ajout de la Route du Sud au PGA de Paea (TNTV)

Mata Atea, les élections comme principal champ de bataille (Radio 1)

 

 

+ Gros plan sur l'environnement pour la dernière rétrospective de l'année 2019 de la chaîne de TV. Un thème au coeur d’une série d’événements au fenua et dans la région.

Environnement : rétrospective de l'année 2019 (Polynésie 1ere)

 

+ Les essais nucléaires (1966-1996), et leurs conséquences écologiques et sanitaires, continuent de faire l’actualité en Polynésie française. Coup de projecteur sur les principaux temps forts relatifs à ce dossier durant l’année 2019. Un dossier sur lequel est attendu le président de la République lors de sa venue en avril prochain au fenua.

Nucléaire : rétrospective de l'année 2019 (Polynésie 1ere)

 

On retrouvera tous ces événements et leur couverture par les médias locaux sur le site AvA-Infos, le blog (5 ans d'actualité de l'environnement et du développement durable en Polynésie française)