Respect de l’environnement mais aussi résolution des conflits d’usage: un même comité de gestion accompagnera et évaluera désormais les deux zones de pêche réglementée (ZRP) de Mahina ; Nettoyage et  restauration écologique du "Jardin de corail", à Tahaa ; Projet “To'a Nu'uroa” : les associations Tamari'i Pointe des pêcheurs, Tamari'i no te moana et Mata avei'a engagent une action pluridisciplinaire et pluriannuelle centrée sur la protection et l'amélioration de la couverture corallienne des récifs de Puna'auia ; Taux de mortalité anormal des larves de crevettes bleues : un espoir pour la filière de crevetticulture ? ; Pesticide le plus utilisé au monde et classé par l’OMS comme cancérogène “probable”, quid de l'interdiction du glyphosate en Polynésie française ?  Les habitants de la vallée Onohea à Tiarei n’en peuvent plus des petites fourmis de feu.

 

 

# Cet arrêté adopté ce mercredi 5 juillet par le Conseil des ministres concerne la « Baie de Muriavai » et « Hotu Ora ». Désormais, un même comité de gestion accompagnera et évaluera les deux zones de pêche réglementée (ZRP) de Mahina. Garantir le suivi des deux zones, prendre part à la gestion pêche et avertir les autorités compétentes si nécessaire, telles seront les missions du Comité. Les membres de ce groupe comptent aussi bien des représentants des autorités publiques (commune et direction des ressources marines) que des représentent des pêcheurs et riverains. Les ZPR sont des zones délimitées de l’espace maritime régies par un ensemble de règles qui encadrent la pêche. Ce mécanisme vise au respect de l’environnement mais aussi à la résolution des conflits d’usage. (…) Réparties entre l’archipel de la société, les Marquises et les Tuamotu, de nombreuses ZPR encadrent les mers polynésiennes. Des panneaux de signalisation à terre et en mer, ainsi que des amers (point de repère pour la navigation en maritime) de couleur jaune permettent de repérer ces zones. Vous pouvez retrouver les cartes qui indiquent les positions des ZPR ici. La transgression de ces règles conduit à une contravention de 5ème classe (environ 179 000 Fcfp).

Adoption d’un comité de gestion commun pour les zones de pêche réglementée de Mahina (Tahiti Infos)

(…) Ce comité est composé d’une quinzaine de membres, et comprend notamment des représentants communaux, un représentant de la Direction des ressources marines (DRM), et des représentants des pêcheurs et riverains. Ces membres seront en charge d’assurer le suivi des zones, de participer à la gestion des pêches, et d’alerter les autorités compétentes en cas de nécessité.

Mahina : mise en place d'un comité de gestion commun aux zones de pêche réglementée (Polynésie 1ère)

 

# À Taha'a, les coraux du jardin sous-marin étouffent à cause d'une prolifération de macroalgues. La fondation américaine Scintilla a pris l'initiative de nettoyer le site et de le restaurer écologiquement. Ce projet d'envergure est prévu pour la fin du mois de septembre. « Jusque-là, il y a plus de perte que de croissance coralienne », constate Lucille Sowinski, gérante d’Espace bleu, société spécialisée dans la préservation des coraux. Pour contrer les déséquilibres écologiques du jardin de corail de Taha’a, la fondation Scintilla a fait appel cette entreprise. Leur mission principale consistera à arracher deux algues néfastes pour les coraux. L’une se développe à une vitesse alarmante, tandis que l’autre étouffe le corail. Les travaux débuteront le 26 septembre prochain et se poursuivront pendant un an. (…) Une matinée de sensibilisation sur la protection du corail destinée aux clients de l’hôtel est également prévue le 30 septembre.

Opération de sauvetage écologique pour le jardin de corail de Taha’a (TNTV)

 

# Le corail de Punaauia, c’est l’essence du projet To’a Nu’uroa. Il est porté par deux associations, Tamarii pointe des pêcheurs et Tamarii no te moana. Depuis janvier, ils plongent entre la pointe des pécheurs et celle de saint Étienne pour procéder à deux types d'actions : le bouturage de corail et le ramassage de l’algue Turbinaria ornata, responsable de l’étouffement du corail. (…) To’a Nu’uroa fait partie des quatre lauréats d’un appel à projets organisé par l’OFB, l’office français de la biodiversité. "On a investi, dans le cadre de cet appel à projet, à peu près 500 000 euros en Polynésie française, sur divers projets de recherche. Donc ce qui est vraiment intéressant dans ce projet, c’est que c’est un projet démonstrateur, un projet test, un projet pilote, qui devrait être réplicable par la suite, s’il s’avère concluant. Donc c’est un peu un pari, mais on joue le jeu, on finance ça en espérant que ça fonctionne et que ça puisse être répliqué par ailleurs partout en Polynésie.", explique Erwann Moreau, chargé de mission à l’Office Français de la Biodiversité. Le projet To’a Nu’uroa, a commencé en janvier et s’étale sur deux ans pour un coût total de 90 000 euros soit environ 10 millions 800 Fcfp investis dans le sauvetage du corail à Punaauia.

Sauver le corail, bouturage et ramassage d'algues (Polynésie 1ère)

Les associations Tamari'i Pointe des pêcheurs, Tamari'i no te moana et Mata avei'a, ont dévoilé jeudi au grand public leur projet “To'a Nu'uroa”. Une action centrée sur la protection et l'amélioration de la couverture corallienne des récifs de Puna'auia qui se démarque par son approche pluridisciplinaire où l'art contemporain a rendez-vous avec la science.
  Né de la collaboration des associations Tamari'i Pointe des pêcheurs, Tamari'i no te moana et Mata avei'a, le projet “To'a Nu'uroa” souhaite alerter grand public sur l'urgence de la protection et de la réhabilitation des espaces coralliens. En effet, depuis 2019, un blanchissement sans précédent des coraux inquiète les différentes autorités scientifiques à travers le monde, au regard de la mortalité massive du macrocosme corallien et de la prolifération d'algues invasives telles que la Turbinaria Ornata. Et pour les trois associations tahitiennes, hors de question de rester les bras croisés.
  Articulé autour de quatre axes majeurs – scientifique, artistique, pédagogique et documentaire –, le projet “To'a Nu'uroa” se distingue par son approche pluridisciplinaire. (...) Une action quotidienne sur le terrain que ces associations veulent optimiser en s'attaquant également à la récolte de la Turbinaria Ornata. En effet, si l'algue est connue pour son caractère envahissant, elle possède néanmoins des propriétés exploitables dans les secteurs des bio-stimulants agricoles, de l'alimentation animal, des biomatériaux à haute valeur ajoutée, et de la cosmétique. Une valorisation de cette algue invasive qui pourrait ainsi donner lieu à la mise en place d'une économie circulaire non négligeable. Et pour le traitement de ces déchets verts aux vertus exploitables, les associations comptent sur un financement participatif pour la création d’une structure adaptée. L’investissement est estimé à environ 3 millions de Fcfp.  L'objectif étant de collecter environ 10 tonnes d’algues d'ici les premières échéances de 2025. (…) … dans une démarche de sensibilisation, le projet “To'a Nu'uroa” doit faire l'objet d'un documentaire de 52 minutes, que l'organisation espère présenter au Fifo 2026.

​Trois associations de Puna'auia se mobilisent pour les coraux (Tahiti Infos)

To’a Nu’uroa est le nouveau projet écologique en faveur de la restauration du récif corallien. Le programme d’actions de l’association vise à augmenter la couverture corallienne par la technique de micro-fragmentation mais aussi par l’arrachage massif du turbinaria ornata, une algue brune envahissante. “Apporter des solutions concrètes et opérationnelles en résilience assistée aux récifs coralliens de Puna’auia” est l’un des objectifs qui coordonnent le nouveau projet écologique To’a Nu’uroa, initié par les associations Tamari’i Pointe des pêcheurs et Tamari’i no te Moana. Ensemble, ils souhaitent “améliorer la couverture corallienne des récifs de Puna’auia suite à un épisode de blanchissement observé en 2019, qui a causé des mortalités chez les coraux et une colonisation du milieu par l’algue envahissante turbinaria ornata“. Pour cela, l’équipe To’a Nu’uroa a mis en perspective un programme d’action qui s’étend sur deux années (2023-2025). Les écologistes ambitionnent de restaurer les barrières coralliennes de trois sites marins en particulier : le jardin corallien dans le lagon de la Pointe des pêcheurs, le piton de la Source dans la passe de Nu’uroa et la faille St Étienne près de Nordhoff, en pente externe. (...)

To’a Nu’uroa veut “aider le corail à reprendre sa place sur le récif” (La Dépêche)

(…) Cette expérience scientifique et artistique ambitieuse vise à restaurer les récifs avec une méthode innovante et limiter la prolifération de l’algue turbinaria ornata. Les quatre élus de la mairie de Punaauia qui étaient présents dans l’amphithéâtre de l’université, jeudi soir, ont assuré avoir été bluffés par la présentation du projet Toa Nuuroa. Ce n’était pas la première fois qu’ils en entendaient parler évidemment car la mairie est partenaire de cette vaste opération mais ils ont pris le micro pour saluer le travail des trois associations, leur ambition et assurer de leur soutien. Le projet Toa Nuuroa vise à augmenter la couverture corallienne sur trois sites de Punaauia, la pointe des pêcheurs, la Source et Saint-Étienne, et y limiter la prolifération de l’algue turbinaria ornata. (…) L’objectif est d’expérimenter un protocole de restauration corallienne qui pourrait devenir réplicable ailleurs s’il fonctionnait. Les scientifiques du projet ont comparé les différentes méthodes et choisi celle de la « micro-fragmentation »… (…)  C’est l’entreprise Pacific Biotech qui est actuellement en recherche et développement pour la transformer en alimentation animale notamment aquacole, en biofertilisants et biostimulants pour l’agriculture, en matériel biomédicale… Une étude est également menée pour mieux comprendre le développement de cette algue et l’impact de son arrachage. (…)

Toa Nuuroa : un projet scientifique et artistique pour sauver les coraux (Radio 1) publié le 10/7

 

# La crevetticulture polynésienne est-elle tirée d’affaire ? Après des mois d’incertitudes liées à un taux de mortalité anormal des larves de crevettes bleues, les scientifiques de la coopérative aquacole de Polynésie située à Vairao ont retrouvé confiance. Une sortie de crise qui ravit également les éleveurs qui devraient pouvoir retrouver des rendements habituels d’ici la fin d’année. (…) Après 40 ans d’élevage intensif, la crevette bleue n’avait jamais connu une telle situation. Fragilisé économiquement, le secteur aquacole sort plus fort de cette épreuve, grâce notamment à une collaboration sans faille des éleveurs et scientifiques. « C’est sûr que ce sera une année noire. Mais en même temps, c’est une année intéressante parce que on sait que, même si quelque chose d’aussi difficile nous arrive, on sait qu’on peut s’en sortir. » Une dynamique essentielle pour ces éleveurs qui devront, d’ici un an, relever un autre défi : celui du lancement du lotissement aquacole de Faratea. 33 hectares dédiés à l’aquaculture qui permettront aux éleveurs de crevettes du fenua de dépasser les 800 millions de francs de chiffre d’affaires annuel.

La crevette bleue reprend des couleurs après six mois d’incertitudes (TNTV)

 

# L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) n’a pas identifié de niveau de risque lié au glyphosate qui justifierait selon elle de l’interdire dans l’Union européenne au-delà de sa période actuelle d’autorisation, dans une étude remise jeudi à la Commission européenne, qui a suscité l’ire de nombreuses ONG. (…) Mais ses conclusions ont provoqué l’indignation de nombreuses ONG environnementales, qui ont déploré que le principe de précaution ne soit pas appliqué. Une trentaine d’entre elles  — dont Agir pour l’environnement ou Réseau Action Climat — ont interpellé le gouvernement français jeudi (6 juillet). (…)

L’échec de l’interdiction du glyphosate à Tahiti : En 2017, le ministère du Développement des ressources primaires avait décidé d’inscrire “rapidement” le produit herbicide sur la liste des produits non-autorisés à la vente en Polynésie française. Le ministre de l’époque, Tearii Alpha, “soucieux de promouvoir une agriculture saine” avait annoncé son intention de présenter un texte au conseil des ministres. Charge ensuite au gouvernement de prendre un arrêté dans le cadre d’une révision générale de la liste des pesticides interdits. (…) Suite à l’annonce de Tearii Alpha, embarras manifeste de la direction de l’agriculture et rétropédalage en règle du gouvernement d’Edouard Fritch qui tempère l’annonce de Tearii Alpha et indique qu’il va confier une mission d’étude sur le sujet à Gilles Parzy. (…) Gilles Parzy a rendu les conclusions de son rapport depuis belle lurette. Et depuis, le dossier est enterré. Le glyphosate est toujours bien présent chez les professionnels comme chez les particuliers.

Glyphosate: l’Union européenne pourrait renouveler son autorisation (La Dépêche)

Pour rappel :  Révision de la liste des substances actives de pesticides en vue de retirer des molécules obsolètes ou dangereuses pour l’homme et l’environnement in Contrôles sanitaires et environnementaux : eaux, pesticides, déchets électroniques, pollution en mer, dératisation… (AvA-Infos) 

Pour en savoir plus : Le glyphosate, pesticide le plus utilisé au monde est classé par l’OMS comme cancérogène “probable”. Depuis que l’industrie chimique existe, jamais un produit de la sorte n’a été autant répandu sciemment dans l’environnement. Si bien qu’il pourrait être responsable de centaines de milliers de cancers et maladies. Le glyphosate a aussi pollué les eaux, les sols et enfermé l’agriculture mondiale dans un cercle vicieux dont il semble impossible de sortir. Monsanto-Bayer, l’entreprise qui l’a commercialisé en premier, nie encore aujourd’hui la toxicité de ce produit.

Glyphosate : un scandale planétaire digne d’un thriller (Blast-info.fr) sur YouTube (52’32’’) 

 

# Les habitants de la vallée Onohea à Tiarei n’en peuvent plus des petites fourmis de feu. Depuis les intempéries de 2015 et suite aux travaux d’un particulier chez lui, ils sont infestés de petits insectes. Une situation qui empire au fil des années. L’association Teara Maoro, association citoyenne de protection de l’environnement, réclame aux autorités publiques des solutions pour éradiquer ce fléau. (…) Difficile pour le moment de chiffrer les dépenses, estime le maire de Hitiaʻa ʻo te Rā, Henry Flore, mais le montant de cette désinsectisation s’annonce colossal. "J'ai rencontré le président, le ministre de l'Équipement, du logement. Le gouvernement est prêt à financer les travaux pour arrêter ces fourmis car au niveau de la commune ce n'est pas si facile, on a un petit budget". Si les discussions ont déjà été entamées, aucune action de lutte contre les petites fourmis de feu n’a encore été lancée et aucun calendrier n’a été défini.

Tiarei : la vallée d'Onohea infestée par la petite fourmi de feu (Polynésie 1ère)