L'artisanat et le développement durable forment un duo puissant pour la création d'un avenir plus écologique et équitable. L'artisanat, par sa nature même, privilégie souvent des méthodes de production manuelles et des matériaux locaux, réduisant ainsi l'empreinte carbone et favorisant une économie circulaire. Le Service de l'artisanat traditionnel - Te Pū 'ohipa rima'ī - qui a fêté ses 40 ans d'existence en octobre dernier, organise un marché des matières premières dédié à ce secteur. Destiné aux professionnels, il permet aussi de sensibiliser le grand public aux différentes problématiques de ce milieu au travers d'activités et d'animations diverses. Te Pū 'ohipa rima'ī veut aussi protéger la création locale et surtout la défendre face aux produits arrivant d’Asie avec la mise en place d'un label, Fenua Original, créé pour bien faire la différence entre tous ces produits.

 

 

 

Du 24 au 26 avril prochains, dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles, Te Pū 'ohipa rima'ī organise le premier marché des matières premières de l'artisanat traditionnel. Un événement qui traduit la volonté du ministère de tutelle de renforcer les réseaux de vente et d'achat de ces produits locaux, de revaloriser ces derniers, ainsi que les métiers et savoir-faire du secteur. L'occasion également de sensibiliser le grand public aux différentes problématiques du milieu au travers d'activités et d'animation diverses.
Si les défis sont nombreux pour l'artisanat local, ils sont surtout méconnus des consommateurs, souvent dans l'incompréhension face aux prix exorbitants de certains produits. Un constat préoccupant, qui traduit la conjoncture d'un secteur en crise, et dont le service de l'artisanat traditionnel s'est saisi : “Nous avons mis en place ce marché des matières premières afin de reprendre un peu la création artisanale à sa base, c'est-à-dire la matière”, explique Vaiana Giraud, cheffe de service au Te Pū 'ohipa rima'ī. “C'est un sujet important et transversal puisqu’à tous les niveaux dans le secteur on rencontre des problématiques, que ce soit sur le pae'ore, le bois, la nacre ou encore bien d'autres produits. Il s'agit donc pour nous de sensibiliser d'une part, mais aussi de créer des réseaux économiques”. (…)

Artisanat - Les matières premières à l'honneur (Tahiti Infos)

(…) Au delà des producteurs et des artisans qui ont besoin d’être mis en relation, le grand public est également invité à cet événement qui met en lumière une partie importante du patrimoine polynésien. Toutes les enjeux seront abordés : difficultés de production et d’approvisionnement, prix, opportunité de créer une centrale d’achat, et juste rémunération des producteurs de matières premières. (…) Le ministère et le service de l’Artisanat traditionnel ont donc imaginé ce « marché » qui doit non seulement susciter des rencontres entre une quinzaine de producteurs de matières premières et les artisans, et faciliter les achats, mais aussi sensibiliser le grand public, qui pourra assister à des mini-conférences, des démonstrations, des ateliers, des visites guidées de la collection permanente du musée, acheter des objets artisanaux, ou encore gagner des lots en participant à deux jeux. (…) Le pays veut créer ou renforcer les réseaux de vente et d’achat – l’un des ateliers sera consacré à la création d’une centrale d’achat – et explorer des matières méconnues ou tombées en désuétude comme la fibre de potiron ou le revareva issu du cœur du cocotier. Mieux structurer le secteur, « c’est long et difficile, et le public va pouvoir le comprendre », dit Vaiana Giraud, « il s’agit de créer des réseaux économiques ». (…). Pour mieux sensibiliser les plus jeunes à ce patrimoine culturel et sa survie, le service de l’artisanat a développé un jeu de société qu’on pourra découvrir sur place, dans sa jolie boite à base de bananier, et des mallettes pédagogiques bilingues mises au point par les élèves de Samuel Raapoto, ceux du Centre des métiers d’art et avec le soutien de la DGEE. Elles seront bientôt testées dans 10 établissements scolaires pilotes. (…)

Producteurs, artisans et grand public attendus au Marché des matičres premières (Radio 1)

(…) Cheffe du service de l'artisanat traditionnel, Vaiana Giraud insiste sur l'objectif de sécurisation du secteur. "Ceux qui sont producteurs ont besoin de pouvoir vendre de manière certaine, et ceux qui sont créateurs d'objets ont également besoin d'être rassurés sur l'approvisionnement" , rappelle-t-elle.
Entretien avec Vaiana Giraud (extrait du replay du JT du 9 avril et sa retranscription écrite).

Artisanat traditionnel : un marché des matières premières pour sécuriser le secteur (TNTV)

En savoir plus sur la 1ère édition du Marché des matières premières de l’artisanat traditionnel (service-public.pf)    

 

# Le Service de l’artisanat traditionnel veut protéger la création locale et surtout la défendre face aux produits arrivant d’Asie. Un label, Fenua Original, a été créé pour bien faire la différence entre tous ces produits et permettre aux acheteurs de ne pas se faire avoir. Il s’agit maintenant de le faire connaitre et de convaincre les artisans de le demander.
Des souvenirs de Tahiti qui viennent d’Asie, ce n’est pas nouveau mais l’arrivée sur les marchés de paniers en pae’ore ressemblant trait pour trait, ou plutôt fibre pour fibre, à des paniers locaux, c’est un peu plus récent. Et très embêtant. Touristes et résidents, croyant acheter un beau panier local, se retrouvent avec ce qui n’est en fait qu’un produit made in China. Une différence éthique de taille et une différence financière aussi. Le coût d’un panier acheté en Asie n’a rien à voir avec son prix ici, même s’il est difficile de donner des chiffres exacts. Et puis un clic pour les importer prend certainement moins de temps que cultiver le pandanus, le récolter, le mettre à sécher, le préparer, le mettre en rouleau et enfin le tresser. (…). Lancé fin 2023, le label peine à convaincre les artisans. Une trentaine seulement ont des produits labellisés aujourd’hui. Mais l’idée du service de l’artisanat est bien de le développer. Une communication plus large est d’ailleurs prévue prochainement avec des campagnes auprès des professionnels mais aussi auprès du grand public : « Si les gens cherchent le label, ça invitera aussi davantage d’artisans à le demander ». Ce sont d’ailleurs les artisans eux-mêmes qui ont fait remonter le problème de ces produits arrivant d’Asie et vendus sans informer les clients de leur provenance, explique Vaiana Giraud, qui sait également que comme toute marque qui se lance, le label prendra un certain temps à se faire connaitre. (…). L’idée du service de l’artisanat traditionnel n’est pas de supprimer tous ces produits qui arrivent d’ailleurs mais bien de dire haut et fort qu’ils arrivent d’ailleurs. Et puis un travail de fond a également débuté sur la définition exacte des produits de l’artisanat : « Nous sommes en train de modifier nos textes pour préciser les processus de fabrication et l’identification des principaux objets d’artisanat. Aujourd’hui, ces définitions n’existent pas. Qu’est-ce que c’est un tapa ? Du pae’ore ? Du niau blanc ? Tant que ce n’est pas défini, ça laisse la porte ouverte pour tout et n’importe quoi, pour vendre des choses en disant que c’est du tapa alors que ça n’en est pas. »

Fenua Original : un label contre les ‘ete made in China (Radio 1)

Pour info : L'artisanat et le développement durable sont deux concepts étroitement liés, offrant des solutions innovantes et respectueuses de l'environnement dans un monde en quête de durabilité. L'artisanat, par sa nature même, privilégie souvent des méthodes de production manuelles et des matériaux locaux, réduisant ainsi l'empreinte carbone et favorisant une économie circulaire. (...)

L'artisanat & le développement durable (casaval.fr)