La protection du fenua est l'affaire d'"acteurs" engagés (institution, fondation, association, particulier...) à l'origine de "solutions" ou d'études qui méritent d'être remarquées. À noter, en cette fin d'année 2023 : Prolongation du rahui de Ua Huka jusqu'en 2025 ;  État des lieux de la faune et de la flore d'îlots des Australes ; Lancement d’un projet d’aquaponie au sein du bassin de la Présidence ; 60 millions de francs CFP en faveur de dix associations de protection animale de Polynésie française ;  Bilan de quatre ans d'activités de l’association Raiatea Animara pour venir en aide aux animaux domestiques mais aussi aux familles ; Bilan de la surveillance de la radioactivité par l'IRSN : une radioactivité "très basse" ; Une seconde vie pour les jouets inutilisés avec le collectif Tata'i et "réparer au lieu de jeter" avec Rawena Temahahe, la réparatrice de Vairao qui ramène à la vie machines à laver et autres appareils électroménagers...; Une baleine à bec de cuvier, échouée dans la baie de Vaiare à Moorea, a pu regagner le large avec l'aide de nageurs, bénévoles et associations ; La plage de Taunoa, à l'embouchure de la Fautaua, croule sous les déchets. Face à une population locale qui excelle dans l'incivilité... ce sont aux associations (en l'occurence Mama Natura) de pallier ce manque de responsabilité !

 

 

# Ua Huka est la première île des Marquises à avoir mis en place des zones de pêche interdite. Le rahui a été lancé en 2020 pour quatre ans sur deux zones, d'une superficie d’environ 128 hectares et 22 hectares comprenant deux motu. L’idée de ces interdictions : favoriser la régénération des stocks de poissons, langoustes et crabes dits toetoe. Pour toutes ces raisons, le rahui vient d’être prolongé. (...). En 2018, la commune de Ua Huka a initié la création d’une première aire marine protégée, pour faire face à la surpêche des langoustes, notamment par les pêcheurs des îles voisines, et se prémunir de la diminution des stocks de poissons autour de l’île. La commune a sollicité l’assistance technique du Programme Héritage des océans de Pew Bertarelli française, pour l’accompagner dans la démarche de création et de gouvernance du rahui. (...) Suite à une consultation publique, la réalisation d’un diagnostic écologique de l’environnement marin et la sensibilisation de la population à la démarche de rahui entreprise par la mairie, la population a décidé en 2020 la création de deux zones rahui où toute pêche est interdite (...) Trois ans après sa création, le rahui commence à porter ses fruits et les pêcheurs observent une abondance particulière en langouste et poissons aux abords du rahui, par effet de débordement. Le rahui arrivant à échéance en décembre 2023, le comité de gestion du rahui et la population ont dû se prononcer pour la suite du rahui.  (...)

À Ua Huka, le rahui prolongé jusqu'en 2025 (Polynésie 1ère)

 

 

# Etienne De La Fouchardière, chef de la subdivision administrative des îles Australes, a effectué sa première visite à l’îlot Maria, accompagné par l’Office Français de la Biodiversité [OFB] et la Société d’Ornithologie de Polynésie (SOP) Manu, indique un communiqué du haut-commissariat. Une visite menée par les tavana de Rimatara, Artigas Hatitio et de Rurutu, Frédéric Riveta, tous embarqués à bord du Bougainville, commandé par le Capitaine de Corvette, Paul Cornet. “L’îlot Maria constitue un joyau de biodiversité pour les îles Australes qu’il est essentiel de préserver”, indique le chef de la subdivision des Australes. “Dans cette optique, cette visite a notamment permis à l’OFB et la SOP de faire un état des lieux de la faune et de la flore des quatre motu (Tanimanu, Haerai, Tinimanu et Tapu’ata) ainsi que de vérifier la présence éventuelle de rats, et à la Marine et à la Gendarmerie nationale de constater la présence de nombreux restes de dispositifs de concentration de poissons (DCP)”.

Tuhaa pae – L’administrateur d’Etat a visité l’îlot Maria (La Dépêche)

 

# Dans un communiqué envoyé aux rédactions ce lundi (11/12), la Présidence annonce le lancement d’un projet d’aquaponie au sein de son bassin, marquant ainsi son engagement en faveur de l’innovation environnementale et de l’agriculture urbaine. "Cette initiative s’inscrit dans la continuité de son engagement envers la préservation de l’environnement et de son désir de créer un avenir alimentaire durable", précise le communiqué. Ce projet permettra au bassin de la Présidence de produire localement des aromates frais tout en réduisant son empreinte carbone.

Le bassin de la Présidence transformé en aquaponie (Tahiti Infos)

Un projet d’aquaponie… dans le bassin de la présidence (TNTV)

Les habitués du palais et les curieux de passage l’avaient déjà constaté : voilà de longs mois que la grande fontaine qui marque l’entrée de la présidence n’a pas craché d’eau. On y croisait même, ces dernières semaines des carpes koi abrités sous une tonnelle. Le gouvernement a apporté l’explication ce lundi : le bassin, jusque-là purement esthétique, a été reconverti pour accueillir des cultures en aquaponie.

La présidence transforme sa fontaine en bassin d’aquaponie (Radio 1)

La présidence vient de lancer un projet pionnier d’aquaponie au sein de son bassin, marquant ainsi son engagement en faveur de l’innovation environnementale et de l’agriculture urbaine. (...) L’aquaponie est une méthode innovante qui associe l’élevage de poissons à la culture de plantes en symbiose en éliminant le besoin d’engrais chimiques et minimisant les déchets agricoles. Ce projet permettra au bassin de produire localement des aromates frais tout en réduisant son empreinte carbone. (…)

Une installation d’aquaponie aménagée dans le bassin de la présidence (La Dépêche) 26/12/23

 

 

# Le Pays débloque 60 millions de francs en faveur de dix associations de protection animale de Polynésie afin de les aider à stériliser chiens et chats du fenua. Une campagne de stérilisation de nos animaux qui a débuté en septembre 2022 et doit se poursuivre en 2024. (...). Les listes d'attente des associations sont déjà longues...de nombreux propriétaires ont fait appel aux associations et c'est à peine si ces nouvelles subventions peuvent couvrir tous les frais engagés l'année passée pour accompagner les démarches de stérilisation. "On espère que cette aide pour la stérilisation sera reconduite en 2024. Les associations ont déjà de grandes listes d'attente mais il faut les contacter et se mettre en liste d'attente pour espérer avoir une aide" précise Carole Couturier, présidente de l'ARPAP (alliance pour le respect et la protection de Polynésie). 

Stérilisation : 60 millions xpf débloqués pour accompagner les associations et les propriétaires (Polynésie 1ère)

Sur proposition de la vice-présidente, le conseil des ministres vient d’adopter ce jour l’octroi de subventions au profit de plusieurs associations qui luttent contre la maltraitance animale. Ces crédits débloqués par le gouvernement doivent contribuer à l’amélioration du bien-être animal, pour le financement de campagnes de stérilisation de chiens et chats, d’un montant total de 59 550 000 F CFP. Détail de la répartition des subventions.

Près de 60 millions de Fcfp consacrés à la maltraitance animale (Tahiti News)

Quatre ans après sa création, l’association Raiatea Animara fait le bilan des actions qu’elle mène avec l’aide de ses adhérents et de bénévoles pour venir en aide aux animaux domestiques mais aussi aux familles, souvent démunies et envahies par un nombre trop important d'animaux. Le but premier de l’association est de lutter contre la surpopulation animale, qui engendre toujours plus d’errance et de souffrance pour ces animaux, parfois regroupés en meutes et qui, faute de stérilisation, de nourriture et de soins, en arrivent à tuer. À Raiatea, dans la nuit du 29 au 30 juillet, un homme a perdu la vie après avoir été mordu mortellement par trois chiens. Rencontre avec la présidente de Raiatea Animara, Audrey Monjol-Delphine.(...)

Raiatea Animara fête ses 4 ans (Tahiti Infos)

 

 

# L’Institut de la radioprotection et de la sûreté nucléaire (IRSN) a publié son bilan de la radioactivité en Polynésie française pour les deux dernières années, 2021 et 2022. Selon (ce) rapport de, les niveaux de radioactivité artificielle de huit îles hautes et huit atolls de la Polynésie française mesurés en 2021 et 2022 restent, dans la continuité des années antérieures, à un niveau très bas. Cette radioactivité résiduelle est essentiellement attribuable au césium 137. (...). Toujours selon les conclusions du rapport, en 2021 et 2022, “la dose efficace annuelle totale, comprenant l’exposition externe, l’exposition interne par ingestion et l’inhalation est de l’ordre de 1,4 millisievert pour les adultes de Polynésie française, soit deux fois plus faible qu’en métropole, de l’ordre de 3 millisieverts, hors exposition médicale”. Cette exposition aux rayonnements ionisants serait de plus “quasi-exclusivement d’origine naturelle”. La radioactivité d’origine artificielle ne représentant que de l’ordre de 0,1% de la dose efficace totale. 

La radioactivité inchangée selon l’IRSN (Tahiti Infos)

(...) Le Césium 137 est un résidu des anciens essais nucléaires. Les prélèvements ont eu lieu à Moorea, Rapa, Raivavae, Tubuai, Hiva Oa, Tahiti, Maupiti, Pukarua, Reao, Vahitahi, Vairaatea, Nukutavake-Pinaki ou encore Hikueru...dans des milieux terrestres et marins (eau de mer, eau de pluie, coquillages,...). (...). Des expositions plus élevées de quelques mSv par an peuvent apparaître avec la consommation de bénitiers, pouvant s’élever à plusieurs kilogrammes par an pour certaines populations vivant principalement dans les atolls des Tuamotu. Cette exposition par ingestion est d’origine naturelle et peut être réduite en grande partie si les reins ne sont pas consommés.

Bilan de la surveillance de la radioactivité par l'IRSN : une radioactivité "très basse"

 

 

# Comme chaque Noël, le collectif Tata’i, qui offre une seconde vie aux jouets inutilisés, réitère l’opération. Une tâche réservée d’habitude aux bénévoles du collectif. Mais cette année, l’opération a été dévolue à un groupe de stagiaires en formation de réparateurs en électroménager. Ils sont âgés de 19 à 48 ans, et sont tous sans emploi. Depuis le 20 novembre dernier, huit stagiaires issus des quartiers prioritaires de Mahina, plus deux autres originaires de Bora Bora, suivent dans les locaux de l’ancienne école Amatahiapo de Mahina des formations de base dans la réparation de matériels électroménagers. L’occasion de susciter des vocations, grâce aux conseils d’experts qui viennent transmettre leur savoir. (...)

Les lutins du collectif Tata’i réparent les jouets pour Noël (TNTV)

Une seconde vie solidaire pour les jouets (Radio 1)

Page FB Tātā'i, les ateliers collaboratifs de réparation

 

# Obsolescence programmée, mauvaise utilisation ou usure accélérée par le climat tropical, au Fenua, les appareils électroménagers ont la fâcheuse tendance à tomber en panne rapidement. Pour lutter contre le gaspillage et la surconsommation, envisager une réparation peut parfois éviter de passer par la case poubelle et rachat. À Tipaerui, et depuis quelques mois à Vairao, Rawena Temahahe, 37 ans, en a fait son métier autant par passion que par conviction. (...). Mais cette maman de trois enfants concède et prévient : malheureusement pour l’environnement, tout n’est pas systématiquement réparable à moindre coût. À son échelle, elle essaie toutefois de lutter contre le gaspillage. 

Réparer au lieu de jeter, Rawena Temahahe en a fait son métier (La Dépêche)

 

 

# Une baleine à bec échouée dans la baie de Vaiare à Moorea. La Diren a mobilisé sur place un dispositif de remorquage pour ramener l'animal au large, sans succès. Le cétacé de 4 à 5 mètres passera la nuit sur un banc de sable dans la baie de Vaiare. Le cétacé de 4 à 5 mètres a été d’abord aperçu ce matin dans la zone de Patae. Alertée, la Diren a mobilisé un navire pour remorquer l’animal venu entre temps s’échouer sur le banc de sable en face du quai de Vaiare, non loin de la trajectoire des ferries. Le capitaine du Terevau qui accoste tout prêt des lieux a d’ailleurs dû ralentir, le temps que l’animal soit sécurisé par les associations (Mata Tohora et Océania) également mobilisées, avec l’appui d’une vétérinaire et du spécialiste biologiste marin, Michael Poole.

Une baleine à bec échouée dans la baie de Vaiare à Moorea (TNTV)

Elle était à Vaiare depuis samedi, attirant le regard des curieux. La baleine à bec de cuvier, espèce assez rare, a finalement regagné le large avec l'aide de nageurs, bénévoles et associations. (…) L’animal, « un jeune adulte qui mesure à peu près 4 mètres » a finalement été guidé vers le large par des nageurs. (…)« Il y en a une, grâce aux locaux, aux personnes présentes sur site, qu’on a pu remettre au large. Et le deuxième individu, après plusieurs tentatives, s’est éloigné, finalement pour venir ici, fond de baie de Vaiare », raconte Charlotte Esposito, présidente de l’association Oceania. Selon l’autre association de protection des cétacés, Mata Tohora, elle ne serait pas revenue.

« Les associations Oceania et Ma’o mana foundation avec l’aide d’Ismael Huukena, habitant de Papenoo, venu exprès pour aider, ont accompagné l’animal à la nage du fond de baie jusqu’à l’extérieur de la passe où l’animal a pris une impulsion pour partir toute seule », rapporte le réseau des gardiens de l’océan, agréé par la Diren. «Le bateau de Ma’o Mana Foundation a assuré la sécurité des nageurs avec la présence du Dr Michael Poole à bord. Laetitia Earley, vétérinaire de Moorea et membre de l’association Mata Tohora était à terre pour accompagner les associations en conseil vétérinaire si on devait manipuler l’animal. »

Moorea : la baleine à bec de cuvier a regagné le large (TNTV)

Lire aussi :  Intervention d’urgence à Moorea : baleine à bec (matatohora.com)

 

 

# Suite aux fortes pluies de la semaine dernière, l'association Mama Natura s'est lancée ce mardi (12/12) dans une opération de ramassage des déchets aux alentours de l'embouchure de la Fautaua. Cette 51e action de l’année pour l'association a porté la récolte totale de 2023 à 21 tonnes de déchets. Le scénario se répète chaque année durant la période des fortes pluies. La plage de Taunoa, à l'embouchure de la Fautaua, croule sous les déchets. Un spectacle désolant, mais surtout récurrent. En cause, une population locale qui excelle dans l'incivilité, préférant jeter ses ordures dans la rivière plutôt que dans les poubelles dédiées. Après tout, le tri est une affaire fastidieuse et s'occuper de ses ordures représente une corvée supplémentaire dont on se passerait bien… semble-t-il. Hélas, en attendant, ce sont aux associations de pallier ce manque de responsabilité. À l'exemple de l'association Mama Natura, créée il y a tout juste un an, mais qui affiche déjà un bilan impressionnant... (...)

La plage de Taunoa sous les déchets (Tahiti Infos)