L'évolution vers un modèle économique et social qui apporte une solution globale et pérenne aux enjeux environnementaux implique la mise en place d'un modèle de développement résilient et durable qui repense nos façons de consommer, de produire, de travailler et de vivre ensemble. Cela nécessite une transition écologique qui recouvre plusieurs secteurs. Or, ce qu'on appelle la "pensée en silo" consiste à considérer les éléments indépendamment du tout, ce qui entretient  l’aveuglement aux phénomènes systémiques. Cette rationalité à œillères s’exprime par exemple dans la recherche de solutions "individualistes",  "technologiques" ou "par secteur". Cette revue de presse propose de découvrir un kaléidoscope d'actualités où cohabitent plusieurs sujets recouvrant la même problématique de "durabilité": alimentation, économie bleue, condition animale ou encore gestion des déchets, transport v/s énergie, pollution sonore v/s sports mécaniques...

 

 

ALIMENTATION

# A l’initiative de SPG Bio Fetia, trois exploitations agricoles bio de Raiatea ont récemment organisé des journées portes ouvertes et ont invité le public à découvrir leurs champs, cultures et méthodes spécifiques de travail. L’occasion de mieux comprendre les principes de la bio, d’identifier les productions locales respectueuses de l’environnement et, pour nous, de vous faire connaître ceux qui nous nourrissent au Fenua.

Découvrez les fa’a’apu bio de Raiatea ! (La Dépêche)

# Dans l’ouvrage Nourriture, abondance et identité, l’anthropologue Christophe Serra-Mallol analyse les habitudes alimentaires des Polynésiens. Des voyages transocéaniques, à la colonisation, en passant par l’installation des Américains à Bora Bora en 1942, le chercheur métropolitain décortique les pratiques des « anciens » comme celles des mangeurs tahitiens contemporains. (...) En Polynésie, l’environnement est devenu favorable (à la prise de poids) avec l’installation du Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP – dans le cadre des essais nucléaires). Elle a bouleversé la société et a eu des impacts sur les modes de vie et d’alimentation des habitants. Jusqu’en 1950, le polynésien était un pêcheur ou un agriculteur, il pratiquait une activité physique intense. Avec l’installation du CEP, ils sont devenus salariés et ont petit à petit abandonné les activités productives. La société s’est en même temps monétisée, le Polynésien a commencé à acheter son alimentation plutôt qu’à la produire. Face à l’abandon progressif des cultures de subsistance, le poids de l’alimentation importée a alors grandi dans l’alimentation quotidienne des Tahitiens. (...)

« En Polynésie, bien manger, c’est manger beaucoup » (Radio 1)

 

 

ÉCONOMIE BLEUE

Le 8e Forum de l’économie bleue organisé par le Cluster maritime s’est achevé ce vendredi midi. (17/11) Il avait pour thème le potentiel de nos ressources marines. Des ateliers ont permis aux acteurs d’échanger sur différents sujets mais surtout de faire la lumière sur les attentes et difficultés de chacun. La communication fait encore défaut. Cette année, le forum de l’économie bleue s’est intéressé à la thématique des ressources marines, l’un des 4 axes de travail du plan « Azimut 2030 ». Ce dernier correspond à la feuille de route du Cluster maritime des dix années à venir. Pour Tuanua Degage, son président, le forum a permis de mettre au jour le manque de communication entre les différents acteurs du secteur : entrepreneurs, associations, administrations. (...). Ont suivi des ateliers et échanges participatifs. Le premier avait pour titre la coordination des différents espaces maritimes gérés/protégés. Le deuxième a consisté en une évaluation des actions sur le milieu : process, mise en commun et analyse transversale des données, le troisième a traité de l’eau et de la santé des lagons en lien avec le droit à l’assainissement et enfin, le dernier, de la génétique, l’innovation et la biodiversité. La synthèse de ces travaux a été livrée vendredi matin. (...) L’objectif du pays ? « Devenir un leader de l’économie bleue »

Forum de l’économie bleue : manque de communication dans le secteur (Radio 1)

taper économie bleue dans le moteur de recherche de la revue de presse https://manuitifaaora.com/projets/ava-infos

Économie bleue : « il faut travailler avec ce qui est localement disponible » estime Günter Pauli (TNTV) 28/11/2021 

Le 8ème Forum de l’Économie Bleue de la Polynésie française s’est déroulé deux jours durant, à la Présidence, en présence d’un public plutôt clairsemé. Cet évènement important, organisé par le Cluster maritime de Polynésie française (CMPF), soutenu par le Pays et en partenariat avec le ministère des Ressources marines, en charge de l’Alimentation, de la Recherche, était consacré cette année au potentiel de nos ressources marines. Ce 8ème forum clôturait une semaine de mise en valeur de l’économie maritime de Polynésie française, marquée par la visite officielle du secrétaire d’État auprès de la première ministre, chargé de la Mer, Hervé Berville, et par l’acte fondateur d’un Comité d’orientation stratégique de la Mer, nouvelle forme de gouvernance plurielle pour le maritime, incluant les acteurs privés et les scientifiques. Durant sa prise de parole, le président Brotherson a réaffirmé que le Pays est conscient que l’économie bleue est un domaine porteur à accompagner car elle constitue un facteur de rééquilibrage de l’activité et des revenus au profit des archipels. (…)

Le Forum de l’Economie Bleue n’a pas attiré les foules… (Tahiti News) D'après un communiqué

 

# Quatrième et dernière journée au Fenua pour le secrétaire d’État à la Mer, Hervé Berville. (…) Au cours de la visite à Vairao, trois grands axes ont été illustrés : l’aquaculture de restauration des oursins, qui constituent des alliés pour limiter la prolifération des algues et préserver les récifs coralliens, tout en étant prisés des pêcheurs ; l’adaptation au changement climatique des espèces étudiées, grâce à une salle expérimentale permettant de contrôler différents paramètres (température, pH, salinité) pour en mesurer les conséquences, afin d’anticiper des solutions ; et l’ostréiculture tropicale, avec des avancées notables concernant l’huître de roche depuis trois ans.

- Itw d’Hervé Berville : “Continuer à investir pour une économie locale (…) pour nourrir la population et lutter contre le réchauffement climatique” (…)

Hervé Berville à Vairao : la recherche face aux enjeux climatiques et économiques (La Dépêche) 14/11

 

# Le président du Pays, Moetai Brotherson, et le secrétaire d'État chargé de la mer, Hervé Berville, ont signé, ce lundi (13/11) à la présidence, une convention pour officialiser le tout premier comité stratégique de la mer avec une gouvernance plurielle “inédite” d'ici le début de l'année. Ce document sera finalisé d'ici six mois, le temps que les études sur la formation et le futur campus des métiers de la mer ne soient terminées.(...). La Polynésie représente 50% de l'espace maritime français et elle est au “cœur des enjeux de souveraineté économique”, a encore souligné Hervé Belville, rappelant que “90% des données qui sont dans notre téléphone portable traversent par les câbles sous-marins”. Un exemple assez parlant pour expliquer qu'au-delà d'agir pour faire face au changement climatique et protéger la biodiversité, développer l'économie maritime doit aussi être une priorité sur laquelle il faut travailler.

Actions concrètes autour de trois piliers : le développement de l'économie maritime locale avec un seul mot d'ordre, la formation, et le projet du Pays de mettre en place un campus des métiers de la mer (...) ; Deuxième pilier : les infrastructures maritimes et portuaires comme le dock flottant par exemple, ou encore l'accompagnement pour la transition énergétique des navires, en passant par les infrastructures de signalisation maritime comme la rénovation des phares (...) ; Le troisième pilier, et non des moindres, concerne l'enjeu de la protection de nos océans et “le combat commun contre l'exploitation minière des fonds marins”, l'idée étant de continuer “sur la protection de notre souveraineté économique”.

Le premier comité stratégique de la mer en marche (Tahiti Infos)

 

 

CONDITION ANIMALE

# Malgré une surpopulation canine toujours plus importante, les problématiques liées à la condition animale peinent encore à se faire entendre des pouvoirs publics. À bout de souffle, les associations et bénévoles condamnent aujourd’hui un immobilisme des autorités compétentes et appellent à une prise de conscience de la population afin de mettre fin à la maltraitance animale. (...)  “Les gens pensent que nous sommes à leur disposition et que c’est notre travail, alors que non”, déclare Heiata Ferrand, bénévole indépendante pour la cause animale. “Et non seulement nous ne sommes pas payés pour faire tout ça, mais en plus, cela nous coûte de l’argent. Il faut avoir des croquettes à disposition par exemple, etc.” poursuit-elle. Également dépourvues de refuges, les associations tentent tant bien que mal de gérer ces situations d’urgence, faisant appel généralement à la bonté d’âme des familles d’accueil, déjà surchargées, ou aux quelques vétérinaires enclins à héberger ces pauvres bêtes pour quelques jours. Pourtant, la loi reconnaît les mairies comme étant responsables de l’errance et de la divagation des chiens au sein de la commune, et oblige ces dernières à se munir de fourrière afin d’assurer la sécurité et la salubrité de leur territoire.

Maltraitance animale : “Il faut en finir !” (Tahiti Infos)

 

DÉCHETS

# 636 kg de déchets ont pu été collectés, samedi 18 novembre, lors du "Clean up day" organisé par l'association des élèves des classes préparatoires aux grandes écoles du Lycée Gauguin. oujours autant de déchets ramassés le long de la rivière Papeava... Cette fois, c'est l'association des étudiants de "Prépa HEC" qui s'est mobilisée en partenariat avec l'association de défense de l'environnement "Mama Natura". "C'est surtout pour sensibiliser les jeunes à la pollution urbaine croissante au fenua. On est très préoccupés par nos études, des fois on en oublie ce qu'il se passe à l'extérieur. Du coup, les sorties et les activités extra-scolaire que l'on fait avec la prépa, c'est justement pour pouvoir sensibiliser et se rendre compte qu'on a besoin d'agir car nous sommes la future génération", explique Margot Hataka, la présidente de l'association des étudiants de Prépa HEC.

Clean up day : les déchets toujours et encore (Polynésie 1ère)

# En déplacement au Japon, le vice-présidente du gouvernement, Éliane Tevahitua, a visité la station d’incinération « Hiroshima City Naka Incineration Plant » de la ville d’Hiroshima, rapporte un communiqué du gouvernement. L’objectif de la visite était d’étudier les procédés d’incinération et de recyclage des déchets, un défi majeur pour notre Pays et pour la protection de son environnement. La station de Naka, construite en 2004, a une capacité d’incinération de 600 tonnes par jour de déchets urbains.

Traitement des déchets: c’est l’incinération qu’elle préfère ! (Tahiti News)

# Dans nos caddies, à l’heure du déjeuner, au fond de nos poubelles, les emballages sont partout. Ce n’est donc pas par hasard que cette thématique est mise en avant à l’occasion de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets (SERD), du 18 au 26 novembre 2023. Coordonné par l’Agence de la Transition Écologique (ADEME), cet évènement vise à rappeler au grand public les bonnes pratiques en matière de consommation et de production de déchets. “Tous les acteurs sont concernés par les enjeux de prévention et de réduction des déchets. Le tri et le recyclage ne peuvent être la seule solution à la surconsommation d’emballages. À Tahiti, plus d’un tiers de nos bacs gris sont des emballages. Une fois collectés, dans les ordures ménagères ou séparément, ces déchets sont enfouis ou exportés. Il est donc indispensable d’agir à la source en réduisant la quantité de déchets, et donc d’emballages”, interpelle l’ADEME. (...)

Emballages : êtes-vous prêts à changer vos habitudes ? (La Dépêche)

Voir le Programme des actions de la SERD en Polynésie française (serd.ademe.fr)

 

TRANSPORT  v/s ÉNERGIE

Accusées de ne pas être aussi écologiques qu’annoncées, les voitures électriques et hybrides sont dans le viseur du Pays. Dans le budget 2024, une réforme est prévue pour mettre fin, en partie, au système d’exonération dont bénéficient actuellement ces véhicules. Les concessionnaires s’en inquiètent, les prix pourraient grimper de 40%. (...). Perdre les exonérations de taxes instaurées en 2014 par le gouvernement Fritch, au nom, à l’époque de la réduction à la dépendance aux énergies fossiles, risque de faire bondir le prix des véhicules hybrides et électriques. (...) En 2022, selon la Direction des Transports Terrestres, les véhicules dits propres représentaient 17% des immatriculations. L’exonération d’une partie des taxes y a largement contribué. Pour Jacky Bryant, secrétaire général de Heiura les Verts, avec cette réforme le Pays met le doigt où ça fait mal, mais il doit aller plus loin. (...)  "Aujourd'hui 99% des véhicules qui se rechargent continuent à puiser dans une usine à partir de carburant fossilisé...et dernier point : quelle est la fin de vie de toutes ces batteries, problème majeur de cette opération ?",  s'interroge l'écologiste. (...)

Fini l'exonération sur les voitures électriques, les concessionnaires inquiets (Polynésie 1ère)

 

POLLUTION SONORE v/s SPORTS MÉCANIQUES

À deux jours de la manifestation prévue ce samedi (18/11) à Faratea par les associations de runs et de car bass, le ministre des Grands travaux a justifié sa décision d’interdire les courses dans la zone. Il également précisé que le Pays souhaite « que tout le monde s’y retrouve », tant les riverains que les fans de moteurs rugissants et les occupants de Faratea … Il évoque un retour aux discussions entre toutes les parties prenantes.

Nuisances à Faratea : la main tendue de Jordy Chan (Radio 1)

Ce samedi 18 novembre, les runs initialement prévus dans la zone industrielle de Faratea ont été remplacés par une manifestation silencieuse. Les riders refusent d'être pointés du doigt concernant les nuisances sonores et réclament des espaces pour exprimer leur passion. (...) En raison des plaintes des riverains pour nuisances sonores et des projets de développement de la zone, "le site n'accueillera plus de manifestations de ce type", avait précisé dans un courrier le ministre des Grands Travaux, Jordy Chan. Le mot d’ordre de la mobilisation ce samedi était le silence. Les passionnés de sports mécaniques voulaient prouver qu’ils peuvent se réunir en un seul lieu, sans être accusés d’être à l’origine de nuisances sonores.

Les riders manifestent en silence (Polynésie 1ère)

Alors que le gouvernement a récemment interdit l’accès de la zone de Faratea, à Taravao, aux cars bass et autres engins, après les plaintes de riverains*, les amateurs de gros sons et de runs se sont mobilisés, ce samedi, pour se faire entendre. Ils souhaitent que les autorités trouvent des solutions pour qu’ils puissent continuer à « vivre leurs passions ».

Les fans de cars bass et de runs se mobilisent pour pouvoir « vivre leurs passions » (TNTV)

Entre une pétition pour nuisances sonores appuyée par Te Ora Hau et la concrétisation du projet de zone bio-marine, la zone industrielle de Faratea, à Taravao, a récemment fermé ses portes aux compétitions de sports mécaniques. Comme annoncé, à la place des runs, samedi 18 novembre 2023, la mobilisation a pris la forme d’une manifestation pacifique.

Manifestation à Faratea : deux-roues et voitures roulent et signent pour un site adapté (La Dépêche)

 

* Pour rappel : Face aux nuisances sonores générées par des courses de run, à Faratea, l'association Te Ora Hau obtient gain de cause auprès du ministère des Grands travaux qui les interdit sur ce site de Taravao, in Protection de l’environnement : des associations lanceuses d’alerte (AvA-Infos)

On peut aussi s'interroger sur la pertinence écologique de telles courses. Les sports mécaniques s’attirent de nombreux contradicteurs en raison des nuisances qu’ils peuvent générer. Les sports mécaniques et la transition écologique (ufolep.org)

Dès 2019, la France a inscrit dans la loi relative à l'énergie et au climat, l'objectif d'une neutralité carbone d'ici 2050, objectif partagé au niveau international.

Les sports méca français en route vers la neutralité carbone à l’horizon 2050 (oxfamfrance.org)