La transition écologique n'est pas seulement une nécessité, mais aussi une opportunité pour les entreprises d'innover et de prospérer dans un monde en évolution. L'Université de la Polynésie française organise ce lundi 26 février un temps d'échange entre l'équipe pédagogique de la licence Sciences de la transition écologique et sociétale (STES)* - qui ouvrira à la rentrée prochaine, dans le cadre du projet Nārua - et des représentants d’entreprises, d’institutions territoriales et du secteur associatif au service des transitions écologiques et sociales. En prélude, cette revue de presse est l’occasion de découvrir plusieurs sujets d’actualité en lien avec cette thématique. Des exemples concrets de la dimension transversale du développement durable couverts par la presse locale pendant la semaine du 19 au 25 février.

 

 

* Pour rappel : Transitions en milieux multi-insulaires : Licence "Sciences de la Transition écologique et sociétale", à l’UPF in Transition écologique : de la théorie à la pratique (AvA-Infos) et Des clés pour mieux appréhender la transition écologique et sociétale (AvA-Infos)

++++

Dans cette revue de presse:

- L'ambition de la Convention des entreprises pour le climat pour la Polynésie française

- Vers une "économie endogène" basée sur les ressources locales et les énergies renouvelables

- Tourisme : Gestion de la destination, durabilité socio économique, culturelle ou environnementale…

- Auto-saisine du Cesec autour du sujet des inégalités et de la pauvreté en Polynésie / Un sujet à mettre en regard de l’évolution démographique du Pays

- Alimentation : journées interrégionales d'échange sur la commercialisation des produits bio locaux en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française / Formation de la population d’Hikueru (Tuamotu) à l’agriculture biologique et à la préservation de l’environnement.

- Projet hôtelier : développement économique et préservation de l’espace public. Quel avenir pour la plage de Temae, à Moorea ? / Aménagement du territoire à Tahiti : Quid de la « Route du Sud » ?

- Électricité et gaz : dépendance énergétique, empreinte carbone et impact environnemental / Des déchets de bois pour remplacer les énergies fossiles

 

.../...

 

L'ambition de la Convention des entreprises pour le climat pour la Polynésie française

Basculer d’une économie extractive vers une économie régénérative d’ici 2030, c'est l'ambition de la CEC, la Convention des entreprises pour le climat. Pour le Pacifique, la référente Karine le Flanchec souhaite accompagner les entreprises du fenua à cette prise de conscience d'une transition écologique. Explications.

La démarche écologique au sein des entreprises (Polynésie la 1ère)

Karine Le Flanchec, référente de la CEC pour le Pacifique, était lundi matin « l’invitée café » de Polynésie la 1ère.  (Elle) est venue parler des initiatives visant à accompagner les entreprises locales dans leur transition écologique. Elle a mis en avant l'ambition de la Convention des entreprises pour le climat, une association d’intérêt général créée en 2020, qui cherche à accompagner les entreprises locales dans leur transition écologique.

(…) La CEC propose un parcours stratégique sur 10 mois pour aider les dirigeants à intégrer les enjeux écologiques dans leur activité, avec l'objectif de passer d'une économie extractive à une économie régénérative. Ce parcours comprend des sessions de réflexion, de formation et de collaboration entre entreprises. (...)

La convention des entreprises pour le climat : accompagner les entreprises du Pacifique vers la transition écologique (Polynésie 1ère )

+ Itw de Karine Le Flanchec dans le JT du 22/02/24 (Polynésie 1ère ) à 11’42’’

Pour rappel :

(…) Le principe (de la CEC) est d’accompagner les entreprises au travers d’un parcours qui leur permettra au terme de 8 à 9 mois de rédiger une feuille de route à l’horizon 2030 qui intègre les limites planétaires, y explique Karine Le Flanchec, ambassadrice de « La Fresque du Climat » en Polynésie française. (...)

Pacifique – Une convention des entreprises pour le climat “avant fin 2023” (La Dépêche) avril 2023

L'association Convention des entreprises pour le climat (CEC), créée en décembre 2020, est une association d’intérêt général dont la vocation est d’organiser des parcours de prise de conscience et de transformation pour décideurs économiques

Le site Internet de la CEC (ce-impact.org)

EN SAVOIR PLUS : La transition écologique : qu’est-ce que c’est ? (lesbases.anct.gouv.fr)

 

 

Vers une "économie endogène" basée sur les ressources locales et les énergies renouvelables

# Selon l'ISPF, le marché de l'emploi en Polynésie affiche une croissance encourageante avec 2100 emplois supplémentaires entre 2022 et 2023. Malgré un taux de chômage de 8,5%, la ministre de la Fonction publique, de l'Emploi, du Travail souligne la stabilité des chiffres. L'accent est mis sur les efforts pour intégrer les 25 000 chercheurs d'emploi, représentant le "véritable taux de chômage à 14%". L'interview met également en lumière les défis persistants, notamment la situation des sans domicile fixe et les initiatives visant à dynamiser l'agriculture et la pêche. En terme d'activité économique, "l'agriculture et la pêche sont proches des 0%". La ministre déplore leur "dépendance à des facteurs extérieurs" et entend miser sur une "économie endogène" basée sur les ressources locales et les énergies renouvelables. (…)

L'invitée café du mercredi 21 février 2024 est Vannina Crolas, ministre de la Fonction Publique, de l'Emploi, du Travail.

Emploi : "l'objectif du gouvernement est de développer une économie endogène" (Polynésie 1ère)

 

 

Tourisme : Gestion de la destination, durabilité socio économique, culturelle ou environnementale…

Le Conseil mondial du tourisme durable a diffusé son premier rapport d’évaluation sur la destination Polynésie. Si l’organisme, auquel le Pays a adhéré fin 2022, reconnait des efforts dans le secteur ces dernières années, il liste beaucoup d’écueils sur lesquels le tourisme polynésien pourrait à terme buter : dépendance aux hydrocarbures, problèmes d’accès à la nature, manque de mise en valeur et de protection des biens culturels ou d’implication de tous les acteurs… Des « défis » importants qui interrogent à l’heure où le gouvernement veut renforcer massivement la fréquentation touristique du pays.

C’est un premier état des lieux qu’a dressé en Polynésie le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC). L’organisme, créé entre 2007 et 2009 dans un cadre onusien, définit et porte des standards mondiaux pour des voyages et du tourisme à l’impact limité. Et c’est entre autres pour se confronter à ces « critères du GSTC » que la Polynésie y a adhéré fin 2022. Restait donc à mener une première mission d’évaluation, qui a eu lieu entre août et décembre 2023, sous la direction du Dr Mihee Jang, une des cadres du conseil mondial, avec la « pleine collaboration » de Tahiti Tourisme. Gestion de la destination, durabilité socio économique, culturelle ou environnementale… L’idée de cette mission, qui a alterné observations de terrain et échanges de documents, était d’identifier les défis que les autorités locales ont à surmonter pour inscrire l’activité touristique sur le très long terme et limiter ses conséquences néfastes. (…)

Tourisme durable : le « peut mieux faire » du conseil mondial (Radio 1)

D'août à septembre 2023, le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC) a mené une évaluation sur la destination Tahiti et ses îles. Si le tourisme durable a fait des progrès, notamment grâce au Plan FM27, l’évaluation pointe du doigt des progrès à faire “surtout du côté de la gestion de l'environnement et de la culture”, témoigne Kevin Van Bastolaer, chargé de communication de Tahiti Tourisme.

Des clés pour un tourisme 100% durable (Tahiti Infos)

 

 

Auto-saisine du Cesec autour du sujet des inégalités et de la pauvreté en Polynésie / Un sujet à mettre en regard de l’évolution démographique du Pays

# Le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) a voté favorablement, ce jeudi, à la proposition d'autosaisine de Maiana Bambridge, qui porte sur la réflexion autour du sujet des inégalités et de la pauvreté en Polynésie. L'objectif étant de formuler des recommandations pour les pouvoirs publics. (...)

Le Cesec va se pencher sur les inégalités et la pauvreté en Polynésie (Tahiti Infos)

Maiana Bambridge a fait adopter par le Cesec sa proposition d’auto-saisine sur la pauvreté au fenua et les pistes de réflexion « vers un modèle social plus juste. » Le programme de travail du collège de la cohésion sociale et de la vie collective sera chargé, et le résultat est attendu dans trois mois. (...)

Au Cesec, une autosaisine sur la pauvreté en Polynésie (Radio 1)

CESEC, le 22/02/24 : proposition  d'auto-saisine du collège de la cohésion sociale et de la vie collective sur « La Polynésie française, une société à deux vitesses : vers un modèle social plus juste » (doc Pdf en ligne)

 

# La Polynésie française a compté plus de départs que d’arrivées sur son territoire à l’issue de l’exercice de recensement de la population que vient d’opérer l’Institut de la statistique (ISPf).

Le solde migratoire apparent est négatif de 1 300 personnes par an entre 2017 et 2022. Ce déficit s’accroît : entre 2012 et 2017, il était de 1 100 personnes par an. Ce déficit reste cependant inférieur à celui constaté entre 2007 et 2012 qui était de 1 500 personnes par an. Entre 2017 et 2022, 20 500 personnes ont quitté la Polynésie française, soit 7 % de la population. Parmi elles, 4 100 sont âgées de 18 à 25 ans au moment du recensement (800 jeunes sont concernés en moyenne par an). Chaque année, un jeune adulte sur dix quitte le territoire.

Population: un jeune adulte sur dix quitte le territoire (Tahiti News)

Démographie: la zone rurale séduit davantage que la zone urbaine (Tahiti News)

 

 

Alimentation : journées interrégionales d'échange sur la commercialisation des produits bio locaux en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française / Formation de la population d’Hikueru (Tuamotu) à l’agriculture biologique et à la préservation de l’environnement.

 

# L'association Bio Fetia organise du 21 au 24 février, à l'hôtel Te Moana, ses journées d'échanges interrégionales sur la commercialisation des produits bio. L'occasion pour les acteurs néo-calédoniens et polynésiens de la filière d'apporter des solutions aux problématiques communes rencontrées sur leur territoire respectif. En moyenne 18% plus cher, le bio peine encore à convaincre les consommateurs.

Dans le cadre du projet européen PROTEGE, visant à construire un développement durable et résilient des économies des pays et territoires d'outre-mer, l'association Bio Fetia organise du 21 au 24 février des journées interrégionales d'échange sur la commercialisation des produits bio locaux en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. “Depuis le mois d'avril 2023 et jusqu'en avril 2024, nous sommes investis dans ce projet”, assure Angélique Renaud, représentante de l'association Bio Fetia. “Des prestataires nous ont aidés à faire des études économiques pour pouvoir comparer les agricultures conventionnelles et bio, mais également pour exposer les problématiques liées à la commercialisation de la filière. Car il faut savoir que l'on a de plus en plus d'agriculteurs qui se convertissent au bio, mais on arrive à un stade où ils ont besoin que leur travail soit valorisé, affiché et surtout rémunérateur.” (…)

La commercialisation du bio en peine (Tahiti Infos)

+ Itw de la directrice de Biofetia à écouter en replay sur le JT du 22/02/24 - à 8’20’’ (Polynésie 1ère)

 

# Un programme d'une semaine a débuté le 22 février à Hikueru pour former la population à l’agriculture biologique et à la préservation de l’environnement. Grâce à ce projet, soutenu par la TSP, qui collecte et traite les déchets, et d’autres partenaires financiers, Jean-Baptiste Tavanae, agriculteur biologique de Papeari (et membre du bureau de Biofetia), a pu se rendre sur l'atoll pour partager son expertise avec les habitants.

À Hikueru, les habitants formés à l'agriculture biologique (Polynésie 1ère)

 

 

Projet hôtelier : développement économique et préservation de l’espace public. Quel avenir pour la plage de Temae, à Moorea ? / Aménagement du territoire à Tahiti : Quid de la « Route du Sud » ?

# Pour la Fédération Tahei auti ia Moorea, la rencontre avec Moetai Brotherson et Eliane Tevahitua a jeté le chaud et le froid. Le gouvernement a confirmé avoir lancé une procédure pour exercer ses droits sur l’emprise réservée de 3 hectares qui borde la grande plage de Temae. Ce qui constituerait une victoire pour les militants associatifs. Mais pour l’exécutif, il n’est pas question de passer à l’acte avant d’avoir étudié les contre-propositions du groupe Wane, propriétaire du domaine où il porte un important projet hôtelier. Projet « qui se défend », précise la vice-présidente.

Plage de Temae : le Pays veut en savoir plus sur le projet Wane avant de trancher (Radio 1)

Pour rappel : le devenir de la plage de Temae, à Moorea, est toujours incertain / in Le point sur trois mobilisationa associatives (AvA-Infos)

 

# Le ministre des Grands travaux, Jordy Chan, a présenté aux élus du conseil municipal de Paea, ce vendredi, le nouveau projet de Route du Sud, Te Ara Nui. Un nouveau tracé qui conduirait encore à un trop grand nombre d’expropriations sur la commune, selon le tavana Antony Géros, qui réclame l’organisation d’un « referendum local pour demander à la population ce qu’elle en pense ».(...)

Le nouveau projet de Route du Sud ne convainc pas Antony Géros (TNTV)

Pour rappel : Route du Sud: il y a des alternatives possibles (AvA-Infos) 03/2020

Des infrastructures polémiques : Route du sud, nuisances sonores autour de l’aéroport de Tahiti/Faa’a (AvA-Infos) 07/2020

Route du sud dans le moteur de recherche de AvA-Infos

 

 

Électricité et gaz : dépendance énergétique, empreinte carbone et impact environnemental / Des déchets de bois pour remplacer les énergies fossiles

 

# En raison de son isolement et de son éclatement géographique, difficile pour la Polynésie de réduire sa dépendance énergétique et donc de diminuer sa facture énergétique et son empreinte carbone. Mais en 2022, la production d'énergies renouvelables a été la plus élevée depuis dix ans, notamment grâce à l'hydroélectricité et aux SWAC.

Comme chaque année, l’Observatoire polynésien de l’énergie fait le bilan. Fin 2023, il a dévoilé le bilan énergétique 2022 de la Polynésie. Celui de 2023 sortira fin 2024, un décalage lié au temps de recueillement de toutes les données, que l’on doit à Mercedes Garcia Martearena, la responsable de l’observatoire. « L’énergie, ce n’est pas que la production d’électricité, c’est toute l’énergie nécessaire dont on a besoin pour prendre la voiture, le bateau, pour cuisiner… » précise-t-elle. (…)

2022, année record de production d’énergies renouvelables (TNTV)

En replay: Énergie : La Polynésie toujours dépendante sur le JT du 20/02/24 (TNTV) 6’10’’ à 17’15’’

 

# Un appel à candidature a été lancé par le Pays pour une étude sur la « relocalisation des dépôts d’hydrocarbures » aujourd’hui situés à Motu Uta. Étonnant quand on sait qu’une nouvelle cuve de carburant et une nouvelle sphère de gaz sont en construction sur place. Mais le ministre des Grands Travaux, Jordy Chan, veut voir plus loin, jusqu’à 2060, et veut surtout refaire le point sur les risques que présente cet emplacement tout proche de la ville et dans l’alignement de la piste d’aéroport. Côté alternatives, la côte Est est spécifiquement visée, mais les experts pourront s’intéresser à « d’autres zones ». (...) 

Le Pays étudie un déménagement des stocks de gaz et de carburant sur la côte Est de Tahiti (Radio 1)

 

# Des déchets de bois pour remplacer les énergies fossiles : l'idée fait son chemin à la scierie de Papara, qui mise sur la valorisation de ces résidus comme moteurs d’une nouvelle économie circulaire. Si l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et la Direction de l’agriculture donnent un coup de pouce au projet, reste désormais à structurer la filière de valorisation des déchets du bois au niveau local. Avec près de 6000 hectares de pins des caraïbes plantés sur son sol, la Polynésie regorge de bois. Restent les déchets, souvent inutilisés, que certains professionnels cherchent et acteurs institutionnels cherchent à exploiter au maximum. (…)

À la scierie de Papara, la valorisation énergétique des déchets du bois est en route (TNTV)