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Plate-forme pétrolièreCe document est extrait d'une note de synthèse réalisée en septembre 2010 par 2D attitude, remise au Ministère en charge du Tourisme à sa demande, lors des travaux du Comité d'Orientation Stratégique du Tourisme (COST).
 
 
 
 

Le cas de la Polynésie française : ultra dépendance aux produits pétroliers

Pour connaître la situation, particulièrement critique, des Communautés d'Outre-Mer, et plus particulièrement de la Polynésie française, le lecteur se réfèrera aux documents suivants, non repris ici dans cette version :

Disponibilité mondiale des hydrocarbures : 2000-2010, décennie du pic pétrolier ?

Le transport est le secteur où le pétrole est le plus difficilement substituable : aujourd'hui, son énergie dépend à plus de 98% des produits pétroliers1. Ce secteur consomme à lui seul près de 50% des hydrocarbures extraits dans le monde.

Sources d'énergie utilisées par les différentes filières de transport (dans le monde)
  Aérien Maritime Routier Ferroviaire
Pétrole + gaz naturel 100% 100% 98,5% 79%
Charbon 0% 0% 0% 11%
Nucléaire 0% 0% 0% 5%
Énergies renouvelables 0% 0% 1,5% 5%
Source : IFP (Institut Français du Pétrole)

Cette problématique n'a pas échappé aux décideurs, puisque elle a été choisie comme thème du premier forum international des transports en 20082.
Lorsque l'on se pose la question : « pour combien d'années de pétrole nous reste-t-il ? » invariablement, depuis les années 60, la réponse à cette question reste la même : il reste pour 40 ans de pétrole.
 
Ce chiffre est issu d'un calcul simple : Il reste environ 1 200 milliards de barils à extraire dans le monde, et la consommation annuelle est de 30 milliards de barils par an. On a donc 1 200 / 30 = 40 ans de réserves. Ce type de calcul impliquerait que la production de pétrole resterait stable durant 40 ans pour brutalement tomber à 0.

 Voyons sur un graphique ce que cela signifierait :
2011-04-05_DisponibilitePetrole01
La réalité n'est bien évidement pas si simple. Dans un gisement, le pétrole est piégé dans une roche réservoir poreuse entourée de couches géologiques imperméables. Durant le début de l'exploitation, la pression existant au sein de la roche réservoir peut être suffisante pour que le pétrole jaillisse à la surface de lui-même. Lorsque cette surpression cesse, il devient nécessaire d'injecter dans le puits des liquides ou du gaz afin de pouvoir récupérer l'huile. Dès lors, plus le puit vieillit, moins le débit de pétrole qu'on peut en extraire est important.
De plus, le pétrole étant une ressource finie à l'échelle de l'humanité, sa production suivra obligatoirement trois phases  :
  • une phase de développement (croissance de la production),
  • une phase de stagnation,
  • une phase de déclin.
Le géologue Marion King HUBERT a décrit ces trois phases en expliquant que la production de pétrole suivra une courbe en forme de cloche dont le maximum (appelé « pic de Hubert » ou « Peak Oil ») aura lieu au moment ou la moitié du pétrole aura été extrait (il s'agissait de l'année 2006 d'après l'AIE). Le graphique ci-dessous représente cette modélisation accompagnée de l'exploitation historique du pétrole :
 
2011-04-05_DisponibilitePetrole02
Les spécialistes de l'exploration pétrolière misent aujourd'hui d'avantage sur une évolution de la production en « plateau en tôle ondulée » plutôt que sur un pic unique.
 
Si nous regardons l'historique de la quantité de pétrole disponible par être humain, la situation est encore plus critique :
2011-04-05_DisponibilitePetrole03
 
Nous pouvons distinguer sur cette courbe un pic entre 1972 et 1978, et une zone plane entre 1982 et aujourd'hui. Les prévisions intègrent une population qui augmente et une disponibilité en pétrole qui plafonne puis qui diminue. Les prévisions donnent ainsi une disponibilité de pétrole par habitant en 2030 équivalente à celle qu'il y avait en 1965...
 
Regardons ce qui se passe concernant les continents les plus pauvres :
2011-04-05_DisponibilitePetrole04

L'Asie, tirée par les géants chinois et indien, est en forte croissance sur toute la période alors que l'Amérique du sud est sur un plateau depuis 2000. Quant à l'Afrique, elle a connu sa plus grande consommation en 1985-1990, et est en léger déclin depuis, dans un contexte de pétrole abondant et bon marché (il est à noter qu'un africain consomme quatre fois moins de pétrole que la moyenne mondiale, et vingt fois moins qu'un américain).

Au-delà des tensions majeures sur les prix, un risque de rupture

Dans un tel contexte de tension, le risque est grand pour la Polynésie française de se voir « détourner » son pétrole au profit de puissance asiatique comme la Chine. La compagnie de distribution et de production d'électricité EDT attire depuis longtemps l'attention sur ce fait.



1 Institut Français du Pétrole, Panorama 2009 Les énergies pour le transport, avantages et inconvénients
2 www.internationaltransportforum.org/Topics/forum2008.html



Des sources, et non des moindres, qui alertent du pic pétrolier en cours :



 

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