Il s’agissait d’un “simple” incident technique qui a pu être (relativement) rapidement circonscrit. Mais cet événement interroge sur les capacités de résilience de la société polynésienne, aujourd’hui très dépendante d’infrastructures elles-mêmes dépendantes en grande partie de son accès au pétrole.
Un black-out d’une rare ampleur s’est produit le jeudi 10 octobre en milieu d’après-midi, suite à une coupure générale d’alimentation en électricité qui a frappé l’île de Tahiti pendant plus de trois heures (six heures pour certains quartiers). En cause : un incendie qui s’est déclaré dans le poste TEP de 90 000 volts dans la vallée de la Punaruu, à Punaauia. En ville, les embouteillages habituels de sortie de travail ont été amplifiés en raison de l’absence de feux de signalisation aux carrefours. Les commerces (supermarchés, pompes à essence, etc…), privés d’électricité, n’ont pu fonctionner, de même que les distributeurs d’argent.
Les origines écologiques, économiques, financières et politiques d’un effondrement possible du système thermo-industriel mondial, et, surtout, leurs relations systémiques, commencent à être mises en évidence. Car ce sont ces liens entre causes qui transforment une petite faiblesse quelque part en un effondrement global, une épidémiologie des dominos qui tombent les uns après les autres, dépassant ainsi les seuils de nos « limites planétaires ».
Mais en a-t-on pris conscience en Polynésie ? Si loin de tout, le fenua est aussi très vulnérable de par sa dépendance aux importations. Que se passerait-il si un “crash” mondial (financier, économique, écologique, géopolitique...) amenait, demain, pétroliers et porte-containers à ne plus approvisionner Tahiti ?
À la différence des effondrements de civilisations du passé (qui ont été régionaux, îliens, ou n'ont concerné qu'une partie d'un continent), des théories envisagent un effondrement qui pourrait être global. Risques d'effondrements environnementaux et sociétaux (Wikipedia)