Les raisons de protéger la biodiversité sont nombreuses. Celle-ci est garante du bon fonctionnement des écosystèmes : la destruction d'une espèce pouvant alors fragiliser l'ensemble de l'écosystème. Elle possède aussi une importance économique directe. Plusieurs articles ont évoqué ce mois-ci une actualité locale en lien avec sa potentielle destruction… ou sa sauvegarde.
+ L’Office français de la biodiversité, établissement public de l’État fraîchement créé, a signé en début d’année une convention avec le Pays pour l’accompagner sur certains dossiers environnementaux. Rencontre avec le nouveau délégué territorial de l’office, Franck Connan, qui en précise les actions.
Eau, assainissement, aires marines… La feuille de route de l’Office français de la biodiversité (Radio 1)
L’OFB, acteur environnemental public, est chargé de la protection de la biodiversité à l'instar de l'ADEME pour les déchets et l'énergie.
L'Office Français de la Biodiversité a un nouveau directeur (Polynésie 1ere)
+ En 2018, l’ONG Pew lançait un appel à projets divers de protection des lagons et de valorisation de la culture polynésienne, et l’association Heiva i Tatakoto a fait partie des vingt porteurs de projet qui ont pu bénéficier d’un soutien de 500 000 FCFP. Deux jardins de bénitiers ont été inaugurés ce mois-ci, dans le cadre du Rahui Kokona Day - la journée rahui du bénitier - à Tatakoto (Tuamotu).
Des jardins de bénitiers créés à Tatakoto (La Dépêche)
+ Les baleines et dauphins, qui ont besoin de remonter en surface pour respirer, sont menacés par l’empêtrement. Les déchets comme les filets de pêche et les engins de pêche comptent parmi les principaux responsables de ces empêtrements. Pour faire un état des lieux puis mettre en œuvre un plan d’action pour répondre à cette problématique, l’association Oceania a lancé son projet Fa’aora. Celui-ci se décline selon trois axes : l’étude scientifique, le ramassage de déchets sur terre et en mer et la valorisation de ces déchets récoltés.
Fa’aora, le nouveau projet au long cours d’Oceania (Tahiti Infos)
À Moorea, une cinquantaine de personnes ont répondu à l'appel de l'association. Après près de trois heures de ramassage, les équipes ont récupéré 15 m3 de déchets en tous genres (plastiques, masques, pots de peinture, nylon...).
15 m3 de déchets récoltés à Moorea (Polynésie 1ere)
Grand nettoyage à Maharepa (Tahiti Infos)
Moorea - Vaste opération de ramassage des déchets (La Dépêche)
+ Des travaux de terrassement organisés (sans autorisation) sur les hauteurs de Punavai (Punaauia-Tahiti) ont dévié la rivière Tepuai de son lit d’origine. Large de plus de 5 mètres, elle fait désormais un mètre et est située à flanc de colline. En temps de pluie, les éboulements risquent d’être importants. Sans compter la pollution du lagon par des boues terrigènes… principale menace pour les récifs coralliens.
Les travaux de la discorde (Polynésie 1ere)
+ Les rats noirs, animaux invasifs “passagers clandestins » des navires, peuvent causer d'importants dégâts et s'avérer être un fléau tant au point de vue économique que sanitaire Mais également à un niveau écologique en étant à l’origine de la disparition d’espèces d’oiseaux, dont principalement des endémiques. Suite au décès du chien Whisky (chien détecteur de rats) et après avoir pris des mesures au niveau du quai et de l’embarquement des marchandises par les navires, l’association Rima Ura se tourne désormais vers sa population de Rimatara pour protéger cette île des Australes de l’invasion du rat noir.
Rimatara : la population s’organise pour protéger l’île contre le rat noir (TNTV)
+ L'Association Tamarii rava’ai no Taaone souhaite préserver ses ressources. Les pêcheurs qui ont récemment fondé cette association (en français, Les enfants pêcheurs de Taaone) ont constaté, ces dernières semaines, que de nombreux pêcheurs qui n’habitent pas à Pirae viennent pratiquer dans la baie de Taaone. Si ce projet voit le jour, le rahui qu’ils envisagent de créer doit s’étendre sur au moins 1,5 km de long sur les plages de Pirae, depuis la limite Papeete-Pirae jusqu’à la limite Arue-Pirae.
Des pêcheurs veulent un rahui dans la baie de Taaone (La Dépêche)
+ Les apiculteurs sont inquiets. Ils redoutent l’apparition de la loque américaine. Cette maladie est capable d’infecter des ruches entières et d’en décimer les essaims. Une infection à la loque américaine peut se propager à d'autres colonies d'abeilles dans un rayon pouvant atteindre 8 km.
Apiculture : suspicion de loque américaine (Polynésie 1ere)
En savoir plus sur la loque américaine : La loque américaine : le fléau des apiculteurs (apiculture.net)
+ Autre fléau, la petite fourmi de feu, une tueuse en série qui menace les tout derniers Monarques de Tahiti, ou ‘ōmāma’o (Pomarea nigra), en danger critique d’extinction. L'association Manu mène une lutte sans merci contre cette espèce invasive qui menace (aussi) de faire disparaître un oiseau endémique, emblème de l’île dont il porte le nom.
Une cagnotte pour éliminer la petite fourmi de feu des vallées à Monarques (Tahiti Infos)
+ Alors que l'industrie perlière s'effondre, les perliculteurs des Gambier doivent faire face à un danger venu des bouées usagées achetées en seconde main à leurs homologues de Rairoa. Les analyses effectuées à Takapoto sur des bouées usagées laissaient apparaître la présence d'un organisme appelé remu ‘ōfa'i. Ce « bryozoaire qui forme une couche épaisse et dure de couleur rouge (…) ne semble pas provoquer de déformation de la coquille, néanmoins lorsqu'il colonise toute la nacre, il en réduit fortement l'ouverture. » Il faut éviter toute propagation.
La lutte contre le remu 'ōfa'i continue (Tahiti Infos)