Oiseaux "sentinelles" moins nombreux, tortues braconnées, poissons (en sursis ?) ... Du fait de gestes prédateurs ou de la pollution, certaines espèces du fenua continuent d'être menacées... Certaines d'entre elles, pourtant, si l'on sait les observer et les protéger, peuvent nous aider à mieux comprendre l'évolution du climat et anticiper les catastrophes naturelles. Il est aussi possible d'exploiter la ressource sans la piller.
+ Encore une fois, les tortues sont victimes de braconniers peu scrupuleux qui n'hésitent pas à s'en prendre à ce symbole du fenua. Seul leur goût pour leur chair, leurs oeufs et l'argent les motivent. Un communiqué de la Direction de l'environnement vient malheureusement nous le rappeler. (…) La Diren rappelle que le braconnage de tortue marine est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 17.800.000 F CFP en cas de condamnation et la saisie éventuelle de tout véhicule ayant servi à commettre l’infraction. (…) Protégées depuis 1971 en Polynésie française, les 5 espèces de tortues marines présentes au Fenua, la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), la tortue caouanne (Caretta caretta), la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea), la tortue luth (Dermochelys coriacea) et la tortue verte (Chelonia mydas), sont toutes inscrites sur la liste rouge de l’UICN comme espèces « vulnérables », « menacées d’extinction » ou « gravement menacées d’extinction ».
Braconnage des tortues : le massacre continue (Polynésie 1ere)
Des tortues braconnées à Tahiti, Raiatea et Bora Bora (Tahiti Infos)
L'Environnement dit stop au braconnage des tortues (La Dépêche)
+ Avec l’appui de la Marine Nationale, des scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle ont équipé en balise GPS une cinquantaine d’oiseaux migrateurs, afin d’étudier leur capacité d’anticipation des cyclones et tsunamis. Mais l’équipe de cette mission baptisée Kivi Kuaka a aussi noté une chute dans la population de certaines espèces. (…) Une étude américaine de 2003 avait fait un recensement de différentes espèces sur les atolls visités (Tahanea, Haraiki, Reitoru, Tekokota, Tikei). L’équipe de Kivi Kuaka a trouvé des populations au moins deux fois moindre. (…) À noter que le Youtuber et vulgarisateur scientifique Léo Grasset, qui anime la chaîne Dirty Biology faisait lui aussi partie de la mission, dont il a déjà posté quelques photos sur les réseaux sociaux. Il devrait d’ici quelques semaines, publier des vidéos sur cette expérience aux Tuamotu.
Dans les Tuamotu, des oiseaux « sentinelles » de moins en moins nombreux (Radio 1)
Fin janvier, à l’occasion d’une mission de présence dans les eaux de Polynésie française, le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Bougainville a accueilli une équipe de huit scientifiques, dans le cadre du projet Kivi Kuaka. Ce projet consiste en l’observation, dans le Pacifique Sud, du comportement d’oiseaux migrateurs pour améliorer la capacité à déceler la formation et l’évolution des cyclones, et ainsi anticiper les catastrophes naturelles.
Une étude des oiseaux pour prévenir les changements climatiques (La Dépêche)
+ Depuis septembre 2019, la société Ocean Products, dirigée par Georges Moarii, mène, avec le soutien notamment de l'organisation non gouvernementale (ONG) The Nature Conservancy, une étude à Rangiroa pour évaluer les ressources en 'o'eo (bec de cane) de l'île, avec l'idée d'installer par la suite un atelier de mareyage. Cependant, une partie de la population de l'île s'inquiète d'un futur pillage du lagon.
A Rangiroa, "le stock de becs de cane n'est pas en danger mais il pourrait rapidement basculer" (Tahiti Infos)
Pour rappel: À noter que ce poisson consommé régulièrement, à la chair au goût fin, présente cependant un risque non négligeable d'intoxication ciguatérique. Ciguatera - Quand la traçabilité fait défaut (La Dépêche, fev. 2016)