La conclusion du 5e Rapport de synthèse du GIEC est sans ambiguïté et particulièrement sévère : « L'influence de l'homme sur le système climatique est claire et en augmentation, avec des incidences observées sur tous les continents. Si on ne les maîtrise pas, les changements climatiques vont accroître le risque de conséquences graves, généralisées et irréversibles pour l'être humain et les écosystèmes. » La région du Pacifique sud est concernée, ainsi que le prouve la tournée, à la mi-mai, du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Une étude parue en 2015 dans la revue scientifique Nature Change Climate suggère que la meilleure manière d'induire une prise de conscience sociale du changement climatique serait de changer notre manière de l'aborder. Elle explique donc qu'il vaut éviter les discours alarmistes et parler des bénéfices que nous pourrions tirer demain des actions concrètes menées en faveur du climat avec une vraie politique de prévention du changement climatiqueet de réductions des gaz à effet de serre. Il faut mettre en avant les possibilités de développement économique, lié à l'économie verte, les économies d'énergie, les énergies renouvelables, d'autres modes de transports.
Certes ! Il n'empêche que l'information doit être relayée...
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres en tournée à la mi-mai dans le Pacifique Sud a prévenu que la planète n'était pas dans les clous pour atteindre ses objectifs de limitation de la hausse des températures. Dans un message fort destiné à réclamer des actes pour le climat, un défi en passe de devenir un combat central au sein de l'ONU, M. Guterres a jugé que la détermination des différents pays du monde s'émoussait, ajoutant que les petites nations insulaires qui sont "vraiment en première ligne" allaient souffrir le plus.
Climat : pour Antonio Guterres, le combat n’est "pas en bonne voie" (Polynésie 1ere)
Changement climatique : le secrétaire général de l’ONU à la rencontre des leaders du Pacifique (TNTV)
Certains pays de la région s'en inquiètent néanmoins. En Nouvelle-Zélande, le gouvernement a présenté le 8 mai un projet de lutte contre le changement climatique affichant un objectif de neutralité carbone pour 2050, mais... qui exempte partiellement un secteur agricole vital pour le pays. Le projet de la cheffe de gouvernement de centre-gauche ne dit cependant pas explicitement comment l'économie y parviendrait, déclenchant les foudres des écologistes.
La Nouvelle-Zélande vise la neutralité carbone d'ici 2050 (TNTV)
Que fait-on en Polynésie ?
Le site scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America révèle que la fonte du Groenland et de l’Antarctique pourrait provoquer une montée des eaux allant jusqu’à plus de deux mètres de haut. Une hypothèse, qui selon les experts qui ont mené cette enquête, n’est pas à exclure. Selon eux d’ici 2100, il est fort « plausible » que le réchauffement climatique atteigne les 5 degrés. Conséquence, « l’élévation future du niveau de la mer menace sérieusement la viabilité des communautés côtières », estiment les experts. Mais plus grave encore, le glaciologue à l’Université de Bristol et auteur de cette étude Jonathan Bamber affirme que « les petites îles du Pacifique seraient inhabitables ».
« Les petites îles du Pacifique seraient inhabitables » (Radio 1)
Dans l’indifférence générale ( !?), certains tentent de mobiliser les consciences…
Le collectif représentant le mouvement international “Citoyens pour le climat” en Polynésie française organise le samedi 25 mai, à Moorea, une journée de sensibilisation sur la plage de Temae. Intitulé “Les pieds dans l’eau, Hopuna te tai”, il se déroulera en parallèle de toutes les autres manifestations de par le monde (France, Belgique, Afrique, Outre-mer, etc.).
Mihimana Braye appelle les Polynésiens à se mobiliser pour l'environnement (TNTV)