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Après l'appel, début mai, lancé par les États et territoires insulaires d'Océanie auprès de l’ensemble des pays pour que s'engage « une révolution internationale », des responsables politiques de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie enfoncent le clou auprès du gouvernement français. C'est en effet la France qui organise la réunion internationale sur le climat, à Paris en décembre prochain.

 

On se souvient que les élus des îles du Pacifique réunis fin avril à Nouméa, lors de la 3e édition du sommet Oceania 21, ont conclu leur réunion en appelant les négociateurs qui préparent la 21e conférence des parties à la convention cadre de l'ONU sur les changements climatiques (COP 21), dans un peu plus de six mois, à « proclamer une révolution » dans la manière de faire face aux bouleversements climatiques en cours. À son tour, le président de la Polynésie française,  a été reçu lundi 11 mai au Quai d’Orsay, par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius en ce qui concerne la préparation de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. M. Fritch, précise un communiqué de la Présidence, "a insisté sur l’ambition du Pays de développer les énergies renouvelables, dans l’objectif de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il a d’autre part remercié Laurent Fabius pour le concours apporté par le ministère des Affaires étrangères, par le biais du Fonds du Pacifique, à l’organisation de la réunion du Polynesian Leaders Group (PLG), les 10 et 11 juin prochains à Papeete, à l’invitation du président du Pays, dans la perspective de la COP 21". Edouard Fritch "a souligné auprès du ministre des Affaires étrangères, sa volonté de placer les Polynésiens aux centres du débat et de mettre en avant la capacité de résilience du territoire".

 

Le député polynésien Jean-Paul Tuaiva a également interpellé la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, mercredi dernier lors de la séance des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale. Tahiti Infos informe que celui-ci a appelé la France à être plus solidaire de ses territoires d'outre-mer et a demandé à la ministre quels moyens son ministère pouvait mobiliser pour aider les collectivités ultramarines françaises pour se préparer aux conséquences des changements climatiques. Ségolène Royal, rappelant que la Polynésie française était compétente en la matière, l'a invité à présenter un projet dans le cadre des territoires à énergie positive en précisant qu'alors la France pourrait l'accompagner avec le Fonds de transition pour l'efficacité énergétique et le climat.

 

Un Sommet France-Océanie en vue ?

 

Le député calédonien UDI Philippe Gomès souhaite de son côté  l'organisation d'un 4e sommet France-Océanie à Paris, à l'occasion de la COP 21. Il a écrit au Président de la République, indique Les Nouvelles Calédoniennes. "Qui mieux que la région Pacifique, sentinelle du monde en matière de réchauffement climatique, peut interpeller l'humanité sur le rendez-vous crucial qu'elle a avec son avenir en décembre prochain, a écrit le député à François Hollande. Initié en 2003 par Jacques Chirac, ce sommet  était prévu pour se tenir en principe tous les trois ans. Mais la dernière édition a eu lieu en…2009. Philippe Gomès estime que le Président de la République pourrait ainsi "consolider les fils d'un dialogue entre la France et le Pacifique". Le député rappelle également que la France, quatrième pays au monde en ce qui concerne les récifs coralliens, a "une lourde responsabilité en matière de préservation de ces écosystèmes". Il a demandé au président de l'Assemblée nationale d'organiser un colloque sur les récifs coralliens à l'occasion des 15 ans de l'IFRECOR (Initiative française pour les récifs coralliens), un organisme scientifique dont il est lui-même membre. Le 1er décembre à l'Assemblée nationale, une journée entière sera consacrée à l'avenir du récif corallien en général et à celui de la Nouvelle-Calédonie en particulier. À noter que le récif calédonien, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO représente 75% du patrimoine français en la matière. 

 

Un Centre du Pacifique sur le changement climatique ouvert en 2016

 

De son côté, Samoa accueillera le futur centre du Pacifique sur le changement climatique, une nouvelle institution créée par le programme environnemental du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS-Secrétariat of the Pacific Community). De nombreux scientifiques estimant que dans les années à venir les cyclones ne seront pas plus nombreux, mais plus violents, ce centre aura deux fonctions : la recherche et l'innovation pour faire face aux conséquences du changement climatique, et la stratégie  politique des pays de la région pour les négociations internationales. Sa construction sera financée par le Japon et devrait ouvrir en 2016.   

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