Le Développement durable s'appuie sur la prise en compte de l'efficacité économique, de l'équité sociale et de la préservation des ressources naturelles dans ce qui fait, au final, une gestion durable du développement. Mais, on l'oublie trop souvent, ces 3 fondements sont eux-même adossés à une structure indispensable : la stabilité institutionnelle démocratique.
Qu'elle vienne à manquer, comme c'est le cas dans bien des régions du monde, et depuis trop de temps en Polynésie, et le développement piétine, s'essouffle, chute, meurt... faisant vaciller avec lui l'économie, basculant une frange de plus en plus importante de la population dans la précarité puis la pauvreté et entravant les mesures de protection de nos ressources environnementales.
2D attitude a été créée en 2005, dans une période déjà fortement instable. Depuis, nous avons dû essayer d'avancer malgré les effets désastreux de cette instabilité.
Combien de fois avons-nous du subir les motions faisant sauter les uns après les autres les postes décisionnels du pays ? Combien de fois avons-nous eu à nous confronter à un manque de vision et de perspective absolument alarmant de la part de certains de ces mêmes décideurs ? Combien de projets soutenus par l'ensemble de nos partenaires de la société civile et l’État avons-nous dû abandonner à la signature ou au financement attendu des institutions (rappelons que les projets de 2D attitude s’inscrivent tous dans une mission de service public, et qu’à ce titre nous devons quelquefois pouvoir accéder à des autorisations ou des financements publics pour leur réalisation).
Combien de temps, d'énergie et d'espoirs perdus, pour nous et nos partenaires ?
Nous aurions malheureusement une multitude d'exemples à donner, spectable absolument désolant de bénévoles engagés dans des missions de développement, confrontés à l'impuissance stérile de politiques déconnectés de la réalité.
Qu'on ne s'y trompe pas. Nous avons rencontré bien des femmes et des hommes remarquables dans les services et ministères du Pays (dont bien sûr des Ministres), de même que dans les entreprises, les Communes et les services de l’État. Un bon nombre sont devenus membres de 2D attitude et agissent pour changer les choses, quand le système n'est pas à ce point bloqué et vacillant que rien ne peut alors plus avancer.
Une majorités d'élus (et ceux qu'ils désignent arbitrairement) sont aujourd'hui montrés du doigt. Ils ne sont pourtant que le reflet de la société dont ils sont issus. Un élu n'a rien à prouver sur des compétences qu'on lui voudrait, soudainement, supérieures à celui de la population, mais il doit cependant faire preuve du minimum vital dans ce domaine : l'ancrage du bien commun au cœur de son engagement, des qualités d'écoute de l'ensemble de la société civile et une vision éclairée des perspectives de développement de notre temps. Gouverner c'est prévoir et aujourd'hui la Polynésie a besoin d'un cap clair face aux défis qui nous attendent en ce début du XXIe siècle et que nous sommes bien loin de relever. Elle doit s'inscrire dans un processus stratégique clair visant à répondre aux urgences sociales, économiques et environnementales du Pays. Nul doute que la gestion de l'énergie et la solidarité, cœurs du développement devront y figurer en bonne place.
Nous sommes tous embarqués dans la même pirogue, pirogue qui flotte dans des eaux bien incertaines, tant les conditions du développement ont changé depuis le siècle dernier.
Nous sommes tous embarqués dans la même pirogue, pirogue qui flotte dans des eaux bien incertaines, tant les conditions du développement ont changé depuis le siècle dernier.
Une stabilité retrouvée, ce n'est pas encore du développement durable, mais au moins aurions-nous des conditions pour le construire avec les femmes et les hommes éveillés de ce Pays, qui n'en manque pas !