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Les médias locaux ont relaté la signature en voie d’actualisation d'un protocole d’entente entre le Pays et le Seasteading Institute. En vue, l’installation en Polynésie française d’un prototype de cité flottante imaginée par ce think tank californien. Mais quel futur promet ce type d’initiative techno-scientifique autant qu’économique ?

 

La nouvelle est tombée incidemment, au milieu des faits divers et de l’actualité locale. 

La Polynésie accueillera-t-elle la première cité-Etat flottante ?  (Tahiti Infos)

- Floating Island Project : "ce projet ne coûtera rien au Pays", assure Bouissou (Tahiti Infos)

- Le Pays prend très au sérieux le projet de ville flottante (Polynésie 1ere)

- Cité flottante : Seasteading annonce une date de signature, pas de confirmation du Pays (TNTV)

Mais cette information a finalement été peu analysée et commentée. Dans la perspective d’une montée des eaux, la création de villes flottantes capables d'accueillir les populations issues de zones inondées peut sembler intéressante. Le design futuriste de ces constructions insubmersibles est aussi séduisant. Par ailleurs, ce projet est porté par des gens qui ne semblent pas de doux rêveurs et ses promoteurs en ont les moyens. Parmi ses financeurs, on trouve ainsi le cofondateur de PayPal… Le défi technologique est aussi passionnant. Mais cette aventure qui repousse les limites techniques et scientifiques suscite de nombreuses réflexions. 

 

Quelle philosophie de vie la cité flottante va t-elle induire ? Et centrée sur quels intérêts ?...

 

Un article paru en 2014 sur le blog « Étrange et insolite » analysait de façon fort pertinente ce type de projet caressé par des géants de la Silicon Valley. Car effectivement le projet de Seasteading Institute n’est pas le seul et ce blog en évoque une dizaine d’autres. Des projets dont les concepteurs « imaginent des territoires off-shore pour y instaurer une société à leur image : riche, technologique et libertarienne. Au péril de la démocratie ? ».

- Micro-États, villes flottantes : le projet fou des nouveaux maîtres du monde

 

Des projets séduisants

 

Voici un extrait de ce blog qui demanderait à être médité : « Ils ont déstabilisé des industries entières, amassé des milliards, maîtrisé vos données et s’immiscent de manière de plus en plus intime dans votre vie quotidienne… Mais les seigneurs de la Silicon Valley voient encore plus loin : ils imaginent à présent de créer des « pays » à eux, des communautés offshore, où la technologie règne en maître. Leur projet fétiche ? Une myriade de cités marines, ne dépendant d’aucun gouvernement souverain. Dans ces villes flottantes modulaires, on ne paierait pas d’impôts, on réglerait ses factures en bitcoins, on ne consommerait que de l’énergie verte, on apprendrait en ligne, on serait livré par drone et soigné à coups de thérapie génomique… ». 

Ces projets semblent séduisants. Selon leurs concepteurs, on y inventerait de nouvelles formes de gouvernance, on y développerait les technologies permettant de « nourrir les gens qui ont faim, enrichir les pauvres, guérir les malades, restaurer les océans, nettoyer l’atmosphère, se débarrasser des énergies fossiles ». 

 

Menace d’un techno-fascisme ?

 

Problème, commente le blog : il y a un gouffre béant entre les objectifs humanitaires et environnementaux affichés par le Seasteading Institute… et l’idéologie hypercapitaliste que ses promoteurs et financiers libertariens appellent de leurs vœux ! Patri Friedman (petit-fils du célèbre économiste libéral Milton Friedman et à l’origine, en 2008, du Seasteading Institute)ne cesse de critiquer la démocratie comme « inadaptée » à la création d’un État libertarien. Quant à son principal mécène, Peter Thiel, il assène en avril 2009, sur le site du think tank Cato Institute : « La liberté n’est pas compatible avec la démocratie. » Et il se dit convaincu que nous sommes dans une « course à mort entre la technologie et la politique ». (…) Persuadés d’être les nouveaux maîtres du monde, les oligarques de la technologie jugent les gouvernements de la planète incapables de suivre le rythme de leurs innovations « de rupture ». Ils rêvent de s’émanciper des lois qui s’appliquent au commun des mortels. Et ils expriment, parfois, des velléités sécessionnistes. Au péril de la démocratie ? Affaire à suivre...

  • Seasteading (qui équivaut en français  à château de mer) est un mot-valise anglophone désignant un projet de création de bases permanentes d'habitation sur la mer, et en particulier sur les zones maritimes qui ne sont actuellement revendiquées par aucun gouvernement. Le concept recouvre à la fois des aspects techniques et politiques, et sa faisabilité est étudiée et défendue par un institut, l'Institut Seasteading, fondé en 2008 (2 vidéos, en anglais, sur le site) (source : Wikipedia).

 

 

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