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Un seuil limite de 2°C s'est imposé depuis 2009, aussi bien chez les responsables politiques que dans le grand public, comme une température moyenne à ne pas dépasser par rapport à la période pré-industrielle. Est-il envisageable ? Et surtout, ne faudrait-il pas le revoir à la baisse ? Le niveau de sécurité garanti par ce seuil est largement sujet à caution si l’on en croit le récent rapport technique de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

 

 

 Ce rapport a été cité en appui des négociations qui se tiennent du 1er au 11 juin à Bonn (Allemagne), dans la perspective de la conférence de Paris (COP21) en décembre prochain. Le texte précise que "des risques élevés sont projetés, même pour un réchauffement supérieur à 1,5  °C  ". Les scientifiques auteurs de ce rapport expliquent que les États "auraient intérêt à redéfinir l'objectif à long terme - des 2  °C - comme une “ligne de défense” ou une “zone-tampon”, plutôt que comme une “garantie de sécurité” jusqu'à laquelle tout serait sûr". Ce petit chiffre ne signifie pas grand’ chose pour beaucoup de gens. Les négociations de la conférence Paris Climat ont pourtant été décrites comme les négociations les plus importantes depuis l’échec de la conférence de Copenhague, en 2009. Dans un monde plus chaud de 2°C par rapport à la période préindustrielle (c'est-à-dire plus chaud de 1,15  °C par rapport au niveau actuel), le rapport de la CCNUCC estime que " la rapidité du changement climatique deviendrait trop importante pour certaines espèces  ", que "l'élévation à long terme du niveau de la mer pourrait excéder un mètre  " ou encore que "  les risques combinés du réchauffement et de l'acidification des océans deviendraient élevés". La « promesse d’un désastre » peut-on lire dans Le Monde du 5 juin. Est-ce suite à la lecture de ce rapport que les chefs d’États et de gouvernement du G7, réunis en Bavière (Allemagne) ces derniers jours, se sont engagés à limiter la hausse de la température moyenne à 2°C, et à réduire de manière « importante » leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici la fin du siècle…? Ils n’ont en tout cas pas évoqué les actions concrètes et nouvelles qu’ils envisagent pour y parvenir, rapporte France Info. Et le journaliste d’évoquer à propos de la « décarbonisation de l’économie », un programme « ambitieux mais flou ». Puis… de commenter : « reste donc à joindre les actes à la parole, et à convaincre les autres grandes puissances absentes de ce sommet de se mettre dans leur sillage. Mais rien ne dit que le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine accepteront de le faire ». (!)

- Lire Réchauffement : le seuil limite des 2 °C est trop élevé (lemonde.fr, édition abonnés)

 

200 étudiants du monde repensent les négociations climatiques

 

En tout cas, la société civile se mobilise et invente une nouvelle approche. Les 29, 30 et 31 mai, plus de 200 étudiants rassemblés au sein de 41 délégations venues du monde entier se sont réunis à Paris pour repenser les négociations climatiques. Porté par Sciences Po, le projet «Paris Climat 2015: Make It Work» partait du constat que les décisions prises au sein des vraies négociations climatiques ne sont pas à la hauteur des menaces et des enjeux. « Pour ces négociateurs,  rapporte Slate.fr, la question du maintien du réchauffement climatique sous la barre des 2°C n’est plus la préoccupation centrale. La question climatique devient une question politique incontournable qui interroge les visions du futur et les trajectoires de développement concrètes susceptibles d’en résulter ». Le site d’infos précise encore : « En amont des négociations, trois jours de workshops théoriques et physiques ont permis aux négociateurs de se familiariser avec (une) approche innovante mais aussi d’aiguiser leur perception du corps pour l’inclure dans un processus politique alternatif, moyennant une autre sensibilité. Les jours de négociation qui s’en sont suivi ont ainsi pu tirer profit d’un potentiel de créativité et d’innovation à son apogée. En parallèle, le public s’est vu proposer un parcours et une immersion dans l’événement au travers d’une sensibilisation multidimensionnelle, informative et sensorielle ».

- Lire sur Slate.fr Quand une simulation va plus loin que les conférences climat

 

« Si l’alternative existe, qu’attend-on pour agir contre le changement climatique ?»

L'urgence climatique, la COP21 et les enjeux du processus Alternatiba

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