L'adaptation au changement climatique a un coût et celui-ci a été réévalué par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Les conclusions de son rapport final appellent à d'autant plus d'engagement de la part des dirigeants mondiaux présents à Lima, dans le cadre de la conférence annuelle pour le climat, la COP20, qui se tient en décembre à Lima, Pérou.

La COP20 se tient à Lima jusqu’au 12 décembre. L’objectif de cette conférence internationale est de préparer celle de 2015 qui aura lieu à Paris et qui doit aboutir à un accord global et contraignant. Dans un rapport publié le 5 décembre, le PNUE estime toutefois que ces coûts  pourraient atteindre 150 milliards de dollars par an en 2025-2030 et 250 à 500 milliards en 2050. Des montants largement supérieurs à la précédente estimation qui s'élevait de 70 à 100 milliards de dollars. Ces montants pourraient être encore plus élevés si l'objectif de limiter la hausse de la température globale à 2 °C par rapport à l'ère pré-industrielle – base des calculs du PNUE – n'était pas respectée. Les conséquences sont particulièrement préoccupantes pour les pays les moins avancés, dont les ressources financières affectées au développement devront être redéployées pour financer des mesures d'adaptation, estime-t-on au sein de cet organisme international. Le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, Ban, a rappelé que la conférence de mobilisation de fonds pour le développement, qui aura lieu en juillet 2015 à Addis-Abeba, en Ethiopie, sera l'occasion de conclure des accords pour permettre le financement du programme de développement durable et de préparer l'accord mondial sur le climat.

L'inaction peut coûter cher

Cet écart entre les besoins et les perspectives en matière de prévision est préoccupant. Achim Steiner, le directeur exécutif du PNUE et sous-secrétaire général des Nations Unies souligne ainsi : « Le rapport rappelle avec force que l’inaction peut coûter très cher. Les débats sur les aspects économiques de la lutte contre le changement climatique doivent gagner en objectivité. […] Nous devons le faire pour nous, mais aussi pour la prochaine génération, car c’est elle qui devra régler l’addition ». Plus d'infos sur le site de Mediaterre où l'on peut trouver le rapport du PNUE (en anglais). "Il faut absolument que l'année prochaine, à Paris, en décembre, conférence que je présiderai, on ait un accord entre 195 pays pour limiter l'émission de gaz à effet de serre et enrayer le dérèglement climatique", a de son côté expliqué au Point le chef de la diplomate française, Laurent Fabius,  quant à l'organisation de la conférence de Paris. Un challenge quand l'on sait que les deux plus mauvais élèves du climat sont les USA et la Chine. Ces deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre ont toutefois convenu en novembre dernier de réduire leurs émissions de CO2.

En savoir plus : Conférence climat de Paris, anticiper le sommet de Paris (Le Point.fr)