Cinq sujets liés à des thématiques du développement durable (éducation, environnement, solidarité) ont notamment fait l'objet du conseil des ministres de ce mercredi 8 septembre: Dépôt de la marque « Aire Marine Éducative » ; Biosécurité à Rimatara ; Biosécurité aux Marquises ; approbation du PGEM de Moorea révisé ; Aide à la Fondation Agir Contre l’Exclusion.
+ Dépôt de la marque « Aire Marine Éducative »
Le concept d’Aire marine éducative (AME) est une démarche participative et inclusive impliquant des élèves du cycle 3 autour d’un projet d’action citoyenne de gestion du milieu marin côtier. Initiée pour la première fois en 2013 aux îles Marquises, cette démarche a été structurée par le ministère de l’Éducation de Polynésie française. Depuis, le concept a été étendu progressivement sur l’ensemble des archipels polynésiens et déployé en France métropolitaine et dans d’autres territoires d’Outre-mer.
Éprouvé et fort de son succès en Polynésie française, en France métropolitaine et dans certains autres territoires ultramarins, le concept AME a atteint un degré de développement, permettant d’envisager son extension et sa régionalisation en Océanie. L’expansion des AME au niveau national mais également au niveau international, oblige à initier une démarche de protection de ce concept. En effet, aujourd’hui le concept « AME » ne fait l’objet d’aucune protection légale offrant ainsi la possibilité pour des tiers d’utiliser et de porter atteinte à l’image et à la notoriété de ce concept.
Considérant les risques liés à l’absence de cette protection, mais également à la nécessité de faire respecter les intérêts patrimoniaux immatériels de la Polynésie française, il est préconisé d’effectuer un dépôt de la marque « Aire Marine Éducative » auprès de l’INPI, organisme compétent en la matière.
Sur proposition de la ministre de l’Éducation, le Conseil des ministres a donc pris un arrêté portant autorisation du dépôt de la marque « Aire Marine Éducative » pour le compte de la Polynésie française.
Cette marque sera donc déposée auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), conjointement par la Polynésie française et l’État. En effet, le ministère national de la transition écologique, avec plus particulièrement l’Office français de la Biodiversité (OFB), contribue depuis la mise en place du concept des « Aires Marines Éducatives » à son développement et à la structuration de ce concept en label. Aujourd’hui, l’OFB apporte son appui au ministère de l’Éducation de la Polynésie française dans le pilotage des « AME » au niveau local et assure la mise en œuvre et le développement des « AME » en France métropolitaine et dans les Outre-mer.
Ainsi, compte tenu des contributions respectives de la Polynésie française et de l’État, il a été fait le choix d’effectuer un dépôt conjoint de la marque et ainsi de partager la propriété de la marque.
+ Biosécurité à Rimatara: subvention de fonctionnement en faveur de l‘association Rima’Ura
L’association « Rima’Ura » a été créée en 2014 avec pour objectif la protection du patrimoine naturel terrestre de Rimatara.
À ce jour, l’île de Rimatara demeure indemne du rat noir. L’arrivée sur cette île de ce nuisible aurait un impact significatif sur les productions agricoles et sur la biodiversité remarquable de l’île et notamment les oiseaux endémiques que sont le Lori de Kuhl (Vini kuhlii\ nommé le localement ’Ura, et la Rousserole de Rimatara (Acrocephalus rimitaraé), également appelé Oroma’o.
Afin de préserver la biodiversité de l’île et soutenir le développement agricole, l’association « Rima’Ura » mène plusieurs actions de lutte contre le rat noir, avec notamment la pose et l’entretien de stations raticides. Elle participait par ailleurs à l’inspection du fret maritime arrivant sur l’île à l’aide d’un chien détecteur de rat, malheureusement décédé en juin 2020.
Afin de poursuivre son action elle a lancé des démarches visant à acquérir un nouveau chien détecteur. Pour ce faire elle a sollicité l’appui de la Polynésie française pour le financement de l’acquisition et des besoins courants de ce nouveau chien.
Le Pays considère comme priorité les actions de biosécurité permettant de préserver la biodiversité ainsi que le développement agricole du Fenua. Ainsi, le Conseil des ministres a décidé d’accompagner son action en attribuant une aide de 1 million Fcfp.
+ Biosécurité aux Marquises: subvention en faveur de l‘association Vaiku’a i te manu o Ua Huka
L’association « Vaiku’a i te manu o Ua Huka » a été créée en 2014 à l’initiative des habitants de l’île de Ua Huka. Son objectif est d’œuvrer pour la protection et la promotion de l’environnement de Ua Huka en luttant contre les espèces exotiques envahissantes.
A ce jour, l’île de Ua Huka demeure indemne du rat noir. L’arrivée sur cette île de ce nuisible aurait un impact significatif sur les productions agricoles et sur la biodiversité remarquable de l’île et notamment les oiseaux endémiques que sont le « Pâtiôtiô » – Pomarea ihpis et le « Pihiti » – Vini ultramarina.
Afin de préserver la biodiversité de l’île et soutenir le développement agricole, l’association « Vaiku’a i te manu o Ua Huka » mène depuis plusieurs années des actions vis-à-vis du rat noir telles que l’entretien de stations raticides au port et à l’aéroport ou la mise en place d’un protocole et d’une cellule de crise en cas de détection du rat noir. L’association participe également au contrôle du fret maritime arrivant sur l’île à l’aide d’un chien détecteur de rat.
L’association souhaite renforcer son action via l’acquisition d’un deuxième chien détecteur de rat. Ce deuxième chien permettra notamment d’accélérer le contrôle des marchandises, de mener des actions simultanées en cas d’arrivée sur les deux quais de l’île et de diminuer la charge de travail du premier chien détecteur de rat.
Le Pays considère comme priorité les actions de biosécurité permettant de préserver la biodiversité ainsi que le développement agricole du Fenua. Ainsi, le Conseil des ministres a donc autorisé l’attribution d’une aide financière pour un montant s’élevant à 2 332 583 Fcfp afin de participer au financement de l’acquisition, des formations et du matériel nécessaires aux actions de l’association.
+ Commune de Moorea: approbation du PGEM révisé
Le PGEM de l’île soeur, rendu exécutoire en 2004, vise à concilier développement socio-économique et protection du milieu lagonaire avec l’adhésion de la population. Après 11 ans d’existence, le PGEM affichait un bilan positif notamment sur les aspects suivants :
– Limitation des modifications de la ligne de rivage et des emprises illégales sur le domaine public ;
– Biodiversité marine en meilleure santé: augmentation des ressources marines et de la taille des espèces ;
– Rayonnement du PGEM et de ses principes au niveau local, national et international.
Toutefois, des améliorations du PGEM étaient nécessaires en termes notamment d’effectivité, de gouvernance, d’appropriation de l’outil par la population et de moyens de mise en œuvre. De plus, il est apparu que le zonage et les règles établis plus de 10 ans auparavant devaient évoluer. En effet, les pressions sur le lagon se sont intensifiées et diversifiées en raison de la croissance démographique, de la densification de l’urbanisation côtière, de l’évolution des modes de vie et de l’apparition de nouvelles activités lagonaires.
Sur ce constat, la révision du PGEM avait pour objectifs de concilier un nécessaire développement économique de l’île avec une meilleure gestion du lagon et des activités lagonaires. (…)
+ Aide à la Fondation Agir Contre l’Exclusion
La Fondation Agir Contre l’Exclusion (FACE), reconnue d’utilité publique, réunit des acteurs publics, privés et associatifs dans la lutte contre l’exclusion, les discriminations et la pauvreté. Elle regroupe une cinquantaine de structures locales animées par des centaines de salariés et mécènes.
Depuis 5 ans, elle est un lieu unique de rencontre pour les entreprises et les acteurs publics agissant sur ces champs, et constitue le plus grand réseau polynésien d’entreprises engagées socialement.
Afin de permettre à FACE de poursuivre ses objectifs relevant de l’intérêt général et de développer le travail de ses actions de lutte et de prévention de l’exclusion auprès des familles et des jeunes les plus démunis, le Conseil des ministres a décidé d’accorder une aide de 1,5 million Fcfp destinée aux charges de fonctionnement de la structure.
L'intégralité des Communiqués du CM du 08/09/21 est à retrouver sur le site presidence.pf