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Qu'il s'agisse de catastrophes naturelles, du changement climatique, des conséquences des essais nucléaires ou de questions alimentaires... la résilience* doit être de mise :  Inondations, tempêtes, feux de forêt, accidents industriels... informer pour mieux se protéger à l'occasion de la Journée Nationale de la Résilience ; Le monde est au seuil d'une "réalité nouvelle" sous l'effet du changement climatique, et ses récifs coralliens ont quasi certainement franchi un point de basculement catastrophique ; les associations anti-nucléaires étonnées de la limitation du champ temporel à la période des essais atmosphériques ; Dernier bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française sur les années 2023-2024 v/s Notes rassurantes sur la radioactivité selon l'ANSR ; Accompagner les producteurs sur le chemin de la transition alimentaire du programme Tavivat qui rassemble plusieurs services et organismes du Pays ; Interrogations concernant le le Pass Tāmā’a Maita’i, censé venir en aide aux salariés et développer la consommation locale de produits sains.

 

 


# Inondations, tempêtes, feux de forêt, accidents industriels : les risques majeurs font partie de notre quotidien. Comment s’informer, comment se préparer ? Comme chaque année autour du 13 octobre 2025, la Journée Nationale de la Résilience vous permet de vous informer et d’agir pour mieux vous protéger et protéger vos proches.
Organisée chaque année depuis 2022, la Journée Nationale de la Résilience (JNR) poursuit deux missions : sensibiliser les citoyens aux risques naturels et technologiques et les préparer à y faire face. Parce qu’un événement grave peut survenir à tout moment, qu’il s’agisse d’une crue soudaine, d’un incendie de grande ampleur, d’un cyclone ou de mouvements de terrain, et que savoir y réagir s’apprend. Réagir face à l’urgence, c’est savoir se mettre en sécurité, soi et les autres, faciliter l’action des secours et participer à la résilience collective. Quels sont les gestes de sauvegarde à adopter ? De quelle manière protéger ses proches ? (…) Animée tout au long de l’année à travers des projets labellisés, la JNR connaît son point d’orgue tous les ans autour du 13 octobre, en cohérence avec la journée internationale pour la réduction des risques de catastrophes de l’ONU. L’occasion de contribuer à une société plus résiliente en participant à l’une des nombreuses actions pédagogiques et ludiques organisées en France, partout et pour tous. Cette année, rien de plus facile : quelques clics sur la carte interactive suffisent à repérer des ateliers à proximité de chez soi pour découvrir les risques à anticiper et les réflexes à connaître. Impossible de se déplacer ? Les ressources en ligne prennent le relais. Un véritable acte citoyen, puisque la résilience est avant tout une capacité collective : face aux risques, nous avons tous un rôle à jouer. Parce que bien préparés, nous sommes tous mieux protégés.
 
Journée Nationale de la Résilience : se préparer aujourd’hui pour ętre mieux protégé demain (Tahiti Infos)

CHANGEMENT CLIMATIQUE

# Le monde est au seuil d'une "réalité nouvelle" sous l'effet du changement climatique, et ses récifs coralliens ont quasi certainement franchi un point de basculement catastrophique, avertissent des chercheurs dans une étude* de référence (…).
Une équipe internationale de quelque 160 scientifiques s'est penchée sur l'état de santé de la planète en scrutant des "points de basculement" potentiels qui pousseraient ses écosystèmes au bord du gouffre. Si ces points sont franchis, un effet domino de catastrophes en cascade, souvent irréversibles, peut se déclencher.
"Malheureusement nous sommes désormais quasi certains que nous avons franchi un de ces points de basculement pour les récifs coralliens tropicaux d'eaux chaudes", dit à l'AFP l'auteur principal, Tim Lenton, chercheur en sciences de l'environnement de l'université d'Exeter (Royaume-Uni). (…)n

Les récifs coralliens ont franchi un "point de basculement" climatique, alertent 160 scientifiques (Tahiti Infos)

* Rapport Global Tipping Points, publié le 13 octobre et coordonné par Timothy Lenton, professeur à l’université d’Exeter en Angleterre. >> À retrouver sur le site Reporterre.net 

 

NUCLÉAIRE

 

# Quatre mois après avoir présenté le rapport de la commission d’enquête sur le nucléaire, Mereana Reid Arbelot a transmis à l’Assemblée nationale une proposition de loi qui reprend une partie de ses recommandations. La députée explique que cette réforme de la loi Morin, qui supprime le seuil du millisievert, revoit à la hausse les délais de prescription, mais traite aussi de la dette CPS et instaure une journée nationale du souvenir tous les 2 juillet, mise sur une nouvelle approche pour être « acceptable » à Paris. Plus de recherche de causalité pour chaque cancer, « on indemnise le risque » que l’État a fait porter aux malades. L’élue indépendantiste compte bien mettre le texte en débat à Paris avant la fin de l’année. Et sans surprise, la modification la plus importante porte sur les critères d’indemnisation et notamment celui du seuil de « 1 millisievert » de radiation, introduit dans la loi Morin par l’amendement Tetuanui, en remplacement du « risque négligeable ». Un seuil qui, en servant de couperet aux demandes d’indemnisation, validées ou non par des calculs très théoriques de doses de rayonnement, concentre les reproches des associations. La proposition de loi entend supprimer ce seuil, mais pour changer plus globalement l’esprit du texte.
« Redonner la parole au Parlement ». C’est la préconisation de Mereana Reid-Arbelot dans la crise politique qui sévit à Paris. Alors que la menace de dissolution semble s’éloigner, mais que les tractations continuent, par Premier ministre démissionnaire interposé, entre l’Élysée et les chefs de partis politiques, la députée indépendantiste espère la nomination rapide d’un gouvernement « technique » (…) Le texte est « tout chaud », et n’a pas encore été transmis, par exemple, aux autres parlementaires polynésiens. Mais les associations anti-nucléaires en ont déjà eu un avant-goût et elles  se sont étonnées de la limitation du champ temporelle à la période des essais atmosphériques, alors que la loi Morin couvre aujourd’hui, en théorie, tous les essais jusqu’à 1998. Mereana Reid-Arbelot a répondu que les calculs de doses efficaces actuellement effectués par le Civen – à l’aide de tableurs, qu’elle a fini par obtenir – exclut dans les faits les demandes portant sur une exposition post-1974. (…) D’autres demandes importantes sont toutefois abordées par le texte, qui met par exemple en place une prescription décennales pour les demandes des ayants droits au lieu des 6 ans aujourd’hui prévus, qui intègre la notion de victime indirecte ou par ricochet pour les aidants familiaux restés auprès de leurs malades, et même la notion de lien Fa’a’amu. La proposition de loi prévoit aussi l’instauration d’une journée nationale du souvenir des « personnes exposées par les essais » – là encore pas de « victime – le 2 juillet pour l’anniversaire du premier tir en Polynésie. (…)

Après la commission d’enquęte sur le nucleaire, un texte de loi pręt au débat (Radio 1)

Moetai Brotherson espérait le retour au gouvernement national de l’ancien ministre de la Santé, qui devait se déplacer au fenua dans les semaines. Une visite pour signer une importante convention État – Pays et réunir un comité de suivi de la Loi Morin, deux sujets sur lesquels il s’était montré « ouvert » aux demandes polynésiennes. Il a finalement refusé de siéger au sein du du deuxième exécutif de Sébastien Lecornu, présenté ce dimanche, une semaine après la démission du premier.
Ce cardiologue isérois, membre des Républicains, avait été nommé Ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins au sein du gouvernement Bayrou, en fin d’année dernière. Un mandat de seulement neuf mois pendant lesquels son « ouverture » sur plusieurs dossiers polynésiens avait été salué. Yannick Neuder avait convoqué en avril, pour la première fois depuis quatre ans, le comité de suivi de la loi Morin, au cours de laquelle plusieurs avancées avaient été actées sur le dossier nucléaire : la nomination d’expert pour évaluer la dette CPS, la révision de la liste des maladies radio-induites sur la base d’une étude de l’ONU… Le ministre devait même se déplacer à Papeete en ce mois d’octobre pour tenir une nouvelle commission qui devait permettre de répondre à des questions importantes sur les archives sanitaires ou sur l’opportunité d’une grande étude épidémiologique en Polynésie. (…). Ce déplacement devait aussi être l’occasion de signer la convention Santé État – Pays, dont la dernière mouture, signée pour la période 2021 – 2023, a déjà été prolongée par deux fois. (…)

Yannick Neuder sort de l’exécutif parisien avec ses engagements sur la santé et le nucléaire (Radio 1)

# L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection a publié ce lundi son dernier bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française sur les années 2023-2024. Créée en janvier 2025, l’ASNR est l’autorité administrative indépendante chargée de contrôler, au nom de l’État, les activités nucléaires civiles en France.
Ces deux dernières années, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) a effectué des prélèvements sur les denrées alimentaires (boissons, viandes, légumes feuilles, légumes fruits, légumes racines, fruits, poissons pélagiques, poissons de lagon, bénitiers), complétés par des produits importés (lait, viande d’agneau, viande de bœuf et riz), provenant des sept îles représentatives des cinq archipels de la Polynésie française et faisant l’objet d’un suivi régulier (Tahiti, Maupiti, Hao, Rangiroa, Hiva Oa, Mangareva et Tubuai) et de deux îles supplémentaires : Takapoto et Bora-Bora. La plupart des échantillons ont été transmis au Laboratoire d’étude et de suivi de l’environnement (Lese). Les prélèvements d’aérosols de l’air, d’eau de mer, et d’eau de pluie ont, pour leur part, été effectués à Tahiti par le Lese.
Comme attendu, le rapport explique que “les niveaux de radioactivité artificielle sont dans la continuité de ceux des années antérieures ; ils se situent à un niveau très bas”. Cette radioactivité résiduelle est essentiellement attribuable au césium 137 (137Cs).
(…). Depuis près de 40 ans que les analyses sont réalisées en Polynésie française, l’ASNR fait le constat que “pour une proportion relativement importante d’échantillons les teneurs en 137Cs ne sont plus quantifiables malgré les protocoles d’analyse les plus performants dans le domaine de la mesure des traces”. (…) Pour les besoins de son étude, l’autorité de sûreté nucléaire a fait des prélèvements sur 34 types de denrées alimentaires issues des milieux marin et terrestre dans neuf îles de Polynésie française en 2023 et 2024. (…). En résumé, l’exposition ambiante de la population, essentiellement d’origine naturelle (rayonnements cosmiques et telluriques) reste faible. La contribution d’origine artificielle (essais nucléaires) reste aussi “très faible” conclut le rapport. (…)

Notes rassurantes sur la radioactivité selon l'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (Tahiti Infos)

ALIMENTATION

 

# Accompagner les producteurs sur le chemin de la transition alimentaire en commençant par fournir les cantines scolaires, c’est l’objectif du programme Tavivat qui rassemble plusieurs services et organismes du Pays. Après Teva i Uta ce mercredi, les rencontres pour lancer la phase opérationnelle à travers la sélection de groupements d’agriculteurs et d’agrotransformateurs se poursuivent jusqu’au 5 novembre dans dix communes de Tahiti et des îles, le but étant d’étendre l’initiative d’ici cinq ans.
Cofinancé par l’État, le programme Transition agroécologique vivrière et agrotransformation (Tavivat) est porté par la Direction de l’agriculture (DAG), la Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL), le Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française (SPCPF) et le SPG Bio Fetia avec le soutien de plusieurs partenaires, dont le Centre de formation professionnelle et de promotion agricoles (CFPPA) et des acteurs privés. Dix communes-pilotes sont impliquées : Teva i Uta, Mahina, Huahine, Taputapuatea, Taha’a, Bora Bora, Nuku Hiva, Ua Huka, Rimatara et Rurutu. Dans la lignée de la loi de Pays du 11 janvier 2022, ce projet vise à intégrer plus de 25 % de produits vivriers dans les cantines des écoles primaires. Dans ce cadre, les objectifs sont multiples : valoriser les produits locaux, soutenir l’activité économique des producteurs, réduire la part de produits importés, améliorer la qualité des repas, promouvoir l’agroécologie et l’agriculture biologique, et augmenter les compétences des acteurs de la restauration scolaire. (…) Le projet va se dérouler jusqu’en 2030. Il passera par plusieurs actions concrètes assurées par chaque partenaire selon son domaine de compétences : dotation en équipements, accompagnement technique et comptable, mise à disposition de lignes de production de vivriers transformés, formations adaptées, aide à la conversion à l’agriculture biologique, etc. (…). À terme, les différents retours d’expérience devraient permettre d’étendre ces mesures à davantage de communes, de consommateurs et de produits locaux.

Tavivat s’enracine dans dix communes-pilotes (Tahiti Infos)

# Le Pays poursuit la préparation de son texte sur le Pass Tāmā’a Maita’i, censé venir en aide aux salariés et développer la consommation locale de produits sains. Le compte est pour l’heure loin d’être précis et le texte vire à l’usine à gaz si ce dernier n’est pas profondément remanié.
Le 18 septembre dernier, le président du Pays, Moetai Brotherson, évoquait la mise en œuvre prochaine du “projet de loi Tāmā’a Maita’i” qui “viendra soutenir le pouvoir d’achat d’une grande partie des classes moyennes et qui est en faveur des produits locaux”, expliquait-il lors de son discours de politique générale.
Tahiti Infos s’est procuré le projet de texte qui devrait prochainement arriver sur le bureau des élus de l’assemblée. “Le dispositif qui vous est présenté veut promouvoir un geste fort et essentiel pour le gouvernement : Manger local”, prévient l’exposé des motifs du projet visant la mise en place de l’application Tāmā’a Maita’i. “Avec cette loi, nous voulons faire reculer la consommation alimentaire de produits importés et que nos produits locaux reconquièrent les repas de nos foyers.” (…) Là où le bât blesse pour l’instant dans ce projet de loi, c’est au regard de l’extrême complexité annoncée du dispositif alors que le gouvernement vante une mécanique vertueuse pour le salarié, l’entreprise, les restaurateurs et commerces de proximité. (…) Une proposition difficilement applicable alors que 97 % des entreprises de Polynésie française sont des TPE de moins de 10 salariés et que nombre d’entre-elles n’ont ni comité d’entreprise, ni délégués du personnel et encore moins de comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. Un texte de loi donc exclusivement réservé aux agents de l’administration et aux salariés de grosses entreprises et qui sort du dispositif les milliers de patentés et d’auto-entrepreneurs du pays. (…) Ces dispositions s’appliqueront, que l’employeur choisisse le Pass Tāmā’a Maita’i ou le dispositif de restauration collective. Ne seraient alors concernés que les produits vivriers, les légumes, les fruits, les poissons, les féculents et les produits locaux ainsi que les denrées animales provenant de bêtes “abattues ou élevées en Polynésie française” comme la viande, le poisson, les œufs ou le lait. (…). Pour l’heure, le projet de loi est toujours au stade de l’ébauche et devra encore être examiné par le Cesec avant d’être soumis à l’avis des représentants de l’assemblée de la Polynésie française. Mais de nombreux vides restent à combler, principalement pour les magasins, marchés et restaurateurs.

Le pass Tama'a maita'i mal cuisiné  (Tahiti Infos)

 

* La résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique de manière à ne pas, ou plus, vivre dans le malheur et à se reconstruire d'une façon socialement acceptable. 

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