Les sujets concernant à la fois l'écologie et l'économie confinent souvent à la sphère politique, avec une dimension juridique, notamment au niveau international. La gestion du domaine maritime dans le Pacifique et l'exploitation - ou non - des fonds sous-marins en sont deux exemples.
# Dans un récent rapport intitulé "Coopération en matière de sécurité maritime dans le Pacifique : vues du Pacifique et de ses partenaires" de l’université d’Adelaïde, un chapitre est consacré au positionnement de la France dans cette partie du monde. Le rapport interroge notamment la latitude des territoires d'Outre-mer en termes de représentation générale, source d' "ambiguïté".
(…) La France collabore en tant que membre du Quad Pacifique avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis dans le cadre d’opérations de surveillance maritime dans les ZEE des pays insulaires du Pacifique, en soutien à l’Agence des pêches du Forum des îles du Pacifique. Depuis 1992, les forces françaises sont également coordonnées avec leurs homologues australiens et néo-zélandais dans le cadre de l’accord dit FRANZ pour offrir des solutions de prévention et de réponse aux catastrophes aux États insulaires du Pacifique.
(…). La France qui conserve contrôle de la défense et de la politique étrangère de ses territoires d’Outre-mer, est un partenaire du Forum. Une situation susceptible de créer des incompréhensions concernant la posture de la France et compliquer le rôle de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française en tant que membres du Forum, affectant leur poids dans les initiatives régionales et leurs relations avec les autres membres, selon les autrices.
(…) L’étude observe néanmoins que « la France dispose d’une vaste expérience dans l’élaboration d’un cadre politique et juridique pour réglementer les activités de pêche, ainsi que pour renforcer le suivi maritime, la surveillance et l’application de l’État de droit en mer ». Paris est à l’avant-garde de l’initiative 30×30 visant à protéger 30% des océans du monde d’ici 2030, en établissant des Aires Marines Protégées (AMP), ainsi que d’autres projets. Le Parc Naturel de la Mer de Corail en Nouvelle-Calédonie, d’une superficie de 1,3 million de km², en est un symbole. (…). En Polynésie, les autorités locales ont mis au point le modèle original des aires marines gérées pour concilier protection et exploitation responsable, après une vaste consultation avec la communauté côtière pour intégrer les connaissances locales et autochtones. Après la désignation des Marquises au Patrimoine mondial de l’humanité en 2024, d’autres annonces d’AMP polynésiennes pourraient intervenir alors que l’Hexagone accueille cette année la Conférence des Nations unies sur les océans. (…)
Possibles « incompréhensions » de la posture de la France dans le Pacifique, selon l’IFRI (TNTV) - Un sujet des partenaires de TNTV, Outremers360°
# Le maire de Faa’a et président du Tavini Huiraatira était l’invité du journal de TNTV, ce dimanche soir (29/12) Oscar Temaru est revenu sur les compétences que les communes ont du mal à supporter, sur sa relaxe, cette année, dans l’affaire radio Tefana, ou encore sur le renouvellement de la concession de l’aéroport de Tahiti-Faa’a, « le poumon de notre pays ». Il s’est aussi prononcé pour l’exploitation des « nodules polymétalliques » dans les eaux du fenua qui permettrait, selon lui, de financer « toutes ces dépenses » et a plaidé pour que la Polynésie ait sa propre « constitution ». Interview
Extrait du JT du 29/12 Oscar Temaru : « L’idéal serait que notre Pays ait une constitution » (TNTV)
(…) ... comme en 1986 – année de sa première candidature à la présidence du pays – le (toujours) tavana de Faa’a soutient que Tahiti et ses îles ont des ressources. Gigantesques! Et de militer, une fois de plus, pour l’exploitation des fonds marins qui regorgent de ces nodules de manganèse qui ont la forme de gros galets de 5 à 10 cm de diamètre. À l’en croire, ce qui est entièrement faux, Rarotoa (les îles Cook, nos plus proches cousins) sont sur le point de passer à la phase extraction, moyennant une valeur de « 10 à 15 milliards de dollars US par km2 », a expliqué le maire de Faa’a avec une certaine assurance. (…). Preuve que Oscar Temaru va un peu vite en besogne, nos confrères de TNTV* consacraient le 28 juin 2023 un article sur le sujet. Mais de l’exploration à l’exploitation, il y a encore de la marge… (…)
Oscar Temaru et ses milliards de dollars tirés des nodules polymétalliques (Tahiti News)
Pour info: Tiraillée entre défenseurs de la conservation des fonds marins et industriels sur les rangs pour les exploiter, la communauté internationale aborde une année cruciale qui pourrait dessiner l'avenir de l'extraction minière en haute mer. Le projet de code minier international de l'AIFM pourrait en effet être adopté en 2025.
2025, « moment critique » pour l’exploitation miničre des fonds marins, alerte Greenpeace (TNTV)