Le mois d’août a vu un certain nombre de manifestations se déployer concernant l’importation de miel venu de l’extérieur de la Polynésie française afin de pallier à une pénurie devenue récurrente. Depuis 2011, seul en effet le miel produit localement était autorisé à la vente sur le territoire afin de protéger les abeilles des maladies attaquant les ruches.
Un arrêté du Conseil des ministres du 22 juillet a autorisé l'entrée de miel d'importation afin de combler les besoins locaux.L’autorisation d’importation de miel venu de l’étranger a suscité des réactions dans le milieu apicole qui ont été relayées par la presse. Certains ont été jusqu’à demander la démission du ministre de l’Agriculture et Heiura-les-Verts appelait les consommateurs à boycotter le miel étranger. Il est certain qu’une organisation rationnelle de la filière permettrait une production locale suffisante pour la consommation locale. Le problème est économique, mais aussi écologique. AvA-Infos ne traitera pas ici d’un sujet qui demanderait une analyse en profondeur mais évoque une problématique liée au traitement du miel importé.
Quid du miel ionisé ?
Le miel ionisé préconisé par le ministre et désormais autorisé à l’importation permet en principe de supprimer toute contagion du miel par des pathogènes du type varroa qui affectent les élevages apicoles dans de nombreux pays mais qui sont heureusement absents du pays. C'est donc une bonne chose sur le plan de l'environnement. Mais qu'en est-il de la santé ?
L’irradiation des aliments, officiellement appelée « ionisation », est une technologie nucléaire qui consiste à soumettre un aliment à des rayons gamma (générés par une source radioactive, du cobalt 60 et parfois du cesium 137), à des rayons X ou à des faisceaux d’électrons à très haute énergie. Ce procédé, inventé au milieu des années 1940 permet de détruire certains micro-organismes et insectes, mais aussi de ralentir le mûrissement, inhiber la germination et mieux conserver les aliments. L’irradiation des aliments ne rend pas l’aliment radioactif. Cependant, de plus en plus de scientifiques s’interrogent sur de possibles risques de cancérogénèse et de mutagénèse. En effet, l’ionisation des aliments peut faire apparaître dans ceux-ci des composés appelés cyclobutanones, qu’on ne trouve pas dans les aliments non ionisés. De très nombreuses études scientifiques ont montré que chez l’homme ces composés créent des dommages aux cellules et aux gènes. Enfin, après exposition aux rayons gamma on obtient d’autres composés tels que les radicaux libres, le benzène ou le toluène : ces composés sont connus pour favoriser l’apparition de cancers, maladies cardio-vasculaires… Le problème, c’est qu’il est très difficile de savoir quelles sont les molécules en question. Et donc, il est pratiquement impossible d’en étudier l’éventuelle toxicité (source CRIIRAD sur vegactu.com).