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Source d'enjeux géostratégiques, environnementaux, économiques et financiers au niveau international, l'exploitation des ressources minérales des fonds marins est aussi, en plus, source de polémiques politiciennes au niveau local. En Polynésie française, la création d'une commission d’enquête initiée  pour évaluer la valeur des  ressources naturelles du fenua suscite des remous relayés par les médias. Elle est en effet associée au processus de décolonisation voulu par le parti majoritaire à l'Assemblée. Elle est par ailleurs mise en place au moment où le président américain, Donald Trump, ordonne d'accélérer le développement des moyens pour explorer et exploiter les fonds marins, notamment dans les eaux internationales. Une aubaine pour l'entreprise canadienne The Metals company (TMC) qui vient d'annoncer avoir déposé la première demande d'exploitation minière dans les eaux internationales, demande déposée auprès des Etats-Unis.En revanche, les élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie ont adopté un moratoire de 50 ans sur l'exploration, la prospection et l'exploitation des ressources minérales des grands fonds marins de l'archipel du Pacifique Sud, au nom du principe de précaution.

 

# Antony Géros veut créer une nouvelle commission d’enquête afin de “recueillir tous les éléments d’information relatifs aux enjeux géostratégiques, environnementaux, économiques et financiers de la Polynésie française et de sa zone économique exclusive”. Un “outil d’analyse et de contrôle parlementaire” nécessaire dans le contexte géopolitique actuel, selon le président de l’assemblée, et qui devrait permettre “l’établissement d’un dialogue de décolonisation”. 25 millions de francs seront dédiés aux travaux de cette commission. (…) Rappelant dans son exposé des motifs que la Polynésie française a été réinscrite sur la liste onusienne des territoires non autonomes le 17 mai 2013, Antony Géros explique que ce faisant, “elle occupe notamment une position stratégique majeure dans l’espace Indo-Pacifique”. Nos 5 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive (ZEE) sont par ailleurs “un atout géopolitique et économique considérable pour la France et, par extension, l’Union européenne”. Toujours droit dans ses bottes dans son combat pour faire accéder le Pays à sa pleine souveraineté, le patron de Tarahoi sème ses graines. (…). C’est ainsi qu’il remet en avant “la richesse potentielle de nos ressources terrestres, aériennes, marines et sub-marines – qu’il s’agisse de métaux rares, de ressources halieutiques, d’énergie océanique, de potentiel scientifique ou encore de capacités de projection et de surveillance – mérite une évaluation plus détaillée, objective et transparente possible”, face aux “intérêts croissants de puissances étatiques et d’acteurs économiques internationaux”. Encore de quoi entretenir les tensions avec le président du Pays Moetai Brotherson qui préfèrerait qu’on lui “passe sur le corps” plutôt que d’exploiter les grands fonds marins de notre ZEE gorgés de nodules polymétalliques qui font des envieux. (…)

Une nouvelle commission d’enquête à 25 millions (Tahiti Infos)

Le président de l’Assemblée propose la création d’une commission d’enquête, qu’il va présider et dont Oscar Temaru sera le vice-président, sur la « valeur » de la Polynésie « en faveur de la France et de l’Union européenne ». Elle sera richement dotée – 25 millions – car elle fera appel à un cabinet d’audit. Un moyen, peut-être contraire au règlement intérieur, d’accumuler les munitions pour la future action en justice afin d’obliger l’État à entamer le dialogue de décolonisation.
Encore une proposition de délibération envoyée par Anthony Géros dans les tuyaux de l’Assemblée, celle qui entend créer une commission d’enquête aussi large que la ZEE, pour réunir « tous les éléments d’information portant sur la valeur géostratégique, économique et financière de la collectivité d’outremer de la Polynésie française et des ressources terrestres, aériennes, océaniques et sub-océaniques de sa zone économique exclusive, en faveur de la France et de l’Union européenne ». (…) « La richesse potentielle de nos ressources terrestres, aériennes, marines et sub-marines – qu’il s’agisse de métaux rares, de ressources halieutiques, d’énergie océanique, de potentiel scientifique ou encore de capacités de projection et de surveillance – mérite une évaluation la plus détaillée, objective et transparente possible ». La proposition du président de l’Assemblée apparait donc clairement liée à son intention d’attaquer l’État français en justice pour l’obliger à parler décolonisation. On aurait pu penser que la commission de décolonisation puisse se charger de cette mission, mais ce serait oublier qu’il va falloir mettre des moyens : il est prévu d’allouer 25 millions de francs à cette commission d’enquête, pour rémunérer un cabinet d’audit et de conseil financier indépendant. (…). (La commission d’enquête) aura six mois pour rendre son rapport, pendant lesquels aucune autre commission d’enquête ne peut être créée. Enfin, le règlement précise aussi que les commissions d’enquête sont créées pour recueillir des éléments d’information « soit sur des faits déterminés, soit sur la gestion des services publics ». Nul doute que l’opposition trouvera là matière à contester cette nouvelle création.

Une commission d’enquête à l’Assemblée pour préparer le procès contre l’État (Radio 1)

 

Le président de l’Assemblée de la PF, Antony Géros, ne sait vraiment plus comment « embêter » l’État…si ce n’est en proposant la création d’une nouvelle commission d’enquête « chargée de recueillir tous les éléments d’information relatifs aux enjeux géostratégiques, environnementaux, économiques et financiers de la Polynésie française et de sa zone économique exclusive ». Le sujet sera porté demain, mardi 29 avril à 14h, à l’examen des membres de la commission des Institutions. (…) A ses yeux, en effet, « nos ressources terrestres, aériennes, marines et sub-marines (…) méritent une évaluation la plus détaillée, objective et transparente possible ». Raison pour laquelle il est indispensable que l’institution se dote d’un « outil d’analyse et de contrôle parlementaire lui permettant d’approfondir ces questions essentielles et émergentes ». Quant à savoir si cet état des lieux sera aussi « actualisé, indépendant et documenté » que le revendique M. Géros, nous verrons bien à l’usage. Mais pour l’heure, nous ne pouvons qu’émettre les doutes les plus sérieux sur la capacité de l’institution à engager de tels travaux. La dite commission d’enquête disposera alors, au plus tard, d’un délai de six mois pour rendre son rapport. Le budget prévisionnel maximum alloué est de 25 millions de Fcfp.

Vers un état des lieux de la richesse potentielle de Tahiti et ses îles…(Tahiti News)

 

# La création de la commission d’enquête initiée par Antony Géros pour évaluer la valeur de nos ressources naturelles dans le cadre d’un processus de décolonisation a été validée ce mardi par la commission des institutions. Les élus du Tapura ont voté contre et envisagent de déposer un recours car ils estiment que cette commission ne répond pas aux critères définis par le règlement intérieur de l’assemblée, et que le patron du perchoir utilise les deniers publics pour faire aboutir le projet politique d’indépendance du Tavini.  
Il l’a fait. Après avoir créé sa commission spéciale de décolonisation, Antony Géros vient de faire valider par les élus de sa majorité (sauf Hinamoeura Morgant-Cross qui s’est abstenue) en commission des institutions, une commission d’enquête visant à “recueillir tous les éléments d’information relatifs aux enjeux géostratégiques, environnementaux, économiques et financiers de la Polynésie française et de sa zone économique exclusive”. Car, selon lui, et toujours dans l’objectif affiché de faire accéder la Polynésie française à son indépendance, “la richesse potentielle de nos ressources terrestres, aériennes, marines et sub-marines – qu’il s’agisse de métaux rares, de ressources halieutiques, d’énergie océanique, de potentiel scientifique ou encore de capacités de projection et de surveillance – mérite une évaluation la plus détaillée, objective et transparente possible”. Pourquoi pas ? Sauf que selon l’article 68 du règlement intérieur de l’assemblée, les commissions d’enquête “sont formées pour recueillir des éléments d’information soit sur des faits déterminés, soit sur la gestion des services publics”. Or, dans ce cas précis, il ne s’agit ni de l’un, ni de l’autre. C’est pourquoi le Tapura envisage de saisir la justice… (…) Mais pour l’élu de la majorité, Tematai Le Gayic, cette commission d’enquête est tout à fait légitime car “si on suit dogmatiquement la rédaction de l’article 68, on n’aurait pas pu faire la commission d’enquête qu’on a créée au début de la mandature sur les prix de l’immobilier”. Il la trouve par ailleurs “pertinente pour tous les partis politiques car elle va permettre de disposer d’un état des lieux sur le potentiel économique et géostratégique de la Polynésie à l’international”. (…) Enfin, sur le fond, Tematai Le Gayic qui, comme Moetai Brotherson, est lui aussi pour un moratoire sur l’exploitation de nos fonds marins, concède qu’ils ne sont “pas en phase avec (leur) parti politique” mais que “cela ne doit pas empêcher la Polynésie de connaître son potentiel”.  

Vers un recours contre la commission d’enquête de Géros (Tahiti Infos)

 

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# Trump ordonne d'accélérer le développement des moyens pour explorer et exploiter les fonds marins, notamment dans les eaux internationales...
 (…) Un décret signé jeudi 24 avril par le pensionnaire de la Maison-Blanche remet directement en cause l'Autorité internationale des fonds marins. Donald Trump a décidé d'ouvrir l'extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales, une initiative vivement dénoncée par la Chine comme enfreignant "le droit international". Le président américain a signé jeudi un décret en ce sens, qui remet en cause de l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM), théoriquement compétente en haute mer. Ce passage en force du président américain hérisse en outre des associations de protection de l'environnement, qui alertent sur les dégâts que ferait une telle exploitation sur les écosystèmes marins. (…)

Trump veut ouvrir l'extraction minière sous marine en eaux internationales (Polynésie 1ère) publié le 25 avril

# L'entreprise canadienne The Metals company (TMC) a annoncé mardi avoir déposé la première demande d'exploitation minière dans les eaux internationales, demande déposée auprès des Etats-Unis dont le président vient d'ouvrir la porte à cette industrie controversée.
La demande d’exploitation commerciale, déposée auprès des autorités américaines par la filiale TMC USA, est destinée à l’extraction de nodules polymétalliques riches en minéraux stratégiques dans la zone de Clarion-Clipperton dans le Pacifique, a précisé l’entreprise.
« Aujourd’hui marque une étape majeure, non seulement pour TMC USA, mais pour l’indépendance en minerais et la résurgence industrielle de l’Amérique » , a commenté le PDG de TMC Gerard Barron.
L’entreprise canadienne, espérant être la première à aller aspirer les nodules polymétalliques, sorte de galets riches en métaux sur les plaines abyssales du Pacifique, avait annoncé en mars vouloir solliciter le premier contrat d’extraction minière commerciale en haute mer, via l’administration américaine. (…). Quelques semaines seulement après cette annonce choc de TMC, le président américain Donald Trump a signé un décret visant à accélérer l’examen des candidatures et la délivrance de permis d’exploration, y compris dans les eaux internationales. En vertu d’une loi américaine de 1980 qui établit des règles pour l’exploration et la « récupération commerciale » des minerais des fonds marins dans les eaux internationales, les États-Unis n’étant pas membres de l’AIFM. Cette annonce de TMC mardi « restera dans les mémoires comme un acte de mépris total pour le droit international et le consensus scientifique » , a dénoncé Ruth Ramos, de Greenpeace.
Les défenseurs des océans estiment que l’extraction minière sous-marine menace des écosystèmes cruciaux et encore peu connus. (AFP)

Une entreprise canadienne dépose la première demande d’exploitation minière en haute mer (TNTV)

# Les élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie ont adopté mardi un moratoire sur l'exploration, la prospection et l'exploitation des ressources minérales des grands fonds marins de l'archipel du Pacifique sud pour une durée de 50 ans, au nom du principe de précaution.
Cette loi de Pays qui concerne l'ensemble de la zone économique exclusive calédonienne, couvrant 1,3 million de kilomètres carrés, est l'une des plus strictes à l'échelle de la planète. Elle interdit toute activité extractive, à l'exception des missions de recherches scientifiques non invasives. La Nouvelle-Calédonie est considérée comme un "hot spot" de la biodiversité mondiale. Son espace maritime abrite en particulier près du tiers des récifs pristins, c'est-à-dire quasiment vierges. Ces récifs ne représentent plus que 1,5% des récifs de l'ensemble des océans. "Plutôt que de céder à la logique du profit immédiat, la Nouvelle-Calédonie peut choisir d'être pionnière dans la protection des océans", a justifié au cours de la séance publique Jérémie Katidjo Monnier, le membre du gouvernement local en charge du dossier. "C'est aussi un levier stratégique pour affirmer notre souveraineté environnementale face aux multinationales et un signal fort d'engagement envers les générations futures", a-t-il ajouté. (…)

Moratoire de 50 ans sur l'exploitation des grands fonds marins en Nouvelle-Calédonie (Polynésie 1ère)

EN SAVOIR PLUS

# Manne pour la transition énergétique pour les uns, pari irresponsable pour les autres, l’extraction minière sous-marine n’est pas encore une réalité commerciale, mais l’année 2025 pourrait marquer un tournant, avec une première demande d’exploitation par la société canadienne The Metals Company.
Les fonds marins abritent trois sources de métaux qui ont pris des milliers, voire des millions d’années, pour se former. (…)
Pourquoi les exploiter ? : Le cobalt et le nickel sont des éléments essentiels des batteries pour véhicules électriques, et qui viennent aujourd’hui de minerais extraits de mines sur terre avec des coûts environnementaux et humains conséquents, sans compter le raffinage à l’aide de produits chimiques, qui génère des rejets volumineux et toxiques. (…) Quels coűts environnementaux ? : Les abysses, qui jouent un rôle dans le stockage de CO2, sont un milieu méconnu, jusqu’alors vierge d’activités humaines mais riche en vie. Des activités minières risquent de perturber ou de détruire des écosystèmes dont on ignore presque tout, s’inquiètent les scientifiques et défenseurs de l’environnement. (…) Dans les eaux internationales, en haute mer, c’est l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) qui autorise ou non l’exploitation des fonds marins. Elle a accordé des permis à de multiples sociétés et pays pour explorer, c’est-à-dire tester leurs technologies, mais pas encore pour exploiter.
Ecartelée entre partisans de l’extraction et défenseurs d’un moratoire, elle peine à accoucher d’un « code minier » en négociation depuis 2014. Perdant patience, l’entreprise canadienne The Metals Company (TMC) a déposé mardi auprès des Etats-Unis une demande de permis d’exploitation commerciale dans la zone de Clarion-Clipperton, contournant l’AIFM, dont le pays ne fait pas partie. Donald Trump a en effet ouvert par décret la possibilité d’autoriser unilatéralement des entreprises à exploiter les nodules hors des eaux américaines, dans les eaux internationales. (Yahoo actualités)

Extraction minière sous-marine: ce qu’il faut savoir (Tahiti News)

 Pour rappel :  L'exploitation minière en eaux profondes continue de faire polémique (AvA-Infos)

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