La question de la mobilité est prêgnante à Tahiti. Les véhicules particuliers sont surreprésentés entraînant des externalités négatives : insécurité routière, congestion urbaine,  pollution et émissions de C02. Sans compter les heures perdues dans les bouchons... Pour autant, des travaux sont en cours, visant à fluidifier la circulation. Ainsi, le projet de réaménagement du rond-point de Erima, à Arue. Un chantier estimé à quatre mois dans le courant du 1er trimestre 2026. Objectif : désengorger le trafic aux heures de pointe sur l’un des axes les plus fréquentés de la côte Est ; À Mahina, une déviation est mise en place au niveau de la rivière Ahavini pour une durée d’environ 3 mois ; Autre lieu, autre motivation, autre style: à Hitia'a o te ra d’imposants enrochements bloquent l’accès à divers sites publics et aux aires de stationnement sur le bord de la route de ceinture. L'objectif, stopper les attroupements, le bruit et les violences liés aux Car Bass...

 

 

 

 

# Le rond-point de Erima va faire l’objet d’un réaménagement dès le premier trimestre 2026, comme l’a annoncé le ministre des Grands travaux, Jordy Chan au conseil municipal d’Arue ce jeudi. Il s’agit de créer, dans le sens Mahina vers Papeete, une voie de contournement de ce point chaud de la congestion routière sur la côte Est, ainsi qu’une nouvelle voie d’insertion depuis Erima. Le tout sans empiéter sur les terrains privés en modifiant la forme du rond-point… Qui ne sera plus rond. Tout le monde n’est pas convaincu : Tepuanui Snow dénonce un « manque d’ambition », estimant qu’un tunnel comme celui du rond-point Jacques Chirac réglerait le problème.
Le ministre des Grands travaux, de l’Équipement, en charge des transports terrestres et maritimes, Jordy Chan, a présenté ce mercredi à la tavana d’Arue Teura Iriti et à son conseil municipal le projet de réaménagement du rond-point de Erima. Objectif : désengorger le trafic aux heures de pointe sur l’un des axes les plus fréquentés de la côte Est. (…) Selon les études de trafic récemment menées, ces aménagements devraient améliorer la fluidité de la circulation, notamment durant les heures de pointe du matin.
Le chantier devrait démarrer au premier trimestre 2026, pour une durée estimée de quatre mois. (…). Si le ministre des Grands Travaux se « félicite de l’accueil réservé à ce projet » par les élus de la commune, tout le conseil municipal n’a pas été convaincu. Tepuanui Snow, seul élu de la liste Ia ora Arue, regrette que le Pays présente « un projet quasiment abouti, pour lequel notre marge de proposition semble finalement limitée », et estime surtout que ce rond-point ovale « manque d’ambition au regard des enjeux routiers de la côte Est ». Face à la population qui croit, et pour anticiper la naissance de nouveaux projet immobiliers à Arue, l’aménagement des terrains militaires rétrocédés à Mahina, ou le projet d’hôtel sur l’autre flanc du Tahara’a, il ne s’agit pour lui que d’une « mesure transitoire », un « développement à court terme ». (…)

À Erima, un rond-point ovale et une nouvelle voie pour éviter les bouchons (Radio 1)

(…). Ce projet, qui s’inscrit dans la continuité des travaux visant à réduire la congestion en entrée et sortie de l’agglomération, consiste en la création d’une voie de contournement du giratoire (communément appelée “shunt”) dans le sens de circulation allant de Mahina vers Papeete.
L’insertion de cette voie supplémentaire sera sans impact sur le foncier privé alentour grâce à l’ovalisation du terre-plein central du giratoire. En outre, le projet permettra la création d’une seconde voie d’insertion dans le giratoire depuis Erima.  (…). Les travaux, principalement réalisés de nuit, qui débuteront au premier trimestre 2026 pour une durée de quatre mois, tiendront compte des remarques des élus locaux notamment en ce qui concerne la sécurité des piétons et l’esthétique de l’ouvrage.  En revanche, le gouvernement ne précise pas le coût du chantier, tout en balayant d’un revers de main la solution d’un tunnel comme à Papeete ou Punaauia préconisée par l’un des élus, Tepuanui Snow.

Les plans « anti-bouchons » de Jordy Chan pour le giratoire de Erima (Tahiti News)

 

 

# A compter du mardi 19 août, une déviation est mise en place au niveau de la rivière Ahavini pour une durée d’environ 3 mois, dans le cadre des travaux d’aménagement en cours entre le PK11.3 et le pont de Ahonu à Māhina.
Cette déviation est nécessaire afin de permettre la réalisation de certaines phases du chantier en toute sécurité.
Ces travaux seront effectués de nuit, de 19h00 à 04h00. La circulation permanente sera modifiée et maintenue sur deux voies, et un cheminement piéton côté montagne sera matérialisé.
Une signalisation temporaire sera mise en place et entretenue pendant toute la durée du chantier. (Communiqué)

Déviation au niveau de Ahonu (Mahina) pendant trois mois  (Tahiti News)
 

 

# Vous l’avez certainement constaté en faisant le tour de l’île sur la côte Est. D’imposants enrochements bloquent l’accès à divers sites publics. Le conseil municipal de Hitia’a O Te Ra a pris cette mesure pour stopper les attroupements, le bruit et les violences liés aux Car Bass. Des nuisances qui sont aussi devenues visuelles pour les habitants.
De volumineux rochers espacés de moins d’un mètre, c’est désormais le visage de la route de la côte Est.
Avant sa fermeture en décembre dernier, le site de Nivee était le lieu d’attroupement de jeunes du vendredi au dimanche. Alcool, drogues et bagarres sur la voie publique gravitaient autour des Car Bass. Parmi les participants : de nombreux mineurs.
« Si le bruit ne gênait pas, les attroupements gênaient beaucoup. Il y avait des risques d’accident et les voitures ne pouvaient presque plus passer le samedi soir ou le dimanche matin pour aller au marché », explique Teuira Letourneux, le premier adjoint au maire d’Hitia’a O Te Ra.  (…)
Démunie, la commune dit ne pas avoir eu d’autres choix que de faire poser ces enrochements. Vaihi et Pape’ana’ana sur Hitia’a, l’accès à ces sites touristiques et publics, a, lui aussi, été bloqué.
Malgré le mécontentement des familles qui utilisaient les accotements pour se rendre à la mer et les possibilités de recours, la commune invoque la protection de sa population pour motiver sa décision.   
« On a contacté les gendarmes. Ils nous ont dit qu’ils n’avaient pas non plus les moyens. Ils sont démunis face à 200 ou 300 jeunes enivrés », indique Teuira Letourneux.
Les associations de Car Bass devraient rencontrer le maire de la commune la semaine prochaine. Mais son premier adjoint reste prudent : « Ce n’est pas la première fois qu’on leur propose ça, mais jusqu’à présent, cela n’a pas marché ».

Car Bass à Hitia’a O Te Ra : la commune prend ses responsabilités en bloquant plusieurs sites (TNTV)