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Une revue de presse précédente avait pointé combien, dans différents domaines, la gestion collective était confrontée au phénomène de la vie chère. Les chiffres récemment publiés par l'Institut de la statistique (ISPF) annoncent une augmentation des prix de plus de 12% en quatre ans. La hausse des prix et la dépendance aux importations mettent en exergue les fragilités économiques locales, poussant à repenser les politiques économiques et à chercher des alternatives pour un modèle plus résilient. C'est sur cette réalité que se penchent le gouvernement et les représentants à l'Assemblée de la Polynésie française. Ce qui n'est pas sans créer des divergences d'analyse. Y a-t-il des pistes pour faire baisser les prix ? 

 

 

 

# L'institut de la statistique (ISPF) vient de publier le bilan des prix 2024 en Polynésie française. Entre décembre 2023 et décembre 2024, les prix à la consommation ont augmenté d'1,4%, et le niveau général des prix continue son ascension pour atteindre une augmentation cumulée de 12,2% depuis 2021. Une hausse de l'indice des prix à la consommation (IPC) impactée par les tarifs des assurances, loyers et restauration.
Loin d'être stoppée, l'inflation poursuit sa triste progression. Sur douze mois, entre décembre 2023 et décembre 2024, les prix à la consommation ont augmenté d'1,4%, note ainsi l'ISPF qui souligne que le taux d'inflation de la France hexagonale, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou encore les Etats-Unis ralentit et atteint leur niveau le plus bas depuis 2021. Un ralentissement qui s'explique principalement par la baisse du prix moyen du pétrole (-3% par rapport à 2023) ou encore la diminution des tarifs du gaz en Europe (-17%). Sauf qu'en Polynésie, après une baisse de 14,4% en 2023, les prix des carburants restent stables en 2024 en raison du maintien des prix réglementés des hydrocarbures tout au long de l'année via le fonds de régulation du prix des hydrocarbures (FRPH). En 2024, l'inflation locale s'explique par l'augmentation des prix des assurances, mais surtout par les tarifs des loyers d'habitation qui ont bondi de 4,2% en un an (entre décembre 2023 et décembre 2024). (…) La bonne nouvelle vient des prix des articles d'habillement et chaussures qui ne cessent de diminuer pour enregistrer une baisse en 2024 de 5,5% en un an. Encore mieux, et on peut dire merci à l'arrivée de la concurrence ces dernières années dans ce secteur, les prix des télécommunications baissent encore plus drastiquement, affichant - 47,6 en quatre ans.

Les prix ont augmenté de plus de 12% en quatre ans (Tahiti Infos)

Dans son bilan des prix 2024, l'IPSF relève que les prix à la consommation augmentent de 1,4 % entre décembre 2023 et décembre 2024, portés par la hausse des tarifs des assurances, des loyers et de la restauration. Ainsi, le niveau général des prix continue son ascension pour atteindre une augmentation cumulée de 12,2 % depuis 2021. Au niveau mondial, les pays comme la France hexagonale, la Nouvelle-Zélande, l’Australie ou encore les Etats-Unis voient leur taux d’inflation ralentir et atteindre leur plus bas niveau depuis 2021. Ce ralentissement s’explique principalement par celui des coûts de l’énergie voire la baisse dans certains pays grâce à la diminution du prix moyen du pétrole (- 3 % par rapport à 2023), la baisse des tarifs du gaz en Europe (- 17 % par rapport à 2023) et la mise en place de mesures gouvernementales pour stabiliser les marchés et protéger le consommateur.
En Polynésie française, les prix de l’énergie ne subissent pas le même ralentissement qu’en 2023 : les prix des carburants restent stables en 2024 du fait du maintien du prix réglementé des hydrocarbures tout au long de l’année par le gouvernement (contre une baisse de 14,4 % en 2023). En 2024, l’inflation sur le territoire est expliquée principalement par l’augmentation des prix des assurances, des loyers et de la restauration.
La baisse des prix des articles d’habillement et chaussures et des communications vient l’atténuer. (…)

Le niveau général des prix a augmenté de 12,2 % depuis 2021 (Polynésie 1ère)

(…) Rappelons qu’avant 2023, l’inflation avait atteint un niveau inégalité culminant à 8,5%. A l’époque, en effet, plusieurs facteurs comme le déclenchement de la guerre en Ukraine justifiaient les tensions fortes exercées sur certains produits alimentaires de base comme l’huile, la farine, le sucre etc…Depuis, les choses semblent se stabiliser mais pour autant, le niveau des prix peine à revenir à la normale. (…). A la faveur d’un récent colloque en présence de sommités venues de métropole, les autorités locales ont affiché le souhait de mettre un coup d’accélérateur sur l’amélioration du pouvoir d’achat. « La vie chère ne doit pas être une fatalité », a déclaré le président de l’assemblée, Antony Géros, bien décidé à faire adopter par l’institution des mesures fortes, quitte à déplaire aux acteurs économiques et au pouvoir exécutif qui semble vouloir privilégier la concertation avant la sanction. (…) Mais pour l’heure, comme le soutient la minorité à Tarahoi, il n’y a que des promesses, rien de concret. (…)

Le niveau général des prix a augmenté de 12,2% depuis 2021 (Tahiti News)

Pour rappel : La gestion collective confrontée au phénomène de la vie chère (AvA-Infos)8/4/25

Le coût de la vie au programme de la session administrative de l'APF

# La nouvelle session administrative s’est ouverte (le jeudi 10 avril) à l’Assemblée de la Polynésie française (APF). Une session qui devrait voir de nombreux textes étudiés avec, pour le président de l’Assemblée, comme le président du Pays, une ligne directrice : le coût de la vie. "La lutte contre la vie chère est le combat le plus urgent et le plus légitime", a rappelé jeudi aux représentants de l’Assemblée et au gouvernement Antony Géros, président de l’Assemblée. "Ce combat touche à la dignité, à la santé, au pouvoir d’achat et au droit à vivre décemment de tous nos concitoyens", a-t-il expliqué à la tribune lors de l’ouverture de la session administrative. Et comme un appel du pied au gouvernement, mais aussi comme une réponse au Medef, Tony Géros est allé plus loin. "Nous ne pouvons plus nous contenter de demi-mesures" a-t-il martelé, expliquant qu’il était désormais temps de prendre "des actions courageuses". "Plusieurs propositions devront être mises en œuvre par l’Assemblée, mais il faut maintenir le dialogue avec nos partenaires", a-t-il toutefois tempéré, demandant que "la cherté de la vie" ne soit plus ''une fatalité". "Nous y veillerons", a-t-il conclu en assurant que cette année 2025 sera "une gouvernance plus proche des réalités locales". (…) Alors, comme le président de l’Assemblée avant lui l’avait noté, c’est sur le pouvoir d’achat que le président du Pays était attendu. "La semaine prochaine débutera la transmission des premiers textes pour soutenir le pouvoir d’achat des classes moyennes", a-t-il assuré. "Le premier secteur concerné sera le logement" avec un objectif à "1000 prêts à taux 0". Des mesures qui seront prises en concertation avec les acteurs économiques. Des tournées sont même promises "pour que tous les acteurs concernés aient les éléments budgétaires pertinents", a expliqué le président du Pays. (…)
+ L’ensemble des propositions de textes annoncées

Le gouvernement promet la lutte contre la vie chère (Tahiti Infos)

En ouverture de la session administrative de l’Assemblée, ce jeudi, Tony Géros et Moetai Brotherson ont affiché une priorité commune, la lutte contre la vie chère, mais avec des méthodes manifestement très différentes. Le président de l’Assemblée s’interdit toute « demi-mesure », et veut faire avancer, sur la base de son colloque du mois de mars, des propositions de loi « courageuses » déjà dénoncées par le patronat. Le second a au contraire insisté sur l’impératif de concertation, qui aurait déjà abouti à des compromis « lucides et responsables » avec les chefs d’entreprises sur la fiscalité ou le contrôle des prix. Deux méthodes, deux barreurs… et le risque de fixer des caps divergents. 
Côté bilan, le chef du gouvernement et celui de l’Assemblée se retrouvent dans une certaine satisfaction des mois écoulés. Tony Géros insiste sur la densité de l’activité parlementaire, que l’on parle des travaux internes, sur la déontologie notamment, ou les propositions de loi des élus, dont plusieurs devraient être étudiées ces prochaines semaines. Moetai Brotherson met en exergue, lui, la bonne santé de l’économie, enchaînant les chiffres sur l’activité, le moral des entreprises, l’emploi – où, certes, il « reste à faire » -, le niveau de liquidation « record » des investissements du Pays, et même l’inflation, plus contenue qu’en métropole ou que dans d’autres pays. (…). Les présidents du Pays et de l’Assemblée se retrouvent sur un point important : leur priorité. La vie chère, plus que jamais, est au cœur des travaux, des débats et des projets. Mais c’est sur la méthode que les discours divergent, là aussi plus que jamais. (…) Le président du Tapura (opposition) appuyait mardi sur nos antennes sur la « guerre » menée par Tony Géros contre le gouvernement, avec la vie chère comme arme de choix. De quoi s’interroger, selon lui, sur la cohérence de l’action du Pays, qui risque effectivement d’être troublée, si les propositions de loi de l’Assemblée percutent ou développent une autre stratégie que les projets transmis par l’exécutif aux mêmes élus. Un risque qui n’est pas complètement écarté par Moetai Brotherson. (…). Ces initiatives de l’Assemblée, et cette divergence de méthode pourraient, après la vie chère, toucher d’autres sujets. Tony Géros a ainsi annoncé qu’un colloque programmé au mois d’août, sur le même principe que celui de mars, portera sur l’épineux problème du foncier, avant un troisième rendez-vous de l’année, en octobre, sur la thématique des énergies renouvelables.

Sur la vie chère, chacun sa route et « chacun sa méthode » (Radio 1)

Tepuaraurii Teriitahi, représentante du Tapura Huiraatira à l’Assemblée de la Polynésie française, était l’invitée de notre journal télévisé. Interrogée par Maruki Dury, elle a parcouru les sujets qui préoccupent les Polynésiens. Il a été question notamment de la vie chère et de la politique du Tavini Huiraatira.
Interview : Vie chère : « Ce que nous voulons, c'est du concret », dénonce Tepuaraurii Teriitahi (Polynésie 1ère)

« Ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise! » C’est en tous cas ce que veut croire le président de l’Assemblée de la Polynésie française, Anthony Géros » en conclusion de son allocution prononcée, ce jeudi matin, à l’ouverture de la session administrative. L’actuel locataire du perchoir n’a pas été avare pour qualifier l’activité de Tarahoi: « dynamique », « relativement dense », « rythme soutenu »…dans le but d’établir « un lien plus direct entre le citoyen et le législateur. Mais plus que tout, Anthony Géros fait de la lutte contre la vie chère « le combat le plus urgent que nous devons mener dans cet hémicycle ». Quitte à marcher un peu sur les plates bandes du gouvernement… et en particulier de son ministre de l’Economie, Warren Dexter, très attaché on le sait à conserver un dialogue étroit avec les chefs d’entreprises. (...)

« La vie chère ne doit pas être une fatalité ! » (Tahiti News)

 

Des pistes pour faire baisser les prix 

# Comment se nourrir quand les prix en magasin explosent ? Quels produits faut-il prioriser ? Aujourd'hui, c'est le casse-tête de nombreux Polynésiens au moment de faire leurs courses. Les produits sont en moyenne 45% plus cher au fenua que dans l'Hexagone. Une réalité qui n'est pas inéluctable.
"C'est complètement abusé ! J'imagine pour les familles qui ont un pouvoir d'achat difficile, je ne sais pas comment elles font. Sérieusement, tout est cher !", déplore Poihere qui vient de faire ses courses. Même son de cloche avec tous les clients interrogés ce jour-là. Aujourd'hui comme avant, tous constatent que leur pouvoir d'achat ne cesse de baisser à mesure que les prix augmentent. (…) Pour améliorer le pouvoir d’achat au niveau local, Florent Venayre plaide pour une réforme fiscale en profondeur, en essayant de réduire la fiscalité indirecte. Il évoque par exemple des négociations en cours avec l’État, pour transférer une partie des coûts d’approche — notamment les frais de transport — vers les finances publiques nationales, plutôt que vers les consommateurs polynésiens. Le pouvoir d'achat est aussi grignoté par l'inflation. Le professeur d'économie rappelle que l’inflation est un phénomène normal à long terme, mais que l’absence d’augmentation des revenus en parallèle aggrave les choses. (…) Autre point en défaveur du pouvoir d'achat, le taux d’emploi trop faible au fenua à cause du manque de création d'emplois. (…) Pour cet économiste, une réforme ambitieuse de la fiscalité et une relance de l’emploi sont indispensables pour enrayer l’érosion du pouvoir d’achat des Polynésiens.

Fiscalité à réformer, inflation à maîtriser, emplois à créer : la vie chère n'est pas inéluctable (Polynésie 1ère)

 C’est un des leviers sur lequel le Pays veut s’appuyer pour tenter de réduire le coût de la vie en Polynésie : le toilettage de la TDL, la Taxe de Développement Local. Plusieurs fois dans le viseur des politiques et des économistes du fenua, ce sera probablement l’un des plus gros dossiers auquel s’attaquera le gouvernement Brotherson. Une taxe qui rapporte tout de même près de 2 milliards par an au Pays. C’est une réforme attendue par certains, et redoutée par d’autres que le Président Moetai Brotherson a annoncé lors de la session administrative du 10 avril dernier : le toilettage de la TDL, la Taxe de Développement Local, un des leviers sur lequel le Pays veut s’appuyer pour tenter de réduire le coût de la vie en Polynésie. Selon Florent Venayre, économiste et professeur à l'UPF, il y a effectivement matière à retravailler cette taxe… (…) C’est Warren Dexter, ministre de l’Economie, qui sera chargé de mener ce toilettage. Pour lui, ce projet va reposer sur 2 piliers : réactualiser la liste des produits taxés et revoir le taux d’imposition selon les marchandises. (…) Autre piste envisagée par le ministre, la réduction du nombre de taux imposés par cette taxe, aujourd'hui, les partis en 8 tranches allant de 2 % à 82 %. Mais tout cela devra être débattu lors de la prochaine commission consultative de la TDL (…) Cette commission se réunira début mai. Les représentants du gouvernement, de l'Assemblée, du patronat et du privé seront assis autour de la table et participeront eux aussi à cette réforme.

Changer la taxe de développement local, une des pistes pour faire baisser les prix (Polynésie 1ère)

 


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