L'exploitation minière des fonds marins n'est pas sans conséquences sur le maintien de la biodiversité révèle une étude scientifique menée pendant cinq ans sur la zone de Clarion-Clipperton (CCZ), dans l'océan Pacifique. Elle vient d'être rendue publique alors que la commission des institutions de l’Assemblée de Polynésie examine une proposition de résolution visant à affirmer le droit du peuple polynésien sur ses ressources naturelles - y compris les fonds marins. Cette résolution ravive un débat déjà polémique autour de l’exploitation sous-marine, soulevant des enjeux environnementaux, économiques et de gouvernance...
# Une étude scientifique menée sur cinq ans montre que le nombre des animaux vivant dans les fonds marins a chuté de 37% dans une zone d’exploration minière en eaux profondes. Des conclusions rendues publiques ce vendredi alors que la commission des institutions de l’Assemblée de Polynésie examine une proposition de résolution visant à affirmer le droit du peuple polynésien sur ses ressources naturelles - y compris les fonds marins. (…) Cette recherche, effectuée sur cinq ans, est considérée comme la plus approfondie à ce jour sur les conséquences des machines d'extraction minière en haute mer. Ces machines exploitent des fonds marins jusqu'ici intacts pour en extraire des matières premières comme le nickel, le cobalt et le cuivre, utilisées aussi bien dans les batteries rechargeables que dans des équipements technologiques militaires. L'étude porte sur la zone de Clarion-Clipperton (CCZ), dans l'océan Pacifique, qui fait l'objet d'un projet d'exploitation minière. Elle a été réalisée par des scientifiques du Musée d'histoire naturelle du Royaume-Uni, du Centre national d'océanographie et de l'Université de Göteborg en Suède. Ils ont comparé l'état de la biodiversité deux ans avant et deux mois après un essai d'exploration minière. (…)
L'exploration minière sous-marine massacre la faune aquatique de Clarion-Clipperton, d'après une étude (Polynésie 1ère)
Le nombre des animaux vivant dans les fonds marins a chuté de 37% dans une zone d'exploration minière en eaux profondes, selon une étude parue ce vendredi, portant sur l'impact de cette activité sur la biodiversité.
Cette recherche, effectuée sur cinq ans, est considérée comme la plus approfondie à ce jour sur les conséquences des machines d’extraction minière en haute mer. Ces machines exploitent des fonds marins jusqu’ici intacts pour en extraire des matières premières comme le nickel, le cobalt et le cuivre, utilisées aussi bien dans les batteries rechargeables que dans des équipements technologiques militaires. L’étude porte sur la zone de Clarion-Clipperton (CCZ), dans l’océan Pacifique, qui fait l’objet d’un projet d’exploitation minière. (…) Pour Adrian Glover, le principal auteur du rapport, ces données devraient contribuer à « établir une nouvelle norme pour le travail environnemental dans la région », sous la houlette de l’Autorité internationale des fonds marins. Les pays débattent actuellement au sein de cette autorité des règles à fixer pour les industries minières. (…) Un traité des Nations unies sur la haute mer doit entrer en vigueur en janvier 2026, avec l’objectif de protéger les océans, déjà menacés par la pollution et la surpêche.
Dans la zone d’exploration minière de Clarion-Clipperton, la faune se raréfie (TNTV)
# Ce vendredi, la commission des institutions de l’Assemblée de Polynésie examinera une proposition de résolution visant à affirmer le droit du peuple polynésien sur ses ressources naturelles - y compris les fonds marins. Un amendement porté par Hinamoeura Morgant souhaite y ajouter des garanties démocratiques et environnementales.
Depuis toujours, le discours d'Oscar Temaru tend vers la mise en place de l'exploitation des fonds marins polynésiens. Il l'avait dit en séance le 5 septembre 2024 : « Vous savez ce que ça peut rapporter si on exploite les nodules polymétalliques sur mille kilomètres ? 1 billion 500 mille milliards de dollars ! ».
Ce vendredi, il portera une nouvelle résolution en commission des institutions, visant à renforcer le contrôle local sur leur gestion et leur protection. À travers ce texte, le leader indépendantiste souhaite « proclame[r] la souveraineté permanente, inaliénable et imprescriptible du peuple de la Polynésie française sur l’ensemble de ses ressources naturelles terrestres, marines, lagonaires, aériennes, ainsi que sur les sols et sous-sol des fonds marins situés dans la zone économique exclusive de la Polynésie française. » Cette résolution ravive un débat déjà polémique autour de l’exploitation sous-marine, soulevant des enjeux environnementaux, économiques et de gouvernance... Au sein même du Tavini Huiraatira, parti actuellement au pouvoir, les avis divergent. Richard Tuheiava n'y est pas complètement fermé « si dans les années à venir on a les garanties scientifiques qu'environnementalement que le jeu en vaut la chandelle », avait-il avancé lors de la présentation du projet de constitution de la République Fédérale de Maohi Nui, le 5 avril dernier. Ce jour-là, le président Moetai Brotherson, issu du même groupe politique, réaffirmait alors son opposition à l'exploitation des fonds marins. (…)
Oscar Temaru relance le débat sur l'exploitation des fonds marins (Polynésie 1ère)
La Polynésie doit disposer de ses propres ressources naturelles. C’est l’objet de la résolution déposée mercredi, à l’Assemblée, par Oscar Temaru. Une proposition pour entériner la souveraineté « permanente » du Pays sur l’ensemble de la zone économique exclusive, et ses richesses. Le texte, étudié en Commission des institutions, ce vendredi, a été adopté. Mais sa réelle portée suscite le débat.
En l’absence de la quasi-totalité des élus de l’opposition, le texte a fait l’unanimité. « On a accepté de reconnaitre la souveraineté du peuple de Polynésie sur ses richesses naturelles », s’est félicité Antony Géros. Mais ce texte n’est pas une priorité pour la représentante de l’opposition, Pascale Haiti. « Le plus important, c’est le coût de la vie, le travail, et avoir un toit au-dessus de sa tête. Ça cela doit nous rassembler. On doit en débattre. Cette résolution est malvenue pour l’instant », a-t-elle dit. Attentive à cadrer au préalable l’éventuelle exploitation des fonds marins. Hinamoeura Morgant Cross a vu son amendement être rejeté. (…)
Souveraineté de la Polynésie sur les ressources naturelles : la résolution adoptée en commission (TNTV)
La commission des institutions a adopté vendredi la résolution Temaru sur la souveraineté du peuple polynésien sur ses ressources naturelles. “Rien n’est symbolique”, a affirmé Antony Géros, prenant le contre-pied de Moetai Brotherson, qui soulignait la veille le caractère purement politique d’un texte dépourvu de portée législative. L’amendement de Hinamoeura Morgant Vross a sans surprise été rejeté.
La voie était dégagée : la résolution d’Oscar Temaru, réaffirmant la “souveraineté permanente, inaliénable et imprescriptible” du peuple polynésien sur ses richesses naturelles, a été validée sans accroc apparent, malgré des échanges prolongés en commission. Le Tavini évoluait presque en terrain neutre. La sénatrice Lana Tetuanui était à Paris pour défendre le budget des Outre-mer, le tāvana de Bora Bora Gaston Tong Sang était absent et aucun représentant A here ia Porinetia ne siège dans cette commission. Seule Pascale Haiti-Flosse, élue du Tapura mais non membre – donc sans droit de vote –, a assisté aux débats. (…) Du côté du Tavini, le texte s’inscrit dans la stratégie diplomatique engagée depuis la réinscription du Pays sur la liste des territoires à décoloniser en 2013 : maintenir l’ONU impliquée dans le dossier polynésien et éviter tout risque de désengagement. Antony Géros rappelle que la résolution ne fait que “conforter localement une position déjà exprimée par les Nations unies en 2016”, portée cette fois par les élus eux-mêmes.
Sans surprise, l’amendement déposé par Hinamoeura Morgant-Cross, visant à encadrer toute décision relative à l’exploration ou l’exploitation des fonds marins (référendum, étude d’impact indépendante, vote de l’assemblée), a été rejeté. Pour Antony Géros, il était “hors sujet”, la résolution n’ayant aucun lien avec l’exploitation minière. “Elle souhaiterait, comme à son habitude, faire un référendum ou une consultation”, a-t-il ironisé.
Résolution Temaru adoptée, amendement Cross rejeté (Tahiti Infos)

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