La chercheuse et professeure de géographie Nathalie Bernardie-Tahir travaille sur les petites îles, principalement sur les problématiques de mobilités et de vulnérabilités territoriales et environnementales. Elle a donné une conférence sur ce thème à l'UPF dans le prolongement de la projection de son documentaire, "Retours vers la nature" ; La Société d’ornithologie de Polynésie (SOP) Manu prépare un centre de soins pour les oiseaux à Toahotu. Il devrait être opérationnel entre fin juin et début juillet ; Le Syndicat intercommunal pour la gestion de la fourrière animale (SIGFA) a ouvert ses portes au grand public dans ses locaux à la Punaruu pour accueillir et sogner les chiens errants de Punaauia et Paea ; Le « Shark feeding », interdit en Polynésie, est pourtant régulièrement pratiqué sur le site très fréquenté de Tiahura, à Moorea. Une enquête pour « blessure involontaire » et « mise en danger de la vie d’autrui » a été ouverte par le Parquet après qu'une jeune femme ait été attaquée par deux requins pointes noires.
# Nathalie Bernardie-Tahir, professeure de géographie à l’Université de Limoges et chercheuse au laboratoire Géolab du CNRS, travaille sur les petites îles, principalement sur les problématiques de mobilités et de vulnérabilités territoriales et environnementales. Elle s'est intéressée, dans l’océan Pacifique, aux migrations résidentielles dans les îles de Polynésie française. Elle donne une conférence le 27 mai après la projection du documentaire "Retours vers la nature" tourné à Raiatea en 2022.
“Ce film s’inscrit dans le programme de recherche ENVId’îles financé par la Fondation de France, portant sur les nouveaux arrivants et l’environnement dans les îles périphériques de Polynésie française. Ce programme est né du constat que de plus en plus de mobilités internes en Polynésie française s'effectuent, depuis les années 2012, de Tahiti vers les archipels ou îles périphériques (contrairement à des décennies où Tahiti a concentré les flux migratoires émanant des archipels éloignés). Il tente de comprendre les motivations des personnes qui s'installent dans ces îles en cherchant à saisir le rôle de la nature ou de l'environnement dans le choix d'y venir ou d'y revenir. Le projet cherche aussi à mesurer le lien que ces individus qui arrivent nouent avec la nature, avec des impacts qui peuvent être négatifs (constructions, déchets, pollution), ou à l'inverse positifs avec un engagement possible de ces personnes dans la protection de l'environnement, ou plus largement dans des pratiques respectueuses de l'environnement. La réalisation de ce documentaire était un des livrables annoncés dans le projet. Il permet de faire une focale sur un des aspects du programme : le lien et les pratiques de nature de ces ‘nouveaux-arrivants’.” (…) Lire la suite de l'interview..
“Retours vers la nature”, un documentaire et une conférence (Tahiti Infos)
# Un véritable centre de soins va bientôt voir le jour au siège de l’association SOP Manu, à Toahotu. Cette mission a été confiée à Samantha Renault, experte du sujet après avoir passé dix ans à soigner les pétrels à La Réunion. En Polynésie, notamment à Tahiti, les chiffres annuels sont en hausse avec 300 à 500 échouages d’oiseaux marins à cause de la pollution lumineuse. Soutenue par plusieurs partenaires publics et privés, l’initiative fait également l’objet d’un appel aux dons.
La Société d’ornithologie de Polynésie (SOP) Manu œuvre depuis 1990 pour la sauvegarde des oiseaux endémiques du Fenua à travers différents programmes de conservation et de sensibilisation. Aujourd’hui, l’association est portée par une équipe technique de 14 personnes, dont huit basées à Tahiti, complétée par 20 à 30 bénévoles actifs répartis dans plusieurs communes. (…). Les oiseaux marins sont plus particulièrement concernés, comme le pétrel de Tahiti (Noha), qui compte parmi les espèces menacées d’extinction. “Il y a entre 300 et 500 échouages par an, et les chiffres sont en constante augmentation. C’est dû à la pollution lumineuse : les oiseaux marins s’orientent grâce à la lune et aux étoiles, qu’ils confondent avec la barrière de lumières artificielles autour de l’île. Ils s’échouent au sol sans pouvoir redécoller, avec le risque de se faire manger par des chiens ou des chats, ou de se faire écraser par des voitures”... (explique) la soigneuse (Samantha Renault chargée de mission au centre de soins depuis mi-février.) (…). Le centre de soins devrait être opérationnel entre fin juin et début juillet, le temps de réceptionner et d’installer tout le matériel nécessaire (paillasse en inox, évier, ordinateur, etc.). L’association sera donc prête pour le pic des échouages, qui intervient généralement autour du mois d’août. “ (…)
Plus d’infos : sur la page Facebook Manu-SOP.
Le numéro “SOS Pétrels” : 87 22 27 99.
Un nouveau nid pour les oiseaux en détresse (Tahiti Infos)
# C’est l’une des seules fourrières de Polynésie. Le SIGFA a ouvert ses portes au grand public, ce samedi, dans ses locaux à la Punaruu. La structure, qui accueille les chiens errants de Punaauia et Paea, leur offre une chance de trouver un foyer. Ils sont actuellement 14 à attendre de trouver un maître.
l recueille et soigne les chiens errants depuis près de 3 ans. Mais le Syndicat intercommunal pour la gestion de la fourrière animale (SIGFA) parvient aussi à trouver une famille pour les trois quarts de ses pensionnaires. Un taux record pour une telle structure gérée par une équipe de passionnés. Elle prend en charge nos amis à quatre pattes pour faciliter leur adoption. (…). Dotée d’une capacité d’accueil de 20 animaux, la fourrière en héberge actuellement 14. Des chiens errants récupérés après un signalement des brigades municipales de Paea et de Punaauia. (…). Le prochain rendez-vous avec le grand public est prévu pour le mois d’août, dans le cadre de la Journée mondiale du chien. Mais le SIGFA de la Punaruu reste ouvert aux familles du lundi au vendredi.
Le SIGFA, un refuge pour les chiens en attente d’adoption (TNTV)
# Le parquet a ouvert une enquête pour « blessure involontaire » et « mise en danger de la vie d’autrui » après une morsure de requins sur le banc de sable de Tiahura, à Moorea, voilà une dizaine de jours. La jeune femme, attaquée par deux requins pointes noires et qui s’en est tiré avec 38 points de suture, avait dénoncé le nourrissage effectué à quelques mètres de là par des prestataires touristiques de Moorea. Un « feeding » interdit en Polynésie, mais régulièrement pratiqué sur ce site très fréquenté. Elle avait d’abord tenté de porter plainte auprès de la gendarmerie de l’île sœur, ce qui lui a été, étrangement, refusé, avant de s’adresser à la gendarmerie de Taravao, où elle réside.
Après avoir été mordue par deux requins pointes noires au banc de sable de Tiahura à Moorea, la victime a finalement déposé plainte pour mise en danger d’autrui… à Taravao. La jeune femme a dû insister… (…). La biologiste marine, qui vit à Tahiti depuis 10 ans, espère que cette affaire relancera le débat sur le respect de l’interdiction du feeding. « Ça me paraît important de noter qu’avec le feeding, le comportement des requins est modifié. C’est certes un concours de circonstances, mais ça aurait pu arriver à n’importe qui et l’idée, c’est de dire que le feeding ou le smelling, peu importe ce que c’est, ça les excite et c’est plus propice aux accidents. Donc si on pouvait arrêter de faire ça, c’est vrai que ça serait beaucoup mieux« .
Pour rappel, le nourrissage des espèces sauvages est bien prohibé depuis la publication de la Loi du Pays n° 2017-25 du 5 octobre 2017 relative au code de l’environnement de la Polynésie française. (…)
« Feeding » de requins : enquête ouverte après la morsure de Tiahura (Radio 1)