La Polynésie française entend mettre en avant le modèle océanien de protection des milieux marins. Le président du Pays qui participera à la Conférence des Nations-Unies sur l’Océan (UNOC 3), en juin à Nice, compte y annoncer une évolution du statut de l’aire marine gérée qui couvre les 5,5 millions de km2 de la ZEE. Elle deviendra une « aire marine protégée » ; Le Haut-Commissaire - qui y participera aussi - a quant à lui invité les autorités du Pays à une série de visites destinées à mieux cerner la structure de la filière pêche en Polynésie ainsi que les fonds publics qui y sont consacrés selon un concept baptisé « de l’acier à l’assiette ». Pour compléter cette visite en signe de mobilisation, une reproduction géante d’une toile du peintre Matisse, "Polynésie, la mer", a été dévoilée sur la façade du Haut commissariat ; Consultation citoyenne du Cesec: la voix des Polynésiens s’unit pour rappeler que l’océan n’est pas qu’un espace à exploiter ; Quatre élèves et leur professeur du lycée Ihi-tea No Vavau s'apprêtent à vivre une expérience exceptionnelle, du 9 au 13 juin prochain à Nice, où ils participeront à l’UNOC.
# Moetai Brotherson, qui s’envolera début juin vers la Conférence des Nations-Unies sur l’Océan, compte y annoncer une évolution du statut de l’aire marine gérée qui couvre les 5,5 millions de km2 de la ZEE. Elle deviendra une « aire marine protégée », ce qui permettra, sans « rien changer à la vie » des usagers, une reconnaissance et des financements à l’international. Le Pays finalise aussi les discussions pour créer 4 zones de protection renforcée, couvrant 1,5 à 2,5 millions de km2. En 2022, Édouard Fritch en avait déjà annoncé un million devant le concert des nations. Mais l’engagement n’avait pas abouti.
La Polynésie, qui a beaucoup travaillé avec les services de l’État, ainsi qu’avec l’antenne locale de l’Ifrecor, sur la préparation de ce rendez-vous entend mettre en avant le modèle océanien de protection des milieux marins, rappeler les efforts de gestion de la ZEE polynésienne, où la pêche est depuis longtemps régulée et réservées aux palangriers locaux, encourager la communauté internationale financer les initiatives locales qui vont dans le bon sens, ou à prendre des mesures pour réguler la pêche et les activités extractives dans les zones internationales… Mais le Pays arrivera aussi à Nice avec des annonces, qu’a laissé entrevoir son président sur le plateau de l‘Invité de la rédaction ce jeudi midi. Des annonces qui concernent la ZEE, espace de 5,5 millions de kilomètres carrés entourant les archipels polynésiens, et sur laquelle a été créée en 2018 une gigantesque « aire marine gérée » (AMG), dénommée Tainui Atea. (…). Dans un rapport d’observation ciblé sur Tainui Atea en 2022, la Chambre territorial des comptes (CTC) avait salué les efforts effectué par le Pays et le conseil de gestion de la zone pour allier conservation et exploitation durable des ressources. Mais les magistrats recommandaient aussi de consolider le plan de gestion – un nouveau document a été publié l’année suivante, et cours jusqu’à 2037 – mieux définir la stratégie maritime du Pays, mieux l’articuler avec les stratégies nationales… (…)
Objectif : « Devenir l’un des leaders de la conservation océanique »
La délégation polynésienne, forte d’une centaine de personnes issues du Pays, des services de l’État, d’associations ou d’organismes scientifiques, partira vers Nice dès le 2 juin prochain pour un retour des derniers participants prévu le 14. Si les séances plénières de l’Unoc sont réservées aux chefs d’États, le président et les ministres du Pays doivent intervenir dans des « action panels » de la « Zone bleue », réservée aux délégations officielles accréditées par l’ONU. (…)
Un nouveau statut de protection pour la ZEE polynésienne (Radio 1)
+ Entendre l’annonce du président Brotherson, qui souhaite créer de vastes zones hautement protégées dans l’océan, sur une surface de 1,5 à 2,5 millions de km², au sein de l’Aire Marine Gérée Tainui Atea. Sur FaceBook, l'invité de la rédaction de Radio 1.
# Le Haut-Commissariat avait organisé ce vendredi matin (23/05) une visite « de l’acier à l’assiette », auprès de toute une partie des acteurs de la filière maritime. Chantier naval, pêcheurs, mareyeurs, nouveau patrouilleur de la marine et nouveau Falcon de la base aérienne… L’idée était de montrer, à deux semaines de la Conférence des Nations-Unies sur les océans que l’État, au travers ses missions régaliennes ou sa défiscalisation, était un acteur majeur du secteur au fenua. Pour clore la séquence, une reproduction géante d’une toile de Matisse intitulée « Polynésie, la mer » a été dévoilée avenue Pouvanaa.
Visite à thème et à titre, ce vendredi matin, pour le Haut-commissaire. « De l’acier à l’assiette » voilà le nom de ce parcours, qui a permis au représentant de l’État, entouré du contre-amiral Guillaume Pinget, de nombreux responsables du Haut-commissariat et de l’armée mais aussi du ministre de l’Environnement et des Ressources marines Taivini Teiai, de remonter toute une partie de la filière maritime.
Chantier naval chez Technimarine, pêcheurs de la flotte Moearii, ateliers de mareyage et de transformation de Ocean Products, base navale pour visiter le nouveau patrouilleur Teriieroo a Teriierooiterai, désormais équipé d’un drone maritime et qui doit être rejoint d’ici 2027 par un sistership le Philippe Bernardino, et enfin Gam de Faa’a pour son nouveau Falcon qui assure lui aussi la surveillance de la zone économique exclusive… L’idée était bien sûr de démontrer que l’État, au travers de ses missions régalienne, de son appui financier au Pays et surtout sa défiscalisation, jugée « indispensable » par les professionnels du secteur, est omniprésent dans le maritime. (…) Pour compléter cette visite en signe de mobilisation, une reproduction géante d’une toile a été dévoilée sur la façade du Haut commissariat. Une toile d’un bleu intense, non pas signée par Paul Gauguin mais de Henri Matisse. Son nom : "Polynésie, la mer". (Cf. 2 discours en PJ)
Le Haut-commissariat en bleu avant l’UNOC (Radio 1)
Le représentant de l’Etat a invité les autorités du Pays, ce vendredi matin, à une série de visites destinées à mieux cerner la structure de la filière pêche en Polynésie ainsi que les fonds publics qui y sont consacrés. Un concept baptisé « de l’acier à l’assiette ». Chantiers de construction de navires, conditionnement et transformation des poissons, ou encore protection de la ZEE, le haut-commissariat entend mettre en lumière les investissements réalisés dans ces domaines par l’Etat au Fenua. Mais aussi le savoir-faire en matière de protection des ressources de la Polynésie qui a, « peut-être, des solutions à offrir au reste du monde ».
Après avoir détaillé les dépenses globales de l’Etat en Polynésie en début de semaine, le haut-commissaire a souhaité mettre en exergue, sur le terrain, certains des investissements réalisés. Avec ses 2,3 milliards francs générés annuellement, la pêche hauturière est une filière qui maintient le cap, grâce notamment à la défiscalisation. (…). Pour que la ressource halieutique soit gérée au mieux, les services de l’Etat ont également présenté leurs moyens de surveillance maritimes et aériens. Aliaca, le drone qui équipe les nouveaux patrouilleurs Outre-mer de la Marine nationale, incarne à lui seul ce que la technologie peut apporter à la surveillance de la zone économique exclusive. (…) Le coût de ces moyens de surveillance et de soutien à la filière de la pêche polynésienne est en partie intégré aux 222 milliards de francs injectés en 2024 sur le territoire.
« De l’acier à l’assiette » ou comment l’Etat investit dans la pêche locale (TNTV)
À la veille de l’Unoc, le haut-commissariat a organisé un déplacement intitulé de “l’acier à l’assiette”. L’occasion de rappeler aux acteurs du secteur de la mer à Tahiti, quelle est l’action de l’État de la construction des bateaux de pêche à la surveillance de la Zone économique exclusive.
Constructeurs, armateurs, pêcheurs, patrouilleurs… nombreux sont les métiers en lien avec l’océan, qu’il s’agisse de son exploitation ou de sa préservation, et nombreuses aussi sont les potentialités. À condition de faire un usage durable de la ressource.
Alors qu’une délégation polynésienne d’une centaine de personnes s’apprête à mettre le cap sur l’Hexagone pour la troisième Conférence des Nations Unies sur l'Océan (Unoc 3) qui aura lieu à Nice du 9 au 13 juin, à Tahiti les acteurs ont témoigné ce vendredi de leur implication et de leurs besoins.
En métropole, la délégation composée de représentants du haut-commissariat, du Pays, des communes et collectivités, du Cluster de la mer mais également d’associations parlera d’une même voix. De nombreuses interventions sont déjà planifiées. “C’est une aventure qui s’inscrit dans le droit fil du coup d’envoi lancé en novembre dernier et qui se poursuivra après Nice. La Polynésie, et les outremers, ont des propositions à faire, des choses à offrir au monde.” (…)
Le secteur de la mer, de l’acier à l’assiette (Tahiti Infos)
# La Polynésie a accueilli cette semaine le 74e congrès du comité international de pénalistes francophones, à l'université de l'UPF. Plusieurs spécialistes du droit maritime venus des quatre coins du monde ont participé à une série de discussions. Objectif : renforcer les compétences locales et mieux appréhender les enjeux juridiques liés à la mer, dans un territoire dont l'immensité maritime est une richesse et un enjeu complexe à gérer.
e congrès organisé sous l’égide du comité international de pénalistes francophones (CIPF) a pour thème cette année : « Droit pénal et Océan »*. Une thématique étroitement liée aux défis environnementaux et sécuritaires que rencontrent les différents Pays du monde. Juristes, enseignants-chercheurs, acteurs de la mer, tous s’accordent : malgré sa zone économique exclusive (ZEE) parmi les plus étendues du monde, la Polynésie reste insuffisamment préparée sur le plan juridique à faire face aux défis contemporains liés aux océans. (...)
Droit pénal et océan : des experts réunis à l’UPF (TNTV) actualisé le 28/05/25
* Des spécialistes du droit pénal au chevet des océans de 7’03” à 10’32” : "replay" du Journal télévisé de TNTV du 27/05/25, disponible jusqu'au 25/08/2025
# Une délégation polynésienne de plus de 100 personnes assistera à la conférence des Nations unies pour l'océan (UNOC) à Nice du 9 au 13 juin. Invité de notre journal, le haut-commissaire Eric Spitz** a salué l'implication et la mobilisation des acteurs locaux. Transcription écrite de l'entretien avec le HC, le 27/05, lors du JT.
Eric Spitz : « Notre ambition, c’est de montrer que la Polynésie a des solutions à offrir au reste du monde » (TNTV) actualisé le 28/05/25
** entretien avec le Haut-Commissaire, invité du Journal de 10’32 à 15’32’: "replay" du Journal télévisé de TNTV du 27/05/25, disponible jusqu'au 25/08/2025:
# À l’approche du grand Sommet mondial des océans qui se tiendra à Nice en Juin, la voix des Polynésiens s’unit pour rappeler que l’océan n’est pas qu’un espace à exploiter, mais un patrimoine vivant et culturel. En effet, d’après une vaste consultation* menée au fenua, 85 % des personnes interrogées voient les déchets plastiques comme la principale menace pour le lagon, et plus de 90 % soutiennent le retour du Rāhui. Une pratique ancestrale qui a fait ses preuves dernièrement à Tautira et Teahupo’o. « Ces deux Rahui semblent bien fonctionner », constate Jean Wencélius, anthropologue. « Les tailles des poissons sont plus importantes à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'est donc un signe qui démontre que ces deux rahui sont en train de fonctionner de créer de la biomasse ».
(…) Ce rapport de 107 pages servira de boussole pour les décideurs et les choix de demain.
Le CESEC fait un état des lieux des problématiques et des enjeux du patrimoine marin polynésien (Polynésie 1ère, le 21/05) actualisé le 29/05
* Pour rappel: Le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) de Polynésie française lance une consultation citoyenne en ligne afin de recueillir l'avis de la population sur les enjeux liés à la préservation et l'exploitation durable de l'espace maritime polynésien
Quel avenir pour Te Moana Nui a Hiva, notre patrimoine marin ? (AvA-Infos) 23/02/25
# Quatre élèves et leur professeur du lycée Ihi-tea No Vavau s'apprêtent à vivre une expérience exceptionnelle, du 9 au 13 juin prochain à Nice, où ils participeront à l’UNOC, la Conférence des Nations Unies sur l’Océan. Sur place, elles animeront trois ateliers pour mettre en lumière la perle du Pacifique et ses précieux récifs coralliens.
Depuis 2019, l’aire marine éducative de 40 000 m² transforme le lagon de Bora Bora en véritable salle de classe à ciel ouvert. Près de 900 élèves y apprennent à connaître et protéger leur environnement marin. Quatre d’entre eux s’apprêtent à porter la voix de leur île et de sa biodiversité jusqu’à Nice, à la Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC), prévue du 9 au 13 juin. Plus qu’un simple projet pédagogique, le lycée polyvalent Ihi-tea No Vavau concrétise ainsi un véritable engagement collectif. (…). À Nice, elles présenteront leur clip intitulé « Nous, enfants de l’océan », hymne à la beauté et à la fragilité des milieux marins. Enfin, elles se rendront également au lycée Fréjus pour partager leur expérience et parler de l’aire marine éducative.
Quatre élèves de Bora ambassadrices à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (TNTV)
Voir aussi le "replay" du Journal télévisé de TNTV du 27/05/25, disponible jusqu'au 25/08/2025
- Le lycée de Bora Bora envoie quatre ambassadeurs à la Conférence des océans de 22’34’’ à 25’02’’
Plus d'une centaine de Polynésiens de différents milieux vont participer à la conférence des Nations Unies sur l'Océan. Parmi eux, quatre élèves de Bora Bora s'envolent le 03 juin vers l'Hexagone pour mettre en avant leur Aire marine éducative.
Les Aires marines éducatives (AME) de Polynésie, citées en exemple à l'UNOC du 09 au 13 juin... 34 établissements du fenua détiennent ce label et proposent "l'école autrement" avec un regard et des actions concrètes visant à préserver l'Océan. À Bora Bora, le collège lycée a intégré ce programme il y a sept ans. De la découverte des espèces et ressources marines, à la gestion de la pêche durable, jusqu'au stage avec un scientifique du CRIOBE de Moorea, ces élèves apprennent à mieux connaître leur écosystème. Le projet des AME est financièrement soutenu par le Pays et l'Etat, notamment l'Office français pour la Biodiversité. "C'est un outil inspirant et c'est l'occasion de parler d'Education Bleue devant les chefs d'Etat" précise Vainui Marakai, professeure des écoles et chargée de mission au département de l'action pédagogique et éducative de la DGEE. (…) Ce déplacement s'est concrétisé grâce au mécène William HEARST III, éditeur du manuel d'écologie corallienne élaboré par le Criobe, et la mobilisation de la commune de Bora Bora, de la DGEE, de l'association Ia vai ma noa Bora Bora, la Polynésienne des eaux et la direction des ressources marines.
Écoutez l'intégralité de l'interview de Vainui Marakai réalisée par Aiata Tarahu :
UNOC : quatre élèves de Bora Bora à Nice pour parler des aires marines éducatives (Polynésie 1ère) actualisé le 02/06
En PJ, les discours du président de la Polynésie française et du haut-commissaire, lors du dévoilement de la copie de la toile de Matisse.