Le "Jour du dépassement", de plus en plus précoce, est arrivé cette année le 24 juillet au niveau mondial. L'occasion d'évoquer certains événements naturels, dans le Pacifique, causés ou amplifiés par des activités humaines: changement climatique, blanchiment du corail,  acidification des océans, montée des eaux, atteinte à la biodiversité... Quelles sont les obligations internationales en matière climatique ? Comment peuvent réagir les petites îles du Pacifique Sud qui font partie des premières victimes ?

 

# Ce jeudi 24 juillet marque le Jour mondial du dépassement (Earth Overshoot Day), date à laquelle l’Humanité aura consommé l’ensemble des ressources naturelles que la Terre peut produire en un an. Pour 2025, ce seuil est atteint dès juillet, huit jours plus tôt qu’en 2024, selon le communiqué de l’ONG Global Footprint Network.
Selon le Global Footprint Network, aujourd’hui, nous utilisons beaucoup plus de ressources que la terre ne peut en produire, soit 1,8 fois de sa capacité à se régénérer. Ce phénomène dépasse les simples indicateurs environnementaux. Il est à l’origine de la perte de biodiversité, de la déforestation, de l’érosion, et de l’accumulation des gaz à effets de serre, aggravant la fréquence des évènements climatiques extrêmes. Il alimente également l’insécurité alimentaire et énergétique, les crises sanitaires et les conflits.

24 juillet : l’Humanité entre dans une dette écologique mondiale (TNTV)

Pour rappel : Le “Jour du dépassement” de la Terre de plus en plus précoce (AvA-Infos)

 

# Les températures océaniques étouffantes observées en 2024 ont entraîné un important blanchissement de la Grande Barrière de Corail.
Un record alarmant. La Grande Barrière de Corail, située en Australie, subit le plus grand blanchissement jamais observé, selon un rapport gouvernemental publié mercredi 30 juillet, notamment en raison du dérèglement climatique.
Cela a été provoqué par des températures océaniques étouffantes en 2024 qui ont engendré « des niveaux de stress thermique sans précédent » depuis les premiers relevés, il y a près de 40 ans.

Jamais le blanchissement de la Grande Barrière de Corail a été aussi rapide en un an (Yahoo actualités)

 

# La Cour internationale de justice a rendu ce mercredi (23/07) un avis très attendu sur la responsabilité des états qui ne respectent pas leurs obligations internationales en matière climatique. La CIJ estime que ces « violations » constituent un « fait internationalement illicite engageant la responsabilité » de leur auteur, et ouvre donc la voie à des demandes, par les pays les plus affectés par les changements climatiques, de dédommagement auprès de ces états. Un avis qui prend sa source dans le Pacifique, avec les travaux d’étudiants du Vanuatu, et qui concerne au premier chef les petits pays insulaires. Hervé Raimana Lallemant-Moe, spécialiste du droit international de l’environnement et chercheur associé à l’UPF quand il n’est pas vulgarisateur scientifique sur Youtube et directeur de la DGEN, décrypte pour Radio 1 les conséquences et les limites de ce texte de 140 pages, « assez extraordinaire », mais qui prendra du temps à se matérialiser concrètement devant des juridictions internationales.

Climat : les recours contre les états pollueurs « difficiles mais pas impossibles » (Radio 1)

 

# Les petites îles du Pacifique Sud font partie des premières victimes du changement climatique. Si beaucoup de grandes nations restent inactives face à leur situation, ces îles, elles, n'ont pas attendu pour imaginer des solutions. Tour d'horizon.
Le Vanuatu, pays insulaire du Pacifique, a déclenché une décision historique de la Cour internationale de justice, qui ouvre la voie aux "réparations" climatiques. Handicapées par leur isolement et leur manque de poids économique, les nations insulaires du Pacifique se sont néanmoins imposées comme des leaders mondiaux dans la lutte contre la crise climatique.
Voici cinq façons dont les îles du Pacifique ont réagi face à l'urgence environnementale. (...)

Changement climatique : cinq mesures adoptées par les îles du Pacifique (Polynésie 1ère)

# Menacée par la montée des eaux, une très grande majorité de la population de l'archipel s'est portée candidate pour migrer vers l'Australie. "De nombreuses personnes ne pourront pas en bénéficier", a cependant indiqué le Haut-Commissariat australien.

Tuvalu : plus de 80 % des habitants de l'archipel candidats à un visa climatique en Australie (Polynésie 1ère)

Pour info:

Comment prévenir la montée des eaux dans les atolls des Tuamotu ? (Polynésie 1ère) 01/07/2015

Les Tuamotu et les Marquises subissent déjà les effets du réchauffement climatique (Polynésie 1ère) 11/11/2024

# Dans le Pacifique Sud, une espèce d'étoiles de mer, appelée "couronne d'épines", se nourrit des coraux entourant les îles. Une menace pour la biodiversité marine. Des groupes de bénévoles se sont donc formés pour partir en guerre contre cette espèce invasive.
(…). Les îles Cook, pays insulaire du Pacifique Sud de quelque 17.000 habitants, sont en proie à une invasion qui dure depuis des années, selon le biologiste marin Teina Rongo. (…). Les chercheurs soupçonnent que ces infestations sont déclenchées par une combinaison de facteurs, notamment les rejets dans la mer de substances d'origine agricole et les fluctuations du nombre de prédateurs naturels. Mais les dégâts qu'elles peuvent causer s'aggravent à mesure que les récifs sont affaiblis par le blanchiment des coraux et l'acidification des océans, deux phénomènes liés au changement climatique.

Aux îles Cook, la menace des étoiles de mer sur le corail (Polynésie 1ère)