Une cinquantaine de pays concernés par le phénomène mondial de blanchissement des coraux: la Société et les Australes dans une zone classée « en vigilance » par deux organismes scientifiques spécialisés ; Analyse des périodes d’ouverture temporaire des zones de pêche réglementée (ZPR) de Patere et Atimaono, dans le rāhui de Papara ; Première phase du projet d'ostréiculture tropicale intégrée (Ostreapac) en cours à l’Ifremer de Vairao ; Projet de construction d'un navire « multi-missions », un outil rêvé pour la recherche océanographique en Polynésie ; Mission scientifique en solitaire d'un botaniste sur un atoll désert des Tuamotu pour, notamment, étudier le Chevalier des Tuamotu (Titi), oiseau endémique de l’archipel, classé sur la liste UICN des espèces en danger.
# Les scientifiques de l’agence publique américaine Noaa et de l’ONG Icri alertent sur un nouveau phénomène mondial de blanchissement des coraux, causé par les fortes températures enregistrées dans tous les Océans.
« Au moins 53 » pays sont concernés par un épisode mondial de blanchissement des coraux, le second de ces dix dernières années, alertent la Noaa, une agence publique américaine spécialisée dans l’observation des océans, et l’Icri, une ONG rassemblant des spécialistes des coraux. Ce « blanchissement de masse » est observé depuis février 2023, dans les trois bassins océaniques abritant des espèces coraliennes, l’Atlantique, l’Indien et le Pacifique. En cause, la hausse de la température de l’eau, qui engendre notamment du stress pour la zooxanthelle, une algue qui vit en symbiose avec les coraux. (…) En Polynésie, les îles de la Société et les Australes se trouvent dans une zone classée « en vigilance ». La situation est plus inquiétante Marquises, classées en catégories « Warning » et aux Tuamotus-Gambier, placées en Alerte de niveau 1, voire de niveau 2 pour certaines zones.
Coup de chaud mondial sur le corail (Radio 1)
# Les premières conclusions suite à l’ouverture des zones de pêche réglementée (ZPR) de Patere et Atimaono, les 14 et 28 février, ont été présentées à la mairie de Papara, ce vendredi (19/04).
Les 14 et 28 février dernier, les zones de pêche réglementée (ZPR) des lagons de Patere et Atimaono ont été ouvertes pendant quelques heures chacune. Comme à Tautira l'an dernier, cette première ouverture depuis la mise en place des restrictions en 2019 et 2020 n’avait pas été ébruitée pour permettre aux pêcheurs de Papara de profiter de cette opportunité, tout en contribuant aux suivis menés par le Rāhui Center. Les premières conclusions ont été présentées ce vendredi après-midi à la mairie, en présence de représentants du comité de gestion, de pêcheurs et de la Direction des ressources marines (DRM).
(…) “Un des intérêts de ces ouvertures, c’est de faire vivre le rāhui. Reste à savoir à quel rythme on peut ouvrir”, remarque Jean Wencélius, anthropologue au Criobe. (…)
Bilan de l’ouverture du rāhui à Papara (Tahiti Infos)
# La première phase du projet Ostreapac est en cours à l’Ifremer de Vairao. Dans la continuité du congrès World Aquaculture, des scientifiques et acteurs privés de Nouvelle-Zélande, d’Australie, de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française collaborent pour accélérer le développement de l’ostréiculture tropicale, de l’écloserie à l’assiette.
En parallèle de la filière historique de l’huître perlière, depuis 2019, l’Ifremer s’intéresse au potentiel de l’huître de roche. Deux espèces comestibles locales ont été identifiées sur l’archipel de la Société : Saccostrea cucullata et Saccostrea echinata, ou tio en tahitien. Les travaux de recherche et développement pour maîtriser son cycle de vie à des fins aquacole est en cours. Si le volet de l’écloserie est aujourd’hui maîtrisé, d’autres étapes restent à franchir, notamment en matière de grossissement.
(…) “L’ostréiculture tropicale, c’est un enjeu mondial”, explique Guillaume Mitta, chercheur détaché à l’Ifremer et directeur de l’unité mixte de recherche Secopol. “L’ostréiculture se concentre actuellement dans les zones tempérées, donc l’enjeu, c’est de développer une ostréiculture tropicale intégrée, car c’est une source de protéines saine, et qui présente très peu de coûts environnementaux. En Polynésie, ça peut contribuer à l’indépendance alimentaire et à la santé de notre planète, en limitant les importations d’huîtres par avion. C’est aussi une source de création d’emplois.” (…)
Mutualisation des savoirs autour de l’huître de roche (Tahiti Infos)
# Richard Bailey veut faire construire, dans un chantier local, un navire « multi-missions » de 25 mètres de long inspiré des baliseurs français les plus modernes. En plus de sa grue, de son portique ou son treuil, le Teremoana sera capable de lancer deux bathyscaphes, des sous-marins habités taillés pour les abysses, et d’opérer des drones aquatiques (Rov). De quoi effectuer des travaux de surface – pose ou entretien de bouées, par exemple – aussi bien que des chantiers en profondeur, sur des câbles ou des Swac. Surtout, ce navire, espéré pour la fin 2025, est un outil rêvé pour la recherche océanographique en Polynésie. (…)
Un bateau « couteau-suisse » donc, qui permettrait de mener des missions de travaux ou de maintenance maritimes à la surface – pour poser ou entretenir les bouées et balises notamment – autant que lancer des opérations sous-marine, pour des poses de canalisation, de l’entretien de Swac ou de câble. Son faible tirant d’eau devrait en outre lui permettre d’entrer dans beaucoup de lagons aujourd’hui inatteignables par les navires à grand rayon d’action, par exemple pour des missions de dépollution. Mais surtout, le Teremoana a été pensé pour mener des missions de recherches océanographiques en eau profonde, qui bute, aujourd’hui, sur la manque d’embarcation adaptée au fenua. Un atour majeur, à l’heure où le Pays discute du potentiel de ses monts sous-marins, cherche à comprendre le fonctionnement des écosystème de sa ZEE, afin de les préserver ou de valoriser au mieux ses ressources, et s’interroge sur la géologie des sous-sols marins. (…)
Bathyscaphes, grue, robots sous-marins… Un navire « couteau-suisse » bientôt au fenua (Radio 1)
# Le biologiste marin Matthieu Juncker débute ce mercredi (17/04) une mission scientifique qui doit le conduire à vivre pendant les huit prochains mois en autarcie totale sur un atoll désert des Tuamotu. Là, il prévoit notamment, en partenariat avec l’Office français de la biodiversité et la commune de Anaa, de recueillir des données sur le Titi, un oiseau endémique en danger d’extinction.
(…) Cette immersion solitaire – et c’est la raison première de l’opération – doit lui permettre d’étudier le Chevalier des Tuamotu dans des conditions d'observation naturalistes. Le Titi, ou kivikivi, de son nom local, est un oiseau endémique de l’archipel, classé sur la liste des espèces en danger d’extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Le volatile n’est plus recensé que dans quelques atolls, voire motu, exempts de prédateurs introduits. (…) … Mais pour l’aventurier-chercheur, c’est aussi un saut dans l’inconnu : “J’ai la chance d’aller sur l’atoll ; mais vivre seul, en complète autonomie, c’est vraiment un pas immense que je m’apprête à franchir… ”. (…) Avec cette immersion aux Tuamotu, Matthieu Juncker envisage la publication d’un livre, et une exposition. En attendant, un journaliste l’accompagne pendant trois semaines en vue d’un documentaire qui sera diffusé sur France Télévisions.
Huit mois en solitaire et pour la science aux Tuamotu (Tahiti Infos)