Les représentants des pays et territoires du Pacifique se sont rencontrés à l'occasion de la plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins organisée du 10 au 13 décembre en Polynésie française. Celle-ci a permis de réunir scientifiques, responsables politiques et acteurs de la société civile afin de trouver des solutions concrètes pour préserver l’océan, non seulement comme un écosystème vital, mais aussi comme un héritage à transmettre aux générations futures. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique mondiale qui culminera lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, prévue à Nice en juin 2025.
Du mardi 10 au vendredi 13 décembre 2024, la Polynésie française sera le théâtre d'une série d'événements majeurs consacrés à l'Océan, réunissant experts, décideurs et acteurs de la société civile autour des enjeux de connaissance, de gouvernance et de protection des grands fonds marins.
(...) Elle fait suite à une première rencontre tenue en Nouvelle-Calédonie en mars dernier et vise à approfondir les échanges sur les connaissances scientifiques, les savoirs traditionnels et les cadres de gouvernance relatifs aux grands fonds marins. Des représentants des gouvernements et assemblées du Pacifique, des autorités coutumières, des institutions scientifiques, des ONG et de la société civile y participeront.
Le vendredi 13 décembre, la Présidence de la Polynésie française accueillera le "Village de l'Océan", une initiative visant à valoriser les actions menées par les associations, les entreprises, les services et les instituts de recherche polynésiens en faveur de l'exploitation durable et de la protection de l'océan. Cet événement offrira au grand public l'opportunité de découvrir les initiatives locales et de s'engager davantage dans la préservation de notre patrimoine marin. (...)
La Polynésie française accueille une semaine dédiée à l'Océan (Tahiti Infos)
En Polynésie française, l’océan est au centre de toutes les attentions cette semaine. Du 10 au 13 décembre, plusieurs initiatives marquantes réunissent scientifiques, responsables politiques et acteurs de la société civile pour mieux comprendre et protéger les grands fonds marins. (...) Parallèlement, les représentants des pays et territoires du Pacifique aborderont les grandes questions de protection de la haute mer et de la biodiversité marine. Cette rencontre pourrait déboucher sur une déclaration commune, un signal fort en faveur d’une coopération renforcée dans cette région stratégique. Ces initiatives s’inscrivent dans une dynamique mondiale qui culminera lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, prévue à Nice en juin 2025. Les discussions et les engagements pris cette semaine en Polynésie française contribueront directement à cette mobilisation internationale. Pour les participants, l’enjeu est clair : trouver des solutions concrètes pour préserver l’océan, non seulement comme un écosystème vital, mais aussi comme un héritage à transmettre aux générations futures. (..)
Une semaine dédiée à l’océan au fenua (TNTV)
L’Institut de recherche pour le développement (IRD) organise, dans le cadre d’une expertise collective, une plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins. Elle a lieu à l’université et réunit des chercheurs, représentants de gouvernement, entrepreneurs et autres acteurs du secteur venus de tout le Pacifique. La plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins, qui se matérialise par un ensemble d’échanges et interventions, a ceci de particulier qu’elle est “neutre, dans le sens où on ne vise pas de consensus, on ne prend pas de décision”, et “multi-acteurs”, explique Pierre-Yves Le Meur, chercheur à l’IRD et co-organisateur de l’événement qui se tient actuellement à l’Université de la Polynésie française. De fait, pendant trois jours sont réunis des scientifiques mais également des représentants de gouvernement, des entrepreneurs et des membres d’association. Ils viennent de tout le Pacifique : Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Fidji, Tonga, Samoa, Nouvelle-Zélande, Australie, Micronésie… (...) À l’UPF, différents thèmes seront abordés au-delà de l’articulation entre savoirs et décisions politiques : les usages et impacts, les liens entre impacts et soutenabilité en matière d’usage des grands fonds marins, la production et l’application des normes et dispositifs de gouvernance, les perspectives des pays et territoires insulaires, les attentes et souhaits en matière de recherche. (...)
Trois jours d’échanges et discussions sur les grands fonds marins (Tahiti Infos)
Que savons-nous de nos grands fonds marins et à quel point l’exploitation des eaux internationales pénalise un peuple insulaire comme le nôtre ? La question sera abordée à la plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins au campus d’Outumaoro, du mardi 10 au jeudi 12 décembre 2024.
Protéger ensemble les eaux qui n’appartiennent à personne, soit deux tiers de la surface de l’océan : c’est l’objet du traité BBNJ (biodiversité au-delà des juridictions nationales), signé par la France au siège des Nations unies à New York en 2023, et ratifié mi-novembre. Un véritable tournant en droit international de la mer, car les poissons ne s’arrêtent pas aux ZEE. Il s’agit de préserver la biodiversité en haute mer, au bénéfice de tous. Et le premier Etat à ouvrir le bal, c’est la petite République de Palau, située à l’Ouest de l’archipel des Îles Carolines. Un pays insulaire à l’avant-garde de la conservation. (...) « Nous avons toujours pensé que pour nous protéger et gérer l’océan, nous devons aussi s’assurer que les zones au-delà de nos juridictions nationales soient protégées » affirme Steven Victor, ministre de l’Agriculture, des Pêches et de l’Environnement de Palau. « Notre terre représente moins de 1% de notre territoire. L’océan, c’est environ 99%. Comme beaucoup d’îles du Pacifique, nous souffrons des impacts du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution marine, une pollution qui n’est pas de notre fait ». Mais pour que ce traité entre en vigueur, il doit être ratifié par 60 États. (...) Cela a été un grand combat du gouvernement français de faire aboutir cette négociation qui était en cours depuis presque 15 ans. Il y a eu une première victoire, ça a été l’adoption par les Nations Unies de ce traité », rappelle le secrétaire général adjoint du haut-commissariat, Etienne de la Fouchardière. « Et donc l’étape d’après, évidemment, c’est la ratification par un nombre suffisant d’États pour qu’ils puissent avoir une valeur juridique, une vraie valeur et une possibilité d’être appliqués. Et donc ça, c’est vraiment un des grands enjeux pour la France, pour la conférence de Nice, c’est d’arriver à avoir suffisamment de signatures d’ici là ».
Une expertise scientifique régionale à l’UPF sur la protection des grands fonds marins (TNTV)
Dans le cadre de la Semaine de l’Océan, le président de la Polynésie, Moetai Brotherson et les représentants de plusieurs pays du Pacifique, l’Australie, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palau, la Nouvelle-Calédonie, et Wallis et Futuna, ont adopté, ce vendredi, la « Déclaration de Papeete », avec le soutien de l’État.
Cette démarche prévoit un « soutien à la mise en œuvre effective de l’Accord BBNJ (…) adopté en 2023, qui établit un cadre juridique international pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales », indique un communiqué de la Présidence. « Seuls la France et Palau l’ayant ratifié, tous se sont engagés à travailler conjointement pour accélérer la ratification, l’acceptation ou l’accession et la mise en œuvre » de cet accord « afin que les premières étapes de sa mise en œuvre puissent être mises en avant lors de l’UNOC3 à Nice ». Les différentes parties se sont aussi engagées à promouvoir « la coopération régionale et internationale » dans divers domaines : « la préservation et l’utilisation durables des ressources marines des zones situées au-delà des juridictions nationales » ou encore « la protection des zones marines d’importance écologique ou biologique ».
Elles demandent également « l’inclusion des peuples indigènes, des communautés locales et des savoirs traditionnels ». « Les savoirs traditionnels et les pratiques culturelles en matière de gestion marine seront valorisés à l’UNOC3 comme un modèle à suivre pour une gouvernance inclusive des océans », indique encore le communiqué. (...)
Vendredi (13/12), la présidence a accueilli le Village de l'océan, une initiative visant à valoriser les actions menées par les associations, les entreprises, les services et les instituts de recherche polynésiens en faveur de l'exploitation durable et de la protection de l'océan. Ouvert au grand public, il a également reçu les représentants des territoires et pays du Pacifique réunis en début de semaine lors de la plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins de l’IRD.
Le Village de l’océan, organisé vendredi à la présidence, a offert au grand public l'opportunité de découvrir les initiatives locales et de s'engager davantage dans la préservation du patrimoine marin. La Direction des ressources marines, la Mokarran Protection Society, le Centre des métiers de la mer, le Rāhui center ou bien encore la Fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) y tenaient un stand. Parallèlement, un dialogue de haut niveau a réuni les hauts représentants des pays et territoires du Pacifique présents sur le territoire pour assister à la plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) (voir encadré), afin d'échanger sur la protection de la haute mer et de la biodiversité marine en lien avec le traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité ou BBNJ (…)
Un accord de partenariat a été signé avec le bureau du commissaire pour l’océan Pacifique (Opoc) représenté par son directeur, le Dr Filimon Manoni, ainsi qu’une déclaration conjointe Polynésie/Nouvelle-Calédonie d’engagements communs (préserver ses récifs coralliens et la santé de ses lagons, renforcer la coopération scientifique et l’acquisition de connaissances sur les grands fonds marins, promouvoir son modèle unique de protection des espaces et des ressources marines, placer l’océan au cœur de sa stratégie d’innovation durable 2030, démontrer sa capacité à développer des énergies marines renouvelables). Enfin, il a été question de définir une ou plusieurs zone(s) protégée(s) dans le Pacifique en dehors des ZEE. (…)
Au Village de l’océan, les décideurs s’engagent (Tahiti Infos)
Basé au siège de Brest-Plouzané, en Bretagne, Jean-Marc Daniel, directeur général délégué en charge de la stratégie à l’Ifremer, était à Tahiti, la semaine dernière, pour participer à la plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins. Après Nouméa, en début d’année, cette deuxième édition était organisée sur trois jours à l’Université de la Polynésie française (UPF). L’occasion d’officialiser le lancement de l’exploration scientifique “pour mieux connaître” les profondeurs de l’océan polynésien, ajoutant ainsi un nouvel axe de recherche au Centre océanographique du Pacifique de Vairao. (…).
+ Lire l'Itw de Jean-Marc Daniel
L’Ifremer met le cap sur les profondeurs (Tahiti Infos) actualisé le 16/12