Aux Marquises, amorce d'une gestion durable des ressources forestières, via une filière industrielle 100% locale ; Plage de Temae, à Moorea: un dossier qui oppose toujours le groupe Wane et les associations locales, avec la mairie au milieu ; Économie v/s protection de l'environnement et préservation de la santé publique : une alliance sujette à débat ; Face à un fléau économique et écologique : la lutte contre les nuisibles, grâce au flair des chiens ; Aménagement, construction, environnement : la commune de Moorea-Maiao appelle le Pays à travailler “main dans la main” ; Le CESEC a examiné le le projet de loi portant sur le Schéma territorial de prévention et de gestion des déchets (STPGD): il porte un avis positif "réservé".
# Le ministre de l’Agriculture, des Ressources Marines, de l’Environnement, en charge de l’Alimentation, de la Recherche et de la Condition Animale, Taivini Teai, a ouvert ce mardi 28 janvier, à Taiohae, un séminaire consacré à la gestion durable des ressources forestières dans l’archipel des Marquises.
Dans son discours d’ouverture, le ministre a souligné l’importance des massifs de pins des Caraïbes, héritage des politiques agricoles, d’il y a soixante ans, qui représentent aujourd’hui une alternative durable à l’importation de bois pour les constructions locales. Ces plantations, couvrant 1 236 hectares sur des terres publiques, sont également porteuses d’opportunités économiques pour l’archipel. Le séminaire a abordé deux thématiques majeures : D’abord, les plantations de pins des Caraïbes. (…) Le ministre a également rappelé les défis environnementaux liés aux pratiques agricoles et à la gestion des animaux en liberté, qui menacent la régénération des écosystèmes forestiers. Il a appelé à des actions collectives, impliquant les communautés locales et les autorités, pour protéger les forêts et promouvoir des pratiques durables. (…) Ce dernier a conclu en appelant à une mobilisation générale autour de la filière bois, soulignant la nécessité d’une gestion locale et partenariale des ressources forestières. Ce séminaire marque le début d’une concertation approfondie pour établir une feuille de route commune et pérenne pour la gestion forestière dans les Marquises.
L’exploitation du bois des Marquises se fait désirer… (Tahiti News)
Depuis quelques semaines, la nouvelle scierie de Nuku-Hiva est en ordre de marche. La délégation gouvernementale de passage aux Marquises pour le Conseil des Ministres décentralisé va officiellement l'inaugurer. L'industrie pourrait répondre à 25% de la demande en bois au fenua.
7.500 m3 de bois, environ 150 gros conteneurs par an seront embarqués à bord de l'Aranui pour subvenir aux besoins en bois en Polynésie. C'est en tout cas ce que prévoit la Convention pour exploiter le domaine forestier Toovi sur l'île de Nuku-Hiva aux Marquises. "C'est un vrai défi de lancer une industrie loin de Tahiti." avoue Gérard Siu, le président de la Société d'exploitation de bois marquisienne (SBEM), propriétaire des magasins Sin-Tun-Hing. (…). Les 900 hectares de forêt sont isolés. A 900 mètres d'altitude, 22 km du quai et à plus de 1.400 km de Tahiti, c'est là que se trouve le Pin des Caraïbes, le fameux bois réputé comme très résistant. 23 salariés tournenront sur le site, principalement des jeunes. (…). "Nous exploitons seulement 1/35 de cette surface pour le moment, c'est une exploitation qui va être durable." explique Gérard Siu. Un plan de reboisement a été prévu avec le Pays. En Polynésie, le savoir-faire manque. La scierie de Papara avait débité un peu moins de 5.000 m3 en 2023. Seules Tubuai et Mangareva ont de petites installations aujourd'hui. (…)
La toute première scierie des Marquises est en activité (Polynésie 1ère)
C’est ce jeudi qu’est inaugurée la nouvelle scierie du plateau de Toovi. Un massif domanial immense, d’où la SEBM veut extraire chaque année plus de 1 200 conteneurs de bois scié. De quoi couvrir 20 à 25% des besoins en bois de construction de la Polynésie, aujourd’hui très dépendante des importations. Gérard Siu, propriétaire de la société, a encore des projets, notamment celui d’une centrale biomasse alimentée par les résidus de bois, et il se dit bien décidé à faire décoller cette « filière industrielle 100% locale et durable ». Il demande pour ça un appui supplémentaire du Pays.
Cinq mille hectares plantés voilà plus de 40 ans au fenua, dont au moins 2 000 hectares à maturité sur du foncier domanial. C’est un constat de longue date : le pin des Caraïbes est une ressource largement sous-exploitée en Polynésie. Pour y remédier, le Pays avait attribué par appel d’offres, entre 2021 et 2023, un bail de 25 ans et des permis d’exploitation sur un des plus importants gisements du territoire : le massif du plateau de Toovi, qui couvre plus de 650 hectares sur les hauteurs de Nuku Hiva. (…) C’est finalement la Société d’exploitation de bois marquisienne (SEBM), fraichement intégrée au groupe de Gérard Siu (Sin Tung Hing) qui s’est lancée dans l’aventure. Et après de longs mois de développement sur place, la scierie, qui a obtenu sa conformité dans les derniers jours de l’année dernière, va être officiellement inaugurée ce jeudi, en présence d’une bonne partie du gouvernement, qui avait justement délocalisé son conseil des ministres hebdomadaire à Nuku Hiva. (…) « Aujourd’hui pour pouvoir rentabiliser et avoir cette capacité de traiter le volume de bois d’une manière pérenne aux Marquises, il faut produire avec un outil industriel : là on sera capable de traiter 15 000 mètres cubes de bois par an, ça va donner à peu près 7 500 mètres cubes de produits finis ». Soit plus de 1 200 conteneurs de 40 pieds qui pourront être exportés chaque année depuis Nuku Hiva vers Tahiti et dans le reste de la Polynésie.
À Nuku Hiva, les débuts de la plus grande scierie du fenua (Radio 1)
La plus grande scierie de Polynésie française est désormais opérationnelle à Nuku Hiva. Elle est aussi le plus grand employeur privé de l’archipel des Marquises. Mais l’entreprise ne pourra pérenniser son activité, les emplois et sa ressource qu’en collaboration avec les autorités publiques. Planté il y a plus de 40 ans sur les terres domaniales du plateau de Toovii à Nuku Hiva aux Marquises, les 800 hectares de Pinus caribaea, constituent le plus important massif de pins du Fenua avec un fort potentiel de production en bois de construction dans un contexte où la Polynésie importe 90% de ce matériau pour les besoins du territoire. (…). Aujourd’hui la scierie marquisienne est opérationnelle. C’est la plus importante de ce type en Polynésie française, moyennant un investissement de 750 millions de francs, puis le recrutement et la formation de 25 employés essentiellement originaires de l’archipel. (…). Une fois à pleine capacité, la SEBM devrait produire 15.000 m3 de sciages par an (7.500 m3 de bois fini), soit environ 20 à 25% des besoins en bois de construction du pays. Cela devrait permettre de réduire d’autant l’importation de ce matériau depuis les États-Unis ou la Nouvelle Zélande.
Cependant pour que l’avenir de l’entreprise soit envisagé sous les meilleurs auspices, Gérard Siu compte sur le soutien des pouvoirs publics et notamment du gouvernement du Pays qui tarde à réagir : “Notre entreprise est fortement consommatrice d’énergie, explique-t-il. Nous devons créer notre propre énergie, et le carburant nous le payons plein pot comme un utilisateur lambda. Nous avons demandé au Pays, dans le cadre de notre entreprise naissante, d’avoir un prix aidé à 35 francs le litre (au lieu de 155 francs) comme c’est le cas pour la filière de pêche ou la perliculture. D’autre part, dans le but de créer une autonomie énergétique nous nous sommes équipés de panneaux solaires et de batteries, et nous souhaitons tripler la capacité solaire de manière à utiliser un maximum d’énergie renouvelable.” (…). Enfin, un des préalables pour que l’entreprise soit durable, est que la ressource soit regénérée, comme le rappelle le chef d’entreprise. Et sur ce point les choses tardent à se mettre en place. (…). Le dernier point essentiel au fonctionnement de la scierie c’est l’eau, et là encore, la SEBM attend beaucoup des pouvoirs publics, d’autant qu’il s’agit d’un engagement contractuel. (…). La scierie marquisienne est désormais la plus grande de Polynésie française. D’ici quelques semaines le bois de classe 4 produit à Nuku Hiva sera commercialisé. D’après les intervenants de la scierie, il devrait être le meilleur résineux du marché et vendu à un prix très compétitif.
La scierie SEBM s’attaque au plateau de Toovii (Tahiti Infos)
Inauguration officielle, mardi 29 janvier 2025, de la plus grande scierie de Polynésie française, sur le plateau de Toovii (Nuku-Hiva, Marquises), au cœur du plus grand massif de pins des Caraïbes du territoire. Epilogue d’un travail de longue haleine dix années durant.
La Scierie de la Société d’Exploitation de Bois Marquisien (SEBM), créée en 2014 avec vingt-cinq emplois directs à la clé, marque une avancée significative pour l’autonomie en matériaux de construction du Pays, peut-on lire dans un communiqué du gouvernement Brotherson. En effet, avec une capacité annuelle de 15 000 m³ de sciage, cette infrastructure va être en capacité de satisfaire un cinquième des besoins en bois de construction de la Polynésie française, permettant à terme d’atteindre un taux de couverture en bois local de plus de 50% du besoin du Pays.
Mais ce que le communiqué oublie de dire, c’est que ce projet avait été amorcé bien avant le changement de majorité politique ! Et pour cause, fin décembre 2021, l’ancien président Edouard Fritch, et le ministre de l’Agriculture de l’époque, Tearii Te Moana Alpha, signaient (photo) avec Gérard Siu, président de la Société d’exploitation des bois des Marquises (SAS SEBM) et David Fabre, le directeur de production, une convention relative à l’exploitation du grand massif forestier de Toovii, à Nuku Hiva. (…). Encore faut-il rappeler que la majorité des parcelles de pin de Polynésie française (Pinus caribea), plantées pour la plupart à la fin des années 1970, sont arrivées à l’âge de maturité économique (plus de 30 ans) et sont prêtes pour l’exploitation. On comptabilise à ce jour environ 5 000 hectares de superficie, dont quelques 1 800 hectares domaniaux. Avec 655 hectares, le massif de pinus du plateau domanial de « Toovii », dans l’archipel des Marquises, est la plus importante unité résineuse de Polynésie française. (…)
Exploitation forestière du plateau de Toovi: un travail de longue haleine… (Tahiti News)
C’était un temps fort de la mission du Pays à Nuku Hiva : l’inauguration jeudi de la scierie de Gérard SIU, propriétaire de la Société d'Exploitation du Bois des Marquises. Ce nouvel outil doit permettre d’exploiter près de 900 hectares de pin des Caraïbes aujourd’hui arrivés à maturité, sur un total de 5 000 pieds plantés dans les années 80. Un challenge de taille vu l’isolement de l’archipel.
La scierie de Nuku Hiva prévoit de produire 7 500 m³ de bois fini chaque année (TNTV news)
La scierie de Nuku Hiva prévoit de produire 7 500 m³ de bois fini chaque année (TNTV) vidéo sur Youtube
# Moetai Brotherson avait demandé à la mairie de Moorea, aux associations et au Groupe Wane de se concerter pour rechercher un compromis sur le futur de la plage de Temae et de ses accès routiers. Quatre mois et trois réunions plus tard, si certains points semblent faire consensus, aucun accord n’est en vue sur la racine du conflit : la dimension de la façade maritime qui sera accessible à la population.
Dans ce dossier qui oppose le groupe Wane et les associations locales, avec la mairie au milieu, en septembre dernier Moetai Brotherson avait demandé aux parties de se concerter pour trouver un compromis, qui permette à la fois de conserver un accès correct à la plage publique pour la population, et de permettre la construction d’un nouvel hôtel de luxe. Depuis septembre dernier, trois réunions ont été tenues. Mais on est encore loin du compromis. Tout de même, les choses ont un peu évolué : le groupe Wane, qui voulait fermer au public la route de la cocoteraie qui dessert une partie des habitations du motu, est prêt à la laisser ouverte mais selon un nouveau tracé qui reste encore inconnu. L’hôtelier est également d’accord pour respecter la zone humide, l’étude de la Direction de l’environnement a été rendue, mais aucun texte n’est encore pris au niveau du Pays pour en fixer les limites. Mais le cœur du problème reste la dimension de la plage publique : les associations veulent maintenir l’emprise réservée prévue au PGA, tandis que le groupe Wane veut la déplacer, en faisant don d’une partie de ses terrains, le plus loin possible du projet hôtelier. Et diminuer de moitié la façade maritime qui serait dévolue au public. (…) Même dans l’hypothèse d’un rachat par le Pays, il faudrait s’entendre sur le prix. Le Groupe Wane n’est évidemment pas d’accord avec l’évaluation des Affaires foncières (617 millions de francs CFP), et valorise cette emprise non constructible sur la base du mètre carré constructible… Reste donc à voir si le Pays pourrait se résoudre à l’expropriation. « La balle est à présent du côté de Moetai », dit Alain Bonno (représentant des associations).
Temae : « La balle est à présent du côté de Moetai » (Radio 1)
# Des ventes en baisse de 15 à 20% sur les produits sucrés et des emplois menacés par la hausse de TVA, un projet d’étiquetage sur certains produits qui fait grincer des dents, et surtout l’application progressive d’une loi anti-plastique qui « ne tient pas la route ». Le président du Syndicat des industriels, Bruno Bellanger, fait le point sur ce début d’année. (…)
Taxe, plastique, étiquetage : les industriels craignent « une spirale négative » (Radio 1)
# La lutte contre les nuisibles, grâce au flair des chiens ! Une solution naturelle contrairement à l’usage de produits chimiques. Ces chiens, ce sont des Jack Russell, élevés au fenua. Grâce à leur agilité et leur odorat affuté, ils sont les champions pour dénicher les rongeurs. Début janvier, une compagnie aérienne a fait appel à une société spécialisée qui les emploie pour retrouver une souris qui s’était introduite à bord d’un Airbus A350, empêchant son décollage. TNTV a assisté à une séance d’entraînement de ces fins limiers à 4 pattes.
Snow, Nuts, Cesar et Varua. Ce sont les 4 chasseurs hors pair de cette société spécialisée dans la capture des rats. Ces Jack Russel de lignée anglaise sont nés en Polynésie. Ils sont entraînés quasi quotidiennement depuis leurs premiers mois. D’abord sur l’obéissance puis, petit à petit, sur la détection des rongeurs. (…). Alfred Turiano-Turoa, autre maître-chien de la société, est intervenu au début de l’année pour contrôler les soutes d’un Airbus A350, sur le tarmac de l’aéroport de Tahiti faa’a. Une souris s’était introduite à bord de l’appareil. (…). Faire appel à cette race pour lutter contre les nuisibles est une véritable innovation pour cette jeune entreprise qui possède actuellement 10 chiens. Elle est une alternative aux produits chimiques. (…). u fenua, ces nuisibles représentent un fléau économique et écologique. Les lieux infestés peuvent compter jusqu’à un millier de rats, et le rongeur se reproduit à vitesse grand V.
Le Jack Russell, arme fatale pour lutter contre la prolifération des rats (TNTV)
# La commune de Moorea-Maiao appelle le Pays à travailler “main dans la main” avec elle notamment pour ce qui est de l’aménagement et de la construction, ou pour l’environnement. "L'idée c'est de travailler ensemble, main dans la main, de manière à être plus efficace.”
De plus en plus les administrés de Moorea-Maiao dénoncent aux élus de la commune, aux agents du service de l’environnement, des services techniques et de l’aménagement, les “irrégularités” ou les entorses aux textes en vigueur lors de travaux effectués par des particuliers ou des entreprises. Des constats sont effectués par les policiers municipaux et sont directement envoyés aux services concernés à Papeete. Et souvent les administrés trouvent que “cela ne réagit pas vite”. (…). Le responsable municipal rappelle que les compétences de la commune “étant limitées”, la collectivité publique de Moorea-Maiao se retrouve ainsi “obligée de travailler main dans la main avec les services du Pays sur pas mal de sujets qui ont trait à l'aménagement ou qui sont liés à l'environnement”. Il se trouve que le Pays “manque de moyens pour assurer ses missions”, assure-t-il. Olivier Pôté a ainsi reçu l’année dernière un courrier d’un des services du Pays “pour nous demander un coup de main”. Il reconnait que travailler ensemble peut effectivement “faciliter le travail de l’administration du Pays et surtout faire avancer les sujets beaucoup plus intelligemment”. (…). En effet, les agents de la Direction de l’environnement se sont déplacés à Moorea et ont notamment rencontré le chef de chantier de l’entreprise Kern Pacific, dont les travaux ont eu pour effet une pollution terrigène dans la baie de Paopao en décembre dernier. Le responsable a assuré que les “bacs de décantation [seraient] agrandis” pour éviter cette pollution à l’avenir. L’occasion également pour le directeur de l’environnement, des services techniques et de l’aménagement de la commune d’organiser à leur intention un tour de l’île afin de montrer les chantiers “pour lesquels il aurait dû y avoir une étude d'impact environnementale”.
“Travailler ensemble pour être plus efficace” (Tahiti Infos)
# Le Conseil économique, social, environnemental et culturel de la Polynésie française (Cesec) a rendu un avis réservé sur le projet de loi portant sur le Schéma territorial de prévention et de gestion des déchets (STPGD). En cause : un financement jugé incertain, une gouvernance floue et des solutions techniques coûteuses, dont un incinérateur controversé. Un signal d’alerte qui invite le gouvernement à revoir sa copie.
La question des déchets en Polynésie est un serpent de mer qui revient régulièrement sur la table des institutions locales. Avec ses contraintes logistiques et ses enjeux environnementaux, mais aussi l’éclatement géographique du territoire, la gestion des déchets constitue un défi colossal pour le Pays. Le Schéma territorial de prévention et de gestion des déchets (STPGD), censé apporter une réponse stratégique et durable, fait l’objet d’un projet de loi soumis à l'avis du Conseil économique, social, environnemental et culturel de la Polynésie française (Cesec). Mais loin d’être convaincu, l’organe consultatif a rendu un avis réservé, pointant du doigt les lacunes majeures du dispositif, notamment sur son financement. Une prise de position qui met en lumière les failles structurelles de la politique environnementale du territoire. (…). Le coût estimé du STPGD s’élèverait entre 42 et 50 milliards de francs sur une période de dix ans (2025-2035). Un montant colossal qui repose sur des sources de financement à la fois incertaines et hétéroclites : des recettes fiscales (TEEI, TERV, TEAP) insuffisantes et déjà partiellement affectées à d’autres politiques publiques ; l’instauration de nouveaux dispositifs fiscaux (taxes incitatives, taxe environnementale sur le tourisme, etc.), qui pourraient peser sur le pouvoir d'achat des Polynésiens ; un recours à l’emprunt non détaillé ; l’espoir de financements extérieurs via des fonds nationaux et européens. (…). Le Cesec souligne l'absence d'une vision claire sur la soutenabilité de ces financements. Surtout, l’absence d’un support consolidant les multiples sources budgétaires dédiées à la gestion des déchets empêche toute transparence sur la destination des fonds et la réelle efficacité des mesures. “Il faut un financement attribué et direct”, a soulevé Christophe Plée, membre du collège des entrepreneurs du Cesec, lors des débats. “Je suis sceptique”, a également déclaré Patrick Galenon, membre du collège des syndicats, de l'autre côté de l'hémicycle. (…). Parmi les mesures les plus controversées du projet figure l'installation d'une Unité de valorisation énergétique (UVE) – un incinérateur prévu d'être installé à Tahiti, pour transformer les déchets en énergie. Un investissement pharaonique estimé à plus de 20 milliards de francs, soit près de la moitié du budget du STPGD. (…). Si le Cesec reconnaît le besoin impératif d'une politique ambitieuse en matière de gestion des déchets, il estime que le projet de loi présenté reste trop flou sur les moyens concrets de sa mise en œuvre. Entre un financement bancal, une gouvernance mal définie et des solutions technologiques coûteuses aux impacts incertains, le STPGD semble plus être une déclaration d’intentions qu'un plan d’action réellement opérationnel. (…)
Financement opaque, incinérateur risqué : le Cesec freine sur le projet déchets du Pays (Tahiti Infos)
Le Cesec s’est montré très critique du projet de loi de Schéma territorial de la prévention et de gestion des déchets, à propos duquel il a émis un avis reservé. Le document a en revanche obtenu un accueil positif de la part de la Fédération des associations de protection de l’environnement Te Ora Naho (Fape), dont la représentante au conseil, Moea Pereyre, regrette que les questions de financement, restées en suspens dans ce schéma qui doit être complété par d’autres textes, aient monopolisé l’attention, plutôt que les avancées « réelles » en matière de prévention et de réduction des déchets. « À un moment donné, il faut savoir ce que l’on veut », dit-elle.
(...) Seule représentante des associations environnementales au CESEC – une voix sur 51 donc – Moea Pereyre « comprend complètement les craintes des salariés et du patronat, puisque pour financer ce schéma, il va falloir de l’argent ». « Mais, pointe-t-elle, à un moment donné, il faut savoir ce qu’on veut, il faut bien que quelqu’un paye. Si vous choisissez d’acheter un produit Made in China qui ne va pas durer longtemps, vous allez le payer plus cher que si vous achetez de la qualité qui va durer plus longtemps, avec des pièces disponibles par exemple ». (...)
Égratigné au Cesec, le schéma déchets salué par les défenseurs de l’environnement (Radio 1)
Lire "l'avis réservé" du CESEC du 30 janvier note actualisée le 17/02/25
À noter que, lors de cette même séance le CESEC a examiné une autre saisine du gouvernement, portant sur "L'introduction et l'importation de de spécimens vivants d'espèces ou catégories d'animaux ou végétaux en Polynésie française". En autosaisine, les conseillers représentants de la société civile ont examiné un autre sujet environnemental et économique: "Le développement durable de Te Moana Nui a Hiva, notre patrimoine marin entre préservation et exploitation - Quelle vision de la Polynésie française ?" (Contribution au Sommet de l'Océan, en juin 2025, à Nice.
Ces sujets n'ont pas été traités par les médias locaux. AvA-Infos y reviendra dans un prochain article.