AvA, une bouffée d'oxygène Les News du fenua durable

AvA-Infos, ouvrons nos regards à la planète

 

        actualités, revues de presse

En savoir plus >>

Lancement, à Paris, de la toute première Fédération des Chambres d’Agriculture et de la Pêche du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Polynésie française) afin de renforcer la solidarité régionale et d’atteindre la souveraineté alimentaire ; Projet d’accord-cadre de partenariat entre la Polynésie française et l’INRAE-CIRAD pour le développement de l’agriculture et l’atteinte de notre pleine souveraineté alimentaire ; Charançon noir et punaise diabolique dans le collimateur de la Direction de la biosécurité ; Arrêté portant abrogation de dispositions relatives aux conditions zoosanitaires d’introduction et d’importation de certains animaux ; Le programme de stérilisation des moustiques mâles mené par l’Institut Malardé sur Tetiaroa se poursuit avec une méthode originale ; L’association Bora Bora Animara souhaite de meilleures dispositions pour la gestion des chiens divagants dans la Perle du Pacifique.

 

 

 

# La toute première Fédération des Chambres d’Agriculture et de la Pêche du Pacifique a été officiellement lancée, mardi, à Paris où se tient le Salon International de l’Agriculture. La Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française font désormais route ensemble pour développer les échanges économiques et renforcer la solidarité régionale. Des ambitions qui visent aussi à atteindre la souveraineté alimentaire, véritable défi d’avenir.
Il y avait comme un air de fête, mardi, au sein du Village du Pacifique du Salon International de l’agriculture qui se déroule actuellement à Paris.La célébration d’un moment historique puisque les trois présidents des Chambres d’Agriculture de Nouvelle-Calédonie, de Wallis-et-Futuna et de la Polynésie ont signé une convention créant la toute première fédération du Pacifique. (…) Garantir la souveraineté alimentaire en produisant plus et mieux, mutualiser les moyens des trois collectivités pour plus d’efficacité, et enfin, être plus présents pour accéder aux financements, notamment européens, tels sont les objectifs de la nouvelle fédération. (…). « On a des problématiques qui sont communes », souligne le député Moerani Frébault, « on est des îles du Pacifique. Donc, forcément, on peut se nourrir de nos expériences respectives pour mieux avancer ensemble ».  (…) « Travailler en commun va leur permettre de pouvoir mieux échanger et de bénéficier d’un réseau qui est celui des Chambres consulaires métropolitaines. Mais aussi, et c’est le but, d’avoir accès à des financements beaucoup plus importants que ceux qui sont les leurs actuellement », abonde le ministre del’Agriculture, Taivini Teai. (…)

Les Chambres d’Agriculture du Pacifique réunies dans une fédération (TNTV)

Le "village du Pacifique" s'étend sur 500 m² : on y trouve de la vanille, des perles, des produits de beauté au monoï, des confitures, du rhum de Tahiti... La constitution d'une fédération des chambres d'agriculture et pêche du Pacifique doit dynamiser l'économie des territoires océaniens, c'est le souhait des différents producteurs polynésiens présents dans le salon
Vers la labellisation de la vanille de Tahiti et la création d'une fédération des chambres d'agriculture du Pacifique.
La vanille de Tahiti, l'une des stars de l'agriculture du fenua et surtout du salon de l'agriculture de Paris. Elle y affiche ses ambitions mais fait face à une concurrence féroce sur le marché national. Alors pour metre en lumière la qualité du produit, il faut revoir la stratégie commerciale. (…). Autre menace pour le monde agricole, le vieillissement de sa population. Du sang neuf est souhaité si on veut parler transition et souveraineté alimentaire dans les 3 territoires océaniens, l'une des raisons pour laquelle leurs 3 chambres d'agriculture se sont regroupées au sein d'une fédération. (…). Avec ses produits exposés à Paris, la Polynésie se veut la locomotive pour les territoires du Pacifique.

Vers la labellisation de la vanille de Tahiti et la création d'une fédération des chambres d'agriculture du Pacifique (Polynésie 1ère)

 

# Le conseil des ministres a approuvé le projet d’accord-cadre entre la Polynésie française, l’INRAE et le CIRAD relatif à la coopération scientifique et technique pour le développement de l’agriculture et l’atteinte de notre pleine souveraineté alimentaire. Ce partenariat était déjà en œuvre durant les cinq dernières années et est aujourd’hui renouvelé. Les travaux de recherche/développement/application menés ont notamment permis de réaliser des études sur le bois local pour qualifier sa qualité comme bois de construction ; de réaliser une étude génétique sur les variétés de cocotier locales ; de lancer une recherche sur les champignons entomopathogènes polynésiens qui permettront à terme de réduire drastiquement l’utilisation de pesticides importés et de tendre vers l’ambition polynésienne d’agroécologie ; ou encore d’identifier et de caractériser les souches de la bactérie responsable du flétrissement des tomates, maladie qui sévit dans nos exploitations. (…). Dès la signature de ce nouvel accord-cadre, des conventions spécifiques seront établies avec le CIRAD-QUALISUD pour rechercher notamment des solutions technologiques sur la qualité des farines de nos produits vivriers (uru, taro, manioc, umara…) pour soutenir notre politique d’agro-transformation, ou encore la mise en place de fabrication d’aliments pour le bétail à partir de fourrages d’espèces végétales présentes aux îles Marquises. 

Projet d’accord-cadre de partenariat entre la Polynésie française et l’INRAE-CIRAD in Compte rendu du conseil des ministres du 26 février 2025 (Tahiti News)

# Charançon noir et punaise diabolique dans le collimateur de la Direction de la biosécurité. En effet, ces insectes causent de graves dommages sur nos fruits et légumes. Le premier s'attaque en particulier aux plants et gousses de vanille. Il a récemment fait son apparition à Raiatea. La punaise diabolique, insecte invasif, représente aussi un grave danger pour l’agriculture et l’environnement polynésien.
Ils sont petits mais peuvent causer de gros dégâts dans les exploitations agricoles. Le charançon noir a été détecté à Tahiti comme dans les îles notamment à Raiatea, "donc on a fait toute une campagne pour voir quelle est la distribution afin de ne pas le retrouver dans celles où il n'est pas encore présent", explique Laura Hartmann, experte en entomologie, car "c'est un charençon qui s'attaque aux lianes et aux gousses de vanille. Ce qui rend impropre la consommation la vanille ou la transformation". Constat alarmant de la spécialiste : "on ne peut plus l'éradiquer puisqu'il est établi dans plusieurs îles et de nombreuses vanilleraies, mais on fait beaucoup de campagnes de sensibilisation pour que les vanilliculteurs nous alertent s'ils en trouvent, pour qu'on les aide et accompagne à tenter d'éradiquer au moins dans leur vanilleraie". Autre insecte nuisible, la punaise diabolique. Après son interception lors d'un contrôle de marchandises en provenance de l'international, des mesures ont immédiatement été prises. (…) Il faut donc rester vigilant et avertir la Direction de la biosécurité dès qu'on l'aperçoit.

Le charançon noir et la punaise diabolique, des nuisibles pour nos fruits et légume (Polynésie 1ère)

# Le conseil des ministres a adopté un arrêté abrogeant les dispositions relatives à l’importations d’animaux vivants. Il s’agit de mettre en conformité les dispositions de la biosécurité avec celles du code de l’environnement, en cours de modification, sur l’importation d’espèces animales, en abrogeant les dispositions permettant l’introduction d’espèces ne présentant aucun intérêt économique, d’espèces protégées ou pouvant porter atteinte à la biodiversité.  Sont notamment visés : les perroquets, les dauphins, les rongeurs à destination des laboratoires et des vers de terre. Ces derniers avaient été autorisés pour l’agriculture mais leur intérêt n’est pas démontré. Si une demande d’importation nouvelle devait être faite, une étude prouvant un réel intérêt pour l’agriculture devrait être produite avant de nouvelles autorisations.

Arrêté portant abrogation de dispositions relatives aux conditions zoosanitaires d’introduction et d’importation de certains animaux in in Compte rendu du conseil des ministres du 26 février 2025 (Tahiti News)

# Le programme de lutte contre les arboviroses grâce à l’inoculation de la bactérie Wolbachia chez les moustiques est un succès en Nouvelle-Calédonie. En Polynésie française, le programme mené par l’Institut Malardé sur Tetiaroa se poursuit et fonctionne. Des moustiques mâles stériles sont libérés régulièrement sur le motu de l’hôtel. Et bientôt ils seront également déployés sur Paea et ŕ Aitutaki aux îles Cook, grâce à une nouvelle technique par rayons X qui permet de les stériliser plus vite, plus facilement et en grandes quantités.
Les responsables du World Mosquito Program ont annoncé cette semaine, en Nouvelle-Calédonie, la fin du programme et sa réussite. Lancé en 2018 sur le grand Nouméa, il consistait à lâcher des moustiques porteurs de la bactérie Wolbachia afin d’inhiber la transmission de maladies comme la dengue, le zika ou le chikungunya. 24 millions de moustiques ont été relâchés. Et depuis 2020, aucune épidémie d’arboviroses n’a été enregistrée dans l’agglomération, « un succès monumental » pour les autorités. Déjà appliquée dans d’autres îles du Pacifique, cette méthode d’inoculation de la bactérie Wolbachia aux moustiques a, à chaque fois, réduit l’incidence de la dengue de 55% à 98% (...)
Alors qu’en est-il en Polynésie française ? La bactérie Wolbachia est bien utilisée ici aussi, mais pas de la même façon. Une autre de ses propriétés est de stériliser les mâles. Et c’est cette méthode qui a été mise en place sur l’atoll de l’hôtel Brando à Tetiaroa pour répondre à la demande des propriétaires : « éliminer la nuisance causée par les moustiques ». Si en Nouvelle-Calédonie, les épidémies ont été stoppées, les moustiques sont toujours là. Alors que sur Tetiaroa, il s’agissait de faire baisser la population de cet insecte. Et ça marche ! (…) Un succès qui a permis le financement par le Pays et l’État du centre de recherche et de production de moustiques mâles stériles sur le site du laboratoire d’entomologie à Paea. Depuis, une production industrielle a été mise en place. Mais ce n’est plus la bactérie Wolbachia qui est utilisée pour stériliser les moustiques. Cette fois, les mâles passent aux rayons X, une méthode appelée technique de l’insecte stérile (SIT en anglais). (…). Des appareils qui permettent de traiter des centaine de milliers, voire des millions de moustiques. Le site de Paea est unique en France. Avec Wolbachia, des vérifications régulières sont nécessaires pour s’assurer que la bactérie est toujours présente chez les moustiques. Avec les rayons X, la méthode est plus flexible, plus rapide et plus facile. Et elle fonctionne avec différentes espèces de moustiques. (…). Et bientôt ces moustiques stériles vont être relâchés dans trois endroits : l’île de Aitutaki aux Cook, à Tetiaroa et à Paea dans le cadre du programme PAC-SIT mené par l’Institut Malardé en collaboration avec la Direction de la santé des îles Cook. L’opération, qui va démarrer au second semestre de cette année, est financé par l’Organisation mondiale de la santé à hauteur de 60 millions de francs sur les deux ans qui viennent. (…). Cette méthode de stérilisation des moustiques mâles par rayons X répond à plusieurs préoccupations : sanitaire, économique et touristique. (…) Tous ces programmes coûtent évidemment de l’argent. Au Pays de décider combien il souhaite mettre pour traiter la Polynésie française. En Nouvelle-Calédonie, le World Mosquito Program a coûté 835 millions de francs mais il a permis de sauver des vies et d’éviter des dépenses de santé évaluées à 8 milliards de francs, tout en préservant l’environnement car il n’y a plus de pulvérisations de pesticides particulièrement nocifs, le malathion qui est interdit en Europe, ou la deltaméthrine. (…)

Lutte anti-moustiques : la Polynésie choisit les rayons X (Radio 1)

# À l’occasion de son assemblée générale annuelle, l’association Bora Bora Animara, menée avec passion par Christine et Fernand Juventin, a fait le bilan des actions de 2024 et présenté un état des lieux du problème des chiens divagants dans la Perle du Pacifique.
Malgré les campagnes de sensibilisation dans les quartiers menées au quotidien par les bénévoles, le nombre de stérilisations reste trop faible pour pouvoir endiguer le problème des chiens en divagation, responsables de nuisances voire de blessures graves. Alors que l’association bénéficie d’une aide communale de 6 millions pour la stérilisation, l’objectif des 500 opérations par an ne parvient pas à être atteint. En cause : les réticences des propriétaires mais aussi les difficultés financières de certains familles, souvent propriétaires de cinq chiens et plus ou qui peinent à se déplacer pour procéder à une stérilisation de leurs animaux. Ces propriétaires sont cependant légalement responsables des éventuels dommages causés par leurs bêtes et la police municipale verbalise régulièrement les familles dont les chiens ont été identifiés comme auteurs de morsures. (…). Selon les responsables de l’association Bora Bora Animara, l’absence de données précises sur le nombre de chiens présents sur l’île constitue une entrave à la gestion de leur population. “La solution serait d’associer au recensement de la population un recensement du nombre de chien par famille, et peut-être de le limiter”, estime Fernand Juventin, le président de cette association de protection des animaux. En effet, le non-contrôle des naissances de chiens entraine des abandons qui débouche sur des euthanasies. Une intervention rendue inévitable quand l’animal n’a pas trouvé d’adoptant. (…). Force est de constater que la prévention ou les aides aux propriétaires d’animaux en difficulté ne suffisent pas. Ainsi, la collaboration avec les forces de l’ordre apparait comme un outil indispensable pour lutter contre les dérives. Un arrêté municipal interdit depuis octobre 2024 la divagation des chiens errants et dangereux dans la commune. (…) Des mesures contre la maltraitance animale ont également été prises… (…). Ces mesures bienvenues entrainent des aménagements logistiques nécessaires à leur efficacité : le refuge de Bora Bora Animara est aujourd’hui trop exigu pour accueillir tous les animaux, qu’il s’agisse de chiens en attente d’adoption ou de chiens mis en fourrière avant d’être restitués à leurs propriétaires ou euthanasiés. Ainsi, un projet d’extension du refuge, déjà proposé en 2022, devrait voir le jour en 2025 avec l’ajout de huit cages supplémentaires. Le camion de l’association, indispensable à l’action de terrain des bénévoles, doit être réparé ou changé. Un appel aux dons en ce sens sera donc bientôt lancé sur une plateforme en ligne à tous les amoureux des animaux et à toute personne soucieuse de préserver le bien-être des populations animales et humaines de la Perle du Pacifique.

L’association Bora Bora Animara fait son bilan 2024 (Tahiti Infos)

 

Contactez la rédaction

e mail ava infosContactez directement l'équipe de rédaction de AvA en écrivant à cette adresse : contact@ava-infos.org ou en utilisant le formulaire suivant.

Un site d'infos participatif

PlumeAvA-infos est un site d'information participatif. Vous faites partie d'une association, vous êtes actif dans le développement durable ? Envoyez vos articles à paraître sur AvA-infos, ou indiquez vos prochains rendez-vous à ne pas rater dans l'Agenda...