Recycler plutôt que jeter: des créations de mode « upcyclées » et une opération réparation d'objets ; À Raiatea, gestion et valorisation des biodéchets ; Industrie marine : des câbles plus durables ; Restauration végétale d'un motu à la Presqu'île ; Des fonds pour la préservation de cinq espéces d'oiseaux endémiques menacées ; "Moment critique" pour l'extraction minière en haute mer ; Énergie solaire: un congrès international à Tahiti, mais une centrale électrique hybride à la peine à Manihi ; Des carburants d'aviation "durables" : quelles sont les perspectives en Polynésie ? ; La filière "bois local" appelée à se développer pour moins de dépendance aux importations.
Le "upcycling" dans la mode
La Fondation pour agir contre l’exclusion (FACE), qui promeut depuis 2016 l’inclusion sociale et professionnelle, fête ses huit années d’actions au fenua avec une soirée spéciale le mardi 26 novembre à la brasserie Hoa. Au programme : un show du groupe All In One, une prestation de ‘ori tahiti par la meilleure danseuse du Heiva 2024, une animation musicale par Anapa Sound et surtout un défilé de mode inédit mettant en avant des créations « upcyclées » réalisées à partir de bâches des Jeux Olympiques.
La fondation FACE Polynésie fête ses 8 ans. Pour l’occasion, une soirée est prévue le mardi 26 novembre à la brasserie Hoa. Une manière pour cet organisme, désormais acteur incontournable de la lutte pour l’inclusion au fenua, de mettre en avant son engagement en faveur du développement durable. Il s’agit aussi de démontrer qu’il est possible, lors d’un événement unique, de réunir les grands axes de ses actions quotidiennes : insertion professionnelle, solidarité sociale et démarche environnementale. En août dernier, la FACE avait déjà fabriqué des cartables et des trousses pour les écoliers défavorisés. (…). Objectif : réutiliser les ressources tout en valorisant le travail manuel des jeunes en insertion au sein de la structure. Soutenus par six entreprises, ces stagiaires de l’atelier upcycling ont pu travailler en duo avec des collaborateurs professionnels. Ensemble, ils ont créé des pièces uniques qui seront mises en lumière lors du défilé. (…)
Face Polynésie donne une seconde vie aux bâches des JO (Radio 1)
Recycler plutôt que jeter : à Raiatea, opération réparation d'objets
Les ateliers collaboratifs Tata’i sont de retour à Raiatea. Ce dimanche, une dizaine de réparateurs bénévoles venus de Tahiti et de Moorea ont examiné les appareils apportés par les habitants de l’île. Cette initiative permet de donner une seconde vie à ses objets du quotidien tout en contribuant à faire diminuer la consommation de ménages.
(…). Cette action était une aubaine pour les habitants. Un appareil réparé est en effet une dépense en moins dans le budget du ménage. (…)
Ateliers collaboratifs Tata’i : les habitants de Raiatea suivent le mouvement (TNTV)
À Raiatea, gestion et valorisation des biodéchets
Dans le cadre de sa mission de valorisation des matières organiques au sein de la CAPL (Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire), et en partenariat avec l’agence de la transition écologique nationale, Coralie Deniot la chargée de projet du pôle innovation de la CAPL est actuellement aux Marquises.
Pendant 3 ans, Coralie Deniot, chargée de projet du pôle innovation de la CAPL, a pour mission de se rendre dans tous les archipels du fenua pour y rencontrer les acteurs concernés et intéressés par la gestion de biodéchets (ménagers, restes alimentaires, déchets verts, compostage, effluents d’élevage agricole, déchets carnés…) afin de les valoriser. (…). Le rôle de la CAPL sera ensuite d'accompagner pour transformer en vue de "faire du compost, de l'engrais, de l'engrais de poisson afin de valoriser cette matière organique".
Lisier, fiente, poisson...: transformer les biodéchets pour diminuer les importations d'engrais (Polynésie 1ère)
Industrie marine: des câbles plus durables
La société Polyacht-EFTM a remporté le prix Or Bleu du concours Innovation Outre-mer pour sa fabrication de haubans selon un procédé révolutionnaire. Il permettra à l’entreprise de développer la commercialisation de ses produits, tant localement qu’à l’international.
Basée à Mahina, l’entreprise Polyacht-EFTM (pour « enroulement filamentaire Tahiti manufacture ») a vu son travail reconnu le weekend dernier à la Station F, à Paris, par le prix Or bleu du concours Innovation Outre-mer. (…). Plus durables, les câbles sont « bien mieux pour la planète », dit Benoît Parnaudeau. La grande innovation réside dans la méthode : plutôt que de tresser la fibre, la machine de Polyacht-EFTM utilise une technique d’enroulement qui augmente la raideur du câble. (…)
Un prix Innovation Outre-mer pour Polyacht-EFTM (Radio 1)
À noter : la société Polyacht, est aussi à l’origine du projet-pilote Cocorig. Celui-ci vise à remplacer les cordages en polypropylène utilisés dans la perliculture par des cordages en fibre de coco fabriqués localement. Imputrescibles, possédant de très bonnes propriétés mécaniques, ceux-ci sont aussi biodégradables. Les cordages en polypropylène se dégradent en effet relativement rapidement en micro-plastiques, ce qui constitue une pollution problématique pour les lagons. Leur production est aussi source de gaz à effet de serre. (C’est l’une des “solutions” présentées dans l’édition 2024 du magazine annuel de la FAPE, “Nos Solutions pour un Fenua durable”).
Restauration végétale d'un motu à la Presqu'île
Ils ont choisi Matari’i i Nia pour participer à la restauration du motu Nono de Afaahiti. Des élèves du collège de Taravao ont planté quatre espèces végétales primaires, au terme de plusieurs mois de préparation.
Ce n’était pas un lundi comme les autres pour les éco-délégués de 5e Va’a du collège de Taravao, qui se sont rendus sur le motu Nono de Afaahiti pour mener à bien un projet de réintroduction de plusieurs espèces végétales primaires. Ce site emblématique de la Presqu’île avait subi d’importants dégâts lors du passage de la dépression Nat, début février, au grand dam des riverains.
Après plusieurs mois d’échanges avec des associations impliquées dans la préservation de l’environnement et un appel aux dons, une nouvelle génération d’élèves est passée à l’action sur le terrain, ce lundi. (…) Sur les six espèces envisagées initialement, quatre étaient effectivement au rendez-vous grâce à un élan de solidarité. (…). Une équipe de professeurs se chargera de planter le reste. La patience sera ensuite de mise pour “laisser faire la nature”, une mission de suivi étant prévue en fin d’année scolaire, autour du mois d’avril. (…). Les éco-délégués ont profité de cette intervention pour ramasser des déchets et observer la présence d’une quinzaine de jeunes cocotiers plantés par d’autres bénévoles. (…) À l’aube de la saison cyclonique, le projet est loin d’être terminé. En effet, l’introduction de ces plantes pionnières devrait permettre de préparer le sol pour implanter, par la suite, une deuxième vague d’espèces plus exigeantes, comme le tāmanu, le miro ou le tou.
Les éco-délégués passent à l’action au motu Nono (Tahiti Infos)
Des fonds pour la préservation de cinq espéces d'oiseaux endémiques menacées
La Polynésie française est le troisième pays au monde avec la plus grande proportion d'oiseaux menacés. La SOP Manu mène depuis des années des actions pour préserver ces espèces, elle lance un nouveau projet qui durera six ans et permettra de pérenniser ses efforts.
Les espèces d’oiseaux dans le Pacifique en général, en Polynésie en particulier, sont menacées. Cinquante espèces ont déjà disparu. Sur les 30 espèces endémiques restantes, 20 sont menacées, dont dix en danger critique d'extinction. Cinq de ces espèces comptent moins de 200 individus, et ce sont elles qui sont visées par les actions de l’association SOP Manu. (…) En 2022, la Polynésie française était éligible au programme Life, un instrument européen de financement pour l'environnement et l'action pour le climat. La SOP Manu a déposé un projet, Stop Extinction, qui a d’abord été refusé. Ce projet s’est retrouvé 13e sur la liste d’attente. En 2023, fort des remarques et “grâce à la pugnacité de notre coordinatrice Caroline Blanvillain, il a été accepté”, raconte Thomas Ghestemme, le directeur de l’association. Cette dernière a obtenu 2,7 millions d'euros (soit 322 millions de francs) sur trois ans financés en partie par le Fonds vert. (…)
Les oiseaux ciblés par ce projet (les cinq espèces les plus menacées) bénéficieront de mesures de biosécurité et d’actions de contrôle ou d’éradication des espèces exotiques envahissantes. Certains verront leur habitat amélioré, tandis que trois espèces feront l’objet de programmes de création de populations de sécurité. Parallèlement, les communautés locales seront sensibilisées et formées pour protéger nos écosystèmes insulaires fragiles. La création de deux réserves privées est annoncée. (…) Ces oiseaux ne sont pas juste des espèces en danger : “Ils sont des symboles de notre culture et de notre identité”, insiste la SOP Manu. Ils participent à l’équilibre des écosystèmes tant marins que terrestres et sont des indicateurs de la bonne santé d’une île.
La SOP Manu inaugure le projet Life Stop Extinction (Tahiti Infos)
La Société d’ornithologie de Polynésie Manu a reçu une importante aide de l’Union européenne, en plus de celle de l’État, pour muscler son programme Stop Extinction. Avec près d’un milliard de francs de dotation sur six ans, l’association est décidé à stopper l’extinction des cinq espèces les plus menacées du fenua : le Koko et le Kaki kaki de Rapa, le Monarque de Tahiti, la Gallicolombe érythroptère, connue sous le nom de Tutururu aux Tuamotu… Mais surtout le Monarque de Fatu Hiva, qui, avec ses 19 individus, est aussi l’espèce la plus menacée de France.
(…). Désormais baptisé « Life Stop Extinction », le programme vise à empêcher la disparition de cinq espèces d’oiseaux endémiques de Polynésie en danger critique d’extinction. Cinq espèces présentes aux Australes, aux Marquises et aux Tuamotu qui comptent toutes moins de 180 individus recensés. Comme le rappelle l’association 50 autres espèces ont déjà disparu des îles du fenua, en faisant un « sanctuaire en péril », menacé par l’homme et les espèces envahissantes qu’il véhicule.
La nouveauté, pour la Sop – Manu, c’est le budget : plus de 8 millions d’euros – soit près d’un milliard de francs – désormais financés à 75% par l’UE, avec toujours un important complément du Fonds vert de l’État. De quoi voir plus loin – le programme tiendra jusqu’à 2030 – et plus grand dans les actions de préservation. (…). Pour lutter contre ce fléau, l’Institut Louis-Malardé, l’ILM, va lui aussi jouer un rôle. Selon le docteur Hervé Bossin, directeur du laboratoire d’entomologie médicale, des solutions innovantes sont en cours d’élaboration. "On va, dans un premier stade, identifier les gîtes larvaires et puis apporter notre savoir-faire. À l’Institut Malardé, on a développé des stratégies innovantes de lâchers de moustiques mâles stériles. L’idée, c’est d’associer à la fois l’élimination de ces gîtes larvaires avec des lâchers de moustiques mâles stériles. On se donne à peu près deux ans pour développer la stratégie et démontrer qu’elle est efficace avant de pouvoir la mettre en œuvre à Fatu Hiva, avec l’espoir de pouvoir protéger ces oiseaux contre les piqûres de ce moustique". (…)
Life Stop Extinction : un milliard pour sauver les oiseaux endémiques du fenua (Radio 1)
"Moment critique" pour l'extraction minière en haute mer
Tiraillée entre défenseurs de la conservation des fonds marins et industriels sur les rangs pour les exploiter, la communauté internationale aborde une année cruciale qui pourrait dessiner l'avenir de l'extraction minière en haute mer. Le projet de code minier international de l'AIFM pourrait en effet être adopté en 2025.
L’exploitation des fonds marins inévitable ? C’est ce que suggère l’ONG Greenpeace, qui craint que 2025 ne soit un "moment critique" , entre tensions au sein de la communauté internationale sur un moratoire visant à interdire l’exploitation minière en eaux profondes, et la pression des industriels préparant des demandes pour miner. Car depuis juillet 2023, en raison d’une clause juridique déclenchée par Nuru, petit État insulaire du Pacifique, n’importe quel pays peut déposer une demande de contrat d’exploitation au nom d’une entreprise qu’il sponsorise. (…). Les membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), chargée de la gestion de la zone des grands fonds marins dans les eaux internationales, se sont réunis mi-juillet 2024 à Kingston (Jamaïque), pour avancer sur le projet de code minier international – futures règles d’exploitation des ressources du plancher océanique sous sa juridiction (uniquement les eaux internationales) – dont l’adoption est, justement, prévue en 2025. Le Conseil, organe exécutif de l’Autorité composé de 36 États membres, n’a en effet jusqu’ici pas réussi à se mettre d’accord sur les règles d’examen d’un tel dossier en l’absence de « code minier » . (…). Depuis des années, ONG et scientifiques pointent du doigt la menace de destruction directe d’habitats et d’espèces peut être encore inconnus mais cruciaux, soulignant le manque de connaissances scientifiques.Ils ont été confortés cette année* par la découverte d’oxygène provenant non pas d’organismes vivants mais des nodules polymétalliques. Des conclusions rejetées par TMC qui avait en partie financé ces recherches.
2025, « moment critique » pour l’exploitation minière des fonds marins, alerte Greenpeace (TNTV)
* (…) Qu’importe également si l’on découvre que les nodules polymétalliques convoités émettent de l’oxygène, favorisant la vie dans les abysses, selon les conclusions d’une étude majeure publiée cet été. Qu’importe tout cela : la start-up canadienne The Metals Company (TMC) affirme qu’elle ira au fonds de l’océan pour y aspirer les nodules. (…)
Fonds marins: The Metals Company, du plancher de l’océan aux remous du Nasdaq, une entreprise minière sous pression (Rfi.fr) 11/09/2024
Énergie solaire: un congrès international à Tahiti, mais une centrale électrique hybride à la peine à Manihi
# En Polynésie, comme partout ailleurs dans le monde, le solaire se développe. Mais comment soutenir la dynamique et jusqu’où la porter ? Pour y voir plus clair, un congrès dédié à l’énergie photovoltaïque a été organisé vendredi à l’occasion du rassemblement annuel de la task force solaire de l’Agence internationale de l’énergie (IEA-PVPS).
Des experts internationaux (15) ainsi que des professionnels du secteur, le Pays ou encore l’Ademe étaient réunis vendredi au Hilton. Ils ont participé au congrès solaire du Pacifique, dédié à l’énergie photovoltaïque et organisé par Planair à l’occasion du rassemblement annuel de la task force solaire de l’Agence internationale de l’énergie (IEA-PVPS).
Cette journée a permis d’échanger sur les dernières avancées technologiques, les réglementations ainsi que sur des projets remarquables. Elle a été découpée en deux parties, la première en matinée s’est focalisée sur les tendances des marchés mondiaux et les développements, la seconde dans l’après-midi sur l’intégration des systèmes photovoltaïques au réseau et stratégies de stockage. (…)
Selon Lionel Perret, le rendement des panneaux en Polynésie est plus élevé de 50% comparé au rendement de panneaux configurés à l’identique mais installés en Métropole. Il a listé les solutions pour s’adapter au territoire : l’intégration aux bâtiments, l’agrivoltaïsme (système étagé qui associe une production d’électricité photovoltaïque et une production agricole au-dessous de cette même surface) ou encore l’installation de panneaux verticaux pour répondre aux problématiques du foncier. (…). Pour répondre à la problématique de fin de vie des batteries usagées, Lionel Perret a rappelé l’existence à Tahiti de la société Be Energy qui est capable de les régénérer. “Aujourd’hui, on a les outils pour recycler entièrement les batteries, y compris le contenant en plastique.” (…). Un rapport sera bientôt présenté au Cesec. Mais pour aller plus loin, il faudra faire le choix d’investir massivement. Les solutions techniques existent, il faudra en accepter les coûts.
Quel potentiel de développement pour le solaire en Polynésie ? (Tahiti Infos)
# Déjà étrillée par le rapport de la chambre territoriale des comptes, la commune de Manihi (Tuamotu) s’est vu refuser par le conseil des ministres une subvention de 113 millions de francs pour renouveler le parc de batteries de sa centrale hybride, qui ne fonctionne plus qu’au gazole depuis plusieurs mois. Le projet doit être revu avec l’aide d’un bureau d’études.
Pas de subvention de la Délégation au développement des communes pour Mahini : c’est ce qu’a décidé le conseil des ministres du 14 novembre, suivant en cela l’avis du Service des énergies. Depuis des mois, la centrale de l’île ne fonctionne qu’avec les groupes électrogènes au gazole. Et pas très bien, si l’on en juge par les avis de coupure : l’entretien et les réparations ont occasionné pas moins de 5 coupures depuis le début du seul mois de novembre.
La commune, qui a inauguré sa centrale hybride photovoltaïque-gazole en 2018, avait en réalité rapidement connu des problèmes sur ses batteries au plomb. Selon le dernier rapport de la chambre territoriale des comptes, le champ photovoltaïque sous-dimensionné pour des raisons budgétaires conduisait au "démarrage systématique du groupe électrogène en milieu d’après-midi pour recharger les batteries", et les cycles de recharge et décharge rapprochés – deux par jour au lieu d’un – provoquaient "non seulement une baisse de leurs capacités mais aussi une usure prématurée" de ces batteries. (…). Toutefois le même conseil des ministres a prorogé jusqu’au 1er avril 2026 son accord de principe sur la participation du Pays. De quoi attendre les conclusions du bureau d’études que la commune a sollicité.
La centrale hybride de Manihi… pas près d’être hybride (Radio 1)
Des carburants d'aviation "durables" : quelles sont les perspectives en Polynésie ?
Mercredi soir (27/11), un afterwork a été organisé sur les Sustainable Aviation Fuels (SAF) ou carburants d’aviation durables. Alors qu’ils font l'objet d'investissements ailleurs, quelles sont les perspectives en Polynésie ? La question mérite d’être posée.
“Le SAF à Tahiti, rêve ou réalité”, tel était l’intitulé de l’afterwork organisé ce mercredi soir sur les Sustainable Aviation Fuels (SAF) ou carburants d’aviation durables. La soirée, proposée par le service d’État de l’aviation civile (Seac), l’École nationale de l’aviation civile (Enac), Alumni (l'association des anciens élèves de l'École nationale de l'aviation) et Time to Fly Pacifique, a réuni différents acteurs du secteur : Aéroport de Tahiti, compagnies aériennes… C’est l’expert de Time to Fly Gaulthier Blangez qui a présenté le sujet, définissant les SAF mais aussi leurs limites et le potentiel de production en Polynésie.
Dans le secteur du transport aérien, la décarbonation passe aujourd’hui par l’amélioration technologique (renouvellement de la flotte…), l’amélioration opérationnelle, les biocarburants ou encore les mesures économiques (règlementation…). Les SAF apparaissent aujourd'hui comme la solution la plus crédible et efficace à court terme. (…) La Polynésie est extrêmement dépendante vis-à-vis des importations. Son économie repose, en partie, sur le tourisme. Ses visiteurs n’ont d’autre choix que de prendre l’avion, or la situation écologique planétaire impose une réflexion sur les usages en général, sur la mobilité aérienne en particulier. Les touristes, toujours plus sensibles à la question, attendent des changements pour réduire leur empreinte. (…)
Les carburants d’aviation durables ont-ils de l'avenir en Polynésie ? (Tahiti Infos)
La filière "bois local" appelée à se développer pour moins de dépendance aux importations
Au Fenua, l’industrie du bois, encore jeune, aborde un moment charnière. Tandis que le secteur public se retire progressivement de la gestion des ressources forestières, le privé est appelé à prendre les rênes. Le gouvernement mise sur une ressource précieuse : 5 000 hectares de pins des Caraïbes, plantés il y a un demi-siècle, qu’il entend valoriser en les inscrivant comme priorité dans les marchés publics, notamment ceux de l’Office polynésien de l’habitat (OPH), principal consommateur de bois.
Encore balbutiante il y a une dizaine d'années, l'industrie du bois au Fenua a amorcé, ces dernières années, une véritable structuration. Désormais portée par une dizaine de scieries, dont la moitié dispose d’équipements à vocation industrielle, la filière montre des signes prometteurs de maturité. Pourtant, elle se trouve aujourd'hui à un carrefour décisif, tiraillée entre un secteur public en quête de rationalisation et un secteur privé appelé à prendre le relais. (…). “Nous savons que pour les cinquante prochaines années, il faudra confier ces missions au secteur privé, qui a désormais la capacité de voler de ses propres ailes. Nous sommes à un tournant crucial”, a souligné Cyril Vignole, conseiller technique auprès du ministère de l'Agriculture.
La DAG envisage donc de recentrer ses efforts sur ses missions fondamentales : réguler, encadrer et normaliser la filière bois pour garantir sa pérennité. (…). Le gouvernement ambitionne de faire de ces ressources de pinus, un levier pour dynamiser l’économie du bois local. Il souhaite notamment promouvoir l’utilisation de ce matériau dans les marchés publics, en particulier ceux de l’OPH, principal consommateur de bois sur le territoire. Actuellement, 20 à 25% du bois utilisé par l’OPH est d’origine locale. “Nous souhaitons porter ce chiffre à 50% rapidement”, a précisé (le ministre) Taivini Teai. Une telle mesure garantirait aux scieries locales un accès sécurisé au marché, tout en soutenant l’emploi et le développement endogène des ressources. (…) Pour les plantations situées sur des terres publiques, le gouvernement à d'ores et déjà prévu d’instaurer une politique de reboisement.
L’industrie du bois à l’heure d'un tournant majeur (Tahiti Infos)