De l'envergure internationale à l'initiative familiale, plusieurs exemples de gestion durable : Au niveau régional, avec le Fonds de coopération économique, sociale et culturelle pour le Pacifique (Fonds Pacifique) ; Préparation de la Conférence des Nations-Unies sur l’Océan (UNOC3) ; Avancée du projet de centrale électrique hybride à Uturoa ; En prolongement de sa ressourcerie, ouverture d'un magasin solidaire à Bora Bora ; La nouvelle tendance des poules pondeuses à Raiatea.

 

 

# Le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, a présidé lundi 12 mai 2025, pour la seconde année consécutive de son mandat, la réunion du Comité directeur du Fonds de coopération économique, sociale et culturelle pour le Pacifique. La réunion s’est déroulée en présence de Munipoese Muliaka’aka, président de l’Assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna, et de représentants de la Nouvelle-Calédonie et de l’État. Cet outil de coopération a pour vocation de soutenir les projets œuvrant à l’intégration régionale des trois collectivités françaises du Pacifique. Pour 2025, les thématiques suivantes ont été retenues en priorité : la lutte contre le changement climatique, à la protection de l’environnement et à la réponse aux risques de catastrophes, le développement durable et mettant en œuvre le savoir-faire des collectivités françaises ou bénéficiant à ces dernières et concourant au renforcement des échanges économiques au niveau régional, ainsi que la sécurité alimentaire et en particulier la gestion des ressources halieutiques. Pour l’exercice 2025, le comité a retenu quarante projets pour un montant total de 1 890 000 euros (225 536 993 F CFP) dont quatorze projets polynésiens pour un montant de 350 900 euros (41 873 508 F CFP). 

Fonds Pacifique: quatorze projets polynésiens retenus (Tahiti News) source: Gouvernement

Fonds Pacifique: une aide précieuse (Polynésie 1ère) - avec Véronique Roger-Lacan, ambassadrice pour le Pacifique, (replay du JT du 12/05, de 8’56’’ 13’49’’) disponible jusqu'au 13.05.26

 

# Mercredi 30 avril, Moetai Brotherson, Président de la Polynésie française, accompagné de Taivini Teai, ministre des Ressources marines, a rencontré une délégation de la « Tetiaroa Society (TS) », menée par Dick Bailey, accompagné de Hinano et Frank Murphy. Les échanges ont porté sur le side event en préparation pour la Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC3) à Nice, au sein de la prestigieuse « zone bleue » qui réunira de nombreux chefs d’État et de gouvernement, qui mettra en valeur les grands fonds marins de la Polynésie française comme espace de connaissance, de préservation et de solutions énergétiques durables. Cet événement rassemblera TS, le Pays, l’État et les acteurs dynamiques publics comme privés polynésiens œuvrant à une gestion durable de notre Océan. La rencontre a également permis d’aborder la préparation d’une réunion exceptionnelle des Ocean Elders, prévue en juillet 2025 en marge du cinquantenaire de la Polynesian Voyaging Society et du retour en Polynésie française de la pirogue Hōkūleʻa, menée par le navigateur Nainoa Thompson. Ce groupe indépendant de figures engagées à l’échelle mondiale œuvre pour la protection des océans et de leur biodiversité, en s’appuyant sur la science, la transmission et l’influence collective. Il compte parmi ses membres éminents l’océanographe Sylvia Earle et Jean-Michel Cousteau. L’objectif partagé est d’inscrire cette réunion dans un programme de plusieurs mois de célébrations profondément ancrées dans les savoirs de navigation ancestraux et la vision māʻohi de l’océan, considéré non seulement comme ressource, mais comme héritage sacré, source de vie et fondement identitaire – un programme qui nous fera naviguer entre Raiatea, Tahiti, Tetiaroa et d’autres îles du fenua. (…)

Entretien avec la Tetiaroa Society (Présidence.pf)

 

# Matahi Brotherson, a confirmé dans notre JT une avancée majeure dans le dossier énergétique de Uturoa, dont il est maire, à savoir que jeudi 15 mai, "nous devons signer un prêt de plus d’un milliard CFP avec le conseil municipal pour faire avancer le projet de centrale électrique hybride". Une centrale qui combinera les énergies thermique et photovoltaïque.
Le financement, estimé à 1,5 milliard CFP, sera complété par le Fonds de Transition Énergétique (FTE) et la DDC. Pour l’instant, la production énergétique restera dédiée exclusivement à Uturoa : "aujourd’hui, seule notre commune est concernée, mais peut-être qu’à l’avenir d’autres comme Taputapuatea pourraient se greffer, si le conseil municipal le décide", a précisé le maire de Uturoa. Autre dossier d'importance, le volet environnemental, pour lequel le maire a reconnu qu'il y avait des améliorations à apporter notamment à propos de la gestion des déchets verts. (…). Autre projet en cours : le Centre d’Enfouissement Technique (CET) de Faaroa*. "Nous attendons la visite du gouvernement le 24 juin pour en savoir plus sur les suites", a reconnu Matahi Brotherson. En effet, un conseil des ministres délocalisé est prévu à cette date au cours duquel des décisions importantes pour Uturoa devraient sans doute être prises avec le gouvernement Aux îles Sous-le-Vent, la commune de Uturoa, deuxième plus ancienne de Polynésie française, se tourne vers l’avenir. Transition énergétique, traitement des déchets, festivités : le maire Matahi Brotherson, invité de notre JT, nous a éclairé sur les projets en cours.

Centrale électrique hybride de Uturoa : un prêt d'1,5 milliard cfp selon le maire, Matahi Brotherson (Polynésie 1ère)

 Pour rappel: ”Un crime contre la nature" : à Raiatea, le centre d'enfouissement technique de Faaroa ne fait pas l'unanimité (Polynésie 1ère)

 

# Déjà très engagée sur la question de la protection de l’environnement, l’île de Bora Bora possède depuis la fin du mois d’avril un magasin solidaire qui offre la possibilité aux habitants de se fournir en équipements et matériels issus du recyclage et à petits prix.
Cette ouverture est le résultat d’un processus débuté en 2023 et né de la collaboration entre l’association Ia Vai Ma noa Bora Bora, du réseau des ressourceries de Tahiti et des îles Tia’i Fenua, des autorités communales et de la Direction de l’environnement (Diren). Afin de lutter contre la pollution liée aux déchets qui finissent le plus souvent au Centre d’enfouissement technique (CET), l’association s’est attelée à leur collecte et leur mise en valeur, dans un premier temps au sein de ses ateliers de réparation Tātā’i : les propriétaires d’objets en panne étaient invités à leur donner une seconde vie grâce aux conseils de professionnels bénévoles. Ceux qui ne pouvaient être réparés étaient alors démantelés pour un recyclage optimal, la partie dédiée à l’enfouissement étant réduite au minimum.
Face au succès de ces ateliers, l’association Ia Vai Ma noa Bora Bora a décidé d’aller plus loin, en proposant avec l’aide du Service de l’emploi (Sefi) de véritables formations qualifiantes à des personnes en réinsertion professionnelle, dont certaines porteuses de handicap : depuis février 2024, dix d’entre elles ont pu recevoir une série de formations, au cours desquelles elles ont appris progressivement les bases de la réparation puis du démantèlement, pour atteindre un niveau d’expertise validé par une certification d’agent valoriste. (…). Depuis le lundi 28 avril, la population de Bora Bora a donc la possibilité de s’équiper à moindre coût tout en faisant un geste pour l’environnement : un grand nombre d’articles réparés, qu’il s’agisse de machines à laver, de grille-pain, et autre ventilateur, micro-ondes mais aussi des meubles et bientôt des produits textiles fabriqués à base de chutes de tissus, sont proposés aux clients qui s’y pressent depuis. “Nous sommes même un peu débordés par l’afflux de monde”, avoue Heinatea Manea, agent valoriste en formation, qui s’occupe en plus de l’accueil des clients et de l’encaissement des ventes. (…). Cette économie circulaire présente de nombreux avantages sur le plan écologique, économique mais aussi social : les jeunes de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sont déjà accueillis au sein de la ressourcerie pour effectuer leurs travaux d’intérêt généraux, tout comme des classes du collège de Bora Bora dont ceux de la 3ème Prépa-métier. (…) Le succès de ce modèle économique, écologique, social et solidaire à de quoi servir d’exemple pour les futures ressourceries de Tahiti et des autres les îles de la Polynésie française.

La ressourcerie ouvre son magasin à Bora Bora (Tahiti Infos)

 

# Avoir ses propres poules pondeuses à la maison pourrait bien devenir la nouvelle tendance à Raiatea. Le Matete Fenua s’est ouvert jeudi à Raiatea. L'événement rassemble producteurs, agriculteurs, artisans et commerçants. Et cette année, les poules pondeuses ont la cote auprès du public.
Elles retournent la terre, picorent, boivent… mais surtout, elles pondent des œufs. Ce petit miracle quotidien, de plus en plus de familles veulent le voir se réaliser dans leur propre jardin. Et c’est possible, sous certaines conditions. (…) Une poule, productive pendant près de sept ans, peut pondre un œuf par jour dans de bonnes conditions. Pour une famille de quatre personnes, quatre à cinq poules suffiraient à couvrir les besoins hebdomadaires en œufs. Un modèle que certaines familles ont déjà adopté. (…) Au-delà de l’économie réalisée, élever ses propres poules permet aussi de répondre au manque d’œufs sur le marché local. (…) Les ménages gagnent sur tous les tableaux : des œufs frais, et un engrais 100% naturel pour des légumes boostés ! De quoi donner envie de se lancer…

À Raiatea, les poules pondeuses, vedettes du Matete Fenua (TNTV)